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  • Sparte hellénistique : les "révolutions" d'Agis et de Cléomène et leur fond philosophico-idéologique

    Salut à tous,

    Avec un "peu" de retard, voilà un article promis sur les "spartiates bolchéviques" (je précise que c'est de l'ironie ) de l'ère hellénistique. J'ai toujours adoré les troubles sociaux et révolutionnaires à Sparte que je trouve bien plus intéressant que la sparte "classique". Par pitié pour mes petites quenottes je pense que je vais faire diviser en plusieurs parties et en faire qu'une à la fois ou deux si elles sont pas assez grandes. Voilà comment je vais aborder ce sujet :

    D'abord, une partie introductive sur l'oliganthropie spartiate et les raisons de sa "décadence", mais aussi plus prosaïquement un regard sur la situation sociale de la Grèce centrale au IIIème siècle. Ensuite, j'exposerais et j'expliquerais les réformes d'Agis et de Cléomène (avec remise en contexte toussa). Enfin, et ca va être la partie la plus "horrible", je vais vous expliquer la philosophie stoïcienne "égalitaire" qui forme le fond "idéologique" de la "révolution" de Cléomène.

    Donc.

    Depuis quasiment les "mythiques" réformes de Lycurgue, Sparte a toujours eu un problème, d'abord mineur, mais qui est devenu de plus en plus grand au fil du temps : l'oliganthropie. Ce mot signifie que le corps de spartiates diminue constamment sans jamais augmenter ou se renouveler. On peut expliquer cela par plusieurs facteurs :
    - D'abord, il faut payer le syssition, c'est-à-dire un montant de nourriture pour les repas en commun, si vous n'aviez plus les moyens de payer ceci, crac relégué dans le rang des inférieurs
    - Vous échouez à l'agôgé ? Crac, inférieur
    - Les kléros, c'est-à-dire le lopin de terre qui normalement revient à l'Etat spartiate à la mort du spartiate pour pouvoir le refiler à quelqu'un d'autre est, depuis le IVème siècle, transmissible à quelqu'un. Donc autant vous dire que les plus riches ne sont pas gênés pour en avoir le plus, et si pas de kléros, ben crac inférieur.
    - Généralement, la grande propriété terrienne est composée de femmes (qui sont très puissantes à Sparte), notamment parce qu'elles peuvent posséder plus de terres que les hommes et les conserver, sauf qu'une femme, même aussi musclées qu'elles sont à Sparte, ne font pas des soldats, donc crac, moins de spartiates
    - A cause de l'invasion des Thébains, les Spartiates ont perdu la Méssenie et donc la plus grande partie de leur hilote, donc moins de terres, moins de syssition, moins de spartiates.

    Pour vous faire une idée des ravages de l'oliganthropie spartiate, à Platées (479), il y avait 5.000 spartiates, à Leuctres (371), il y en a 700. Au début du règne d'Agis (241), Plutarque nous dit que seul 100 spartiates avaient une propriété terrienne.
    Il ne faut pas oublier que c'est aussi une catastrophe militaire et les spartiates ne peuvent quasiment plus rien aligner sur le terrain. C'est pour ca qu'elle devient presque morte sur le plan politique hellénistique.

    Enfin, plus généralement, les "riches", qui existaient déjà depuis bien avant à Sparte (seul le kléros 'de l'Etat' est égal aux autres, vous pouvez bien posséder d'autres terres sans restriction) sont devenus de plus en plus importants, de plus en plus riches et se faisant le corps civique des Spartiates devint à peu près celui celui des grands propriétaires fonciers. Et à côté, il y a une énorme masse d'inférieurs et de périèques sans terres et endettée. Même si beaucoup, comme Xanthippe, se firent mercenaires (et les mercenaires lacédémoniens étaient fort appréciés), la situation était, il faut l'avouer, complètement explosive.

    Mais il ne faut pas croire que cette situation est seulement inhérente à Sparte. On sait par Polybe que l'immense problème de l'époque hellénistique est l'appauvrissement d'une grande partie de la population, qui s'endette effroyablement tandis qu'une oligarchie devient de plus en plus puissante et riche. Presque toutes les cités sont touchées et régulièrement des troubles éclatent, que ces cités soient d'une constitution démocratique ou aristocratique. "Heureusement", les royaumes hellénistiques réclament des soldats grecs, ce qui fait qu'ils servent de soupape sociale, car ils lotissent ces nouveaux arrivants, en Egypte dans le delta et le fayoum et dans les katoikiai (colonies militaires) pour les séleucides.
    Mais c'est loin d'être suffisant pour régler les problèmes sociaux de ces cités.

    Agis IV, le roi réformateur

    Quand le très jeune Agis IV, roi de Sparte, arrive au pouvoir, il a derrière lui ce qui semble être un "parti" réformateur mené par son oncle Agésilas. Le collègue d'Agis (il y a deux rois à Sparte, les enfants) est Léonidas, qui lui est le partisan de l'oligarchie.

