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  • L'armée allemande en 1914 - Troupes, tactique et stratégie.

    Cet article a pour objectif de présenter l'armée allemande en 1914, sans être pour autant exhaustif.
    Il s'attache surtout à présenter et à commenter les grandes caractéristiques de cette dernière.
    Les spécialistes y trouveront beaucoup à redire, qu'ils soient indulgents et considèrent que
    cet article est écrit par un quasi-néophyte qui s'adresse à d'autres néophytes.



    I. Infanterie : uniforme et équipement

    Une caractéristique de l'armée allemande est son soucis du confort du soldat, plus prononcé que dans les autres armées. Par exemple, chaque compagnie possède une cuisine de campagne tirée par des chevaux, fait unique à l'époque, celle-ci distribuant du café chaud à volonté.
    La tunique courte Feldgrau permet un bon camouflage, à l'inverse de l'uniforme français, ainsi qu'une aisance des mouvements. Le casque à pointe est en cuir bouilli et est recouvert d'une toile, mais il est tout aussi inutile contre les balles et les éclats d'obus que le képi français. Le fusil de base est le Mauser 98, pesant quatre kilos.

    Ci-dessous, le Mauser 98.
    Spoiler:

    Le paquetage allemand est allégé au maximum : il ne pèse que onze kilos et comprend du linge, des souliers de rechange, un calot, deux rations en conserve, un kit de lavage, rasage et nettoyage, une corde et des pics de tente et trente chargeurs. À ceci s'ajoutent un manteau, un poncho, une gamelle et une tasse, le tout attaché autour du sac. Au total, le fantassin allemand doit donc toute de même transporter un ensemble de 24 à 30 kilos.

    Ci-dessous, l'uniforme-type d'un soldat allemand en 1914.
    Spoiler:

    La mitrailleuse Maxim
    Spoiler:

    Une équipe de cinq hommes est affectée au maniement d'une mitrailleuse Maxim. Le chef de feu, équipé de jumelles, est accompagné de quatre hommes pour porter la Maschinengewehr 08 (deux équipes de deux, une équipe la transportant sur une courte distance).
    Une particularité de cette mitrailleuse est son refroidissement à l'eau, nécessitant le renouvellement de celle-ci, mais permettant une cadence de tir rapide. De facto, elle ne possède pas une supériorité qualitative ou quantitative sur celles utilisées par les Alliées. Toutefois, elle est mieux exploitée par l'armée allemande, qui lui affecte des soldats d'élites mieux entraînés et l'utilisant dans un but soit offensif, soit défensif.

    II. Artillerie et cavalerie

    L'artillerie est intégrée aux divisions d'infanterie depuis 1899, ce qui permet une tactique interarme efficace. La priorité de tir est réservée à ce qui est dangereux pour l'infanterie. Le canon de 77mm allemand est moins bon que le 75mm français, notamment parce qu'il ne dispose pas d'un système de frein hydraulique. En revanche, l'armée allemande dispose d'un obusier léger de 105mm à trajectoire courbe, qui est sans équivalent dans l'armée française.

    Ci-dessous, le canon de 77mm et l'obusier de 105mm.
    Spoiler:

    Spoiler:

    L'artillerie lourde allemande est unique, de par son importance dans l'armée allemande de campagne. Ainsi, quatre batteries d'obusiers de 150mm sont attachées à chaque corps d'armée d'active. Ceci confère une supériorité de quatre contre un pour les Allemands dans ce domaine, ce qui explique en partie les importantes pertes françaises lors de la bataille des frontières.

    La cavalerie est soit attachée aux divisions d'infanterie, soit mise en réserve de l'armée. Elle est une force souple, à la puissance de feu accrue, et est essentiellement dévouée à la reconnaissance de l'ennemi. Les premiers soldats allemands entrant en Belgique sont les Uhlans, les cavaliers-éclaireurs de l'armée impériale.
    Spoiler:

    III. Tactique

    L'armée applique l'Auftragstaktik, qui laisse un maximum d'initiative à l'officier, voir au sous-officier sur le terrain. Le principe est simple. La formation des cadres implique des Kriegsspiele, permettant une bonne assimilation de la doctrine tactique et opérationnelle. Ensuite, une fois la mission et le concept de l'opération bien expliqués, l'initiative est laissée à l'officier. Cette situation s'explique notamment par la conception quasiment artistique de la prise de décision, héritée de la tradition de l'armée prussienne.

    Le principe du Festhalten und umfassen (fixer et envelopper) est développé. Dès la prise de contact, le chef doit engager deux actions distinctes. La première est de front et sert à fixer l'adversaire par l'utilisation du feu. La seconde est enveloppante et recherche la décision sur une aile du dispositif ennemi. Cette tactique d'attaque est toujours à la base des principes en vigueur aujourd'hui, notamment dans l'armée américaine. D'avantage d'information sur ce post de Musashiii1987.

