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  • Cruelle Aurore - Première Dimension (RP)

    Chroniques d'Aurore, première page

    Aurore... C'est le nom que la terre a toujours porté, depuis la nuit des temps. Il est dit que le peuple originel nomma ainsi cet espace ensoleillé et verdoyant en regardant le soleil se lever à travers les frondaisons des premiers chênes. L'origine perdue dans le tréfonds des temps, des millénaires passèrent avant que le peuple grandisse, domestique la terre et la mer. Mais cette terre n'était pas sans limites, et le manque d'espace finit par pousser des parties du peuple les unes contre les autres. Ces guerres originelles furent réglées aussi subitement qu'elles étaient apparues par la Confrérie des Mages. Ayant passé leur vie à étudier le fonctionnement de la nature, ils en avaient déduits des principes mathématiques. Adeptes des quatre éléments, ils avaient forgé les premières gemmes de pouvoir dans le plus grand secret, et abattirent la puissance des éléments sur les armées et les chefs militaires. Ils remirent le monde dans le droit chemin, et commencèrent à gouverner. Leurs principes mathématiques stricts devaient régler l’ordre, tant bien que mal : contrôle strict des naissances, classification des individus dans des castes, neutralisation des éléments perturbateurs.

    Certains proclamèrent la liberté, et formèrent des sociétés secrètes pour éradiquer l’ordre tyrannique des mages. Ils étaient impitoyablement emmurés vivants quand attrapés, mais continuèrent leurs actions. Les Mages cherchèrent alors davantage de puissance. L’un d’eux, voyant les Mages tenter d’asservir définitivement un peuple subissant leur joug, malgré leur soif légitime d’apporter l’ordre et la paix, et voyant les révolutionnaires revendiquant la liberté, mais apportant le désordre et la guerre, décida de changer définitivement le destin d'Aurore. Travaillant sur la côte, il rassembla secrètement et inlassablement un nombre astronomique de gemmes d’eau et de terre grâce à ses disciples pendant plusieurs années, avant de lancer le plus puissant des rituels imaginables : il fusionna avec l'eau, il fusionna avec la terre, et il devint le Golem, Gardien des Temps, Unificateurs des Eléments, aussi appelé Pantokrator. Il était devenu une image de la divinité. Ses disciples, inspirés, le rejoignirent avec leurs armes, leurs volontés, leurs gemmes. Les autres, hommes du commun ou mages, luttèrent. Ceux de la terre et de l’eau, désormais sans gemmes, mais brûlant de se venger, étudièrent une autre voie, plus dangereuse, qu'on appelle sorcellerie. Les mages du feu et de l’air, gonflés, eux, par leurs réserves, lancèrent toutes leurs forces dans la bataille.

    Pantokrator triompha pourtant. Mais le monde fut mis à sac, et sur ces ruines, les sorciers sortirent des ténèbres avec leurs nouveaux dons magiques. Durant cette deuxième guerre, les mutations des peuples, des animaux, des bêtes se multiplièrent dans des expériences de plus en plus malsaines,des portails menant vers d’autres dimensions furent ouverts, déversant son lot de guerriers et de démons. Lorsque la guerre fut finalement terminée, Aurore ne ressemblait plus à l’Aurore originelle. Son peuple avait disparu, muté, changé ou été remplacé. Le Golem et ses disciples, derniers détenteurs de l'histoire de leur peuple, étaient devenus des dieux. Ils établirent l’ordre divin, et gouvernèrent cette nouvelle terre diverse pendant des centaines d’années, désarmant les peuples, maintenant la paix et la prospérité. Mais le Golem, au fond de lui, regrettait sa partie mortelle, et avait gardé sa soif de connaissances. Son existence immortelle était un poids pour lui. Il voulait savoir d'où il venait, pourquoi il en était là, et où il pouvait aller. Il tenta de raisonner en dieu, il raisonna en mortel.

    Pantokrator partit finalement à la quête de la vie et de la mort dans le grand univers, attirant les dieux les plus fidèles avec lui, et sommant les autres de conserver l’ordre établi. Mais aucun des êtres divins qui étaient restés n’était parfait. Ils avaient déjà perdu tout leur passé, et Pantokrator les priva du présent divin. Il ne restait plus que des sous-fifres ou de simples disciples parmi le panthéon glorieux du Golem. Ils ne souhaitèrent pas diriger ensemble. Les travers des uns irritaient les autres, l'intrigue devint reine, et ils finirent par se retourner les uns envers les autres. Les peuples, eux aussi, voyant l'ordre divin perturbé, se refirent la guerre. Leur diversité, leurs points de vue, leurs habitants, tout divergeait, et la magie, confinée, ressortit de plus belle. Les vieux sites magiques furent rétablis, les portais réouverts, les guerriers forgèrent de nouvelles armes, les mages sortirent de leurs bibliothèques, les chefs se mirent à haranguer les foules. Avant qu'on ne s'en rende compte, la guerre avait déjà commencé. Les dieux qui ne s'étaient pas encore entretués n'avaient pas assez de puissance pour se battre en face-à-face. Ils rejoignirent des peuples, les sommèrent de leur obéir, proposèrent à leurs chefs des magies secrètes, et les nouveaux cultes fleurirent.

    Le désordre magique fut tel que d'immenses portails s'ouvrirent sur l'univers : les trônes d'ascension. Le retentissement magique fut sans précédent, et deux dimensions en vinrent à s'entrechoquer, les actions d'une venant se répercuter sur l'autre. Ce choc a attiré les plus sombres puissances de l'univers, attirés par le choc et la puissance. Les astrologues d'Aurore ont prévenu les gouvernants : quelque chose de terrible se rapproche d'Aurore et de ses deux dimensions. Dans un peu plus de six ans, le Grand Cataclysme s’abattra sur chacune des dimensions pour détruire Aurore si aucun dieu n'est sorti vainqueur. Car il faudra l'union des peuples, et un dieu puissant dans chaque dimension pour avoir la puissance de repousser les puissances sombres. Aucun élan d'entraide ne sortit pourtant de ces prédictions. Au contraire, cela accéléra la guerre et l'envie des gouvernants et des divinités de gagner l'ascendant sur les autres. Les peuples affûtent leurs armes, les dieux concentrent leurs magies, et la lutte pour le titre de Pantokrator a donc commencé. Des grandes civilisations vont émerger, de nombreuses autres vont s'éteindre. Aurore est en guerre. Et sur deux dimensions... Voici l'histoire de la première.