    Il réussit à faire élire Lysandre du parti réformateur comme éphore, qui proposa une série de loi devant la Gérousie. Et attention, là ca pique :

    - Abolition de toutes les dettes
    - Partage de toutes les terres en lots égaux
    - Introduction des inférieurs dans le corps civique, suivi de périèques et d'étrangers

    Autant vous dire que les oligarques qui formaient la Gérousie ont failli mourir d'une attaque cardiaque généralisé.
    Malgré qu'Agis avait le soutien total de la masse populaire, la Gérousie rejetta les propositions de Lysandre.
    Mais malin comme tout, Lysandre attaqua en justice Léonidas, qui je le rappelle est le "chef" des oligarques, car il avait épousé une femme étrangère. Léonidas fut déchu et Lysandre en profita pour proclamer ses lois, dans l'illégalité.
    Bien sûr, l'année suivante (changement d'éphores), cela ne manqua pas, les oligarques attaquèrent Lysandre pour illégalité. Agis et son nouveau collègue, Mandroclidas, décidèrent alors de faire un "coup d'Etat", où plutôt un "coup de Majesté". Ils demirent les éphores et armèrent la masse populaire, prêt à se tenir en cas de réaction violente du parti oligarchique. Mais rien ne vint et Léonidas s'exila à Tégée.
    C'est alors que la "révolution'" semble se mettre en place et d'ailleurs le mot est bien choisi, car comme en 1789, le parti réformiste brûla tous les documents hypothécaires, les dettes furent toutes abolies, et Agis voulu au plus tôt partager toutes les terres, mais il fut arrêté par son oncle Agésilas, qui était endetté (enfin il ne l'était plus à cet instant si vous avez suivi) mais grand propriétaire foncier. Vous comprenez que ce triste individu jouait plus pour sa pomme que pour la masse populaire.
    A ce moment, la Confédération achéenne demanda l'aide de Sparte contre les étoliens. Agis leva une armée parmi la masse pauvre. Il était aimé d'eux, car ils étaient certains qu'ils allaient avoir des terres. D'ailleurs, Agis IV portait les mêmes habits et la même armure que la plupart de ses soldats (donc pauvres) (-ce passage, est avec le prisme de la philosophie stoïcienne d'une extrême importance, mais on y renviendra à la fin promis-), et il était d'une grande simplicité et d'une austérité remarquable. L'armée de Agis marcha alors vers Corinthe avec cet enthousiasme "révolutionnaire" là encore étrangement sembable à celui de la révolution française, car partout sur leur passage, les masses populaires des cités du Péloponnèse frémissaient d'admiration devant cette armée de pauvres motivée avec ferveur par leur roi, et les réformes qu'il portait. Autant vous dire que les riches tiraient une gueule monumentale et la dernière chose qu'ils avaient envie de voir, c'est que les troupes d'Agis exportent, même indirectement, ces idées de "révolution" dans d'autres cités que la leur.

    C'est pour cela qu'Aratos renvoya illico presto Agis dès qu'il eut posé le pied devant Corinthe, car défendre le Péloponnèse c'est bien, mais si c'est pour le voir tomber entre les mains des bouseux, non merci !

    Mais cette promenade causa la perte d'Agis et de la "révolution". Léonidas rentra de son exil et les oligarques relevèrent la tête : ils s'emparèrent par violence du pouvoir et tendirent un piège à Agis qui fut exécuté. Les partisans réformateurs durent s'enfuir pour sauver leur propre vie. Ainsi se termina le premier épisode 'révolutionnaire" de Sparte, qui retomba sous le joug d'une minuscule oligarchie. Mais Léonidas fit une grave erreur : il maria la veuve d'Agis, Agiatis, qui était fort riche (puisque le partage des terres était annulé), à son fils Cléomène. Ainsi, elle convertit son nouveau mari aux idées de son ancien, et nous verrons la suite un peu plus tard !

    Suite : http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...l=1#post160795
    Dernière modification par Faras, 11-09-2013, 18h55.

  • #2
    +1
    Super intéressant ça ! Je ne savais absolument pas pour l'oliganthropie, j'ai vraiment hâte de lire la suite.

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    • #3
      Très bon article merci!
      C'est pas si compliqué que ça pour le moment...qu'est ce qui se passe Faras, ca va pas?

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      • #4
        Juste une question : c'est quoi l'agogê ?

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        • #5
          Merci.
          @Ela : Attends de voir qu'on aborde la philosophie stoïcienne avant de fanfaronner

          @sombwewo : l'âgogé c'est l'éducation spartiate.

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          • #6
            C'est éducation spartiate ou tu te fait tabasser et ou tu te balade en slip dès 5 ou 6 ans.

            Mais ça fait de bon citoyens.

            Edit: grillé, et oui je me doute que ca va devenir...chiant?

