Le journal des Stratèges n°29 : octobre 2021

Bienvenue dans la 29e édition du Diarium Strategorum, le Journal des Stratèges consacré essentiellement aux jeux vidéos de stratégie, de tactique et d'histoire, publié en partenariat avec le site internet Le Monde du Captain Sparke et la chaine YouTube Captain Sparke, et consacré au mois d'octobre 2021. L'occasion pour nous de revenir sur l'actualité du site, de nos plateformes vidéos et du jeu vidéo dans son ensemble. On retrouvera d'abord l'Actu Mundus, puis l'Actu JV du Captain. Bonne lecture !






Total War : Warhammer 3Partenaire : E-gaming Templars strategy





Crusader Kings 3
HoI4
Stellaris
EU4


​I. Gestion

Builders of China
Builders of Egypt
Chinese City Constructor
Pharaoh : A New Era
Sumerians
Viking City Builder
II. Stratégie et tactique

Project Wunderwaffe
Humankind
III. En vrac

Chernobyl liquidators Simulator
Hellish Quart




I. Piou piou piou (Action & FPS)

Les superhéros de Marvel remplissent les écrans de cinéma depuis au moins le premier Iron Man de 2008 au sein du Marvel Cinemative Universe, adaptant les aventures des héros de comics du XXe siècle. Vingt-cinq films plus tard et avec des recettes de box-office prodigieuses, le monde du jeu vidéo ne peut pas être en reste. Et pourtant, peu de jeux marquants sont vraiment parus, si ce n’est les nombreux Spider-Man dont le dernier est paru en 2020 ou les jeux Lego. En 2020, Crystal Dynamics sort Marvel’s Avengers, un soft aux importants moyens qui réunit une équipe de super-héros bien connue de l’univers, les Avengers, dans une aventure où on enchaine les différents gameplay pour combattre de manière grandiose des adversaires. Seulement, le jeu a souffert de nombreux bugs, d’une progression basée sur le grind, et d’une grande répétitivité plombant l’expérience. Un an plus tard, Eidos-Montreal, qu’on connait plus pour le reboot de l’immersive sim Deus Ex : Human Revolution (2011), lance une nouvelle équipe de super-héros. A la place des très sérieux Avengers, on retrouve la bande à tout faire galactique des Gardiens de la Galaxie avec Marvel's Guardians of the Galaxy. Contrairement à son prédécesseur, le soft nous fait jouer uniquement le leader du groupe dans une aventure longue, entrecoupée de nombreux dialogues humoristiques, et avec un système de combat mêlant jeu d’action à la troisième personne et choix de compétences de camarades à activer en temps réel. Plus de grind pour débloquer du contenu malgré des combats qui peuvent devenir au bout d’un moment répétitifs, mais une expérience spatiale sympathique avec une bande de joyeux lurons.



Le tout premier FarCry (2004) des Allemands de Crytek nous emmenait dans un FPS en monde ouvert sur un île paradisiaque cachant de lourds secrets et porté par un moteur graphique impressionnant pour l’époque, le CryEngine. Le deuxième opus, repris par Ubisoft Montreal, en fait une série à succès avec une même trame : le joueur se retrouve dans un grand bac à sable, un monde ouvert où il va pouvoir se balader avec différentes armes et par le biais de différents véhicules, soutenir des rebelles et des insurgés en s’occupant d’une ou plusieurs factions dominantes en réalisant des missions principales, secondaires, ou des libérations de camps. Les softs représentent toujours un nemesis qui sera votre objectif final, qu’il soit un psychopathe ou un dictateur. FarCry 2 (2008) part en Afrique, FarCry 3 (2012) sur des îles, FarCry 4 (2014) dans une contrée himalayenne, FarCry Primal (2016) dans la Préhistoire, FarCry 5 (2018) en Amérique, FarCry : New Dawn (2019) dans un monde post-apocalyptique, et maintenant FarCry 6, développée cette fois par Ubisoft Toronto, dans des îles caraïbéennes. Le soft n’innove que très peu par rapport à ses aînés, si ce n’est avec un environnement graphique sympathique ainsi qu’une foultitude de véhicules et d’activités annexes : la boucle de gameplay reste quant à elle la même depuis bien longtemps, une critique qui revient très souvent pour la série.