    Chroniqueur Sparke

    Dernière modification par CptSparke, 03-12-2017, 10h51.

  • #2

    La forme sombre se meuvait sans bruit, sans bruissement de robe. Son long vêtement noir lui recouvrait l’entièreté du corps. De patrouilles en patrouilles, il prenait la tangente, revenait par les côtés, et les dépassait. La forme était maintenant au plus profond d’un temple au sein de la grande cité d’Uruk, la cité des Enkidus, les demi-géants. Ils maîtrisaient désormais le travail du fer, nota la forme. La lumière des cierges sacrés commençait à s’estomper de plus en plus, et les couloirs n’étaient plus traversés que par des prêtres et des officiels marchant et chuchotant en petits groupes. La forme noire arriva enfin là où elle souhaitait arriver depuis le début. Le fond du fond. La fin des fins. La Grande Crypte. Le Grand Ur-Donateur était là, dans l’obscurité la plus totale.
    « Forme noire du Chaos, que viens-tu faire ici ? »
    La voix lourde avait parlé, faisant trembler légèrement le sol et les colonnes.
    « Propager la guerre, siffla la forme. »
    Une énorme main griffue s’abattit à côté de la forme.
    « Et pourquoi donc ? Gronda Ur-Donateur
    - Parce que le conflit a commencé. Vos astrologues ont peut-être oublié de vous prévenir, mais le chaos et la destruction sont en route vers Aurore. Vous avez senti comme tout le monde le bruissement de l’effondrement d’une dimension sur l’autre. Vous sentez le Chaos. Vous savez que le Chaos appelle le Chaos.
    - Et qu’est que cela peut me faire ?
    - Si vous vous êtes retrouvés, comme vos amis divins, dans un des multiples peuples de cette bonne vieille Aurore, c’est que vous aviez un plan, n’est-ce pas ?
    - Et pourquoi en parlerais-je avec un représentant du Chaos ?
    - Je vois que vos yeux peuvent déceler l’insondable. Parce que j’ai des informations pour vous. »
    La forme divine s’ébroua, et hurla. Ce hurlement ressemblait fortement à un rire, mais un rire de puissance et de destruction. Aucun homme, demi-géant ou géant n’aurait pu ne pas être annihilé par ce rire. Mais la forme sombre, sans prise sur le réel, ne bougea pas d’un pouce.
    « Grand Ur-Donateur, vous êtes l’ancien bras armé du Grand Golem. Vous savez comme moi pourquoi vous vous êtes retrouvés chez les sauvages Enkidus et…
    - Je leur ai appris l’art de la métallurgie et l’art politique, insolent.
    - …mais vous ne connaissez pas où sont vos concurrents. Et je sais que vous souhaitez rétablir l’ordre sur le monde. Je sais que vous n’êtes pas intéressés spécifiquement par la guerre qui se déroule. Mais vous faites partie du plan global. Vous n’êtes pas hors du jeu, et vous y serez ramené, de gré ou de force. »

    La forme divine se rapprocha agressivement de la forme sombre.
    « L’insolence est avec moi un péché mortel, créature du Chaos.
    - Ce que j’essaye de vous dire, Grand Ur-Donateur, c’est que vous savez que le froid et la nuit se rapprochent de jour en jour d’Aurore. Vous savez que votre nation ne pourra pas être hors du bruit et de la guerre. Les sites sacrés sont alimentés par une foule d’ignares dans les deux dimensions. Le Chaos vient vous engloutir. Je sais que vos astrologues ont sûrement dû venir vous en parler.
    - Que m’importe à moi le sort d’Aurore ? Je suis un être divin. Je suis la lumière dans les ténèbres.
    - Sans les sites sacrés, sans l’unification du monde, sans la création d’un nouveau Panthéon, et sans l’appui de l’autre dimension, vous serez détruit, comme tout le reste.
    - Vous me dites de marcher à la guerre car vous êtes le continuateur du Chaos.
    - Vous pouvez m’appeler le Chroniqueur. Non. Il est vrai que je suis attiré par les fins et moins par les débuts. Il est vrai que je propage la mort. Mais j’ai vu des milliers de dimensions englouties par la guerre ou l’obscurité. Et c’est mon plus grand plaisir que de voir les combats que mènent la lumière et l’espérance. Pour chaque dimension qui repousse l'obscurité, c'est une dizaine d'autre qui sombre. Ne croyez pas que je sois venu pour vous induire en erreur. Quoi que vous fassiez, la Chronique d’Aurore est en cours d’écriture. Il vous reste juste à choisir ce que je vais bien pouvoir écrire sur vous. Laisserez-vous le soin à d’autre de prendre en main la destinée du monde ? Quatre anciens dieux de votre panthéon rassemblent en ce moment même leurs ouailles. Ils se préparent à la guerre, et vont tâcher de récupérer les sites sacrés, d’obtenir la puissance du Golem et de raser tout ce qui tient entre eux et la divinité suprême. Puis ils lutteront contre l’obscurité.
    - Il est sage pour eux de faire cela.
    - Mais vous n’êtes pas moins sage qu’eux. La guerre entraîne la guerre, vous le savez. Quand ils auront fini avec les sites sacrés, quels que soient leurs motivations, il n’y aura pas de place pour vous dans leur monde. Vous le savez.
    - Je le sais.
    - Restez endormi si vous voulez. Ou éveillez-vous. Quoi que vous fassiez, la guerre arrive. »

    La forme sombre disparut dans les ténèbres aussi soudainement qu’elle était arrivée. Un petit groupe de prêtres arriva au même moment avec des cierges sacrés. Ils restèrent interdits devant le Grand Ur-Donateur, éveillé, qui méditait. Il prit une inspiration, souffla toutes les lumières de la crypte, et annonça aux prêtres :
    « Le Golem a voulu que nous maintenions l’ordre et la prospérité. Le Golem a voulu purger de la terre l’ancienne magie. Le Golem est parti. Ne reste que de médiocres disciples, des civilisations prêtes à s’entre-égorger, et le Chaos qui est en route. Il faut à nouveau se battre. Pour exister. Pour repousser les ténèbres. Cette crypte n’a plus lieu d’être. Je méditerai une heure. Puis je sortirai. »
    Les prêtres se regardèrent entre eux, puis sortirent précipitamment. Uruk devait préparer ses fils pour la grande guerre.
    Dernière modification par CptSparke, 02-12-2017, 11h36.