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            • #7
              Cléomène III, la révolution par la force

              Nous avons dit que Cléomène, fils de Léonidas -le chef des oligarques-, fut "converti" aux idées de réformes par la veuve d'Agis. En fait, il n'y a pas que ca, car on sait par Plutarque que durant sa jeunesse, c'est-à-dire sans doute durant le règne du roi Agis, Cléomène écouta les leçons du philosophe stoïcien Sphairos, disciple de Zénon de Cition. Ce philosophe fut étroitement associés aux décisions de Cléomène. C'est très important, car il ne faut pas croire que toutes les idées de réformes d'Agis et de Cléomène sont nés toutes armées du crâne de Zeus. Il y a nécessairement eu un fond idéologique, c'est-à-dire à cette époque un fond philosophique, dont on sait ici qu'il est stoïcien. Cela peut étonner certains qui savent que le stoïcisme est plutôt "aristocratique", mais nous allons voir et corriger qu'il s'agit seulement d'une branche du stoïcisme qui est ainsi. Même si nous allons aborder le sujet à la fin de mon exposé, gardez cependant à l'esprit qu'il existe une connivence entre les actes de Cléomène (pour ceux d'Agis c'est probable mais beaucoup plus incertain) et le stoïcisme "égalitaire".

              En 235, Cléomène succéda à son père. Alors il faut savoir que la double monarchie spartiate battait un peu de l'aile depuis la mort d'Agis IV et je vais pas vous raconter tous les problèmes, mais que généralement, Cléomène III règna seul la majorité du temps à Sparte. Il est moins doux qu'Agis IV, qui était plus prompt à la parole qu'au glaive. Ce n'est pas trop le cas de Cléomène III qui est plutôt colérique, il y a donc une différence assez grande entre ces deux hommes. Entre 235 et 229, il est difficile de voir ce que fait Cléomène, mais on devine selon Plutarque qu'il sonde les éphores et ses amis afin de chercher du soutien.

              En 229, la Confédération Achéenne est au sommet de sa puissance. Aratos a chassé la Macédoine de la Grèce centrale et même si Athènes n'a pas rejoint la ligue (ce qui est dégueulasse quand on sait qu'Aratos a fortement contribué à sa libération), la Ligue Achéenne est puissante et seule la Ligue Etolienne peut véritablement s'opposer à ses desseins. Autant vous dire qu'ils regardent la moribonde Sparte en riant aux éclats. Mais les Etoliens, malins comme tout, cédèrent quelques villes arcadiennes (obtenus lors d'une campagne précédente) aux lacédémoniens, c'est-à-dire en plein milieu du territoire de la Confédération Achéenne. Aratos lança alors quelques opérations périphériques et indirectes contre les Lacédémoniens, car il ne pouvait déclarer ouvertement la guerre étant donné que ces deux pays étaient alliés au lagide (qui fournissait des trillards de subsides). Cléomène décide d'envahir le territoire de Mégalopolis en représailles, et les Achéens déclarent la guerre à Sparte.

              N'ayant même pas 5000 hommes, mercenaires inclus, Cléomène se révéla être un excellent homme de guerre : il évita le contact frontal avec la puissante armée de 20.000 hommes d'Aratos et tomba sur les arrières de leur armée à plusieurs reprises. Cléomène s'empara alors de Leuctres (Arcadie), mais Aratos l'avait prévu et il surprit l'armée de Cléomène qui venait à peine de prendre la ville. L'armée lacédémonienne s'enfuit, et Aratos fit une erreur : il refusa que l'infanterie passe une fosse profonde -construite pour le siège- pour poursuivre les spartiates et il préféra leur envoyer toute sa cavalerie. Mais elle fut empêtrée dans les vignes jouxtant la ville. Cléomène fait alors sonner ses archers crétois et ses cavaliers tarentins : toute la cavalerie achéenne fut vaincue rapidement. Alors l'infanterie se rallia, et Cléomène attaqua les flancs d'une armée achéenne épouvantée par ce retournement de situation et les soldats achéens préférèrent s'enfuir. C'est une grande victoire pour Cléomène qui lui ouvrit la voie de la prise du pouvoir à Sparte.

              Après cette victoire, Cléomène laissa son armée en Arcadie et revint avec vitesse vers Sparte avec un contingent de mercenaires (dont on a vu l'importance dans la bataille plus haut). Il retint la leçon de la triste fin d'Agis IV, et d'un caractère moins "bisounours" que lui, il prépara son coup d'Etat. Les Ephores furent assassinés, et la magistrature supprimée. Dix citoyens qui tentèrent de venir au secours des éphores (du parti oligarchique) furent de même tués.
              Le lendemain, Cléomène proscrivit 80 citoyens (= riches et propriétaires terriens, je vous rappelle qu'à Sparte à cette époque, il n'y avait plus que 100 proprio fonciers qui possédaient d'immenses étendues de terre chacun), mais il les laissa s'enfuir s'ils le désiraient.

