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  • #16
    Wow ! Excellent Akallabêth !

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    • #17
      Merci .

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      • #18
        Ajout de Nocturne dans le premier post.

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        • #19
          Je n'ai pas tout lu, puisses-tu me pardonner, mais j'apprécie le fait qu'une personne partage son "art" et ce qu'il ressent, que ce soit IRL ou meme ici, je trouve cela honorable ! Je te jetterai bien quelques pieces d'or mais a cette heure elles rebondissent sur l'écran ! ;-)

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          • #20
            Merci .

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            • #21
              Ajout de Nocturne (chanson en vers libres) et d'Aube sombre dans le premier post.

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              • #22
                Ajout de Rêveries dans le premier post .

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                • #23
                  Ajout du Val de Sombreseaux dans le premier post .

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                  • #24
                    Mesdames, messieurs, en ce jour, j'ai le plaisir de vous présenter ma dernière œuvre, qui prend la forme d'une visite des Enfers que le poète déclame à Satan. Elle peut se voir comme une préquelle à Apocalypse, mais il s'agit en fait du volet central et principal d'un triptyque consacré à la démonologie (la première partie est en projet, bien que je ne compte pas m'y atteler de si tôt, et elle traitera de la chute des anges déchus, Lucifer compris). Si je rédige ainsi un message et la poste aussi ici au lieu de simplement signaler son ajout dans le premier post, c'est parce que je la considère comme ma plus aboutie et ma meilleure (et aussi ma plus longue) à ce jour, aussi, j'aimerais beaucoup avoir vos avis . C'est un très long poème et sa gestation fut difficile. Je l'ai commencé entre mars et mai (je ne me souviens plus précisément) de cette année, et j'avais déjà écrit deux pages lorsque j'ai stupidement perdu mon brouillon, sans doute oublié dans un train ; de ce fait, j'ai été très découragé et l'ai laissé de côté pendant un bon mois. Finalement, je me suis remis à l'œuvre, réécrivant de mémoire ce dont je me souvenais et réinventant le reste. Certes, je suis toujours triste et fâché contre moi-même d'avoir perdu mon premier jet (ce qui ne m'était encore jamais arrivé), mais qu'importe, le second est, à mon humble opinion, meilleur encore ! Le brouillon final ne compte pas moins de douze pages manuscrites et demie, et c'est sans doute le plus sale, le plus incompréhensible, bref, le plus... brouillon que j'aie jamais fait : ratures en tous genres, inversions multiples, strophes permutées, découpées, partagées en de multiples endroits, etc. J'aimerais également signaler que le poème ne compte aucune rime pauvre en dehors de trois, quatre ou cinq cas particuliers où les deux hémistiches rimant ensemble comprennent de multiples assonances ou allitérations ou une paronomase terminale pour compenser ; de plus, ces vers respectent le principe d'alternance rime masculine – féminine ainsi que celui de non-mélange rime singulière – plurielle. J'en suis assez fier et j'espère que vous me pardonnerez cette poussée d'orgueil, mais je le fais aussi pour vous demander de bien vouloir me le signaler si vous trouvez une erreur. Vous pouvez évidemment me signaler les éventuelles autres erreurs aussi.
                    Mes sources d'inspiration sont multiples : la Bible et la mythologie chrétienne, bien sûr, mais aussi le Talmud, la Kabbale, la mythologie gréco-romaine (notamment le mythe de Prométhée), divers ouvrages ésotériques comme le Lemegeton, le Coran, Charles Baudelaire, Requiem, Chevalier Vampire, John Ronald Reuel Tolkien, les Dieux du Chaos de Warhammer (surtout Nurgle, en fait) et même Christopher Paolini (pour un vers particulier). C'est également pour moi l'occasion de rendre hommage à divers écrivains, comme Howard Phillips Lovecraft, John Milton, George Raymond Richard Martin ou, à nouveau, Charles Baudelaire (et bien d'autres encore), par exemple en reprenant, souvent légèrement modifiés ou retraduits pour l'occasion, quelques vers célèbres. Citons aussi divers artistes qui m'ont soutenus (à leur insu) par leurs musiques dans mon processus de création : Disturbed est le principal, suivi de Nox Arcana, mais j'ai également beaucoup écouté Wintersun (que j'écoute actuellement en retapant mon texte), Ensiferum, Powerwolf, DragonForce, et Three Days Grace.

                    Enfin, je ne vous retiendrai pas plus longtemps, voici Pandæmonium !


                    PANDÆMONIUM

                    PRÉLUDE
                    Ô Satan, ô mon roi, permets-moi de t'offrir
                    Ce tour de ton domaine où tous viennent souffrir
                    Sous le joug chthonien les douze-cents supplices
                    Qui pour tes généraux sont autant de délices.

                    LE POÈTE
                    Je suis humble sujet, distillant dans mes vers,
                    Infusant dans les cœurs mille pensers pervers.
                    Mais c'est moi qui te peuple, ô souterrain royaume !
                    Le Mal est apatride et parle tout idiome.
                    Vers le gouffre sans fond bientôt je mènerai
                    L'humanité entière et l'y enfoncerai !

