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  • #31
    Bah, je dirais que sur la logistique, c'est inexact : cela a bien été pensé, mais il manquait l'aspect essentiel : l'aviation. La Luftwaffe n'a jamais eu de flottes de transport, et la wehrmacht n'avait aucune prise dessus puisque c'était la chasse gardée de Göring. Même la Kriegsmarine n'avait pas d'arme aérienne. Quand à parler de soutien à hitler pour l'épuration ethnique...Je dirais que cela relève d'une minorité comme Lakaitel. L'alliance USA-URSS n'a rien de surprenant et n'est pas un triomphe diplomatique, à l'inverse du pacte germano soviétique. Au contraire roosevelt et Chruchill attendaient cela avec impatience.

    Technologiquement je suis aussi en désaccord. Le Tigre I et II étaient les meilleurs de leur espeèce, et le Panther très bon. Le soucis c'est que l'industrie allemande n'avait pas les materiaux/capacités pour les produire en nombre suffisant, ainsi que le carburant pour les faire bouger. Le concept du char lourd au niveau opérationnel a été abandonné après Koursk, tandis que le soviétique lançaient le char staline. Les V1 et V2 ont changé le cour de l'histoire, leur impact stratégique était nul, mais techniquement... Canons sur rails?Juste des engins de démonstration, il y en a eu si peu..Jamais on ne leur a donné une seule importance stratégique. Les avions a réaction?Problème sur les turboréacteurs certes, mais ce n'était pas différent chez les alliés, même durant la guerre de Corée les problèmes étaient toujours présents artillerie hippomobile?Oui et non. C'était surtout à cause du manque de carburant. Les allemands ont été les premiers à développer des canons mobiles sur châssi chenillé . Avancée réelle sur le domaine de la guerre électronique, mais en grande partie comblée en 1945. La faute à Hitler qui avait ordonné la suspension des travaux sur les radars en 1940 .

    Enfin pour 1918, certes peu de matériaux, mais des hommes. Sans le contigent américain, les français auraient perdu ou alors le front se serait enlisé. Sans compter le ravitaillement en matières premières

    EDITH: oui zazou je suis d'accord sur les points que tu avances, notamment sur la position du pays et la base d'officiers.

    Sur la stratégie allemande, c'est vrai que Bismarck reste le génie allemand de ce côté là, il fait d'ailleurs un peu titre d'exception lorsqu'on regardes la politique d'un Guillaume II ou même d'un Frédéric II qui changeait d'alliance à chaque matin, même si ce personnage est beaucoup plus complexe et intéréssant que Guillaume.
    La seule erreure de Bismarck fut l'Alsace-Lorraine, erreure qui l'a concédé à la fin de sa vie d'ailleurs..

    Et excuses moi Peredhel, je t'avais mal lu
    Dernière modification par {Scipius}Spartacus, 29-05-2014, 16h04.

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    • #32
      Avec un peu de retard

      Merci pour les informations sur Offenstadt et pour l'article !

      1) Sur la DGM

      Sur le mythe de la Blietzkrieg, évidemment qu'il y a plusieurs explications. Je soulignais l'aspect chronologique seulement, car l'idée première provient bien d'Allemagne.
      Pour le mythe du coup de poignard dans le dos, je le connais Je sais qu'elle a été battue par les Alliés, c'est pour cela que je mettais le mot "vaincue" entre parenthèses. J'en parlais dans le cadre du mythe de l'invincibilité allemande, car le fait qu'elle ait sauvé la face en 1918 y participe

      Sur les chances de l'Allemagne, je pense que Youpla_boum résume bien ça. C'est un peu déterministe, mais vraiment, je ne vois pas comment l'Allemagne aurait pu gagner les deux guerres mondiales, étant donné l'écart matériel entre les belligérants. Et c'est bien pour ça qu'elle a toujours, aux déclenchements des deux guerres, recherché une décision rapide.