Les papas du FPS coopératif Left 4 Dead (2008) de Turtle Rock Studios ont essaimé un genre qui fait encore des émules aujourd’hui, de Warhammer : Vermintide (2015) à Deep Rock Galactic (2018). Après l’échec de leur Evolve (2015), la faute au grind abusif et à la palanquée de DLC, ils reviennent à l’origine avec un nouveau jeu de shoot de zombies, Back 4 Blood. On y retrouve quatre joueurs, des cartes infestées de zombies, des monstres pas beaux et des armes qui ont du punch, mais aussi une ambiance qui peine à s’imposer, et surtout un grind abusif à base de cartes, comme je le rappelle dans le test parue sur ma chaine YouTube. Dommage.



II. Chaines de prod’ (city-builder)

En 2017, They Are Billions des Espagnols de Numatian Games régénère le genre du tower-defense. A la défense de votre quartier général contre des hordes de zombies grâce à des murs et des tours, les développeurs ont ainsi ajouté des éléments de city-builder, avec une ville à créer et des ressources à collecter, mais aussi de STR avec des unités à créer et à mener directement en combat pour explorer la carte ou tenir des murs et des tours. Après Conan Unconquered (2019) de Petroglyph, place à Age of Darkness : Final Stand des Australiens de Playside. Exit le monde steampunk de They Are Billions et place à la fantasy, avec différents héros à mener et toujours cette même boucle de gameplay d’explorer le monde, de s’étendre peu à peu, de collecter des ressources et de défendre les murs face à des centaines de zombies venant s’écraser contre vos défenses à intervalles régulières.



Le city-builder mêlant survie, saisons et courbes de population à la Banished (2014) fait florès. Le dernier en date après Timberborn est Settlement Survival de Gleamer Studio. L’expérience reprend les codes du genre, avec l’accumulation de ressources, l’attention aux saisons, le fait d’éviter que les décès soient supérieurs aux naissances et que l’éducation soit finement gérée pour combler les trous capacitaires, le tout avec une interface plus pratique, des graphismes assez colorés et un arbre technologique qui rendent le tout assez sympathique.



Infraspace de Dionic Software est un city-builder mais aussi un jeu de gestion de chaines de production. Il ne suffira pas de collecter et de transformer vos ressources pour les emmener tranquillement vers les maisons de vos citoyens, car il faudra surtout faire en sorte qu’elles soient bien acheminées, par le biais de multiples routes, notamment pour éviter des bouchons et des retards importants de livraison. Les maniaques biberonnés à la Factorio et Satisfactory (2020) qui voulaient un peu plus de city-builder dedans seront ainsi servis, entre ce soft et Workers & Resources : Soviet Republic (2019). Les graphismes low-poly sont également plutôt réussis.



Against the Storm d’Eremite Games est un city-builder où il pleut tout le temps, avec trois saisons différentes de pluie, et où vous devrez manager trois différentes races pour avoir des chaines de production afin de faire survivre votre colonie pour envoyer à la citadelle-mère des ressources. Après cela, place à une nouvelle colonie, avec les perks débloqués et quelques choix de bâtiments et de productions à faire en jeu. Tout cela bien sûr si le danger ne finit pas par venir à bout de votre colonie. On enchaine donc les colonies au service d’une campagne générale, sympathique.



Sphere Flying Cities d'Hexagon Sphere Games UG nous emmène dans une ville volante protégée par un bouclier, errant dans un monde dévasté. Il va falloir gérer finement la place limitée et les ressources ainsi que les drones d’exploration pour mener ce petit monde et se déplacer face aux événements météorologiques fluctuants. Malheureusement, le jeu n’est pas encore très complet et est surtout très difficile.



Le petit mais sympathique Moons of Ardan de Pandora Technology nous présente un petit city-builder où vous vous retrouvez sur des planètes circulaires pour y réaliser vos chaines de production, les habitations de vos citoyens tout en gérant leur bonheur avant d’aller coloniser les étoiles. Rien de neuf sous ce soleil.



III. Quêtes de héros (Tactique)

Paru en 2017 à la suite d’un kickstarter réussi, Gloomhaven est avant tout un dungeon-crawler de plateau avec des tas de cartes, de scénarios et de classes jouables pour des scénarios d’à peu près une heure face à divers adversaires. Le jeu a reçu des critiques très élogieuses et plusieurs récompenses. Il est également facilement adaptable grâce à ses règles complexes mais claires en jeu vidéo. Développé par Flawing Fowl Studio, l’adaptation vient officiellement de sortir. C’est donc un RPG tactique. Après avoir mis en place une équipe d’aventuriers à choisir parmi plusieurs classes, leur quête personnelle qu’ils devront mener à terme et leur équipement, on part sur la carte du monde pour résoudre les problèmes, ce qui emmène généralement vers la baston. Une fois en combat, on choisit d’activer des cartes de compétence et de déplacement dans des salles exiguës, en faisant attention à l’initiative et aux combinaisons possibles entre les joueurs, où chaque erreur se paye très cher face à la force de frappe des adversaires. La grande variété des cartes de compétence, leurs quatre modes d’utilisation (haut, bas, déplacement et attaque), leurs effets particuliers comme les cartes qui se détruisent après utilisation, et les différentes classes font du soft un jeu complexe mais profond.



