Victoria 3 – Routes commerciales et tarifs

Si l’argent est le nerf de la guerre, le commerce est le sang des nations. Cette maxime est d’autant plus vraie à l’époque victorienne. Victoria 3 prend place dans une période où les nations à travers le globe approfondirent ces concepts davantage que tout autre temps ; à travers l’industrialisation et l’accroissement des interconnections des métropoles aux colonies puis entres les états-nations elles-mêmes. Les routes commerciales liant les nations sur la carte devinrent le tissu qui sous-tend de nombreuses conceptions de notre monde moderne actuel.
Mais qu’est-ce que le commerce ? Cela peut paraitre être évident pour certains mais afin de mieux comprendre ces systèmes, il faut d’abord s’assurer d’en comprendre les fondations sur lesquelles ils sont bâtis. Ainsi, le commerce est entendu comme étant le mouvement de biens entre deux marchés comme moyen de transaction commerciale afin que l'autre partie soit effectivement payée pour ses services. Le commerce, ici, n’est pas menée entre deux entreprises et/ou nations mais est à la place, menée par leurs marchés nationaux et par procuration leurs centres de commerce. Bien que cette distinction puisse sembler insignifiante, le marché et l'économie d'une nation ne sont pas synonymes de son gouvernement national - si ce dernier peut tenter d'influencer l'économie, il n'a pas toujours un degré de contrôle absolu sur celle-ci. Ainsi, le commerce passant par votre marché est quelque chose que vous pouvez influencer et encourager – ou l’inverse si vous le voulez – mais dont vous n’avez jamais un contrôle absolu - à moins que vous ne soyez la seule nation sur terre...

Bien que le commerce se réalise entre deux marchés nationaux à la demande du joueur et de l’IA, il est dirigé par le biais des centres de commerce des nations respectives. Les centres de commerce fonctionnent de manière similaire aux centres urbains qui ont déjà été présentés dans un précédent carnet. Ce ne sont pas des bâtiments qui sont construits manuellement mais qui se développement en conséquence de leur engagement dans les routes commerciales puisqu’ils sont le représentant de nombreuses zones grises de l’industrie nécessitant un ensemble de mouvements de biens.

Si vous deviez créer une route d’importation de biens pour vos industries, un certain nombre de centres de commerce se développeraient au sein de votre nation. Alors que les centres urbains ont tendance à se développer là où vous avez placé de nombreux bâtiments industriels, les centres de commerce se développent dans les capitales de marché et les ports de votre nation. Bien que vous ne puissiez pas décider de l'emplacement des centres de traçage, vous pouvez influencer leur développement en créant des ports dans des états-régions qui s'y prêtent naturellement, où les infrastructures et la pop sont facilement disponibles pour les occuper.


Où se trouvent des gens et un port, le commerce a toute ses chances d’être présent et les profits ne sont jamais bien loin !


Il est entendu à ce que les centres de commerce aient des employés. Les biens n’apparaissent pas comme par magie d’une nation à la suivante mais ont besoin du suivi et l’entretien de bureaucrates, travailleurs et employés pour décharger et charger les marchandises, les comptabiliser, les taxer et les faire avancer. Il s'agit pour la plupart d'entreprises privées dirigées par des capitalistes, et non par des services publics. Sans personnel dans vos centres de commerce, vous ne pourrez pas mener vos activités commerciales conformément à vos aspirations, mais cela ne devrait pas être trop difficile à gérer, car les centres de commerce sont historiquement connus pour être des centres de migration, le premier arrêt des migrants nationaux et internationaux à la recherche d'une vie meilleure.


Avec tous ces biens qui vont et viennent par New York, cela devient plus facile pour les pops de prendre le train en marche...


Les centres de commerce collectent les recettes de chaque partie gérant les routes par rapport à la quantité de biens circulant et à quel point les routes influencent les prix dans leurs marchés respectifs. Ces recettes sont allouées aux employés et sont taxées en suivant la même logique que pour n’importe quelle industrie – ainsi celui qui fait son beurre sur votre marché est défini par votre politique intérieure de la même façon que pour le reste de votre économie.

Si le commerce est quelque chose auquel chaque nation peut participer, la façon dont elles influent sur le commerce par rapport à la conduite efficace de celui-ci, l’évitant ou le limitant si cela leur endommage leur économie ou bien en profiter lorsqu’elles le peuvent, dépend de leurs politiques commerciales – qui dicte aussi la façon dont une nation peut utiliser les embargos et les droits de douane afin de parvenir à l’un ou l’autre. En effet, les tarifs sont bien présents dans ce nouvel opus !


Initialement il n’y avait qu’une seule catégorie de lois, désormais elles sont deux !


Depuis la dernière fois où les lois et leurs catégories ont été présentées (carnet de développement n°7), les lois économiques ont fait l’objet d’une légère restructuration. A l’origine, votre système économique touchait autant aux situations intérieures qu’à celles internationales. Il a été divisé en systèmes économiques qui couvrent désormais l’économie intérieur et la politique commercial qui couvre vos activités internationales. À ce titre, la politique commerciale régit la manière dont vous interagissez avec une union douanière, votre capacité à fixer des embargos et des droits de douane, ainsi que l'efficacité générale de vos échanges commerciaux.


Les lois de politique commercial sont décomposées en quatre catégories d'idéologie correspondant à la période, qui interagissent avec chacun des systèmes économiques que vous pouvez mettre en place au niveau national.