      2) Sur la PGM

      Sur l'aide américaine en 1917, il ne faut pas oublier qu'elle est également économique. Sans les USA, les Français et Anglais auraient de grandes difficultés pour continuer leur effort de guerre. D'un point de vue militaire, l'influence morale est prépondérante. Les Alliés voient jusqu'à 3 millions d'hommes débarquer pour les aider, ceux-ci étant très motivés (ce qui ré-hausse considérablement le moral des soldats présent depuis 1914). Même s'il faut les équiper et les entraîner, l'arrivée des soldats américains est bénéfique car elle apporte un souffle nouveau. De ce que j'ai lu, elle permet la rupture donc elle pourrait être considéré comme décisive

      Sur le contexte pacifiste des années '20, je plussoie et j'ajoute que du jour au lendemain, de nombreux combattants développent un discours pacifiste et écrivent des livres dans ce sens, alors que leurs journaux intimes indiquent qu'ils étaient animés, durant la guerre, d'un esprit belliqueux. J'ai déjà entendu parler de "l'esprit de Locarno" pour désigner cette mentalité pacifiste d'après-guerre. Ce qui est sûr, c'est que déjà à l'époque la reconstruction mémorielle est à l'oeuvre.

      Enfin, je vois qu'on est d'accord sur Bismarck
      Dernière modification par Trollope, 30-05-2014, 10h27.

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      • #33
        En R&D on différencie les technologies de rupture et les technologies d'amélioration continue, alors effectivement pendant la seconde guerre mondiale, oui les allemands avaient de bons projets qui allaient révolutionner le monde... Mais ils étaient au stade du prototype...
        Le réacteur ou le V2 ont eu un impact à peu près nul sur la seconde guerre mondiale.

        Pour les Tigre I & II, ils sont surestimés dans l'image populaire à cause de leur puissance de feu sur le champ de bataille.
        Mais peu mobiles, assez délicats mécaniquement, dur à produire et extrêmement coûteux en ressources, ces chars n'ont pas été à la hauteur de la guerre industrielle.
        Et puis, on parle toujours des Tigre, mais il ne faut pas oublier que les allemands sont rentrés en Russie en 41 avec des milliers de Panzer III, pourtant pas spécialement connu pour être le char tip top de l'époque...

        Finalement il n'y a que le Panther qui soit réellement au dessus du lot dans les chars allemands, il préfigure ce que deviendra le char de bataille de toutes les armées du globe. Mais il faut attendre1943 je crois, pour le voir sortir sur le champ de bataille, soit après 4 ans d'expérience du front chez les allemands. Autant dire qu'il profite de l'expérience de l'ensemble des constructeurs de tanks du monde...

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        • #34
          Je suis du même avis que Zaariel : sur le papier, Tigre et Panther étaient des monstres, mais dans les faits le Tigre (le Panther était un excellent char) était une aberration. Quel est l'intérêt de construire des blindés de plus en plus couteux, de plus en plus complexes, de plus en plus consommateurs de carburant quand on manque de plus en plus de matériaux, d'essence et de personnel qualifiés ? Les choix allemands étaient délirants. Les Tigre étaient certes puissants, bien armés, et maniés par des équipages d'élite, mais ils étaient bouffis de problèmes : pas de blindage incliné, transmission fragile, sous-motorisation, mécanique capricieuse, consommation d'essence ubuesque, prix exorbitant, nécessité d'être construit, entretenu et dirigé par des personnels très entraînés, le tout pour un très faible nombre (en fait, on confondait souvent Tigre et Pz IV, et les troupes alliées souffraient du syndrome Tigre : elles croyaient en voir partout) et un taux de disponibilité ridicule. A côté de ça, Sherman ou t34 sont faciles à produire, bons marchés, faciles à utiliser, même par des équipages peu qualifiés, et bénéficient d'une large autonomie. Un Tigre vaut bien 3 ou 4 sherman, mais vu qu'ils se battent à 1 contre 15....

