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  • #31
    Le souci , les enfants, c'est bien de parler de construction fédéraliste européenne sur le noyau fondateur. Mais vous construisez sur quoi? sur quelles bases?
    Que-est-qui est européen, que-est-qu'il est pas? On prends quoi? une base géographique? une base culturelle? Mais culturellement parlant nous sommes très proche du Canada ou des USA, donc ca veut dire que nous pourrions les intégrer. Bref, trop de choses compliqués et illusoires. Je le répète, si on veut faire quelque chose de fédéraliste, il faut ranimer le passé, et faire un "culte" de l'Empire Romain ( et son "extension" culturelle, le christianisme), la Renaissance, et les Lumières qui sont les éléments qui fédèrent la plus plupart des pays d'Europe.
    C'est là que réside l'utopie de la construction fédéraliste européenne. Pour les pères fondateurs, la base de la construction, c'est l'économie, le désir de paix et de prospérité après les années de guerre. Pour moi l'idée n'est pas bête à la base mais on voit que cela ne peut pas marcher. L'Europe en tant que nation fédéraliste est donc bien une utopie et tout le mond le sait depuis le départ. Ce qui chagrine, c'est de voir que cette base ne peut même pas nous permettre d'avoir une europe politique, seulement économique.

    Tu parle de faire un culte du passé commun de l'Europe mais pour moi là encore cela ne peut pas marcher. Enfin, au moins vu les limites actuels de l'UE (si on était resté à 6, je dis pas) Les lumières, le christianisme, la renaissance n'ont pas été vécu partout de la même manière. Pour certaine nation, ces périodes sont assez peu intégrés à leur roman national (car trop distante de la création de leur pays).

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    • #32
      Mais personne ne veut d'un Etat européen fédéraliste, ni même unitaire. Qui serait suffisamment fou pour ça ?
      L'Europe est en train de construire son propre schéma étatique totalement nouveau (ni fédéraliste, ni unitaire donc), il est donc difficile de voir à l'avance comment ce "super état" va évoluer.
      Quand à l'idée de la grandeur d'une nation je trouve ce concept totalement dépassé et aussi assez futile. Certaines nations ont bien une aura plus ou moins importante sur la scène internationale selon leur histoire et leur développement économique mais le terme de grandeur tout droit hérité du colonialisme, voire même des grands royaumes de la renaissance est déplacé. J'entends régulièrement parler du fait que la France est le pays des droits de l'Homme et qu'à ce titre elle peut se permettre de donner des remontrances à d'autres, mais de quel droit ? N'importe pays quel que soit son histoire doit appliquer les principes établis, point.
      Qu'est-ce qui fait qui pays est grand, ses intellectuels, son armée, sa superficie, sa géographie, ses mannequins, ses sportifs ? Rien de tout ça. Chaque nation se gouverne pour arriver à un résultat plus ou moins efficace (différence Suède/France par exemple) mais ce résultat ne donne aucune stature supérieure ou grande. Les humains sont tous identiques (je parle des peuples d'une manière générique, n'allez pas dire que je réfute notre cher Claude Levy Strauss) et en aucun cas une bonne gestion devrait permettre à l'un d'entre eux de s'imposer en tant que grand.