Les embargos représentent le pouvoir d’un gouvernement national d’étendre son influence par la protection de son marché national et intérêts ultérieurs. Presque toutes les nations sont capables de s’embarquer dans l’embargo d’un bien mais l’efficacité à le faire dépend de leur politique commerciale. Un gouvernement focalisé sur l’idée du protectionnisme a davantage de faciliter pour implémenter un embargo efficace de biens qu’un gouvernement engagé dans des politiques mercantiles ou de libre-échange. Noter que l’on parle bien d’influence et non d’autorité. En effet, bien que cela coûte de l’autorité pour de promulguer des taxes nationales, c’est de l’influence qui est ponctionnée afin de placer des embargos, car leur application dépend de votre capacité à influencer les autres nations pour qu'elles les respectent. Refuser de conclure des accords commerciaux équitables mettra à mal votre diplomatie.


Le protectionnisme implique que les embargos ne sont pas seulement plus faciles à entretenir, ils sont aussi plus efficaces.


Passons maintenant à une mise au point quelque peu controversée. Les embargos ne sont pas absolus. Evidemment que vous pouvez poser un embargo sur le commerce d’une certaine denrée vers votre pays, mais cela ne va pas empêcher sa circulation totale, seulement entraver la facilité de son commerce. Une autre nation pourrait essayer de continuer à faire entrer des marchandises dans votre pays, mais cela nécessitera certainement plus d'efforts pour faciliter cela, tout dépend de la situation. Dans l'histoire, nous pouvons certainement nous mettre d'accord sur un point : imposer un embargo sur un produit, le rendre illégal ou entraver son commerce réduit le flux de marchandises, mais ne l'arrête pas complètement si une autre nation y trouve un intérêt direct et un profit à réaliser.

Les droits de douane sont le moyen par lequel un gouvernement national étend son influence en tant qu’intermédiaire dans le commerce entre marchés nationaux – si ce n’est pas pour protéger ses intérêts nationaux, cela sert néanmoins à lui assurer d’avoir sa juste part des profits qui en découlent. Les tarifs sont fixés autant sur les exportations que les importations quittant l’économie nationale puisque le gouvernement est intéressé d’avoir sa part et s'il ne peut pas obtenir les recettes par le biais d'une taxe à la consommation, il trouvera d'autres moyens. Le rapport de ce niveau tarifaire dépend de la politique commerciale définie. Une politique commerciale plus mercantile chercherait à faire en sorte que les exportations soient supérieures aux importations, de sorte que les droits de douane sur les exportations seront sans aucun doute plus faibles. Le protectionnisme est égal dans son rapport puisqu'il cherche à protéger l'économie nationale de l'essor ou de l'effondrement d'un côté ou de l'autre de l'équation. Le libre-échange, quant à lui, ne se soucie pas des droits de douane et cherche à réaliser des bénéfices par d'autres moyens.

Si les lois définissent le rapport tarifaire sur l’import/export, ces valeurs peuvent être davantage personnalisées dans l’écran gérant le budget en établissant des niveaux de taxation. Ces niveaux de taxation n'apportent pas seulement des revenus mais offrent des incitations à vos acteurs économiques, vos pops. Des droits de douane moins élevés encouragent le commerce tandis que des droits de douane plus élevés entraveront leur efficacité, car si la nation obtient une part plus importante, comment voulez-vous que la population soit motivée pour s'engager dans ce commerce ?


Des droits de douane élevés revient à minimiser le profit que peuvent tirer les entreprises et à décourager le commerce.

Mais comment est-ce que les traités portuaires interviennent dans ces systèmes - puisqu’ils furent une part intégrante de la période ? Eh bien, les traités portuaires – ou inégaux – sont un moyen de vous assurer l’accès à un marché nationale malgré tous ces embargos et tarifs. Ils sont une porte dérobée aux barrières commerciales qu'une autre nation peut ériger afin que les marchandises puissent être expulsées de leur marché. Ces traités inégaux ont une fonction spéciale qui leur permet d’outrepasser les embargos et droits de douane sur les marchés adjacents territorialement par le biais du commerce. Ils constituent un moyen plus permanent d'ouvrir le marché à votre accès mais, dans le même ordre d'idées, ils nécessitent également un investissement constant. Les traités inégaux étant avant tout des ports, ils deviendront certainement des centres commerciaux et nécessiteront des infrastructures et des employés pour fonctionner. Si vous investissez dans cette entreprise rentable, sachez que vous devrez la protéger des convoitises des autres nations impérialistes qui pourraient chercher à vous la ravir.


Au début du jeu, le Portugal se trouve en la possession d’une concession portuaire avec la ville de Macao, une entreprise commerciale particulièrement rentable. Mais avec tant de profits, elle pourrait susciter une attraction malencontreuse d’autres grandes puissances...


Enfin, de quelle façon les unions douanières rentrent en jeu ? Si vous avez encore des souvenirs du dernier carnet (le n° 37) sur celles-ci, elles sont des accords entre une ou plusieurs nations et où une nation accepte de s’assujettir au marché national d’une autre. En acceptant de soumettre votre marché national à une autre nation, vous acceptez d'adopter la structure mise en place par son système économique et ses politiques. Bien que vous soyez toujours en mesure d'effectuer des échanges commerciaux entre ce marché national et un autre, vous perdez la possibilité d'imposer des embargos sur des marchandises spécifiques et des politiques tarifaires sur l'ensemble du marché, bien que vous receviez votre part des bénéfices de ces tarifs. Parfois, cette évolution peut être bénéfique, parfois elle peut nuire gravement à vos sources de revenus nationaux, mais comme l’a aussi souligné le précédent carnet de développement, souvent, « ça dépend ».

Et voici la fin de ce petit tour d’horizon sur le commerce, les droits de douane et davantage ! Si cela a peut-être manqué de concisions, ce carnet a néanmoins été plus court. Le prochain carnet sera présenté par KaiserJohan (Johan Jons, pas l’autre Johan) qui reviendra sur les couloirs maritimes.



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Auteur : Paul Depre “PDJR_Alastorn”
Traducteur/Rédacteur : Limse