          Rappelons que le Tigre, Tigre II, Ferdinands, Jagdtiger n'ont jamais été endivisionnés, car trop peu nombreux. Le gros du parc blindé allemand c'est des panzers I, II, 38(t) et 35(t) le premier tiers de la guerre (alors que presque tous sont déja dépassés), des pz III au milieu, et des Stug III et pz IV le reste du temps. Quant à ce que dit Spartacus, les Allemands ont certes inventés les canons automoteurs, mais 80 % de l'artillerie demeurait hippomobile.

          Je signale d'ailleurs le cauchemar logistique de l'armée allemande : ses divisions blindées comptaient pas moins de 30 modèles de chars, 200 modèles de camions (dont 3/4 de camions de prise français, polonais, belges, russes, italiens, britanniques...), 200 modèles de motos. La situation est ingérable du point de vue des réparation, de la gestion des pièces détachées, des pneus, du carburants, de la maintenance. Les chars qui tombent en panne sont parfois tout bonnement abandonnés ou cannibalisés, faute de pouvoir les réparer. A l'inserve, une division blindées soviétique compte quelques modèles de char, 2 ou 3 modèles de camions, pour une logistique et une maintenance très simplifiée.

          Toujours la même chose : les Allemands croient qu'en étant excellents au niveau tactique (car le tigre est un excellent char au niveau tactique), on peut se passer d'être bon au niveau opérationnel ou stratégique. USA et URSS leur montreront que non, et les Allemands subiront deux défaites sans appel, et surement les deux pires défaites de l'histoire militaire.

          Pour moi c'est LE fait qui explique les défaites allemandes : ils ne comprennent rien à la guerre industrielle, et n'ont aucune vision stratégique, trop arcboutés qu'ils sont sur leur excellence tactique. Excellents sprinters, les Allemands sont systématiquement battus par des coureurs de fonds quand le conflit dure.



          Concernant l'aide des USA durant la Première Guerre, je ne nie pas son importance, car son aide a été précieuse. Mais dire que le front serait enlisé sans eux me semble très exagéré : Français et Britanniques sont au sommet de leurs capacités; alignent des forces modernes, excellentes et entraînées, et constituent l'ossature de toutes les grandes offensives de 1918. Il suffit de voir les batailles de cette année : les Américains jouent leur rôle, avec des résultats honorables, mais ne sont que rarement décisifs.
          En revanche, l'aide financière et en ressources demeure très importante (bien que bien moins que pendant la DGM).

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          • #35
            Bah en 18 l'aide américain était surtout navale non ?

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            • #36
              Non ils avaient déjà mis sur la balance des centaines de milliers d'hommes en zone de combat et de plus ils en avaient encore plus en entrainement en France qui ne tarderaient pas a rentrer dans la balance ce qui a permis de faire pencher la balance et ont meme eu pas mal de pertes pour leur temps d'engagement plus de 100 000 je crois.

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              • #37
                @Youpla_boum :
                Totalement d'accord sur tous les points. Pour comprendre pourquoi les allemands ne pouvaient que perdre la guerre, il suffit de lire le Soldat Oublié, ou un malgré-nous raconte son expérience de la guerre à l'Est. La première moitié est dans les unités du train, chargé de ravitaillé Stalingrad après l'offensive de Joukov. Même sans la neige ou les partisans, ses unités sont sous-motorisés, incapable de parcourir les distances gigantesques de la Russie. Tout le contraire du Red Ball américain en 44.
                Sur la participation américaine en 18, elle est surtout psychologique. Les grandes offensives sont lancés avant que la masse des unités américaines ne soient prêtes, mais, après 4 ans de boucherie, attaquer l'ennemi en sachant qu'on a un million de soldat alliés en renfort, ça motive.

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                • #38
                  Autant je suis d'accord sur la 2e guerre mondiale, autant je suis en désaccord avec les derniers posts sur la dernière.