    Il faut également souligner que la procédure de conduite des troupes au combat est une des plus performantes de l'époque, grâce notamment à un corps d'officier très bien formé et préparé à la guerre.

    IV. Plan Schlieffen

    Le plan allemand de 1914 est basé sur les idées de Schlieffen et en porte le nom. Son objectif est de faire face à une guerre sur deux front (alliance franco-russe) en s'attaquant en priorité à l'adversaire le plus immédiatement dangereux et capable de mobiliser ses armées rapidement : la France. Ce plan consiste à concentrer l'essentiel des forces allemandes à l'ouest afin d'y obtenir une victoire en six semaines, pendant qu'un faible écran à l'est s'opposerait aux Russes. Dans un second temps, les armées allemandes seraient transportées en train à l'est afin de vaincre les troupes du Tsar.

    Le plan d'opération à l'ouest consiste à déployer la plus grande Kesselschlacht de l'histoire, directement inspirée de la bataille antique de Canne : fixation du centre et enveloppement par un(les) côté(s). À cet effet, l'aile droite allemande est renforcée. Elle doit traverser la Belgique neutre et envelopper les armées françaises massées des Ardennes à l'Alsace en passant au sud de Paris, réalisant ainsi le plus grand enveloppement de l'histoire.

    Le plan Schlieffen et une carte incluant le plan XVII des Français.
    Spoiler:






    Pour rédiger ce sujet, je me suis exclusivement basé sur mon cours de Guerre et Stratégie à l'Epoque Contemporaine ; cours donné par Bruno Colson et que j'ai suivi à l'Université de Namur lors de l'année académique 2012-2013.
    Dernière modification par ALG, 24-05-2014, 14h11.

  • #2
    On assiste ces dernières temps à une véritable refonte de l'histoire des deux guerres mondiales, notamment de l’opinion qu'on se fait des armées allemandes de cette période. De plus en plus, le mythe d'une armée en avance dans tous les domaines se craquèle, et il se dessine un portrait bien plus contrasté : d'un côté, un corps d'officiers et de sous-officiers inégalés, des troupes très entraînées ; de l'autre, une doctrine néonapoléonienne obsolète, une incompréhension totale de la guerre industrielle et une véritable cécité stratégique et logistique. Les Allemands sont si bons tacticiens qu'ils pensent pouvoir se passer de tout le reste.

    Les deux guerres voient des similitudes nombreuses :

    - economie insuffisamment mobilisée (les Français, qui ont perdu 1/5 de leur territoire, alors un des plus riches, produisent plus de matériel, d'acier, d'obus, de véhicules que les Allemands)
    - choix industriels mauvais : les Allemands produisent une vingtaine de chars pendant la première guerre quand les Francais en produisent plus de 3000 !
    - insuffisance de la motorisation, alors que l'armée française de 1918 est alors massivement motorisée (manière de compenser son infériorité numérique). Pour rappel, en 1939-1945, seule 1/5 de la Wehrmacht est motorisée.
    - choix de l'excellence tactiques de certaines unités au détriment de l'homogénéité d'ensemble, ce qui fera dire à un général allemand que son armée est une lance dotée d'une pointe très aiguisée et d'un long manche de bois pourri. Cela est très visible à la fin de 1918 : les allemands privilégient l'action de quelques troupes d'élite, avec le reste de l'armée très médiocre, quand les francais alignent peu de troupes d'élite, mais de nombreuses troupes "moyennes". Les seconds auront raison, car les troupes d'élite, peu nombreuses et trop souvent sollicités, s'épuisent vite et sont longues à reformer/remplacer, quand les troupes françaises "interchangeables" se renouvellent vite et tournent entre le front et l'arrière.
    - enfin, le plus important, doctrine périmée, fondée sur la recherche de la bataille décisive, capable de produire au niveau tactique des résultats spectaculaires, mais tout à fait obsolète dans le cadre d'une guerre industrielle où ce qui compte c'est de pouvoir bénéficier d'une économie puissante capable de sortir en très grandes séries des matériels bons marchés pour écraser l'adversaire sous la masse.

    Bref, durant la première comme la deuxième, l'Allemagne, qu'on présente TOUJOURS comme la meilleure armée du monde, souffrait de graves lacunes et était très en retard sur ses adversaires, bien que son excellence tactique sans égale lui ait permis d'engranger des succès nombreux et de retarder sa défaite.

    Excellente initiative en tout cas de revenir sur cette période et sur les principaux belligérants.

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    • #3
      Tout à fait ! Mon professeur disait que personne au début n'avait compris la nature de la PGM, mais que les Allemands étaient les moins mal préparés à cette dernière. Et à ma connaissance, les Allemands ont très souvent pêché en stratégie, la meilleure exception étant ce cher Bismarck !

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      • #4
        Très intéressant ce topic... Continuez à palabrer, je vais tâcher de le suivre ultérieurement.

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        • #5
          Intéressant ce sujet !