Darkest Dungeon (2016) de Red Hook Studios nous emmenait avec une bande d’aventuriers dans des lieux horrifiques, où le stress et la peur jouaient une place déterminante, pour en faire un jeu de tactique au tour par tour à quatre combattants, dans un monde sans pitié où vos morts ne reviennent pas à la vie. Le soft avait inspiré par sa patte graphique et son gameplay d’autres titres du même genre, à l’image d’Iratus: Lord of the Dead (2020) et de Legend of Keepers (2021). Désormais, Darkest Dungeon 2 se profile. On quitte la ville à améliorer au fur et à mesure pour avoir de meilleurs bonus au profit d’une caravane itinérante à mener au gré des combats. Il s’agit toujours de combat à quatre, avec des compétences et un positionnement conditionnant l’utilisation de certaines armes ou compétences, la place de la psychologie et des relations entre les personnages, la difficulté du titre tout en remplaçant les modèles 2D par des modèles en 3D toujours dans cette ambiance cauchemardesque. Les retours à une base de départ sont remplacés par des reboot de l’aventure, avec le choix des classes à chaque run.



Développé par Strategy First, Disciples : Sacred Lands (1999) rentrait dans la lignée des jeux de stratégie et de tactique à la sauce fantasy, à la King’s Bounty (1990) ou Heroes of Might & Magic (1995), avec des armées menées par des héros se baladant dans le monde, recrutant des troupes, et se battant au tour par tour face à face. Après Dark Prophecy (2002) et Renaissance (2009), on retourne au Canada avec Frima Studio qui fait enfin paraitre un nouvel opus intitulé Liberation. Il faut ainsi choisir votre héros principal avec une des quatre classes, vous balader pour remplir des quêtes, recruter des troupes venant des quatre races, capturer des bâtiments pour avoir des ressources diverses vous permettant d’améliore votre base principale, et pratiquer la castagne. Les batailles proprement dites se déroulent sur un damier, dans lequel vous répartirez vos troupes pour les faire se déplacer et attaquer, soutenus par des troupes que vous aurez mis en réserve et qui auront des effets spéciaux. Après King’s Bounty 2, le genre à la HOMM est-il en train de revivre ?



Après un ersatz d’HearthStone avec Spellsword Cards : Daemontide (2019) et Dungeontop (2020), One Up Plus Entertainment revient avec un joli jeu de plateau intitulé Defend the Rook. Vous y dirigez dans une succession de niveau une tour à protéger sur un damier, avec positionnement et compétences à la clé, afin de vaincre les hordes d’adversaires à l’aide de trois héros à améliorer au fur et à mesure, ainsi que divers objets et sorts. Vous débloquerez au fur et à mesure des bonus qui serviront pour tous vos runs puisque le jeu se paye le luxe d’être un roguelite.



IV. Le retour du clic (STR & autres)

Bien qu’arrivée après Command & Conquer et Warcraft, Age of Empires d’Ensemble Studios a fait partie des STR qui ont marqué la fin des années 90, avec un premier opus paru en 1997 pour y contrôler des nations de la préhistoire à l’Antiquité, avant le fameux Age of Empires II : Age of kings (1999) pour le monde médiéval. On y retrouve évidemment le mélange entre collecte de ressources avec villageois et bâtiments divers, mise en place d’une économie pour alimenter le système militaire, construction des bâtiments militaires et recherches technologiques pour enfin établir des armées et aller ratatiner la tête du joueur en face. Comme tous les STR, Age of Empires est nerveux, et demande beaucoup de réflexes et de raccourcis-claviers pour arriver à équilibrer économie et armée. Age of Empires III (2005) est la dernière itération du titre par les développeurs d’origine, nous emmenant dans la Renaissance. Depuis, la série a connu une seconde vie avec la version HD d’Age of Empires II en 2013 assortie de toutes nouvelles extensions pour le jeu d’origine, avant les Definitive Edition des trois jeux principaux entre 2019 et 2020. Au vu du succès de la décennie 2010 et même le retour de tournois et de l’intérêt de beaucoup de streamers, Age of Empires IV parait enfin sous la houlette des Canadiens de Relic Entertainment qui avaient bousculé les codes du STR avec leurs séries Dawn of War et Company of Heroes. On retourne au Moyen-Age, avec 8 civilisations mais sans renouveler entièrement l’expérience de jeu : la boucle de gameplay reste similaire, même si certaines civilisations ont des mécaniques plus marquées que d’autres, et qu’on retrouve de nouveaux éléments comme la défense sur les murs ou le fait de se cacher dans les fourrés. Age of Empires IV n’est donc pas la révolution du STR qu’on attendait, malgré ses graphismes plutôt colorés et son gameplay toujours aussi prenant. Dommage.