                  1) La source principale de vos posts sur cette période vient du magazine Guerre et histoire à en lire vos contributions. Or si ce magazine ne raconte pas n'importe quoi, il est déformé par un point de vue très cocardier. Sans rire, la moitié des numéros s'escriment à expliquer que l'armée allemande n'a jamais valu tripette, face à la glorieuse et toujours invincible armée française, quelle que soit l'époque. Trop excessif pour être crédible. Sans compter que depuis son dossier, certes bien fait, sur les guerres du Péloponnèse qui compare les Spartiates aux SS je suis un peu dubitatif sur leurs raccourcis. Je veux bien croire que vous ayez d'autres sources mais dans ce cas j'aimerais bien qu'elles soient mentionnées.

                  2) Au printemps 1918 l'armée allemande multiplie les offensives victorieuses sur le front de l'Ouest, poussant à nouveau sur Paris. Certes, Ludendorff n'emporte jamais la décision, mais ses troupes remportent localement de beaux succès. On comprend mal, si l'armée impériale était si dépassée que cela et les franco_britanniques si performants, pourquoi sans l'aide des américains ils ont accepté d'encaisser ces reculades...Certes le Reich avait rameuté une partie de ses troupes du front de l'Est mais sa supériorité numérique n'est pas évidente, de l'ordre d'une dizaine de divisions peut-être.

                  3) D'ailleurs, quand est-ce que les Alliés engagent la contre-offensive décisive? quand plus d'un million de soldats américains sont présents, et, ce qui est très important, entrainés. Au total c'est deux millions de soldats US qui ont été en France, avec plus de 100 000 morts en quelques semaines, pas loin des pertes françaises au mois d'août 1914. Croire que le rôle américain est secondaire et d'appui, c'est méconnaître les chiffres et la chronologie.

                  4) Enfin, dire que l'armée allemande en 1918 est complètement dépassée est également faux. Une erreur majeure a été de ne pas croire aux chars. Mais la technique des Sturmtruppen est bel et bien une innovation. Une innovation qui a ses défauts, comme cela a été souligné, car cela prive le gros de l'armée de ses meilleurs éléments. Mais les Sturmtruppen ont été très efficaces lors des offensives du printemps 1918. Ils n'étaient juste pas aptes à compenser l'infériorité numérique consécutive à l'arrivée des troupes américaines. En fait, ce n'est pas tant l'armée allemande qui n'a pas pris en compte les nouvelles caractéristiques de la guerre (tous les historiens s'accordent à souligner la qualité des réseaux de tranchées allemands) mais l'armée française qui a fait un effort de modernisation et d'innovation remarquable.

                  5) En bref, je suis persuadé que sans l'entrée en guerre des Etats-Unis, les Alliés pouvaient au mieux espérer un match nul. Non seulement parce que les deux millions de soldats US ont fait la différence tout au long de l'été et de l'automne 1918, mais aussi parce l'armée allemande avait encore près d'un million de soldats à l'Est à cette période, obnubilée par la volonté de prendre le maximum de territoires possibles dans la foulée du traité de Brest Litovsk. Avec la présence massive d'américains, ils n'auraient pu que retarder la défaite. Sans eux, à supposer même que les Alliés contre-attaquent comme ils l'ont fait, ces réserves auraient permis au Reich d'arracher une paix blanche.
                  Certes, vous me direz que c'est de l'histoire fiction qui n'engage que moi. Mais je pense vraiment que sans l'erreur stratégique d'engager la guerre sous-marine à outrance, le II Reich pouvait très bien sortir victorieux, alors que le Reich nazi n'a jamais eu aucune chance (si ce n'est peut-être, et encore, dans les premières semaines de Barbarossa).

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                  • #39
                    Au final les tanks comme les strtuppen ont réduit l'obstacle des tranchées, donc dans tous les cas la fin approchait nan ?
                    Par contre Black, que fais-tu de l'aspect naval ? Est-ce que l'Allemagne, à défaut de ruiner les anglais, parvenait à rester approvisionnée sans blocus avant l'arrivée ricaine, ou Est-ce que l'Allemagne était deja sous blocus avant l'arrivée de l, US Navy ?

