Le journal des Stratèges n°30 : novembre 2021

Bienvenue dans la 30e édition du Diarium Strategorum, le Journal des Stratèges consacré essentiellement aux jeux vidéos de stratégie, de tactique et d'histoire, publié en partenariat avec le site internet Le Monde du Captain Sparke et la chaine YouTube Captain Sparke, et consacré au mois de novembre 2021. L'occasion pour nous de revenir sur l'actualité du site, de nos plateformes vidéos et du jeu vidéo dans son ensemble. On retrouvera d'abord l'Actu Mundus, puis l'Actu JV du Captain. Bonne lecture !





Crusader Kings 3
Europa Universalis IV
Hearts of Iron IV
Victoria II
Stellaris


​I. Gestion

Builders of China
Builders of Egypt
Chinese City Constructor
El Dorado: The Golden City Builder
Pharaoh : A New Era
Sumerians
II. Stratégie et tactique

Age of Empires IV
Project Wunderwaffe
Humankind
III. En vrac

La porte des Fauconniers
Hellish Quart




La bataille des titans (FPS)

Nous sommes à cette époque de l’année où la série de FPS annuel grand spectacle Call of Duty sort un nouvel opus. Pour en savoir plus sur cette série, un dossier récapitulatif vous attend en description. L’essentiel à savoir est que Call of Duty est venu en 2003 mettre un coup de pied dans le FPS grand spectacle tenu à l’époque par la série Medal of Honor. Infinity Ward a ensuite enchainé avec Call of Duty 2 (2005), la licence devenant à cette date une licence annuelle, avant de marquer le monde du jeu vidéo avec la sous-série Modern Warfare, dont la dernière itération est un reboot paru en 2019. Le studio n’est néanmoins pas seul sur la série. On retrouve ainsi Treyarch, notamment responsable à partir de 2010 de la sous-série Black Ops, et dont le dernier opus est paru en 2020 avec l’aide de Raven Software, mais également Sledgehammer Games, dont le premier jeu développé en propre pour la série est le moyen Advanced Warfare (2014) et le bien meilleur WWII (2017). C’est eux qu’on retrouve aux manettes du nouveau Call of Duty : Vanguard, avec l’aide de Treyarch pour le mode zombie, leur spécialité depuis World at War (2008). Le soft retourne à la Seconde Guerre mondiale, avec une campagne solo qui nous emmène en six heures dans des petites histoires à grand spectacle du Pacifique à l’URSS. Le multijoueur est toujours composé d’opérateurs avec de multiples armes et moyens de personnalisation, tandis que le mode zombie fait s’affronter des hordes dans une carte qui s’ouvre au fur et à mesure. Pour les fans de la série, le solo et le multi ne surprendront pas, mais les critiques se focalisent en partie sur le mode zombie moins complet qu’à l’accoutumée. Le soft est donc loin d’être une révolution, et les ventes sont en-deçà des derniers opus parus. Un signe que la recette annuelle commence à s’essouffler, ou bien le fait que les joueurs aient moins d’attente que pour un jeu estampillé Infinity Ward ou Treyarch.