              Il appliqua ensuite le programme d'Agis : abolition des dettes, partage en 4000 lots de taille égale de toutes les terres qui furent confisquées et remise à la propriété de l'Etat (ici, c'est très important, parce que c'est pas du tout "Lycurguéen" puisque Lycurgue laissait le choix de la propriété "privée" hors le kléros étatique. Hors Plutarque est formel ; ἔπειτα καὶ οἱ λοιποὶ πολῖται πάντες C'est "pantes", tout le pays qui est partagé, il n'y a plus de terres "privées" et il affirme au début que Cléomène et les propriétaires fonciers restants mettent TOUTES leurs richesses en commun, on expliquera ce choix par la philosophie stoïcienne, ne vous inquiétez pas). Il intégra donc les inférieurs, des périèques et des étrangers dans le corps civique (il faudrait aussi ajouter 2000 hilotes qui viendront un peu plus tard). Il restaura l'agôgé spartiate ainsi que les syssitia -repas communs- qui étaient tombés en désuétude.
              Enfin, il complèta le tout avec une réforme militaire, et il entraîna les nouveaux citoyens spartiates en phalangistes macédoniens (Mais l'armée spartiate garda cet aspect pauvre-austère, notamment Cléomène, Plutarque nous dit clairement que la phalange spartiate n'avaient pas de très bonnes armures comparés aux Macédoniens, sans doute deux-trois linothorax tout pourri, il faut se souvenir que la très grande majorité de ces nouveaux citoyens étaient endéttés et sans le sou avant les réformes !)

              La population de Mantinée ayant eu vent de ces réformes chassa les Achéens et ouvrit ses portes à Cléomène. Aratos marcha alors contre les Spartiates qui cette fois-ci acceptèrent la bataille. Plein de cet "enthousiasme" révolutionnaire, les Spartiates, malgré le fait qu'ils furent mal armés et en infériorité numérique, infligèrent une terrible défaite à la Confédération. Les Achéens portèrent alors des propositions de paix à Cléomène, mais il tomba malade et les négociations furent reportés. Aratos en profita pour prendre contact avec la Macédoine, son ancien ennemi. Ptolémée III compris rapidement le petit jeu de l'Achéen et transféra les subsides destinés à la Ligue Achéenne au profit de Sparte.
              De nombreuses villes de la Ligue Achéenne furent alors traversés par des troubles : les masses populaires désiraient les réformes de Cléomène III, et elles se révoltèrent comme à Mantinée, et ce fut le "Grand Soir" : Corinthe, Phlionte, Argos, Cléones, Hermionè, Trézène, Epidaure passèrent ainsi au roi de Sparte alors qu'il s'emparait avec fougue de Kaphylai, de Phénée et de Pellène. La ville natale d'Aratos, Sicyone était sécoué de troubles sociaux qui faillirent aussi livrer la ville à Cléomène.

              Bon. On va arriver là à un point compliqué.

              Cléomène n'entreprit aucune de ses réformes dans les villes que la masse populaire lui livra.

              Et là vous allez me dire : "MAIS HEIN POURQUOI ?"

              Et avec raison, mais c'est un point discuté. Je pense qu'il ne faut pas trop voir par un point de vue marxiste ces conflits politico-sociaux. Cléomène n'était pas le défenseur des "opprimés", mais seulement des opprimés de SA cité, c'est-à-dire Sparte. Or, vous avez vu comment ca a bien marché pour Sparte ? Comment une cité complètement morte sur le plan politique extérieur, incapable d'aligner 10 soldats en pleine vacances scolaires est devenue une puissance militaire qui a complètement roulé sur la Ligue Achéenne ? Vous imaginez donner les mêmes armes à d'autres cités, qui sont certes amies, mais qui peuvent aussi tout-à-fait devenir des futures ennemies ?
              Enfin, dernier point, Cléomène était farpaitement au courant que les Macédoniens allaient sans doute venir, et il cherchait à négocier. Il envoya des émissaires au Macédonien et à la Confédération achéenne, des conditions très modérées, mais pour que ces conditions marchent, il faut que quand même les grands oligarques aient encore leurs propres possessions, sinon autant se jeter dans les bras du Macédonien.