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    • #3
      Mictlan... Cité-état perdue dans les profondes jungles d'Aurora n'avait pas joué un grand rôle dans les guerres du premier âge. Si les grands de ce monde en plein chaos avaient eu même conscience de son existance, qu'en aurait-il fait? Qu'aurait pu attendre de cet arrière pays trop chaud, trop marécageux, de cette myriade d'états minuscules et de leurs constantes luttes tribales. Pourquoi perdre son temps pour asservir quelques centaines de milliers de guerriers quand on lutte sur un plan astral et poly-dimensionnel pour la domination de la création tout entière? Un recoin sombre de la terre, voilà ce qu'était la région de Mictlan pendant des siècles et des siècles. Un endroit oublié des dieux, un endroit sans grand pouvoir, un endroit parfait pour Hun Balam...

      Hun Balam, le premier des jaguars. L'ombre mortelle. La faim incarnée. Un des nombreux monstres géants que Pantokrator avait emprisonné pour laisser l'humanité croître et le vénérer. Pensant ses prisons à l'abri de toute intrusion, et détourné par le chaos de la guerre, le Golem en avait négligé la surveillance... Enchaîné à la face caché de la lune, Hun Balam se rongea lentement la patte qui le retenait. Son supplice dura encore et encore car son corp démoniaque refusait de se laisser faire et se soignait chaque jour que Pantokrator faisait. Lorsqu'il fut enfin libre, il se faufila jusqu'au bord du disque lunaire et se laissa tombé dans la canopée des jungles de Mictlan et y disparu dans les ténèbres. Il s'y vengea de son martyr sur les représentants de l'humanité qui vivaient là. Sa fureur bestiale et sa faim, contenues pendant tant d'années, chassèrent les tribus vers l’abri des grands cités-temples. En les poursuivant jusqu'au porte de Mictlan, il découvrit les progrès que l'homme avait fait durant sa captivité: ils savaient construire d’immenses antres de pierre dressées vers le ciel... Il compris alors tout le potentiel de ces ridicules petits primates: ils ne seraient plus ses proies mais son troupeau. D'un bond, il franchi les murailles et soumit les prêtre-rois à sa volonté. Il les obligea à lui construire un temple en son honneur. Un temple d’obsidienne si grand et si haut qu'il ridiculiserait les autres. Ainsi, commença son règne de sang et de terreur sur la région. Pour accomplir ses volontés, Mictlan se lança dans les premières des guerres serviles qui allaient faire de cette cité la puissance dominante de la région pour des siècles et des siècles...

      A l'aube du départ du Pantokrator, le règne de Hun Balam et de son culte du sang était déjà vieux, très vieux. Loin des chasses et des guerres des temps anciens, le félin démoniaque ne sortaient plus depuis longtemps de la grande pyramide lui servait de temple et de palais. En vérité je vous le dit: les dieux, du haut de leur immortalité, ne perçoivent pas le temps de la même manière que les mortels. Il le faut un but, un dessein, une vengeance pour les fixer dans la réalité et pour qu'ils ne s'abandonnent pas à une rêverie le temps de la dérive d'un continent. S’adonnant à ses plaisirs frivoles, il laissa à des générations entières de prêtre-rois les affaires courante du pays. Et, moins il les surveillait, moins ils étaient enclins à se rappeler à son bon souvenir et à une éventuelle funeste désapprobation. Tant et si bien qu'ils ne finirent par ne plus monté les marches poisseuses de sang qui menaient à son sanctuaire et furent complètement oubliés de leur divin maître. Le temps fila et la peur s'estompa dans la populace. Les cultes traditionnels de la lune, de la pluie et de la forêt qui avaient été relégué loin du pouvoir recommencèrent à nourrir leurs rancunes. Lorsque que le "faiseur-de-loi" enflamma les esprits et les lança à l'assaut des pyramides des autres prêtre-rois, aucune aide ne sortie de la pyramide noire. Les guerriers jaguars restèrent l'arme au pied en regardant la ville brûler. La révolution fut faite en sept jours et sept nuits de combats acharnés. Seul subsista de l'ancien ordre la pyramide du culte solaire qui courba l'échine faute d'autre choix et le temple d'Hun Balam que personne ne voulait approcher...Durant les dix années qui suivirent, le "faiseur-de-loi" entreprit de restaurer la loi et l'ordre à Mictlan et d'unifier le royaume dans une nouvelle ère d'équilibre. Les sacrifices humains furent interdis et les guerriers de la lune enquêtent maintenant férocement sur les inévitables disparitions de vierges. Les rois tribaux ramènent chaque semaine toujours plus d'esclaves pour les grandes politiques de rénovation urbaines des bas-quartiers et des temples victorieux. Le "faiseur-de-loi" est à l'écoute des ondes qui parcours la terre d'Aurore: la guerre approche de Mictlan. Les astres et les calendriers l'on prédit, c'est l'heure de la guerre des dieux. Son heure!

      Néanmoins, le passé n'est pas encore oublié: la cité et les rêves du prétendant vivent toujours dans l'ombre pesante de la pyramide d’obsidienne...

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      • #4
        Deux yeux rouges émergeaient de l'obscurité des bas-fond aquatiques, certaine de sa destination, la forme sombre s'approchait du cercueil de cristal qui, seul, luisait d'une lumière pâle et éternelle.

        - "Morgane, dame du lac, tes rêveries ont modelées la nation de Man, tes divines inspirations ont élevées Arthur, le gardien d’Avalon. Des milliers d'hommes suivent tes songes et prennent épées et arcs pour défendre le nouveau royaume que tu leur a créé. Toi l'ancienne administratrice des voies magiques du Golem, prisonnière de ton sommeil éternelle, laisseras-tu le peuple de Man n'être qu'un rêve?