Le deuxième concurrent au titre de FPS de l’année est bien évidemment issu de la série des Suédois de DICE, Battlefield. En 2002, Battlefield 1942 proposait une expérience multijoueur avec une capture d’objectifs et surtout la conduite de véhicules. Battlefield 2 (2005) a ensuite transposé l’expérience dans la guerre moderne, avant le futur avec Battlefield 2142 (2006). La série Bad Company (2008-2010) a créé des champs de bataille entièrement destructibles et un gameplay plus nerveux avec cette fois un modo solo. La suite a été plus classique avec les troisième et quatrième opus dans la guerre moderne (2011 & 2013), l’arrivée dans la Première Guerre mondiale avec Battlefield 1 (2016) et le retour dans la Seconde avec Battlefield V (2018). Désormais, place au futur avec Battlefield 2042, un siècle après 1942 et un siècle avant 2142. C’est l’occasion d’imaginer le combat moderne de demain, mais cette fois uniquement en multijoueur, jusqu’à 128 joueurs sur une même carte, avec un même niveau de destruction, des effets météorologiques et pleins de véhicules divers et de wing suit pour se balader horizontalement comme verticalement. On suivra également des profils d’opérateurs, tombant dans une des quatre classes du jeu, avec leurs spécificités. Malgré tout, le soft a pourtant fait l’objet d’un véritable bad buzz, avec des bugs en pagaille et l’absence de certaines composantes comme le mode solo, même s’il s’est vendu à près de 4 millions d’exemplaires la première semaine. L’équipe travaille désormais à la résolution de tout cela avec même un changement de management à la tête de la série avec rien de moins que Vince Zampella. Pour la petite histoire, Call of Duty, détenue par Activision-Blizzard, et Battlefield, tenue par Electronic Arts, se livrent depuis toujours une petite guerre du FPS. Vince Zampella a quitté la franchise Call of Duty pour fonder Respawn Entertainment, détenu par EA, et il se retrouve ainsi à la tête de l’ancienne série nemesis.



Cuisine génétique (gestion)

Les Britanniques de Frontier Development se cherchent dans le genre de la simulation : quand ils ne développent pas des bacs à sable spatiaux à l’image d’Elite : Dangerous (2014), ils s’occupent de jeux de gestions à succès, avec Planet Coaster (2016) pour monter vos grands huit et Planet Zoo (2019) pour monter votre zoo. Etonnamment, ils se sont également lancés dans l’adaptation du médiocre film Jurassic World (2014) avec Jurassic World Evolution (2018), un zoo de dinosaures avec de la recherche scientifique, trois factions entre les scientifiques, les explorateurs et la sécurité, et des tas d’événements perturbateurs. Le tout avait été reçu sans grand enthousiasme, si ce n’est pour les magnifiques dinosaures. Jurassic World Evolution 2 vient donc essayer d’améliorer la recette de son prédécesseur, avec plus de profondeur au niveau de la gestion, toujours davantage de beaux dinosaures avec leurs interactions entre eux. Il faut toujours mettre en place un parc avec des zones adaptées à vos espèces, avec des recherches scientifiques, des installations pour vos visiteurs et l’intervention de médecins voire de forces de sécurité quand il le faut, à coup de clics assez redondants. Le tout a meilleur mine mais pourrait faire mieux au niveau de la gestion.



Tavern Master d’Untitled Studio vous fait gérer votre taverne médiévale. A vous de mettre vos grandes tables de bois, de gérer votre menu classique à base de bières et de ripailles, d’organiser vos équipes pour servir tout ce beau monde, de créer des étages supplémentaires, d’avoir des lits d’hôtel et j’en passe. Le soft est très efficace, surtout en considérant que le studio se compose d’une seule personne.



Recipe for Disaster de Dapper Penguin Studios est un petit jeu de gestion de restaurants. Vous y gérez une équipe avec ses priorités, l’achat d’ingrédients, la mise en place d’une carte avec même des recettes personnalisables, l’aménagement de votre espace de travail ou de la salle du restaurant et enfin les va-et-vient de votre équipe pour servir tout le monde. Tout simplement.



Tout est possible dans un jeu de gestion. C’est pour cela que vous pouvez réaliser un tournoi médiéval dans Tourney de Tusked Games. On y établit nos lices et scènes pour que les chevaliers et archers puissent montrer leurs compétences, tandis que le reste des installations pourra servir à la satisfaction des spectateurs mais aussi au fait de gagner de l’argent. Malheureusement, le jeu est encore très peu complet.



Depuis au moins Dwarf Fortress, le jeu de gestion de colonie souterraine a la cote. Cinq ans après le lancement de l’early-access, Hammerting de Warpzone Studios entend renouveler l’expérience. A l’image de Craft the World, on y gère quatre petits nains qui vont creuser la terre, mettre en place diverses pièces, s’équiper, avant de combattre les créatures venant les défier. Il y a un système de craft de matériels et une évolution graduelle, sans pour autant transcender l’expérience.