Les clickers sont ces jeux où il faut sans cesse cliquer pour progresser : cliquer pour récupérer des ressources, cliquer pour les transformer, puis automatiser des clics pour récupérer davantage de ressources, débloquer du contenu, etc. Extrêmement addictif, ce genre a été pris en main par Konfa Games pour en faire un jeu de gestion parodique avec Despotism 3k (2018). Sur cette base, Despot’s Game s’intéresse cette fois à l’auto-battler, ces jeux où vous pouvez équiper et placer des troupes sur un damier avant de les laisser s’écharper avec des adversaires de plus en plus costauds. L’ambiance garde ce côté foufou, avec des esclaves à équiper, la gestion de la nourriture pour avancer jusqu’au moment où tout le monde meurt.



Les Britanniques de Supermassive Games se sont fait un nom avec des slashers interactifs où une bande de personnages se retrouve submergé par des horreurs, et où les choix du joueur ainsi que les interactions à base de QTE détermineront le nombre de survivants et la fin. Après Until Dawn (2015), et les deux premiers opus de la série The Dark Pictures Anthology, Man of Medan (2019) et Little Hope (2020), House of Ashes nous emmène au moment de la Guerre d’Irak pour faire vivre aux protagonistes des événements paranormaux et horrifiques dans la violence la plus extrême. Avis aux amateurs.



Développé par Ubisoft Annecy, Riders Republic vient offrir une suite au jeu de glisse Steep (2016) qui permettait déjà de réaliser divers sports de glisse dans un monde ouvert. Cette fois, l’expérience s’annonce plus riche et mieux faite, avec des courses pouvant réunir sur PC jusqu’à 64 joueurs et de bonnes sensations pour faire du vélo, du ski, du snowbaord et de la wingsuit de manière arcade.



Le ZEvent est un projet caritatif fondé par les vidéastes ZeratoR et Dach et qui se tient depuis 2016 une fois par an pour réunir des streamers francophones en live presque permanent sur quelques jours afin de glaner des dons qui seront reversées à des associations. C’est d’ailleurs l’événement caritatif le plus important de la plateforme Twitch. L’édition 2021 a encore détruit les compteurs, avec 10 millions d’euros récoltés au profit d’Action contre la faim. En 2020, le montant s’élevait à 5 millions pour Amnesty International. Une belle performance, si on oublie les quelques errances de certains streamers.



La première plateforme de streaming jeu vidéo Twitch, créée en 2011 et rachetée par Amazon en 2014, a été victime d’un hack massif avec le dévoilement d’informations tenues secrètes sur le fameux forum 4chan. On y retrouve ainsi les salaires des plus gros streamers, des informations sur de futurs logiciels entre autres codes sources. Un coup dur pour la plateforme.

Autres : Despot’s Game, The Dark Pictures Anthology : House of Ashes
Action : Marvel's Guardians of the Galaxy
City-builder : Against the Storm, Age of Darkness : Final Stand, Moons of Ardan, , Infraspace, Settlement Survival, Sphere Flying Cities
Course : Riders Republic
FPS : Back 4 Blood, FarCry 6
STR : Age of Empires IV
Tactique : Darkest Dungeon 2, Disciples : Liberation, Gloomhaven

Conclusion

Nous espérons que cette édition du Diarium Strategorum pour le mois d'octobre 2021 vous a plu. N'hésitez pas à nous faire part de vos retours sur le topic dédié. Pour plus d'actualité vidéoludique, vous pouvez continuer de jeter un oeil sur nos articles, notre chaine YouTube, ou bien sur le site de notre partenaire Le Monde du Captain Sparke ou sur la chaine Captain Sparke. Rendez-vous le mois prochain !

Rédacteurs :
  • Ancient Egypt Fan
  • Captain Sparke
  • Foeurdr