              Sauf que ce fut inutile à cause d'Aratos. En effet, sachant que socialement les derniers villes restantes qu'il tenait était au bord de l'explosion, il se fit élire par une assemblée réduite à quelques oligarques et amis comme stratégos autocrator, c'est-à-dire comme "dictateur" (à la romaine) si vous voulez une définition rapide. Bien entendu, il refusa avec un malin plaisir les propositions de Cléomène, et là je vais citer Plutarque comme l'a fait Will car c'est un très beau passage : " Aratos n'acceptait point qu'il fût nommé hégémôn des Sicyoniens...Et, en horreur du pain d'orge et du manteau court, en horreur de ce qu'il dénonçait chez Cléomène, la destruction de la richesse et la guérison de la pauvreté, il s'inclina et inclina l'Achaïe avec lui devant la pourpre, le diadème et les ordres macédoniens et satrapiques, offrant des sacrifices à Antigonos (Dôsôn) et chantant des péans à cet homme miné de phtisie, afin qu'on ne pût croire qu'il se soumît aux ordres de Cléomène". En d'autres termes, Aratos fit revenir en Grèce celui qu'il avait chassé : le Macédonien.
              Quand à Cléomène, les masses populaires se révoltèrent contre lui, mécontentes qu'il n'applique pas sa révolution. Argos se rebella en premier mais les autres suivirent rapidement. Le plus drôle dans l'histoire c'est que aucun riche/oligarque ne suivit Cléomène et ils se jeterrent tous dans les bras d'Antigonos Dôsôn car ils avaient trop peur des idées "révolutionnaires" des Spartiates, malgré tous les efforts de Cléomène. Le roi de Macédoine entra avec une puissante armée dans le Péloponnèse et il fonda l'Alliance hellénique avec les Achéens, une sorte de ligue fédérale au fonctionnement très intéressant, mais c'est pas le sujet ici.
              Cléomène se battit bravement, élargit le corps civique à deux milles hilotes, et il réussit à prendre et à raser Mégalopolis, mais l'Alliance se mit en branle avec plus de 30.000 hommes vers la Laconie et Cléomène dut accepter la bataille à Sellasie. Je ne vous raconterais pas la bataille, vu que je pense qu'Elanion le fera, car grâce à Polybe on connait précisément les contingents des deux armées pour cette bataille. Il perdit la bataille et Cléomène dut s'enfuir en Egypte. Les réformes à Sparte furent toutes abrogées, et elle tomba sous le joug d'un épistate macédonien.

              Quand à Cléomène, il se languit en Egypte et les Ptolémées (III et IV) refusèrent de le renvoyer en Grèce. Il tenta alors un dernier coup d'Etat, il appella le peuple d'Alexandrie à la liberté et la masse populaire l'acclama sans le rejoindre pour autant. Il se tua alors avec ses compagnons, incapable d'accéder au palais. Ptolémée le crucifia post-mortem, mais une légende dit qu'un serpent protégea le corps de Cléomène : le cadavre ne fut pas dévoré par les oiseaux -et il monta au paradis marxiste au troisième jour-.

              Mais pour Sparte, cela ne s'arrête pas là, car Nabis devint un tyran dans cette cité en -206 et réinstaura les réformes de Cléomène, tout en étant plus tyrannique et cruel. Mais l'histoire de la Sparte "révolutionnaire" cesse avec lui, car à peu près la totalité des puissances hellénistiques avec Rome vont lui déclarer la guerre, enfin d'en finir avec ces bêtises.

              Allez, demain, on va s'amuser puisqu'on va étudier la philosophie stoïcienne égalitaire qui explique et qui sert de fond idéologique à tout ce touintouin.

              Suite et fin : http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...l=1#post161229
              Dernière modification par Faras, 11-09-2013, 18h57.

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              • #8
                Juste pour dire: n'hésitez pas à poser des questions pour éclaircir un ou deux points, je suis là pour ca.

                Commentaire


                • #9
                  Pourquoi éclaircir ce qui est clair et passionné !

                  Très intéressant ! Et pour les mots compliqués un coup de recherche internet suffit.

                  Commentaire


                  • #10
                    Depuis le temps que tu nous bassinais avec ça
                    Et je suis pas déçu
                    Juste une question pas très sparto-stroïco-bolcho : D'où vient cette tradition d'une monarchie duelle à Sparte ?

                    Commentaire


                    • #11
                      Oui c'est très instructif et simple à comprendre.

                      Commentaire


                      • #12
                        D'où vient cette tradition d'une monarchie duelle à Sparte ?
                        un homme... un autre homme... tous deux grecs...

                        ...


                        faut'il expliquer plus?


                        Allez, demain, on va s'amuser puisqu'on va étudier la philosophie stoïcienne égalitaire qui explique et qui sert de fond idéologique à tout ce touintouin.
                        Oh non!! C'était hype cool jusqu’à maintenant!

                        Commentaire


                        • #13
                          P'têt' pour ça que les rois spartiates étaient si influencés par le stoïcisme, tu connais la vieille tradition "unissant" un tuteur à son élève (pas de meilleur terme, fatigué toussa toussa) ...
                          Dernière modification par Angelus, 07-09-2013, 00h08.