        -" Silence", l'ordre, direct et définitif, brisa le silence éternel de la scène qui semblait figée depuis des millénaires

        - "Tes invectives peuvent impressionner les mortels, mais tu connais mon statut"

        La forme sombre exposa alors un impressionnant grimoire qui lévitait entre ses mains, dont les pages tournaient à un rythme aléatoire.

        -"Je suis le gardien des chroniques,Aurore, comme d'autres dimensions avant elle, va sombrer dans la guerre. Ce que le Golem a crée, l'un d'entre vous doit le préserver ou le chaos reprendra son dû".

        -" Je te connais oiseau de malheur, tu te voudrais simple observateur, mais toujours ta venue emporte dans son sillon la guerre, la mort et le bouleversement"

        - " Sortiras-tu de ton linceul ou laisseras-tu à d'autres le soin de sauver ce monde ?"

        Un halo aux multiples couleurs enveloppa alors le cercueil qui commença à se fissurer. Le chroniqueur eut alors un léger sourire

        - "Je note que ton ambition n'est pas aussi pâle que toi Morgane"

        La créature du chaos disparu alors dans un nuage de fumée laissant la sorcière qui se libérait lentement de sa prison de cristal.

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        • #5
          Chroniques d'Aurore, deuxième page

          La Première Dimension d’Aurore plonge dans la guerre. Les horreurs du chaos, attirés par le déferlement de forces magiques et au désordre inter-dimensionnel, sortent tout juste du vide insondable où elles ont plongé d’innombrables dimensions, affamées. Elle propageant la destruction sur leur chemin, engloutissant les astres et la matière même de l’univers. Elles se rapprochent d’Aurore. Les astrologues l’ont prévu : elles seront là dans sept années. Les anciens partisans du Golem s’éveillent, et souhaitent obtenir la toute-puissance pour des motifs divers, mais avec pour objectif d’avoir le pouvoir suprême capable de repousser les ténèbres. Mais ils ne pourront rien faire sans la seconde dimension…

          Les légions d’archers, de forestiers et de chevaliers sortent des châteaux de Man, menés par des enchanteresses et des sorcières. Morgane, la Cultivatrice et la Déesse des Pêcheurs part en quête des trônes d’ascension. Mais elle n’est pas seule. Les forgerons des montagnes travaillent à un rythme acharné pour fournir armes et armures lourdes aux cohortes d’Ulm, et propager l’acier et la destruction sous la direction de Python, le Plus Haut, le Maître des Montagnes et le Dieu des Métaux.

          Les humains et les Vanirs de Vanheim, maîtrisant les illusions et la rage berserk, sont prêts à travers les océans et à propager la foi d’Odin le Gris, la Tour de Force, le Messager Suprême des Dieux et l’Ouvreur de Voies. Enfin, les demi-géants d’Uruk s’avancent, menés par le Grand Ur-Donateur, le Mangeur de Saletés, le Dévoreur des Impurs.

          Dans un petit coin d’Aurore, une tribu plumée et primitive se lève à son tour, inconnue de tous et de toutes. L’Incarnation de la Luxure et de la Paresse, le Vaisseau de Puissance, le Roi des Rois, l’Invincible et le Toujours-Triomphant s’élève dans la jungle. Il semblerait que le Golem n’ait jamais été au courant de cette force sombre hantant Aurore.

          Quoi qu’il en soit, ces cinq nations se préparent à la guerre pour récupérer les trônes d’ascension et défendre leur monde. Mais un seul des cinq dieux peut unifier Aurore et récupérer la puissance du Golem. Par les peuples interposés, ils se battront jusqu’à la fin. Restent le cas des peuples sans dieux pour les diriger… Ceux-là seront bien vite massacrés ou convertis par les forces des cinq nations. L’indépendance ne paie pas. Mais ils ne l’ont pas encore compris.

          La Dernière Guerre d’Aurore a commencé.


          Chroniqueur Sparke

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          • #6
            Quatre hommes se tenaient au sommet de la grande pyramide dédié à K'inich Ajaw le dieu du soleil et du feu. Leurs épaules était couvertes par de grand manteaux de plumes chatoyantes, des colliers d'or couvrait leurs torses nus et des pagnes blanc bordés de rouge ceignaient leurs hanches. Le plus vieux portait les plus beaux atouts, suivit de près par les deux hommes d'âge mûr. Le jeune homme portait, en comparaison, une tenu plus modeste bien que fort coûteuse et l’identifiant à coup sûr comme faisant parti de la haute aristocratie de la citée. Ils parlaient sans se faire face, tournés vers les astres, le dos exposé à la lumière de la flamme qui brûlait continuellement dans le réceptacle consacré situé au sommet de la pyramide. D'aucun pourraient penser qu'ils devisaient sur une configuration d'étoile particulièrement propice aux présages, mais il n'en était rien : ces quatre grand-prêtres, comme le reste de leur ordre, n'avait pas réellement accepté l'ordre nouveau du "Faiseur-de-loi". Pendant des siècles, leur ordre s'étaient tenu à la droite du pouvoir divin d'Hun Balam: ce nouveau monde n'avait pas de sens pour eux et ils se languissaient de leurs anciennes prérogatives.

            "- La campagne dans les plaines de l'Est a été couronnée de succès. Un coureur est arrivé en pleine réunion du conseil ce matin...

            - Comment s'est passée la bataille?

            - Le chef de ces barbares se serait rué à travers les lignes de nos guerriers-esclaves à la tête de ses guerriers. Il s'est ensuite retrouvé isolé au milieu de nos meilleurs hommes et le guerrier à plume qui commandait la formation l'a abattu en duel. Les adorateurs du cerf ont tenu encore longtemps après la mort de leur chef mais la bataille était déjà gagnée...

            - Courageux pour des barbares mal dégrossis... " Commenta le plus âgé." Et nos pertes?

            - Notables mais presque uniquement des guerriers-esclaves et des pauvres issus du quartier des quais...