          Envoyé par Youpla_boum Voir le message
          On assiste ces dernières temps à une véritable refonte de l'histoire des deux guerres mondiales, notamment de l’opinion qu'on se fait des armées allemandes de cette période. De plus en plus, le mythe d'une armée en avance dans tous les domaines se craquèle, et il se dessine un portrait bien plus contrasté : d'un côté, un corps d'officiers et de sous-officiers inégalés, des troupes très entraînées ; de l'autre, une doctrine néo-napoléonienne obsolète, une incompréhension totale de la guerre industrielle et une véritable cécité stratégique et logistique. Les Allemands sont si bons tacticiens qu'ils pensent pouvoir se passer de tout le reste.
          C'est vrai que j'avais un peu tiqué quand mon prof de première année nous avait dit que les victoires françaises (sur le terrain hein, il a bien conscience que les déterminants politiques et économiques jouent beaucoup plus) s'expliquaient notamment par la ferveur des combattants qui se battaient sur leur sol et pensaient être "dans leur bon droit" en défendant la République et la Nation. Je ne dis pas que ça ne joue aucun rôle mais bon, déjà qu'en l'An II j'ai des doutes sur cet argument, là c'est quand même encore plus difficile à défendre. Merci d'apporter une explication plus concrète.

          P.

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          • #6
            Envoyé par Peredhel Voir le message
            Intéressant ce sujet !


            C'est vrai que j'avais un peu tiqué quand mon prof de première année nous avait dit que les victoires françaises (sur le terrain hein, il a bien conscience que les déterminants politiques et économiques jouent beaucoup plus) s'expliquaient notamment par la ferveur des combattants qui se battaient sur leur sol et pensaient être "dans leur bon droit" en défendant la République et la Nation. Je ne dis pas que ça ne joue aucun rôle mais bon, déjà qu'en l'An II j'ai des doutes sur cet argument, là c'est quand même encore plus difficile à défendre. Merci d'apporter une explication plus concrète.

            P.
            Je recommande deux excellents numéros de la revue "Guerre et histoire " : "La supériorité militaire allemande : le mythe du siècle" et "1918 : l'armée francaise à son zénith". L'armée française de 1918 y est alors présentée comme la meilleure de son temps, toutes nations confondues : motorisation massive, généraux jeunes, matériel de pointe, utilisation massive des chars et de l'aviation, économie efficace, apprentissage constant des erreurs commises par le passé, etc. En face, les Allemands souffrent des mêmes problèmes que pendant la Seconde guerre : cécité logistique et stratégique, sous motorisation, sous-estimation de l'adversaire, économie mal mobilisée, choix industriels désastreux, diplomatie et politique stérile, etc. Dans les deux guerres, l'armée allemande présente ce paradoxe : c'est un formidable outil pour gagner les batailles, mais elle s'avère incapable de gagner les guerres dès que celles-ci durent. Pour reprendre les mots d'un officier : "l'armée allemand est une lame de rasoir qu'on se retrouve obligé d'utiliser comme un couteau à pain. Elle finit toujours par s’ébrécher".

            Je rejoins Trollope, aucune nation n'était vraiment prête, et même si les Allemands étaient les "moins mal préparés", c'est paradoxalement eux qui ont montré le plus de difficulté à s'adapter et à adapter leur outil militaire aux évolutions du conflits, du fait de leur incompréhension de la guerre industrielle. En face, leurs adversaires avaient pleinement compris celle ci (Français et Britanniques pour la première, USA et Soviétiques pour la seconde).
            Dernière modification par Youpla_boum, 23-05-2014, 10h18.

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            • #7
              @Peredhel : lors du déclenchement de la PGM, tous les peuples l'approuvaient. Le nationalisme était exacerbé et la motivation sur le terrain s'en ressentait. Deux exceptions sont peut-être la Russie (soldats-paysans et non citoyens) et l'Autriche (manque d'homogénéité entre les différents peuples). Jusqu'en 1916, l'acceptation de la guerre et de ses sacrifices est quasiment totale. La Belgique se bat pour sa neutralité et son honneur, la France pour préserver son territoire national et l'Allemagne pour sa "survie" (la PGM est pour les Allemands une guerre préventive avant que l'alliance franco-russe ne devienne trop puissante). En fait à l'époque, tout le monde ou presque pense se battre dans "son bon droit".

              Toute la pensée stratégique allemande du XIXe et du début du XXe est basée sur l'idée d'une décision rapide, grâce à la bataille au sens grec du terme (point culminant d'un affrontement, où la décision se fait). Ils n'ont pas su se rendre compte qu'avec l'industrialisation de masse, la stratégie devenait bien plus importante que la tactique.