                          Commentaire


                          • #14
                            Merci à vous tous pour vos réponses.
                            @Angelus : Hérodote dit ceci :

                            Démarate, fils d'Ariston, qui était resté pendant ce temps à la ville, et qui était aussi roi de Sparte, quoique d'une branche inférieure, accusait Cléomène son collègue. Comme ces deux princes avaient la même origine, cette branche n'était inférieure que parce qu'elle était la cadette; celle d'Eurysthènes, en qualité d'aînée, jouissait d'une plus grande considération.
                            LII. Les Lacédémoniens (16), qui ne sont en cela nullement d'accord avec les poètes, prétendent qu'ils n'ont pas été conduits dans le pays dont ils sont actuellement en possession par les fils d'Aristodémus, mais par Aristodémus lui-même, qui régnait alors, et qui était fils d'Aristomachus, petit-fils de Cléodéus, et arrière-petit-fils d'Hyllus; que, peu de temps après, Argia, femme d'Aristodémus, qui était fille d'Autésion, petite-fille de Tisamènes, et qui avait Thersandre pour bisaïeul et Polynice pour trisaïeul, accoucha de deux fils jumeaux. Aristodémus mourut de maladie, après avoir vu ces deux enfants. Les Lacédémoniens d'alors, continuent-ils, résolurent dans un conseil de donner la couronne, selon la loi, à l'aîné; mais, ne sachant su lequel des deux faire tomber leur choix, parce qu'ils se ressemblaient parfaitement, et ne pouvant pas plus qu'auparavant distinguer l'aîné du cadet, ils interrogèrent la mère, qui leur répondit qu'elle l'ignorait-elle même. Elle soutint cette réponse, non que cela fût vrai, mais parce qu'elle désirait que tous deux fussent rois. Dans cette incertitude, les Lacédémoniens envoyèrent demander à l'oracle de Delphes de quelle manière ils se conduiraient. La Pythie leur ordonna de regarder ces deux enfants comme leurs rois, mais de rendre plus d'honneur à l'aîné. Les Lacédémoniens ne se trouvant pas moins embarrassés pour reconnaître l'aîné; un Messénien, nommé Panitès, leur conseilla d'observer la conduite de la mère à l'égard de ses deux enfants; que si elle lavait et allaitait l'un avant l'autre, ils auraient tout ce qu'ils cherchaient et ce qu'ils voulaient découvrir; mais que si elle donnait ses soins indistinctement tantôt à l'un et tantôt à l'autre, il serait évident qu'elle n'en savait pas plus qu'eux, et que dans ce cas ils prendraient d'autres mesures. Les Spartiates ayant, suivant le conseil du Messénien, observé la mère sans qu'elle en sût le motif, remarquèrent celui qu'elle honorait toujours de ses premiers soins. Ils le regardèrent comme l'aîné, parce qu'elle, lui témoignait plus de considération qu'à l'autre, le firent élever en public, et lui donnèrent le nom d'Eurysthènes, et à son frère cadet celui de Proclès. On dit que ces deux princes, étant devenus grands, ne purent jamais s'accorder, quoique frères, et que cette division subsiste pareillement parmi leurs descendants.

                            Mais dans les faits, on sait pas trop, à part que garder des basileis passé l'époque archaïque est un signe de justement un extraordinaire archaïsme.


                            Maintenant les enfants, après le miel, l'absinthe, on va parler philosophie. Oh et ne me regardez pas comme ca, c'est essentiel. Il ne faut pas croire que Cléomène et Agis ont tiré leurs idées d'un chapeau magique. Comme on l'a vu avec Cléomène et Sphairos, le fond idéologique de ces "révolutions" est la philosophie stoïcienne, on va donc un peu l'étudier pour comprendre les actes de ces rois spartiates.

                            Les deux stoïcismes : Pourquoi Proudhon est un gros copiteur.

                            Parce que je pense que beaucoup d'entre vous savent que le stoïcisme est une philosophie aristocratique, je vais d'abord m'évertuer à déconstruire ce préjugé. Pour cela, je vais commencer "par la fin", c'est-à-dire en m'intéressant aux divergences à l'intérieur du Portique (le "Portique" est la métaphore pour désigner l'école stoïcienne, stoa voulant dire portique, puisque Zénon faisait ses cours en se baladant dessous) au IIème siècle avant notre ère. On connaît les débats de cette école grâce au De Officiis (troisième livre) de Cicéron. Dans ce bouquin, Cicéron fait interagir les deux chefs de deux courants : Diogène de Babylone et Antipater de Tarse. Je vais vous citer des passages entiers en les récrivant/coupant et vous allez voir que des différences notables apparaissent :

                            Cicéron pose cette question : "si un propriétaire veut vendre une maison, à cause d'un vice de construction, est-t'il obligé de révéler ces défauts à un acheteur éventuel, même si ces défauts ne sont connus de personne ?"