            - Des gens acquis au Faiseur-de-loi, il va sans dire... Bien, bien...

            - Le conseil à également consacré une longue palabre sur les problèmes d'approvisionnement en esclave. Les peuples du nord ne semblent plus accepter les rafles aussi docilement qu'auparavant. La main-d’œuvre que ramène les rois tribaux n'est pas aussi importante qu'elle ne devrait et les différents chantiers sont en concurrence. Les débats sur le partage ont été houleux.

            - Surtout avec le prélèvement que notre cher dirigeant fait pour l'armée... Le "Faiseur-de-loi" a du concéder une expédition punitive au culte de la Lune pour les calmer.

            - Bien, bien... Toutes leurs divisions sont bonnes à prendre et cela le détourne de ses vrais objectifs. Qu'ils s'épuisent à étendre notre dominion, personne ne loura leurs progrès sans éclats...

            - Et s'ils demandent l'aide de nos guerriers du soleil?

            - Faites comme les autres: Traînez des pieds, faites lui perdre du temps dans de négociations pour des concessions absurdes, soyez procéduriers, polémiquez sur les avantages des autres cultes... Mais pas de refus net! L'important c'est de se faire oublier le temps que tout soit prêt.

            - Que tout soit prêt dites-vous?

            - Oui Nextepehua. Il est temps pour toi. Tu vas te rendre à la pyramide...

            - LA pyramide? " Le jeune homme blanchi.

            "- La pyramide noire. Oui. Il est plus que temps de quérir Son soutient et Son conseil.

            - Mais... Je... Aucune audience n'a été sollicité depuis des générations... Je ne suis que... Je ne sais même pas si j'ai le droit de...

            - Tu IRAS porter mon message. Me vois-tu m'y rendre en palanquin au vu de tous? User mes vieux os sur cet immense escalier?

            - Non bien sûr mon oncle mais...

            - Alors tout est dit. N'est crainte mon enfant: avant que ta famille ne te confit à moi lors de la grande révolte, les gens de ton sang étaient les bienvenus en ce lieu. Il y a toutes les chances pour que cela soit ton cas aussi..."


            Quelques heures plus tard, Nextepehua se présentait au pied des marches du temple. La traversée de la ville avait été longue : le couvre-feu était levé dans plusieurs quartiers pour des festivités religieuses et il aurait été malaisé de ne pas s'y faire remarquer en grande tenue... Et pas question d'aller autrement à un rendez vous aussi important. Les patrouilles des vigiles n'avaient pas posé plus de problèmes que cela: on lui en avait fourni leurs horaires et leurs dispositions. Sans plus attendre, il commença son ascension. Pendant qu'il montait dans le noir en veillant à ne pas chuter, il ne pouvait pouvait pas se retenir de jeter des coups d’œil nerveux à gauche et à droite. Il pouvait sentir des ombres danser dans le coin de ses yeux. Leurs quelques torches éclairaient mal au delà de l'énorme escalier mais il était sûr que la surface des pierres vitreuses de l'édifice n'étaient pas censée se comporter comme ça avec la lumière. Manquant de trébucher contre une marche, il accéléra le pas. L'ascension devint pénible, s'il détournait le regard des marches il risquait de chuter mortellement mais s'il se concentrait sur l'escalier les ombres revenait à la limite de son regard. L'angoisse montait, montait. Plus le sommet se rapprochait, plus il sentait une présence dans son dos. Il était littéralement terrifié à l'idée de se retourner pour découvrir un démon campé juste derrière lui. De part la taille même de l'édifice, il lui fallu de d'interminables minutes d'une ascension prudente pour atteindre l'entrée du bâtiment à mi-pente. C'est les jambes flagellantes et le teint livide, qu'il entra dans l'aura de lumière qui émanait de l'intérieur du temple.


            Nextepehua se retrouva alors dans une antichambre occupée par un nombre non-négligeable de guerriers-jaguars. La pièce avait tout d'un corps de garde excepté les riches décorations qui ornaient les murs. La plupart des hommes et des femmes présents avaient l'air autant surpris de voir un visiteur que lui n'était mal à l'aise en leur présence. Comme tous les jeunes gens de Mictlan, il connaissait par cœur les histoires sur ses guerriers d'élite. Mais contrairement aux personnages mythologiques qui restaient sagement les parchemins et l'imaginaire des conteurs, ceux-ci était bien trop concrets et trop proche à son goût. Il était trop jeune pour avoir assisté à des sacrifices de prisonniers de guerre mais son "oncle" ne s'était pas privé de lui décrire par le menu. Les guerriers les plus méritants assistaient les prêtres et recevaient l'insigne honneur de dévorer le cœur encore battant d'un de leurs captifs. Une fois l'organe extrait, le corps encore hurlant était jeter dans la foule des autres guerriers-jaguar qui le mettaient en pièce. Malgré l'attirance de son protecteur pour cette période, Nextepehua avait été éduqué à la mode du nouveau pouvoir: il avait du mal à ne pas voir ces pratiques comme inhumaines et révoltantes. Mais humain l'étaient-ils vraiment? Malgré le grand prestige de cet ordre guerrier, il ne connaissait personne dans l’aristocratie ayant un proche ou un cousin ayant été admis parmi eux. Un peu comme s'il en sortait miraculeusement de la pyramide au besoin... Sortant de ses rêveries sinistres, notre pauvre prêtre se vit entouré par une de douzaine de guerrier et de guerrières. Il expliqua tant bien que mal quel était et le but de sa visite. Une fois sa requête exposée, l'un des hommes se retourna pour discuter en langage des signes avec une guerrière à plume qui se tenait au fond de la salle. Caché par le dos du grand homme, Nextepehua ne pouvait deviner la teneur de leur échange et n'en avait d'ailleurs pas tellement le temps. Il était pressé de tout côté. Tandis que deux personnes le tenait pas l'épaule, un autre guerrier aux dents "limées" le palpait pendant que la femme à sa droite se tenait bien plus prêt que la décence ne l'exigeait pour le renifler et observer ses boucles d'oreilles familiales. Elle avait un jolie visage mais son œil gauche était vert au lieu d'être bleu et sa pupille était étrangement étroite... Un troisième garde lui prit son coutelas de bronze avant de la goutter du bout de la langue, cacher au sol et lui rendre: visiblement satisfait de ne pas y avoir trouvé de poison. Le groupe le poussa alors vers l'avant en direction d'un grand couloir pour suivre celle qui était visiblement leur chef. Lorsqu'on lui laissa suffisamment d'air pour que le groupe ressembla à une escorte digne, il pût enfin bien voir son hôtesse. La grande femme portait la tenu traditionnelle en peau de jaguar de son ordre. Elle transportait, posée sur son épaule, la grande épée à deux mains d’obsidienne typique de Mictlan (qui aurait été considéré par les autres cultures comme une sorte de masse étrange) avec la négligence caractéristique de l'ennui. Sa grand coiffe colorée exprimait son statu supérieure de guerrière à plume. Elle tenait dans sa main gauche le parchemin contenant la lettre d'introduction de Nextepehua. Son armure tacheté se composant entre autre d'un pantalon, notre prêtre s’empourpra en suivant des yeux la démarche chaloupée de cette femme-soldat. Lorsqu'il réalisa enfin ce qu'il avait sous les yeux, Nextepehua frémi de stupeur: Il venait de se rendre compte que les mouvements suivit par la queue tacheté de l'armure ne pouvaient être du à la marche de la guerrière! Sa réaction déclencha quelques rires peu révérencieux dans son escorte mais il n’eut pas le temps de s'en formaliser et encore moins de s'en remettre. A mesure qu'ils s'étaient enfoncés dans les profondeurs du temple, l'air devenait plus épaisse, chargé d'encens et d'autres lourds arôme capiteux. Elles étaient maintenant presque gênante et il pouvait clairement entendre des cris, de la musique et des rugissements derrière la lourde porte sculptée qui leur barrait la route.
            Dernière modification par Jaguar_Flemmard, 05-12-2017, 01h12.