              Commentaire


              • #8
                Envoyé par Trollope Voir le message
                Toute la pensée stratégique allemande du XIXe et du début du XXe est basée sur l'idée d'une décision rapide, grâce à la bataille au sens grec du terme (point culminant d'un affrontement, où la décision se fait). Ils n'ont pas su se rendre compte qu'avec l'industrialisation de masse, la stratégie devenait bien plus importante que la tactique.
                Exact ! La doctrine allemande repose sur la recherche de la bataille décisive, pour éradiquer l'armée ennemie d'un seul coup en espérant que le reste du pays s'effondre.

                Le problème avec les pays industrialisés du XXe siècle, c'est qu'ils ont acquis une "masse de résilience" telle que la destruction d'une armée de suffit plus pour les abattre. On le voit très bien lors de l'opération Barbarossa : les Allemands multiplient les encerclements géants, et à chaque armée bousillée, se disent "haaa ca y est, ils sont foutus"...pour voir débouler deux nouvelles armées dans le même laps de temps.

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                • #9
                  Envoyé par Youpla_boum Voir le message
                  Je recommande deux excellents numéros de la revue "Guerre et histoire " : "La supériorité militaire allemande : le mythe du siècle" et "1918 : l'armée francaise à son zénith". L'armée française de 1918 y est alors présentée comme la meilleure de son temps, toutes nations confondues : motorisation massive, généraux jeunes, matériel de pointe, utilisation massive des chars et de l'aviation, économie efficace, apprentissage constant des erreurs commises par le passé, etc. En face, les Allemands souffrent des mêmes problèmes que pendant la Seconde guerre : cécité logistique et stratégique, sous motorisation, sous-estimation de l'adversaire, économie mal mobilisée, choix industriels désastreux, diplomatie et politique stérile, etc.
                  J'ai envie de dire : le coup de présenter l'armée allemande (ou son ancêtre prussienne) comme invincible souffre de toute façon de tout examen, même rapide, de l'Histoire. Parce que bon au final la première et la deuxième guerre mondiale ils les ont perdues...
                  Je me demande d'ailleurs si en France, dans le cas de la WW2, ce mythe ne vient pas de la nécessité à la fois pour les Français de rebâtir leur honneur et pour l'armée en particulier de s’exonérer d'une défaite qui lui est pourtant en grande partie imputable.

                  Envoyé par Youpla_boum Voir le message
                  Je rejoins Trollope, aucune nation n'était vraiment prête, et même si les Allemands étaient les "moins mal préparés", c'est paradoxalement eux qui ont montré le plus de difficulté à s'adapter et à adapter leur outil militaire aux évolutions du conflits, du fait de leur incompréhension de la guerre industrielle. En face, leurs adversaires avaient pleinement compris celle ci (Français et Britanniques pour la première, USA et Soviétiques pour la seconde).
                  Est-ce que c'est si paradoxal ? Si dès le début on se prend de grosses branlées il est assez logique (mais la logique ne s'applique pas toujours aux états-majors c'est vrai) de reconsidérer

                  Envoyé par Trollope Voir le message
                  @Peredhel : lors du déclenchement de la PGM, tous les peuples l'approuvaient. Le nationalisme était exacerbé et la motivation sur le terrain s'en ressentait. Deux exceptions sont peut-être la Russie (soldats-paysans et non citoyens) et l'Autriche (manque d'homogénéité entre les différents peuples). Jusqu'en 1916, l'acceptation de la guerre et de ses sacrifices est quasiment totale. La Belgique se bat pour sa neutralité et son honneur, la France pour préserver son territoire national et l'Allemagne pour sa "survie" (la PGM est pour les Allemands une guerre préventive avant que l'alliance franco-russe ne devienne trop puissante). En fait à l'époque, tout le monde ou presque pense se battre dans "son bon droit".
                  Alors après se battre "dans son bon droit" ne veut pas pour autant dire qu'on est enthousiaste. Il me semble que le mythe des soldats Français partant "la fleur au fusil" est aujourd'hui largement critiqué (mais comme vous l'avez deviné c'est pas ma spécialité cette période donc je peux dire de grosses conneries). Évidemment ça ne te donne pas forcément tort non plus : on peut penser qu'une guerre est nécessaire sans pour autant vouloir aller se faire trouer la couenne.

                  Envoyé par Trollope Voir le message
                  Toute la pensée stratégique allemande du XIXe et du début du XXe est basée sur l'idée d'une décision rapide, grâce à la bataille au sens grec du terme (point culminant d'un affrontement, où la décision se fait). Ils n'ont pas su se rendre compte qu'avec l'industrialisation de masse, la stratégie devenait bien plus importante que la tactique.
                  Il me semble d'ailleurs que ça n'était pas la première fois. Je dis peut-être encore une bêtise mais lors de la guerre de sécession on commence à employer du matériel moderne (fusils à répétition remplaçant les mousquets notamment) tout en continuant à se battre en ligne comme à l'époque napoléonienne. Ce qui m'avait été donné comme une des raisons des pertes effroyables subies par le pays pendant cette période.

                  P.