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      • #33
        Ben, qui est assez fou pour rêver d'une Europe fédérale, moi, encore, même si je vois bien que le train a été manqué dans les années 50-60, et ne repassera pas de sitôt. Si l'UE n'est pas une puissance, c'est bien parce qu'elle n'a pas su mettre en place une forme de supra-nationalité. l'Europe des Etats c'est bien joli pour mettre en place la libéralisation de la concurrence, mais pour tout ce qui est hard-power (militaire, diplomatie, politique industrielle volontariste...), le consensus montre ses limites. Après il est certain qu'à 27 les bases d'un Etat fédéral manque. Mais à 6 c'est possible, en tout cas c'était possible après la seconde guerre mondiale, quand le nationalisme semblait dépassé. Là, il revient en force, jusque dans ses travers les plus ridicules, puisqu'il descend jusqu'aux régions (d'où les séparatismes qui fleurissent). Je crains par contre que le seul culte de l'Empire romain soit largement insuffisant pour le citoyen de base. Mais après tout, la France était en 1789 un "agrégat de peuples désunis", d'après Mirabeau. Des valeurs communes, voilà qui peut souder, et si elles sont menacées directement. Une guerre, peut-être? Ca ferait cher la fédération...
        Sinon, encore une fois je respecte tes envolées lyriques, Faras, mais la France n'est pas le seul pays à avoir une histoire, n'en déplaise à Renan. La France a une histoire riche, certes, cela n'en fait pas un pays à part. Toute histoire nationale est singulière, et chaque pays tour à tour a eu son heure de gloire. On s'extasie devant Napoléon mais dans beaucoup d'autres pays il n'a pas laissé un bon souvenir. De toute façon la notion de grandeur n'est effectivement plus de mise, comme le dit Stilgar. Surtout fondée sur la richesse historique d'un pays... A ce compte là, l'Italie devrait éclairer le monde. Or j'aime l'Italie, mais clairement son passé exceptionnel n'empêche pas ce pays de se vautrer régulièrement dans la médiocrité.
        Après si on parle de puissance c'est autre chose, mais on en vient à des critères quasi objectifs, à des considérations de hard et soft power, et dans ce cas aucun pays européen n'a des perspectives bien réjouissantes. D'où d'après moi la nécessité d'une supra-nationalité européenne, d'une manière ou d'une autre. A-t-on besoin de puissance, au fond, c'est un autre débat...

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        • #34
          Hélas Faras, ça fait bien mal au coeur tout ça...

          Je me souviens d'un pote qui avait écrit dans une disserte à propos de la Marseillaise "ce chant qui exacerbe le sentiment national", ce à quoi le prof avait répondu "le FN n'est pas encore au pouvoir" même les profs s'y mettent, triste époque.

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          • #35
            Mais personne ne veut d'un Etat européen fédéraliste, ni même unitaire. Qui serait suffisamment fou pour ça ?
            Victor Hugo, Aristide Briand, Churchill, les pères fondateurs ...
            D'ailleurs certains éléments de la construction montre clairement l'objectif finale de former une Etat européen fédéraliste. La langue officiel de l'UE est l'esperanto et certains pères fondateurs voulaient qu'elle soit enseigné dans les écoles comme deuxième langue. Les européens auraient eu une langue commune ce qui faciliterait une union fédérale.

            Tous sont conscient que c'est utopique à leur époque mais il existe des gens qui croient à un Etat fédéral européen.

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            • #36
              On sait très bien qu'une Europe fédérale ne marchera jamais,, un état unitaire non plus, il faut donc voir ailleurs, innover. L'Europe n'a pas l'ambition d'uniformiser les cultures et les Etats, ni même de créer une unité Européenne de type nationaliste.
              Ce n'est pas parce qu'il y a deux types d'Etat par défaut qu'il faut se cantonner dessus.

              Quand à la remarque sur le nombre, regarde les Etats-Unis et leur nombre d'Etats, de plus à 6 comme à 27 un Etat fédéral ne marchera jamais. En Europe tous les Etats sont des Etats-Nations et ça ne changera pas. Il y a bien trop de différences culturelles d'un Etat à un autre, il y a une histoire trop importante d'un Etat à un autre pour que l'on puisse se permettre ce genre de construction.
              Et au final as-ton besoin d'une constitution européenne qui soit supra nationale ? Est-ce qu'un remaniement des instruments déjà existants et une organisation plus solide ne suffirait-elle pas ?