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            • #7
              La nation d'Ulm se permet d'attirer l'attention du monde connu quant au comportement agressif de Vanheim.
              Non seulement il a déjà clâmé pour lui un trône, mais encore il est sur le point d'en conquérir un second.
              En outre, un troisième trône est tout prêt de ses territoires puisuqe Vanheim est la province juste à côté de ce joli trône (8) tout au sud d'Aurore.
              Vanheim ayant attaqué Ulm, nous ne pourrons pas l'empécher de prendre (8), vu que c'est exactement à côté de chez lui, et pour des raisons logistiques évidentes.
              Nosu signalons donc que le dernier trône qu'il lui reste pour imposer son joug sur Aurore est aussi loin de sa capitale que celui qu'il vient de prendre. Du coup, il pourrait tomber incessamment sous peu si personne n'intervient.
              J'en appelle donc en particulier à Man et à Uruk afin d'éviter que ces trônes ne tombent ou ne restent en de mauvaises mains.


              Frithigern, pour Python, Ulm.



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              • #8
                Chroniques d’Aurore, page 3

                Les dieux se sont réveillés, les nations se sont levées, et la guerre a commencé. Elle prit des formes simples. Des cohortes levées par les villes et les provinces rencontrèrent cinq armées particulièrement puissantes : les plumés de Mictlan, portant de larges fourrures d’animaux, et frappant avec férocité ; les sombres soldats d’Ulm, derrière leurs lourdes armures métalliques, perçant les corps et les cœurs avec de redoutables piques ; les demi-géants d’Uruk, qui avancent soigneusement en rang pour propager la mort parmi leurs frères humains ; les forestiers et chevaliers de Man, taillant leur voie à coup de charge héroïque et de flèches, faisant pleuvoir la mort ; et enfin les mystérieuses troupes de Vanheim, apparaissant soudainement, massacrant les garnisons, et disparaissant non sans avoir propagé mort et destruction. Le monde commençait ainsi à tomber sous le giron de cinq nations, parmi la multitude.

                Ulm s’est fait reconnaître par son usage des mercenaires, qui l’a poussé à la rencontre d’une bonne partie du monde. Et cette rencontre l’a mis en contact avec Man, Uruk, et Vanheim, Mitclan étant encore un peu auréolé de mystère. Mais voilà maintenant que les dénonciations pleuvent. La diplomatie prend un nouveau tour, car il semblerait que Vanheim ait compris comment canaliser l’énergie des trônes d'ascension, et en a capturé suffisamment pour devenir le dieu suprême, un danger pour toutes les nations de ce monde. Ulm essaye ainsi d’avertir les grandes nations pour lancer une grande croisade… Mais n’est-ce pas aussi un moyen d’abattre un rival potentiel ? Un an déjà a passé depuis le décompte de la fin des temps. Plus que six…

                Chroniqueur Sparke


                Dernière modification par CptSparke, 10-12-2017, 18h40.

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                • #9
                  "Au rapport mon seigneur, nous avons enfin repris la province de Minz que les guerriers de Mitclan nous avaient sournoisement arrachée."

                  Le soldat rejoint alors les troupes qui organisaient les premières opérations secours et de reprise de contact avec la population locale.

                  Arthur demeurait intrigué par les batailles qu'il livrait depuis plusieurs mois contre les envahisseurs qui avait surgit de la foret de Sleepy World sans crier garde.

                  La province de Minz faiblement défendu n'avait pas fait face pendant bien longtemps devant l'armée de Mitclan.

                  C'est le mouvement suivant qui l'avait surpris.

                  En effet, Mitclan avait poursuivi son avancé vers le fort de Lovendalon, qui, lui, disposait d'une véritable milice.

                  La bataille de Lovendalon fit rage pendant plusieurs jours, les miliciens tentant de repousser les redoutables guerriers jaguars dans l'attente des renforts qui tardaient à arriver.

                  Soudain, un cri.

                  Celui du prophète de Mitclan, qui criblé de flèches, s'écroulaient sous les yeux médusés de ses fidèles restés à l'arrière-garde.

                  C'est alors que la bataille pris un virage décisif, les hommes de Man reprenaient courage tandis que les régiments de Mitclan cédaient à la panique les uns après les autres.