                  Commentaire


                  • #10
                    Envoyé par Peredhel Voir le message
                    J'ai envie de dire : le coup de présenter l'armée allemande (ou son ancêtre prussienne) comme invincible souffre de toute façon de tout examen, même rapide, de l'Histoire. Parce que bon au final la première et la deuxième guerre mondiale ils les ont perdues...
                    Je me demande d'ailleurs si en France, dans le cas de la WW2, ce mythe ne vient pas de la nécessité à la fois pour les Français de rebâtir leur honneur et pour l'armée en particulier de s’exonérer d'une défaite qui lui est pourtant en grande partie imputable.

                    Alors après se battre "dans son bon droit" ne veut pas pour autant dire qu'on est enthousiaste. Il me semble que le mythe des soldats Français partant "la fleur au fusil" est aujourd'hui largement critiqué (mais comme vous l'avez deviné c'est pas ma spécialité cette période donc je peux dire de grosses conneries). Évidemment ça ne te donne pas forcément tort non plus : on peut penser qu'une guerre est nécessaire sans pour autant vouloir aller se faire trouer la couenne.

                    Il me semble d'ailleurs que ça n'était pas la première fois. Je dis peut-être encore une bêtise mais lors de la guerre de sécession on commence à employer du matériel moderne (fusils à répétition remplaçant les mousquets notamment) tout en continuant à se battre en ligne comme à l'époque napoléonienne. Ce qui m'avait été donné comme une des raisons des pertes effroyables subies par le pays pendant cette période.

                    P.


                    @Peredhel

                    Le mythe de la supériorité allemande est avant tout une oeuvre de propagande développée par l'Allemagne, mais aussi par les USA, désireux après 1945 de redorer le blason de l'armée allemande car ils comptent bien l'utiliser contre les soviétiques. En outre, en faire une armée de surhommes permet de rehausser leur propre gloire militaire.

                    "Il me semble que le mythe des soldats Français partant "la fleur au fusil" est aujourd'hui largement critiqué" : justement, on arrive à une vision très nuancée. La fleur au fusil, on n'y croit plus, mais le mythe du "fusil dans le dos, et si tu sors pas de ta tranchée je te bute" et des "généraux bouchers" lui aussi se craquelle. Les correspondances montrent maints exemples de soldats fanatisés, portés par une haine virulente de l'ennemi, ou par la simple amitié, ce qui fait que beaucoup tiennent à participer aux combats. On en voit même qui aiment ça, et qui n'imaginent pas faire autre chose. C'est une vision toute récente dans l'historiographie de la première guerre.

                    "Il me semble d'ailleurs que ça n'était pas la première fois. Je dis peut-être encore une bêtise mais lors de la guerre de sécession on commence à employer du matériel moderne (fusils à répétition remplaçant les mousquets notamment) tout en continuant à se battre en ligne comme à l'époque napoléonienne. Ce qui m'avait été donné comme une des raisons des pertes effroyables subies par le pays pendant cette période." : guerre de Sécession mais aussi guerre russo-japonaise de 1905, guerre des Boers et même guerre de Crimée : toutes annoncent les guerres industrielles.

                    Commentaire


                    • #11
                      Confirmation pour la masse de résilience ! Il y a une phrase de je-ne-sais-plus quel général à l'EM de Hitler, rapportant que ce dernier ne comprenait pas pourquoi la Russie ne s'effondrait pas alors que leurs armées étaient quasiment anéanties les unes après les autres. Mais bon, les Russes aussi...

                      @Peredhel : Oui, tout à fait pour la perception de l'armée allemande. D'où la construction du mythe de la Blietzkrieg par les deux camps (les Allemands à des fin de propagande, les Alliés à des fins de ... propagande). Toutefois, les Allemands ont surtout perdu les deux guerres stratégiquement et économiquement. Quand en 1944 les Russes produisent dix fois plus de canons et trois ou quatre fois plus de chars à eux seuls que les Allemands, ça devient juste impossible.

                      Pour l'acceptation de la guerre, je me suis mal exprimé. Il est politiquement incorrect de nos jours de penser ou de dire que toutes les nations européennes, et surtout leurs peuples, sont entrées de plein pieds dans la guerre. Pourtant c'est vrai. Les soldats partaient "la fleur au fusil", impatient et fier d'aller se battre. Aucune résignation. Même les Belges, qui ne se battaient que pour leur "honneur". Toute une culture de guerre s'est développée. Derrière l'armée, c'est toute la population qui soutenait la guerre. Les artistes, intellectuels et ecclésiastes de l'époque participaient également à cette mobilisation des esprits. Mais la situation évolue avec la guerre, là je ne parle que du début.

                      Ta remarque sur la guerre de Sécession est juste ! C'est la première guerre moderne, au sens où elle compte de nombreuses caractéristiques de cette dernière. Toutefois, la guerre qui aurait dû alerter les occidentaux sur la nouvelle nature des combats est celle entre les Russes et les Japonais en 1904-1905. Tous les éléments tactiques de la PGM y sont, à peu de choses prêt.