Les hybrides (STR)

Dans le genre de They Are Billions qui mélange stratégie en temps réel, city-builder et tower-defense, après Age of Darkness en octobre 2021, on retrouve Alien Marauder de Vexan Studio qui cette fois quitte le steampunk et la fantasy pour le futur avec des hordes d’extraterrestres. Comme d’habitude, on développe sa base progressivement, en grapillant du terrain, en récupérant des ressources, en mettant des murs avant de recruter ses troupes pour défendre ses murs et continuer de progresser face à des centaines d’unités venant s’écraser contre vos défenses.



Si vous souhaitez jouer à un petit 4X à la sauce steampunk, vous trouverez Punk Wars de Strategy Forge SA. Optant davantage pour un gameplay à la Warhammer 40K : Gladius - Relics of War avec un focus sur le nombre d’unités sur le terrain et l’aspect militaire, on retrouve du classique : aux commandes des quatre camps punks spécifiques reposant sur un look particulier, une ressource unique et des unités particulières, vous allez explorer la terre dévastée, vous étendre à l’aide de nouvelles tours pour exploiter les hexagones de ressources, et enfin produire des soldats en masse pour anéantir l’adversaire. Si vous aimez les 4X agressifs, les guerres de punk vous attendent…



Présenté comme un city-builder, Kainga : Seeds of Civilization d’Erik Rempen fait plutôt penser au STR Northgard, qui mélange city-builder et stratégie en temps réel. Aux commandes d’une civilisation en papier au milieu d’un monde en trois dimensions, vous devrez monter votre petit village, domestiquer d’immenses créatures et protéger votre population. On commence ainsi avec une petite poignée d’humains, avec lesquels on pourra progresser en débloquant au fur et à mesure des bâtiments à l’aide de nombreuses recherches. Vous augmentez au fur et à mesure votre zone de construction et d’exploitation, exploitez de nouvelles ressources et devez vous défendre face aux agressions armées des autres villages de la carte mais aussi face aux intempéries. A vous également de dompter les créatures étranges de la carte, voire les titans, à moins de devoir périr et tout recommencer de zéro. Le style graphique est en tous les cas unique.



Le bon gros Riot (Action & RPG)

Les Américains de Riot Games ont révolutionné le MOBA et l’e-sport avec League of Legends (2009), qui tire encore aujourd’hui son épingle du jeu avec 180 millions de joueurs à travers le monde. Ce n’est pourtant qu’en 2019 qu’ils font paraitre un autre type de jeu, avec l’auto-battler Teamfight Tactics. En 2020, de nouveaux projets se sont profilés, avec une version mobile de LOL, le jeu de cartes Legends of Runeterra et le FPS Valorant, qui culmine à environ 14 millions de joueurs par mois. 2021 est l’année où Riot Games continue d’étendre son univers avec la série d’animation Arcane sur Netflix, extrêmement bien reçue, et des titres développés par d’autres studios. On retrouve ainsi deux softs formant l’ossature de la série « A League of Legends Story ». Le premier, Ruined King : A League of Legends Story, est développé par Airship Syndicate sur le modèle de leur RPG tactique au tour par tour Battle Chasers : Nightwar (2017). On y dirige une équipe de héros dans une histoire simple mais qui brasse l’univers créé sur une dizaine d’années, avec des combats au tour par tour aussi punchy que Battle Chasers, rendant l’expérience plutôt agréable pour les fans.



Le second, Hextech Mayhem, est plutôt un jeu de rythme endiablé et est développé par Choice Provisions, autrefois Gaijin Games, responsables des jeux de rythme Bit.Runner. Si vous aimez les couleurs et les écrans remplis à réaliser en rythme pendant une dizaine d’heures, ce sera votre soft, quoiqu’un peu moins prenant que son cousin.