                  La victoire de Lovendalon ouvrait alors un boulevard à l'armée d'Arthur qui marcha ensuite victorieusement sur Minz.

                  Arthur consulta encore une fois les rapports et cartes éparpillés sur la table de son conseil.

                  Au nord et à l'ouest, par delà la forêt, l'ennemi rassemblaient ses forces. Bien que la tâche soit ardu, Arthur savait que la dynamique était pour lui et qu'il se devait de frapper fort Mitclan pour sécuriser ses terres.

                  Mais, cette missive...

                  L’émissaire du Python d'Ulm en avait personnellement appelé à Man pour stopper l'ascension de la nation de Vanheim qui, semblait-il, était à portée de la victoire décisive, celle des trônes.

                  Il fallait prendre une décision grave pour Man et pour Aurore toute entière, et cette dernière serait l'unique objet de discussion de la table ronde.

                  En sortant de sa tente, il tendit à ses lieutenants 11 rouleaux de parchemin.

                  "Rassemblez les chevaliers, Man doit aujourd'hui choisir son chemin".

                  Dernière modification par Joe Barem, 10-12-2017, 19h59.

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                  • #10
                    Dans une autre province, au même moment, une compagnie d’Ulm se déployait, hallebardes en l’air, piques sur les flancs, arbalétriers prêts à faire feu. Ils attendirent dans un calme assourdissant. Puis elles vinrent. Les brumes. Un doux vent couvrit le son des étendards dressés et des trompettes, et les hommes d’Ulm avancèrent pour le combat. De la brume sortirent soudainement une nuée de formes. Des hennissements et une langue étrangère se firent entendre, couverts par le son du vent qui s’engouffrait désormais dans les rangs vides. La brume était passée, et Ulm avait trépassé. Aucun soldat ne rejoignit son foyer ce jour là. L’éclaireur d’Uruk s’éloigna de la brume de son pas léger, penché à moitié en avant pour camoufler sa grande taille, courant vers les siens…

                    (Extrait de l'épisode 04)
                    Dernière modification par CptSparke, 11-12-2017, 23h27.

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                    • #11
                      Je fini vraiment par être en décalage avec l’actualité... J'aurais dû plus me tenir à ma rédaction.


                      Nextepehua fut surpris par les dimensions de la salle dans laquelle on l'introduisit. Il s'était attendu à une salle immense, un vaste hall aux proportions épiques... Mais même les dieux doivent tenir compte de certaines réalités. Malgré sa taille imposante, la pyramide avait été conçu comme une ville dans la ville devant offrir des lieux de repos, de culte et de travail mais aussi des réserves, un réseau complexe de couloirs... Toute le nécessaire à la vie d'une population de serviteurs, de prêtres, de gardes et peut être même de leurs familles... Faire tenir tout cela dans un unique édifice se rétrécissant avec l'altitude tenait déjà de l'exploit. Néanmoins, ce n'est pas parce que les mythes enjolives l'histoire (et avaient trompés Nextepehua) qu'un dieu vivait modestement. Si la salle n'avait pas des dimensions épiques, elle aurait fait envie à des nombreux princes. C'est en avançant dans la pièce enfumée que notre prêtre compris son impression: plus que la hauteur du plafond, c'était la taille de son hôte qui était incongru. Par delà, le brouillard dans le fond de la salle se tenait une ombre immense. Elle devrait bien faire la taille d'un éléphant! Allongé sur le ventre, les pattes avant croisées et la tête reposant dessus, le monstre semblait dormir, insensible aux musiques lancinantes, aux grondements et aux bavardages de sa cour qui se répondaient en écho. A droite et à gauche, quand il osait relevé le regard de ses pieds, il pouvait voir un étrange étalage de félins, d'humains et autres hybrides tantôt hagards, tantôt lascifs tantôt menaçants...

                      Arrivé à quelques mètres de son hôte, il se jeta de lui même au sol récitant les formules consacrées. Parmi l'animation de la fête sans fin de la cour, seul le dieu et son invité restaient immobile et silencieux... Le temps passa lentement puis d'un seul coup le souffle lui manqua, ses yeux se révulsèrent et une voix tonna à l'intérieur de sa tête. Perdant la conscience du monde, Nextepehua sombra sans l'ombre d'un monde intérieur. Un monde de ténèbre, un monde sans vide, un monde où un Je flottait dans un océan de Lui...

                      "- Bienvenu..."

                      La voix venait de dedans et de dehors. Lente, incroyablement vielle presque figé hors du temps...

                      "- Je reconnais ton odeur... Tu dois être..."

                      La bouche du jeune homme s'ouvrit dans son songe mais la nuit l'emplie aussitôt.

                      "- ...de la famille de... "

                      La présence sembla oublier longuement son interlocuteur puis revint à lui comme s'il avait remarqué une petite chose étrange, un détail insolite.

                      "-... Zumarra... Es-tu le fils de Tecpane la victorieuse?"

                      A mesure que l'attention de l’entité se focalisait sur lui, le Je de Nextepehua reçu de l'espace pour exister. Comme un papillon capturé entre deux paumes...

                      "- Ô grand Hun Balam, Vaisseau de Puissance... L'on raconte que j'ai effectivement l'honneur d'être son descendant mais la grande Tecpane est morte....

                      - ....

                      - Depuis au moins dix générations....

                      - Quel dommage... Sa fille aîné... Une femme délicieuse..."

                      Alors que le dieu se perdait une nouvelle fois, le prêtre fut presque submergé. Il cria de toute ses forces avant que le reflux ne vienne. S’accrochant comme il pouvait à cet instant d'attention, il dit:

                      "- Roi des Rois... L'on m’envoie quérir vos ordres, vos conseils... Le temple du feu est dans l'expectative, ils sont désorientés!

                      - Je t'écoutes petite chose...

                      - La révolte que devons nous faire?

                      - Une révolte? ... Ne t'inquiètes pas humain... J'ai toute confiance en mes prêtres-roi... Le culte du sang ne laissera pas ses fils sans assistance... Depuis quand durent ces rumeurs, ces agitations?

                      - Dix ans...

                      - Alors rien ne presse, laissez les paysans...