                      EDIT grillé par Youpla_boum, mais c'est surtout moi qui suis en retard
                      Dernière modification par Trollope, 23-05-2014, 12h02.

                      Commentaire


                      • #12
                        Envoyé par Youpla_boum Voir le message
                        Le problème avec les pays industrialisés du XXe siècle, c'est qu'ils ont acquis une "masse de résilience" telle que la destruction d'une armée de suffit plus pour les abattre. On le voit très bien lors de l'opération Barbarossa : les Allemands multiplient les encerclements géants, et à chaque armée bousillée, se disent "haaa ca y est, ils sont foutus"...pour voir débouler deux nouvelles armées dans le même laps de temps.
                        Et en France... bah en France en 1940 on croyait encore à la bataille décisive apparemment. (tu me diras heureusement pour nos grands-parents sans doute...)

                        Envoyé par Youpla_boum Voir le message
                        Justement, on arrive à une vision très nuancée. La fleur au fusil, on n'y croit plus, mais le mythe du "fusil dans le dos, et si tu sors pas de ta tranchée je te bute" et des "généraux bouchers" lui aussi se craquelle.
                        Ce sont deux choses différentes. Je ne sais pas dans quelle mesure on a menacé nos propres soldats ou non mais il est clair que vu le taux de mortalité des sous-officiers, nettement plus élevé que celui des soldats, on menait plus par l'exemple qu'en braquant son flingue sur les poilus. Par contre des généraux qui avaient des plans de bataille mal construits et qui ont envoyé au charnier des milliers de mecs inutilement ça a bien du exister puisque vous vous accordez sur le fait que les stratégies des officiers étaient has been au début de la guerre.

                        Envoyé par Youpla_boum Voir le message
                        Les correspondances montrent maints exemples de soldats fanatisés, portés par une haine virulente de l'ennemi, ou par la simple amitié, ce qui fait que beaucoup tiennent à participer aux combats. On en voit même qui aiment ça, et qui n'imaginent pas faire autre chose. C'est une vision toute récente dans l'historiographie de la première guerre.
                        Ha j'avais justement entendu récemment (comme d'hab mes affirmations sont très vagues) que les types du genre "Capitaine Conan" était extrêmement rare. Je pense aussi au nombre de sociétés d'anciens combattants viscéralement pacifistes qui se développent après-guerre qui montre bien que la guerre est avant tout un traumatisme ("der des der", etc... cf : mes cours de collège-lycée). Bien sûr la haine du boche devait être assez prégnante à la base (l'école républicaine avait tout fait pour) et si on ajoute à ça le décès d'un ou deux camarades ça se transforme probablement en idée fixe mais au point de pousser les soldats à aimer la guerre j'ai des doutes ? Je fais la distinction entre la haine de l'ennemi, le sentiment de mener une guerre juste, le devoir de se sacrifier pour la patrie, etc. , d'un coté, et la gaieté qu'on y met. Mais je pense qu'on est d'accord là-dessus.

                        Envoyé par Youpla_boum Voir le message
                        Guerre de Sécession mais aussi guerre russo-japonaise de 1905, guerre des Boers et même guerre de Crimée : toutes annoncent les guerres industrielles.
                        Oui mais j'allais pas faire la liste. Et puis la première du genre c'est quand même la Guerre de Sécession.

                        Envoyé par Trollope Voir le message
                        Confirmation pour la masse de résilience ! Il y a une phrase de je-ne-sais-plus quel général à l'EM de Hitler, rapportant que ce dernier ne comprenait pas pourquoi la Russie ne s'effondrait pas alors que leurs armées étaient quasiment anéanties les unes après les autres. Mais bon, les Russes aussi...
                        Faut que je lise Tolstoï. D'ailleurs c'est assez intéressant que le refus de la bataille décisive ait germé chez les Russes dès l'invasion napoléonienne.

                        Envoyé par Trollope Voir le message
                        Oui, tout à fait pour la perception de l'armée allemande.
                        Oui mais alors décidez-vous : dans notre cas l'influence principale dans la création du mythe de l'armée allemande invincible ce serait l'occupant nazi, les américains ou notre armée à nous ?

                        Envoyé par Trollope Voir le message
                        D'où la construction du mythe de la Blietzkrieg par les deux camps (les Allemands à des fin de propagande, les Alliés à des fins de ... propagande). Toutefois, les Allemands ont surtout perdu les deux guerres stratégiquement et économiquement. Quand en 1944 les Russes produisent dix fois plus de canons et trois ou quatre fois plus de chars à eux seuls que les Allemands, ça devient juste impossible.
                        Concrètement (on quitte vraiment 14-18 là) l'Allemagne de 1940-45 avait elle les moyens de s'engager dans une guerre totale comme le fait la Russie (et comme l'aurait voulu Goebbels) ?