Les Polonais de Varsav Game Studios nous proposent un jeu d’action aux commandes d’un géant qui devra écraser de multiples troupes et détruire de nombreux bâtiments dans un projet de révolte. Un peu archaïque et brouillon, le gameplay de Giants Uprising n’est pas très satisfaisant au milieu de graphismes un brin terne. Actuellement en early access, on attendra de voir les améliorations du soft.




Sur une note plus indépendante, Flow Fire Games propose la suite de son roguelite shooter en vue isométrique avec Synthetik 2. On garde ainsi les classes à choisir, les runs pour obtenir de meilleures armes et des compétences spéciales, des sensations intenses de tir avec rechargement manuel et de nombreuses armes aux sensations et bonus spécifiques, avec plus de choses à accrocher à vos armes.



Plus vite (Course & production)

Depuis 2005, la série Forza Motorsport écume les rangs du marché du jeu vidéo de course et de voitures, avec aux manettes les Américains de Turn 10 Studios. En 2012, la franchise accueille une nouvelle série, Forza Horizon, à la main des Britanniques de Playground Games pour proposer un bac à sable en monde ouvert. Les deux séries continuent en parallèle leur développement, avec Forza Motorsport 7 (2017), qui a raflé plusieurs récompenses dont celle du meilleur jeu de course aux Game Awards 2017, et ce mois-ci avec Forza Horizon 5. Il nous emmène au Mexique avec des graphismes presque photoréalistes et des sensations arcade qui raviront petits et grands. On peut d’ailleurs le voir avec le chiffre impressionnant de 10 millions de joueurs la semaine de sa sortie, ainsi que ses récompenses dont une nouvelle fois le meilleur jeu de course.



Epic Chef d’Infinigon Games est une sorte de Stardew Valley, où votre protagoniste a un petit lopin de terre à cultiver, dans un monde où il peut interagir avec divers habitants pour résoudre des petites quêtes, avec le twist de la cuisine. Vous devrez avec vos ingrédients satisfaire le palais de certains habitants en étant en compétition avec d’autres. A vous de faire des petits mini-jeux contextuels et de choisir vos ingrédients pour bien satisfaire votre interlocuteur, et continuer à développer votre petit lopin de terre.



Junkpunk de SCT, c’est tout simplement un jeu à la Satisfactory, qui conserve les trois dimensions et la mise en place de chaines automatisées, inspiré du jeu en vue de dessus Factorio. Cette fois l’objectif sera de nettoyer une planète, en évacuant les déchets, en recréant un écosystème et en purifiant l’atmosphère, le tout avec ses chaines de production et ses automatisations qui raviront les plus maniaques d’entre-nous, mais aussi les plus écolos.



Liste des jeux :
  • 4X : Punk Wars
  • Action : Giants Uprising, Synthetik 2
  • Autres : Epic Chef, Junkpunk
  • Course : Forza Horizon 5
  • FPS : Battlefield 2042, Call of Duty : Vanguard,
  • Gestion : Hammerting, Jurassic World Evolution 2, Recipe for Disaster, Tavern Master, Tourney
  • RPG : Ruined King : A League of Legends Story
  • Rythme : Hextech Mayhem : A League of Legends Story
  • STR : Alien Marauder, Kainga : Seeds of Civilization

Conclusion

Nous espérons que cette édition du Diarium Strategorum pour le mois de novembre 2021 vous a plu. N'hésitez pas à nous faire part de vos retours sur le topic dédié. Pour plus d'actualité vidéoludique, vous pouvez continuer de jeter un oeil sur nos articles, notre chaine YouTube, ou bien sur le site de notre partenaire Le Monde du Captain Sparke ou sur la chaine Captain Sparke. Rendez-vous le mois prochain pour le prochain numéro !

Rédacteurs :
  • Ancient Egypt Fan
  • Captain Sparke
  • Foeurdr