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                    • #40
                      Là par contre le rôle de l'US Navy a été secondaire : c'est bien le blocus anglais, redoutablement efficace, qui pousse à la décision, suicidaire rétrospectivement, de la guerre sous-marine à outrance. C'est aussi le blocus qui pousse les Empires centraux à maintenir de nombreuses troupes à l'Est en 1918, pour assurer les récoltes et collecter le plus de ressources naturelles possibles.
                      Cela étant le problème était plus civil que militaire : le Reich avait les ressources nécessaires à l'armement, c'est plutôt l'arrière allemand (et autrichien) qui souffrit de la faim, surtout en 1917. C'est cependant une donnée stratégique majeure, qui explique certains choix de l'état major impérial allemand qui paraissent absurdes à nos yeux.

                      A noter que, après vérification, lors de la grande offensive de Foch les Américains constituaient près d'un tiers des troupes combattantes : pour une force d'appoint ça me semble quand même décisif...
                      Sans compter que les GIs ne sont pas les Italiens de 1940 : leur comportement au combat montre bien que leur combattivité était grande, et ils bénéficiaient de l'expérience des autres Alliés.

                      Un détail intéressant : Fritz von Below conseillait à Lüdendorff en 1918 de renoncer à sa grande offensive, de construire des chars et de percer vers la Manche en 1919 (et non vers Paris). Même si en 1919 il était prévu de concentrer 4 millions de soldats américains en France, un tel choix aurait peut-être été plus fructueux que les offensives du printemps 1918, efficaces mais qui souffraient d'un manque de stratégie d'ensemble.

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                      • #41
                        J'avais vue dans le reportage sur la guerre en couleur (celui d'origine anglaise) que les troupes américaines n'ont tenté de débarquer en Europe qu'une fois les sous-marins allemands "neutralisés" par une série de mesures permises avant tout par des innovations de guerre plus par l'arrivé d'une flotte de l'USnavy.

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                        • #42
                          Envoyé par Blackadder Voir le message
                          Autant je suis d'accord sur la 2e guerre mondiale, autant je suis en désaccord avec les derniers posts sur la dernière.

                          1) La source principale de vos posts sur cette période vient du magazine Guerre et histoire à en lire vos contributions. Or si ce magazine ne raconte pas n'importe quoi, il est déformé par un point de vue très cocardier. Sans rire, la moitié des numéros s'escriment à expliquer que l'armée allemande n'a jamais valu tripette, face à la glorieuse et toujours invincible armée française, quelle que soit l'époque. Trop excessif pour être crédible. Sans compter que depuis son dossier, certes bien fait, sur les guerres du Péloponnèse qui compare les Spartiates aux SS je suis un peu dubitatif sur leurs raccourcis. Je veux bien croire que vous ayez d'autres sources mais dans ce cas j'aimerais bien qu'elles soient mentionnées.

                          4) Enfin, dire que l'armée allemande en 1918 est complètement dépassée est également faux. Une erreur majeure a été de ne pas croire aux chars. Mais la technique des Sturmtruppen est bel et bien une innovation. Une innovation qui a ses défauts, comme cela a été souligné, car cela prive le gros de l'armée de ses meilleurs éléments. Mais les Sturmtruppen ont été très efficaces lors des offensives du printemps 1918. Ils n'étaient juste pas aptes à compenser l'infériorité numérique consécutive à l'arrivée des troupes américaines. En fait, ce n'est pas tant l'armée allemande qui n'a pas pris en compte les nouvelles caractéristiques de la guerre (tous les historiens s'accordent à souligner la qualité des réseaux de tranchées allemands) mais l'armée française qui a fait un effort de modernisation et d'innovation remarquable.