                        Envoyé par Trollope Voir le message
                        Pour l'acceptation de la guerre, je me suis mal exprimé. Il est politiquement incorrect de nos jours de penser ou de dire que toutes les nations européennes, et surtout leurs peuples, sont entrées de plein pieds dans la guerre. Pourtant c'est vrai. Les soldats partaient "la fleur au fusil", impatient et fier d'aller se battre. Aucune résignation. Même les Belges, qui ne se battaient que pour leur "honneur". Toute une culture de guerre s'est développée. Derrière l'armée, c'est toute la population qui soutenait la guerre. Les artistes, intellectuels et ecclésiastes de l'époque participaient également à cette mobilisation des esprits. Mais la situation évolue avec la guerre, là je ne parle que du début.
                        Là encore décidez-vous ! "La culture de guerre" c'est une notion sur laquelle j'ai entendu beaucoup de critiques cette année parce qu'elle s'auto-alimente : c'est la guerre qui lui donne naissance mais c'est grâce à elle que les peuples acceptent la guerre (et donc qu'elle a lieu). Je pense qu'on regroupe là-dedans beaucoup d'éléments distincts : l'intensification de la propagande (qui date de bien avant l'été 1914), la formation de l'union sacré, le patriotisme/nationalisme (et l'acceptation par les gens de la censure... dans un premier temps du moins), etc.

                        Envoyé par Trollope Voir le message
                        Ta remarque sur la guerre de Sécession est juste ! C'est la première guerre moderne, au sens où elle compte de nombreuses caractéristiques de cette dernière. Toutefois, la guerre qui aurait dû alerter les occidentaux sur la nouvelle nature des combats est celle entre les Russes et les Japonais en 1904-1905. Tous les éléments tactiques de la PGM y sont, à peu de choses prêt.
                        Ça confirme mon impression : la Guerre de Sécession est une guerre charnière entre deux époques quand la guerre russo-japonaise est bel et bien une guerre moderne.

                        P.

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                        • #13
                          Pour la réception de la guerre par la population, t'as deux écoles (dans le cas de la France) : l'Historial de Péronne qui défend l'idée d'une "culture de guerre" (globalement, le fait que les soldats, suite à la construction d'un sentiment national fort, aillent à la boucherie tout seuls comme des grands) et le CRID, qui se prononce au contraire pour une "culture de paix" (en opposition, le fait que les soldats aient été "aidés" des menaces, voire des répressions de la part des officiers). Ils sont un peu en guerre, et je me garderai bien de dire qui a raison : les deux camps ont des arguments.
                          Par contre, faut pas caricaturer la position de l'Historial : plus personne aujourd'hui, ne défend le cliché des soldats heureux d'aller au combat. Les chefs de file de l'Historial (notamment J-J. Becker et Audouin-Rouzeau) défendent l'idée d'une résignation à aller faire la guerre, puis celle d'une détermination à la gagner.
                          Mais ils insistent justement tout particulièrement sur le fait que c'est très différent de l'idée de soldats partant fleur au fusil.
                          Quant au CRID, je n'ai pas besoin de dire qu'il abomine jusqu'à l'expression.

                          Ça confirme mon impression : la Guerre de Sécession est une guerre charnière entre deux époques quand la guerre russo-japonaise est bel et bien une guerre moderne.
                          Pour la France, je pense que la guerre franco-prussienne plus que la guerre de Sécession a été le point de rupture, après les coups de semonce des guerres d'Italie et de Crimée. Non que la guerre civile fût un exemple moins pertinent : elle s'est simplement passée sur un continent encore relativement lointain.

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                          • #14
                            Sur le mythe de l'armée allemande invincible : il a commencé à germer avec les premiers exploits de la Prusse en fait, il ne s'est pas construit sur rien (n'oublions pas que l'armée allemande n'a pas été "vaincue" à proprement parler en 1918). Pour le cas de la Blietzkrieg (qui est assez emblématique de la SGM), les Allemands développèrent le mythe, qui est repris dans un second temps par les Alliés pour expliquer et justifier leur défaite initiale.

                            Pour l'opposition Allemagne/Russie, je dirais que non, pas au vu du contexte d'alors. En attaquant l'URSS, Hitler s'est privé du premier partenaire commercial du Reich et de nombreuses matières premières. Si la paix était faîte avec l'Angleterre et les E-U, ainsi que des accords commerciaux, peut-être aurait-il pu réaliser, sans doute même.

                            J'utilise le terme culture de guerre pour ne pas citer les différentes choses qui la composent en fait Qu'elle s'auto-alimente, ça me semble évident, mais évidemment elle n'est pas apparue à partir de rien. Les peuples acceptèrent la guerre au nom du nationalisme et d'autres facteurs. Mais une fois la guerre débutée, tous les facteurs se lièrent étroitement. Il suffit de voir les discours des grands scientifiques de l'époque et des religieux. L'archevêque de Londres, dès août 1914, parle de croisade et d'une guerre contre le mal. Tu parlais de choisir à ce sujet, mais entre quoi ?