                      - D... Di... Dix ans que Mitclan est tombé Ô Invincible et Toujours-Triomphant Hun Balam... Les temples ont servit de tombeaux à vos hommes les plus fidèles..."

                      Univers vibra autours du prêtre.

                      "- Sacrilège! ... Un nom! ... Parle misérable primate!!

                      - Le Faiseur-de-loi..."

                      Entendant ce nom venu des profondeurs du règne du Pantokrator, la nuit de la conscience du Dieu s'embrasa! L'âme du messager fut soufflé comme un poignée de sable. Une idée claire, la première depuis des lustres, vint se fondre en une boule dense de rancœur au plus profond de l'âme démoniaque du premier des jaguars. Un immortel s'était introduit là où personne n'aurait dû le trouver! On l'avait trompé! On l'avait utilisé, affamé et asservit! Et tandis qu'au petit matin, on retrouvait au pied de la pyramide le corps vivant mais vide d'un prêtre du soleil, une onde se propageait à l'intérieur des pierres noires de l'édifice. Un évènement qu'elles n'avaient pas connu depuis un âge si déroulait: loin sous elles, une moustache frémit et une paupière se souleva légèrement...
                      Dernière modification par Jaguar_Flemmard, 12-12-2017, 01h47.

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                      • #12
                        Dans le palais d'Asgard, Odin le Borgne regardait les évènements au loin.

                        Hugin et Muggin, les 2 corbeaux divins revinrent en voletant se poser sur ses épaules et lui mumurèrent les secrets et les rumeurs du monde.


                        Odin se leva et parla, sachant que les autres dieux l'entendraient :

                        À mon voisin d'Ulm, je déclare ceci :

                        Comme te l'ai dit, ce monde est trop petit. J'ai vaincu ta première armée et je vois approcher ta seconde armée, de piquiers et d'archers. Elle ne suffira pas. J'ai beaucoup appris depuis mes dernières incarnations.

                        À mon voisin d'Ur, je dis ceci :

                        Souverain de l'antique cité d'Ur, tu m'as trahi et pris mon trône par surprise en t'incarnant dans la forme d'un dragon. Comme je viens de te le dire en privé : "La chance ne donne pas, elle ne fait que prêter".

                        Tu es certes très puissant sous cette incarnation, mais même un dragon peut être vaincu.

                        Nous allons nous venger.

                        À Man et à Mictlan, je dis ceci :

                        Les paroles d'Ulm cherchent effectivement à vous tromper. Je ne suis pas si puissant que cela. Comme le devine Ur, il cherche à vous monter contre moi pour se débarasser du Vanheim.

                        Il va vous falloir choisir votre camp, et nous devons parler du prix.

                        Mais de ceci, je propose que nous parlions en privé.

                        Hugin s'envola vers Man, et Mugin vers Mictlan.
                        Dernière modification par Mandor, 13-12-2017, 00h21.

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                        • #13
                          Peuples du monde, fougueux de Man, plumés de Mictlan, écoutez-moi !

                          La guerre gronde. L'industrialiste d'Ulm assaille l'expansionniste de Vanheim. La guerre fait rage et nous avons dû choisir un camp. Mais ne vous laissez point duper par les discours des uns et des autres. Vanheim est pour le moment le plus grand danger de ce monde. Avec sa brume magique, il enveloppe les provinces qu'il capture d'un halo mordoré et sanglant, détruisant tout ce qui ne lui convient pas, et convoitant les trônes. Il est un danger pour chacune des quatre nations. Ne le rendez pas plus fort qu'il ne l'est. Car il profitera de cela, et vous massacrera tous lorsqu'il aura accès aux trois trônes. La divinité ne se partage pas, comme chacun le sait.

                          Grand Roi, prophète du grand Ur-Donateur

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                          • #14
                            Dans le palais d'Asgard, le ... "plus grand danger de ce monde" contemplait l'avancée des légions d'Ulm :


                            L'armée d'Asgard avait certes vaincu Ulm lors de leur première bataille : 30 vanirs sacrés étaient en effet péniblement venus à bout de seulement 40 fantassins d'Ulm, en perdant 10 des leurs ...

                            Et voilà qu'arrivait 250 piquiers et archers d'Ulm en armure lourde.

                            Odin parla d'une voix douce :


                            Réfléchissez, ô dieux : Qui préférez-vous affronter ?

                            Odin d'Asgard, ou bien les innombrables et invincibles légions de Python d'Ulm aidée en plus du dragon d'Ur une fois qu'ils m'auront rayé de la surface de ce monde ?

                            Odin souleva pensivement dans sa main le crâne du capitaine d'Ulm, Frithigern, que Baldur lui avait rapporté :

                            J'espère que le prochain crâne ne sera pas le mien ...
                            Dernière modification par Mandor, 12-12-2017, 22h25.

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                            • #15
                              Peuples du monde,

                              Comme je vous l'annonçais plus tôt, il est nécessaire pour la survie de vos peuples respectifs de comprendre que les discours des uns et des autres tronquent des informations essentielles. L'industriel Ulm, malgré notre lien d'amitié ayant évité une guerre fratricide l'an dernier, a de quoi équiper plusieurs dizaines de soldats par mois. Ses mages accompagnent les troupes. Leur but est clair : détruire Vanheim. Et s'il ne s'était s'agit que de cela, nous ne serions pas rentré en guerre avec eux, car ce sont de alliés sérieux et fidèles.

                              Mais nous sommes dans une guerre de divinités ! Mon dieu, le grand Ur-Donateur, connaît bien le rusé Python. La bonne foi et la parole laisseront place très vite à la capture des trônes, car si Ulm continue son ascension vers le sommet, il nous subjuguera tous. Comme vous le savez, il n'y a besoin que d'un peuple et d'un dieu sur Aurore pour stopper les ténèbres.

                              Aussi, il est dans mon devoir d'attaquer Ulm. Je plonge ma nation entière dans l'incertitude. Mictlan et Man, cessez donc ces luttes frivoles, et rejoignez le grand combat pour les trônes qui se déroulent à deux pas de vos portes. A la guerre fils d'Uruk !

                              Grand Roi, prophète du grand Ur-Donateur

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