                          Certes, vous me direz que c'est de l'histoire fiction qui n'engage que moi. Mais je pense vraiment que sans l'erreur stratégique d'engager la guerre sous-marine à outrance, le II Reich pouvait très bien sortir victorieux, alors que le Reich nazi n'a jamais eu aucune chance (si ce n'est peut-être, et encore, dans les premières semaines de Barbarossa).
                          1) Je ne suis pas d'accord avec toi. Jean Lopez est quand même LE pape français de la guerre à l'est, son approche de la question me semble donc sérieuse (surtout concernant les différences Wehrmacht-Armée rouge). Par ailleurs, pour bien connaître ce magazine que je suis assidument, et les publications de ses contributeurs également, il ne s'agit jamais de de présenter une Allemagne misérable face à une France toute puissante, mais de démonter certains mythes bien ancrés, comme justement la toute puissance allemande qu'on nous serine dans les films, jeux vidéos, et documentaires. Les différentes défaites françaises y sont souvent abordées, de manière très critique, tout les comme les immenses mérites de l'armée allemande : encadrement sans égal, supériorité tactique immense, innovations nombreuses, pragmatisme, initiatives, etc. Par ailleurs, mon analyse personnelle (je ne parle qu'en mon nom ici) repose sur une multitude d'auteurs, aussi bien anglo-saxons, qu'allemands ou français.

                          4) Les Sturmtruppen sont une excellente innovation, mais c'est une innovation TACTIQUE, qui ne pouvait à elle seule renverser le cours de la guerre. Par ailleurs, les Sturmtrupens ont eu l'inconvénient d'affaiblir le reste de l'armée, et comme ils étaient très souvent sollicités, ils s'épuisaient très vite, alors qu'ils peinaient à compenser leurs pertes. Comme toujours : efficacité à court terme, mais à long terme, grande faiblesse.



                          Je dirais qu'on appuie certes un peu sur les défaillances de l'Allemagne, mais cela tient pour beaucoup de la réaction contre ce côté "Deutschland uber alles" qui m'énerve et qu'on retrouve de partout. On en vient à ne plus rien comprendre à la SGM : pourquoi les Allemands ont-ils perdus, alors que tout le monde nous dit qu'ils étaient si forts partout ?? Et on oublie les véritables vainqueurs du conflit : à mon sens France et GB pour la première guerre (je parle ici de vainqueur "qui apporte la plus grosse contribution", pas de vainqueur "qui en tire le plus de bénéfices"), et URSS et USA pour la seconde.

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                          • #43
                            Envoyé par Blackadder Voir le message
                            l'armée allemande avait encore près d'un million de soldats à l'Est à cette période, obnubilée par la volonté de prendre le maximum de territoires possibles dans la foulée du traité de Brest Litovsk.
                            Tiens je connaissais pas et je suis aller faire un tour sur wikipédia

                            Ça c'est apparemment les jolies frontières du traités mais dans les faits c'était comment?

                            En ce qui concerne la Roumanie et la Bessarabie (ouai je parle souvent de ça, mais c'est la région de l'est que je connais le mieux ):
                            Je sais que les allemands occupaient Bucarest, depuis que l'armée de Salonique avait décidé de rien faire pour empêcher le culbutage des forces roumaines, mais pas Iasi (ils avaient peut être signé leur paix séparé à l'époque mais de la à annexer la moldavie roumaine..).
                            Après le révolution rouge la Moldavie de l'empire russe déclare son indépendance par peur de l'idéologie rouge, et par peur de se faire intégrer par l'Ukraine elle demande le rattachement à la Roumanie ainsi que son aide pour lutter contre les éléments rouges de l'ancienne armée impériale et les socialistes qui arrivent d'Odessa (russes et ukrainiens comme moldaves). C'est donc la guerre civile sur le Dniestr, et j'ai le souvenir que le général Prezan, après un traité avec les roumains (Marghiloman) qui collaborent avec les empires centraux, marche sur Chisinau pour aider les moldaves.
                            Donc niveau occupation allemande de la région, mouai..