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              • #37
                La remarque de la prof était idiote, mais la formule de ton pote me semble tarte. C'est bien joli le culte des morts (un peu barrésien sur les bords, alors, Faras?), la Marseillaise, tout ça, mais c'est très daté, et qu'on ne me dise pas que je veux oublier le passé, c'est une vision très 19e siècle, la France n'a pas vécu son identité ainsi de toute éternité.
                Au Moyen-Age la religion passait avant, ainsi que les liens d'homme à homme, et encore au 18e siècle les lettrés formaient une grande famille européenne sans frontières, un diplômé de n'importe quelle faculté européenne pouvait enseigner partout, de nombreux nobles servaient successivement différents royaumes, ce qui a donné à la France des maréchaux allemands ou irlandais. Ce culte de la nation a été un moment sans doute nécessaire dans l'historie, mais il a aussi donné de belles horreurs au 20e siècle.
                Je suis Français, je me sens Français, mais aucun de mes ancêtres n'est mort pour la France, ils vivaient dans d'autres pays et étaient parfois dans le camp d'en face. Dois-je me sentir citoyen au rabais? Il me semble qu'aujourd'hui cette vision un peu morbide de la nationalité (souffrance et deuil) devrait faire la place à une adhésion à des valeurs communes, et à une culture, car il ne s'agit pas non plus de nier le passé ni de sombrer dans le relativisme absolu. Mais de grâce cessons de nous croire supérieurs aux autres, investis d'une mission quasi-divine du fait d'une histoire qui au fond a certes marqué le monde mais pas plus que l'histoire anglaise, espagnole, italienne ou allemande.
                Dernière modification par Blackadder, 16-09-2010, 22h06.

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                • #38
                  Est-ce qu'un remaniement des instruments déjà existants et une organisation plus solide ne suffirait-elle pas ?
                  En utilisant le mot "suffire" tu dis toi-même que ce n'est pas le mieux pour l'Europe. Il faut aller encore plus loin que ce que tu préconise, mais en restant dans la même optique, pas dans celle d'un état européen fédéral.

                  Cependant, je ne suis pas contre l'état européen, mais il faut déjà dépasser le chauvinisme et l'orgueil français (ou autre), que les gens soient capables d'enterrer sans tristesse leur identité nationale pour une identité européenne, pour que l'Europe ne deviennent pas un état fédéral, mais un état-nation. Cela dépend des peuples européens, sa peut arriver dans 50 ans, 500 ans ou même jamais.
                  Dernière modification par Polo_lux, 17-09-2010, 08h02.

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                  • #39
                    En utilisant le mot "suffire" tu dis toi-même que ce n'est pas le mieux pour l'Europe.
                    Je te remercie de m'expliquer à moi même ce que je dois penser Mais non il n'y a pas de sens caché

                    Un Etat-Nation peut être fédéral, l'un n'empêche pas l'autre. Et je ne vois pas pourquoi il faudrait enterrer son identité, ça devrait servir à quoi concrètement ?

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                    • #40
                      @Faras:
                      Je me rend compte de l'imprécision de mon vocabulaire et m'en excuse mais je persiste dans mes propos.

                      J'ai suffisamment voyagé dans le monde et suis passé d'une turquie où les douaniers vous regarde comme des envahisseurs/criminels/débauché aux émirats arabes unis ou on vous accueille avec un grand sourire et où on fait ses besoin sur des chiottes en or ! (si si j'ai déja fait mes besoin sur de l'or, du vraie ). Je suis passé au nord des Maldives alors que le pays tentaient de se remettre du tsunami et j'ai été émue face à la simplicité des quelques villages de pêcheurs restant. J'ai traversé presque toute la Malaisie continentale et suis passé de "sous-royaume" bidonville à des territoires ou la richesse est visible à tout les coins de rue. J'ai dormi dans ce même pays dans un hôtel ma foi trés sympathique et dans le plus pure style occidental mais qui été gardé par une compagnie de mercenaires dont certains bien habillés et sourillants vous accueillez, et où d'autres, armés jusqu'au dent été placé en haut d'une colline qui surplombait le centre et qui patrouillaient dans la jungle.

                      Bref, je pense avoir suffisamment voyager pour affirmer qu'un parisien était aussi proche d'un berlinois ou d'un catalan qu'il l'est d'un breton !!

                      Et je rejoins Polo, un état fédéral européen (autour d'un noyau dur ) peut se créer dans 50 ans.