                            Voilà ce qu' Antipater répond: "Il est obligé. Laisse un acheteur courir à sa ruine et subir ainsi par son erreur le plus grand dommage. Cela est pire que de ne pas montrer le bon chemin : c'est égaré quelqu'un volontairement"
                            Diogène répond : "Est-ce que l'on t'a forcé à acheté ? On ne t'a même pas conseillé de le faire, toi, tu as acheté ce qui te plaisait [...] Quelle conduite plus sotte que celle d'un vendeur qui détaillerait tous les défauts de ce qu'il veut vendre ? Qu'y aurait-il de plus absurde que si, sur ordre du propriétaire, le héraut proclamait : " je vends une maison empestée"

                            Cicéron pose ensuite ce problème : C'est la famine et la disette, un marchand amène à Rhodes du blé acheté à Alexandrie. Il sait que d'autres marchands arrivent bientôt, ce qui fait que le prix du blé baissera bientôt. Ce marchand doit-il révéler ce fait et ainsi perdre une marge importante, ou bien garder le silence ?

                            Diogène répond alors que si la loi n'interdit pas de se taire dans ce cas, on avait tout à fait le droit de se la fermer.
                            Antipater lui, répond ceci : "Que dis-tu là, alors que tu devrais veiller au salut de tous les hommes, servir la société humaine, alors que tu est né sous cette loi et que la nature t'a fixé comme ce principe auquel tu dois obéir et t'attacher : ton utilité personnelle doit être l'utilité commune et réciproquement, l'utilité commune doit être ton utilité personnelle".

                            Ce à quoi Diogène réplique au vif : "Cacher et taire ne sont pas la même chose. Je ne te cache rien quand je ne te dis pas ce qu'est la nature des dieux ou le souverain bien ; les connaître te serait pourtant plus utile que le bas prix du froment. Mais je ne suis nullement obligé de te dire tout ce qu'il te serait utile d'entendre".

                            Antipater dit alors : "Bien au contraire, tu y es tout à fait obligé, si du moins tu te souviens qu'il existe entre les hommes une communauté dont le lien a été formé par la nature elle-même"

                            Diogène termine : "Je m'en souviens, mais cette communauté est-elle de telle sorte qu'il y'ait pas en elle de propriété privée ? S'il en est ainsi, il ne faut pas vendre, il faut donner".

                            C'est là. C'est ici. On touche le point essentiel de cette discussion, la propriété privée, avec l'intérêt de tous et l’intérêt particulier. Cicéron ne nous en dit pas en plus, mais Sénèque nous informe sur les réflexions du courant d'Antipater (Lettre à Lucilius, 88, 12) :
                            "Mais, tu me diras, ce domaine dont on me chasse est celui de mon père, de mon grand-père !
                            Et avant ton grand-père, qui le possédait ? Peux-tu me connaître avec précision, je ne dis pas l'homme mais le peuple à qui il appartenait ? Tu y es entré, non comme maître, mais comme fermier. Et le fermier de qui ? Si tout va bien du maître. Les jurisconsultes affirment que rien du domaine public, ne peut, par usage, devenir propriété privée. Or, ce que tu occupes, c'est le domaine public, car tu dis que c'est à toi, mais c'est à tout le monde, au genre humain entier."

                            Vous voyez, déjà, par cette introduction, on en retirer deux choses. D'abord qu'il existe deux stoïcismes, l'un plus "aristocratique", c'est celui de Diogène, l'autre plus "égalitaire" c'est celui d'Antipater. De plus, si vous êtes malin, vous avez déjà compris que la négation de la propriété privée et l'intérêt public expliquent déjà beaucoup des mesures et des idées des rois Spartiates (partage de toutes en terres en lots publics etc.).

                            Bref exposé du stoïcisme "égalitaire"

                            Pour le Portique, la raison divine, le Logos forme le monde entier. Le Logos est la Loi, et la raison humaine est une partie de cette raison divine. La Loi, le nomos, est la même pour tout le monde, dieux et hommes, elle régit le monde entier de la même façon. Ainsi, une bonne cité, un bon Etat est régie par la Loi naturelle.
                            Or, par nature, aucun peuple n'est inférieur à un autre, aucune femme n'est inférieure à un homme, aucun homme est inférieur à un homme par déterminisme social : la Loi est la même pour tous, elle impose donc l'égalité totale à tous.
                            Plus exactement, on a vu que la raison humaine est une parcelle du Logos divin, hors, il est impossible qu'une essence divine soit supérieure à une autre essence divine, tout ce qui est divin est nécessairement égal à lui-même. Cicéron le dit clairement dans le De Legibus (I, 10, 28) : il ne peut exister qu'une seule définition de l'homme, qui automatiquement vaut pour tous les hommes (puisque les hommes sont totalement égaux entre eux).