                            Et l'Ukraine ça devait être le même bordel, d'abord les rouges d'Odessa sont partis non seulement vers Chisinau mais également vers Kiev, Bakou, etc. Et juste après la 1ière guerre mondiale le sud de la Russie, l'Ukraine, est tenu par l'armée blanche de Denikkine. Le nouveau pouvoir bolchévique était également très mécontent de la décision de la Bessarabie de faire scission. Je veux bien croire que pendant quelques mois ils en aient eu rien a carrés, mais de la à donner la Bessarabie et plein d'autres territoires à l'Allemagne?
                            Donc est-ce que les allemands occupaient vraiment ces territoires du traité de Best-Litovsk, et quelle était la valeur du dit traité?
                            Dernière modification par Azrock, 03-06-2014, 08h58.

                            Commentaire


                            • #44
                              Et encore une fois, je ne nie pas la contribution immense de l'aide américaine, qui fut considérable. Je ne dis pas que les USA n'ont rien fait. Je conteste juste, à l'aune de mes lectures personnelles, leur rôle de "sauveur de l'Europe' pour ce conflit, et je demeure persuadé que les alliés pouvaient gagner sans eux, même si les pertes auraient été plus lourdes, le conflit plus long, la défaite allemande moins cinglante. Après, c'est un avis personnel, je me trompe peut-être, et je suis tout à fait prêt à modifier mon point de vue.

                              Je demeure de l'avis du soutien surtout psychologique et financier, surtout quand on sait que l'armée US étaient très majoritairement équipée de matériel français et britannique : sans les efforts considérables consentis par ces pays en matière de recherche, de mobilisation de l'industrie et de l'économie, les USA seraient partis au combat presque cul-nus (bon j'exagère, mais quand même, l'idée est là : sans cette victoire industrielle des alliés européens, le rôle américain aurait été bien maigre. Il faut quand même savoir que la France de 1918, alors qu'elle a perdu la partie la plus industrialisée de son territoire, réussit l'exploit de produire plus d'acier, de charbon, d'avions, de canons et de munitions que l'Allemagne (merci le blocus britannique !), et ce alors que l'industrie US n'est encore que très faiblement mobilisée pour la guerre).

                              Commentaire


                              • #45
                                Si les Alliés pouvaient gagner sans les États-Unis, ce serait une question intéressante si on traitait de l'uchronie. En attendant, ce que l'on peut observer, c'est qu'après la chute de la Russie, c'est l'Allemagne qui a l'initiative à l'Ouest, et qu'elle ne la perd qu'une fois les Alliés assurés d'une supériorité numérique confortable et surtout durable : la contre-offensive débute lorsque d'une part un nombre appréciable de GI's a débarqué et d'autre part en sachant que d'autres s'apprêtent à le faire, donc que les réserves sont présentes en nombre suffisant. Cela donne à réfléchir.
                                Quant à la prétendue infériorité allemande en terme technique, là encore, faut pas trop pousser. Certes, il n'y avait pas de chars, et ça a été une erreur, mais les chars n'étaient pas non plus, à l'époque, une arme ultime contre laquelle aucun recours n'est possible.
                                Et de fait, lorsque les Alliés contre-attaquent en 1918, il n'y a aucune rupture décisive du front allemand. Les Allemands sont, certes, repoussés, le front recule, ça sent le roussi germanique et il est probable qu'il eût cédé tôt ou tard, mais ça ne s'est pas fait dans le temps de la guerre. D'où le mythe du coup de poignard dans le dos : les Allemands n'ont pas le sentiment d'avoir perdu.
                                En somme, dire que les Allemands n'avaient rien compris à la guerre industrielle et que les Alliés, même sans Américains, auraient forcément gagné, ça paraît extrêmement discutable (c'est marrant, il y a quelques jours je tentais (vainement d'ailleurs) d'expliquer à un type au contraire que non, les Américains n'ont pas tout fait non plus ).

                                Après, analyser une guerre uniquement en terme de potentiel industriel et indicateurs économiques, c'est un peu réducteur. Ils ont leur importance, naturellement, mais une guerre, ça se décide avant tout sur le plan militaire. Le général Gamelin (ça fait un peu Tolkien comme nom), je crois, en sait quelque chose.
                                Dernière modification par Thaut, 03-06-2014, 11h29.

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