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                      • #41
                        Au passage, on parle d'Etat unitaire (là clairement impossible en Europe ) ou d'une fédération (j'en rêve toujours), mais après tout il existe aussi la confédération. Je pense à la Suisse: plusieurs langues, des différences culturelles certes mineures mais qui existent entre alémaniques, francophones et italianophones, deux religions, et une forme étatique originale.
                        Mais pour répondre à ta question, Stilgar (une organisation plus solide ne suffirait-elle pas?), je persiste à penser que pour peser sur la scène internationale la supranationalité est à un moment nécessaire. Sinon chaque prise de position ou orientation stratégique ne sera qu'un consensus mou, comme c'est le cas actuellement.

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                        • #42
                          Les relations Paris-Bruxelles...

                          Déjà si on avait de vrais hommes politiques, dans le noble sens du mot (comme les exemples pris par certains), et non des gens pour beaucoup uniquement préoccupés par leur réélection (ou leur non-réélection), on pourrait espérer une que ça bouge, quelque soit la direction que ça prendrait.
                          Mais on voit bien qu'en France, comme dans d'autres pays, le rapport avec l'Europe est conditionné par ça... Tout comme certains dans les institutions européennes, qui étaient en perte de vitesse dans leur propre pays, ont trouvé une belle voie de garage...


                          Ensuite construire l'Europe sur la seule idée du commerce, comme il a été dit, ça ne fait pas s'extasier sur l'idéal européen ; d'où la baisse de motivation de la part de nombre d'Européens, qui marchent alors facilement dans les discours accusant l'UE d'être responsables des maux de leurs pays ; et en France, nos hommes politiques sont très forts pour ça... .

                          Voilà en partie l'une des raisons (ce n'est pas la seule, j'en conviens bien aisément) des relations tendues entre Paris et Bruxelles actuellement...


                          Or l'idée de l'Union Européenne a besoin d'un idéal pour continuer à se construire.
                          Le point de départ était l'idéal de ne plus avoir de guerres en Europe. On y est arrivé pour les membres de l'Union Européenne.
                          Donc maintenant, que nous propose-t-on comme idéal pour rassembler les Européens ? Par défaut : le libre échange, le libre commerce. Actuellement, c'est uniquement ce que je ressens. Alors OK, c'est bien, mais perso, ça ne me fait pas band%# comme idéal...
                          Et comme en ce moment on ne peut pas compter sur un grand nombre d'hommes politiques pour nous proposer un idéal... Ben ils nous resservent la bonne vieille recette du " C'est d'la faut' 'd l'autr', m'ssieurs ' dam' ! C'est pô ma faut' à moâ... "



                          Un vioc enseignant en Alsace :
                          - qui a fait son service militaire en 1992 ;
                          - qui fait chanter, debout, la Marseillaise à ses élèves car c'est notre hymne national ;
                          - qui fait aussi chanter le 3ème couplet du Deutschlandlied à ses élèves car c'est l'hymne national de nos voisins directs (Strossburi et Kehl ne sont séparés que par le Rhin et reliées par le Pont de l'Europe) ;
                          - qui fait écouter Ode à la joie à ses élèves car on est Européens ;
                          - qui apprend à ses élèves les symboles de la République Française, mais aussi ceux de l'Allemagne et de l'Europe ;
                          - qui explique à ses élèves pourquoi on doit respecter ces hymnes et symboles (ainsi que ceux de TOUS les autres pays) tout comme ce qu'ils représentent aux yeux de leurs habitants et ce qu'ils ont représentés aux yeux de leurs aïeux ;
                          - qui explique à ses élèves qu'ils doivent être fiers d'être Français ;
                          - qui explique à ses élèves qu'être fier d'être Français ne veut pas dire se sentir supérieur aux autres, bien au contraire : ça irait à contrario de l'article Premier de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ;
                          - qui explique à ses élèves qu'ils doivent aussi être fiers d'être Européens (avec les mêmes remarques que ci-dessus) .
                          Berf un vioc qui pense qu'un peu de symboles ne fait pas de mal...
                          Dernière modification par Joarius, 17-09-2010, 23h16.

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