                            Donc, si la Loi est l'égalité entre hommes, il ne peut avoir, c'est logique, de propriété privée : Sunt autem privata nulla natura (Cicéron, De officiis, I, 21).
                            Chrysippe, le disciple de Zénon (le fondateur du portique) nous a décrit l'Etat stoïcien "parfait", et on conserve trace de ses écrits grâce à Plutarque (Contre les Stoïciens) :
                            Tout homme raisonne, donc tout homme connaît la Loi et il peut vivre naturellement et conformément à elle. Donc, il n'y a plus de pays, il n'y a plus de cité, il n'y a plus de classes, la communauté, la cité, est le Cosmos tout entier. Il existe plusieurs regroupements d'hommes, mais ces "cités" vivent dans les mêmes lois, conformes au Nomos : ces lois ne sont pas écrites, ni prescrites, puisque par nature elles sont dans chaque homme, dans sa parcelle de raison divine.
                            Il n'y a donc plus de crimes, plus de tribunaux, puisque chacun obéit à cette raison divine.

                            L'argent et les richesses sont inutiles (Ah tiens, relisez donc ces passages sur la pauvreté entretenue d'Agis et de Cléomène...), puisque à quoi cela sert-il d'accumuler de l'argent, si les hommes sont égaux entre eux et qu'ils vivent conformément à un mode de vie simple, sans besoins, comme la Loi naturelle l'exige ?
                            C'est l'Amour, l'éros, qui associe désormais l'humanité dans un destin commun, car, naturellement, l'homme est porté à aimer son prochain.
                            Plus prosaïquement, la Loi naturelle est nécessairement celle qui est commune à tous les hommes. C'est pour cela que Chrysippe affirme que la monogamie et la polygamie sont stupides : chacun à le droit de s'accoupler comme il le veut, que cela soit avec sa maman, son frère, ou son papa !

                            Voilà donc l'exposé bref de ce courant stoïcien. J'ai écarté et tu quelques passages que j'ai trouvé peu importants, et puis j'allais pas non plus trop vous souler avec le stoïcisme. Alors attention, cela ne veut pas dire que Cléomène et Agis voulait absolument tout faire conformément aux écrits de Chrysippe (y'a quand même des choses limites ). Ce qui est certain c'est qu'ils ont été férocement influencés par cette branche du stoïcisme. Je vous invite à relire les passages que j'ai écrit plus haut désormais que vous en savez assez. Et regardez combien d'actes, de réformes peuvent être expliqués par le stoïcisme égalitaire. Même des anecdotes qui peuvent sembler superflus, comme la pauvreté affichée des rois révolutionnaires prennent un certain sens. La lutte contre la propriété privée se révèle alors sous un autre jour, comme la défense des intérêts de la masse contre les intérêts des oligarques.

                            La suite ?

                            Les épisodes révolutionnaires de Sparte ne furent pas des événements isolés. On retrouve en 130 le fameux épisode d'Héliopolis et d'Aristonicos. Une sorte de projet utopique, où Aristonicos, un batard du dernier Roi de Pergame (qui avait cédé son royaume à Rome), se rebelle contre les Romains et veut construire une cité solaire sans esclaves avec une égalité totale entre les citoyens. Bref, une application de l'Etat stoicien égalitaire. On retrouve par ailleurs aux côtés d'Aristonicos un certain Blossius de Cumes....
                            ...très connu pour être le plus grand poto de Tibérius Gracchus. Et oui ! Les Populares se sont énormément inspirés des idées de ce stoïcisme (encore une fois, cela ne veut pas dire qu'ils voulaient se faire leurs mamans, "inspirés" ne veut pas dire copier/coller), notamment avec le mot d'ordre des Gracques, le Ius Aequum, qui est une transcription latine de l'isonomie, l'égalité, stoïcienne.

                            Et bien voilà, c'est tout. J'espère que vous avez tout compris, et que surtout maintenant que vous avez les clés pour comprendre le fond idéologique de ces épisodes révolutionnaires à Sparte. J'espère aussi que j'ai été clair et peu chiant sur l'exposé du stoïcisme, mais vous avez vu que c'est essentiel pour comprendre Cléomène et Agis.

                            En espérant que cela ait brisés vos idées et vos préjugés sur Sparte, où plutôt la Sparte hellénistique, qui fut motivée par des idées très différentes des homoioi aristocrates du Vème siècle avant notre ère. Et vous savez quoi ? Je préfère largement cette Sparte traversée par des révolutions sociales, cette Sparte "populaire" qui cherche des solutions à un grave problème qui touche toute la Grèce, cette Sparte "bolchévique" avant l'heure qu'aux tétons des "mayeurs guerriers du monde entier".
                            Dernière modification par Faras, 07-09-2013, 10h16.

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                            • #15
                              Très intéressant exposé ! La partie sur le stoïcisme est vraiment très bien, pas de souci ... Et ça ne rend l'Union des Royalistes Socialistes Spartiates que plus attachante, j'en conviens. Un développement sur Pergame, ou d'autres "tentatives" sous influence stoïcienne, quand tu auras du temps, peut-être ? Ou même quelques autres exemples d'entités politiques inspirées par des courants philosophiques à cette période, je suis preneur aussi Puisque je crois me souvenir d'autres exemples assez éclatants, du côté des cités de Grande Grèce ...

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