                            Sur la guerre de Sécession, je partage ton avis Juste une précision : elle est charnière car les moyens techniques sont nouveaux et modernes, alors que les tactiques et stratégies datent toujours des 18e et 19e.

                            Ah oui, sur les généraux qui firent des plans de bataille foireux et qui envoyèrent des soldats à la mort. Cela existait très souvent, mais pas nécessairement pcq les généraux faisait de la merde ou n'en avait rien à foutre. Mais typiquement, les 20.000 morts britanniques lors du 1er jour de la bataille de la Somme, tous furent massacrés sans aucune utilité. Ils s'élancèrent à travers des barbelés épais de plusieurs mètres et étaient à découvert. Ce jour là, les Allemands cessèrent de tirer alors que des milliers de soldats étaient encore sur le champs de bataille. Tout simplement parce qu'ils avaient compris que leurs vies n'étaient plus en danger.
                            Personnellement, je suis de l'avis de John Keegan : les technologies d'alors avantageaient tout simplement beaucoup trop les défenseurs. Il fallu attendre 1917 et 1918 pour enfin voir des améliorations tactiques et opérationnelles qui permirent de surmonter l'impasse. Et encore, de nombreux autres facteurs participèrent au déblocage de la situation.


                            EDIT Le Crid, je ne connaissais pas du tout. Saurais-tu un peu me dire quels sont ses arguments et pour quelles époques ? Sinon, oui, quand j'ai repris l'expression de la fleur au fusil je parlais bien du début de la guerre (je parle aussi en comptant l'expérience belge, légèrement différente). Mais c'est clair qu'une fois les nations rattrapées par la réalité de la "mort industrielle", plus personne n'était "heureux" d'aller se faire trouer la peau.
                            Dernière modification par Trollope, 23-05-2014, 21h41.

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                            • #15
                              Envoyé par Trollope Voir le message
                              Et à ma connaissance, les Allemands ont très souvent pêché en stratégie, la meilleure exception étant ce cher Bismarck !
                              J'ai une question, qu'entends tu par stratégie exactement ?

                              Le principal problème de l'armée allemande lors de la seconde guerre mondiale fut Hitler.

                              Je suis désolé mais à vous lire l'armée allemande c'était une armée dépassée tactiquement et technologiquement par rapport aux Soviétiques et aux USA. Et je considère cela comme assez faux à vrai dire.

                              Par exemple l'opération Barbarossa il y a eut plusieurs problèmes , notamment le retard de six semaines à cause de Mussolini et sa campagne de Grèce. Le faite qu'Hitler ait refusé de continuer les développement les bombardiers stratégiques UralBomber devant frapper les raffinerie dans le Caucase.(Même si après le chef de projet initial est décédé d'un crash aérien)
                              L'obstination de la prise de Stalingrad alors qu'il était possible de la contourner.
                              Les contre ordre pour Moscou.
                              Le refus de réutiliser les prisonniers russes en 41 et les actes de babaries commient dans une Ukraine prête pourtant à casser du Staline(mais bon ça c'était inhérent à la barbarie du régime nazi).
                              Et bon quand on songe à des Von Manstein je me dis que l'état major allemand n'était pas complètement déconnecté des réalités non plus..

                              Les Russes ont eut l'avantage surtout car ils avaient le pétrole et les industries à l'arrière.

                              L'allemagne se faisait bombarder dans tous les sens, dans ces conditions il est assez compliqué de tenir une économie et une industrie viable. Les russes l'ont surtout remporté par le nombre. Lorsqu'on est capable d'aligner 2 500 000 soldats pour la bataille de Berlin ça laisse songeur sur les capacités de la machine Russe.

                              On peut se dire la même chose pour la campagne d'Angleterre, où Göring considérait qu'il était inutile de bombarder les stations radars..

                              Il y a pleins d'exemples comme ça, Rommel brillant tacticien qui se refuse à envahir Chypre et Malte , mais dans ce sens je rejoins un peu Trollope, les allemands ont parfois pêché par stratégie.

                              Pour conclure je citerais l'analogie de ce bon vieux Adolf Galland La chasse allemande est comme une couverture trop petite pour un homme trop grand, peut importe de quel côté on la tire, on aura toujours froid quelque part

                              La grande faiblesse de l'armée allemande était ses capacités réduites en hommes,matérielles et carburants.

                              Après pour la Première Guerre Mondiale je veux bien mais j'ai du mal à croire que la victoire ait été possible du côté français sans les américains.


                              EDITH : L'idée de refus de bataille décisive n'a pas germé après la campagne de Russie, mais fut au contraire la principale stratégie Russe face à un Napoléon mal préparé et trop sur de lui, cherchant à tout prix justement cette bataille. C'est un coup de maitre de la part de Tolly puis de Koutouzov qui reprenna cette stratégie
                              Dernière modification par {Scipius}Spartacus, 23-05-2014, 22h14.

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