                    LE PEUPLE DES DAMNÉS
                    Pécheurs ! Ils sont légions, pauvres âmes perdues ;
                    Bannis, brigands, proscrits ! et les âmes vendues ;
                    Voleurs, escrocs, violeurs, assassins, meurtriers !
                    Océan de larves. L'horizon entier
                    Est rempli de ces vers franchissant par cohortes
                    Dans la peine et l'effroi les ventaux de tes portes.
                    Ils viennent enchaînés encourir ta fureur,
                    Ô maître des Enfers, ô Premier Tourmenteur :
                    Jusqu'à la fin des temps ils seront tes esclaves,
                    Tes jouets, tes pantins, tes objets, tes épaves !
                    Ils seront torturés par le fer et le pal,
                    Brûleront dans le feu d'un bûcher infernal.
                    Seuls seront épargnés ceux de la pire espèce,
                    Ceux qui prennent l'horreur pour unique maîtresse,
                    Qui aiment leur vice, font le mal par plaisir :
                    Ceux-là pourront ici leur paradis saisir
                    Au milieu des anges précipités des cimes,
                    Et ils se mêleront au peuple des abîmes.

                    LE PEUPLE DES ABÎMES
                    Ils vivent ici-bas dans le mal le plus pur ;
                    Ce pays de l'obscur, bastion de l'impur
                    Est leur forteresse, l'immoral, leur noblesse.
                    Festin, fête, kermesse, ils y tiennent la messe
                    Noire. Sinistre foi. Et l'occulte y est roi ;
                    Fais ce que tu voudras est le tout de la loi !
                    Sarabande et puis ronde y tournoie et y gronde
                    Toujours. Encor. L'immonde embrasse et puis féconde :
                    Aller, retour, sans fin, éternel va-et-vient,
                    Calice purpurin où toujours va le vin.
                    Orgie. Ils y naissent. Leurs dieux et leurs déesses,
                    Implorés sans cesse, sont pubis et sont fesses !
                    Un sabbat permanent ici va, trépidant :
                    Nul après, nul avant, seul existe un pendant.
                    Célèbre l'offense ! Viole, tue et puis danse !
                    Ce monde est sans clémence, aime la déchéance,
                    L'horreur, le feu, le sang. La seule cohésion
                    Du pays ténébreux est la dépravation.
                    Ils sont tous tes guerriers, de feux et de fumées,
                    La mort a son empire et le Mal ses armées :
                    Vois comme ils s'affairent ; mille et mille démons
                    Jusqu'à l'Armageddon consultent les gnomons.
                    Les plus modestes sont, affreux et innombrables,
                    Les petits diablotins, trublions implacables.
                    S'amusant des conflits, ils les font s'éployer
                    Puis ils se délectent des malheurs du foyer ;
                    Tourmentent les mortels et jamais ne ménagent
                    Ni l'homme ni la femme, excitant le ménage.
                    Les geôliers des Enfers, garde-chiourmes abismaux,
                    Tourmentent les maudits, hurlements abyssaux !
                    Ois claquer le fouet : le son monte du gouffre
                    Et des relents variés dans les naseaux s'engouffrent :
                    Souffre et putréfaction, senteurs de corps brûlés ;
                    Un parfum de douleur monte des flagellés.
                    Elles grognent de rage, et hurlent, vocifèrent ;
                    Leur visage est hideux, boursouflé de colère
                    Et rongé par l'envie ; elles n'ont plus de cœur,
                    Il ne reste que hargne, et mépris, et rancœur.
                    En monstres odieux et pour toujours aigries
                    Glapissent à jamais les glaciales furies.
                    Ils viennent décharnés, terrifiante vision !
                    Les très longs affamés, poursuivant l'illusion.
                    Ils mangent toujours plus, dévorés par la haine.
                    Puis suivent lentement et traînant la géhenne,
                    Empestant l'infection, dégoulinant de pus,
                    Les fléaux croupissants, de paresse repus.
                    Cauchemars ! Spectres gris ! L'horreur leur est la vie.
                    Ils flottent chaque nuit vers les gens et dévient
                    Leurs rêves et pensers vers des horizons noirs,
                    Vers la pure folie et de grands désespoirs :
                    De leur long doigt glacial, ils vous curent le crâne,
                    Votre raison s'étiole et se fait diaphane.
                    Ils marchent aveugles, voici les écorchés,
                    L'ire bout leurs boyaux sous leurs corps épluchés.
                    Tourbillons de douleur, ils ne sont que souffrance,
                    Et maniant l'épée, ils s'en percent la panse,
                    Puis perclus de folie, ils occisent hurlant
                    Ceux que l'errance a mis sur leur chemin sanglant.
                    Incubes, succubes, les séducteurs impies,
                    Déchirent les esprits en lambeaux, en charpies ;
                    Ils sont magnifiques, ces démons du désir,
                    De luxure mortels, ô décadent plaisir !
                    Ils viennent en rampant, monstrueuse caresse,
                    Dévorer les âmes, délicieuse détresse.
                    Mais de tous tes sujets les plus terribles sont
                    Les grands diables de feu dont ornent l'écusson
                    La ténèbre ou le sang. Ces monstres de puissance
                    Règnent sans partage sur ce pays immense
                    Qu'est le noir Érèbe ; ces hauts seigneurs du mal
                    Sur leurs trônes de fer ne connaissent d'égal.
                    Ou alors, peut-être, ces anges qui osèrent
                    Se lever contre Dieu. Lors ils Lui déclarèrent
                    — Et l'orgueil allumé rougeoyait dans leurs yeux —
                    La guerre flamboyante assourdissant les cieux.
                    Mais ils furent vaincus et bannis sur la Terre,
                    Exilés à jamais, ruminant leur colère.
                    J'arrête ici ma liste, y cesse mon apport ;
                    Je pourrais exposer sur cent pages encor
                    La variété qui grouille aux entrailles du monde,
                    Mais passons sans attendre aux princes de l'immonde.

                    ASTAROTH
                    Un serpent à la main, chevauchant les dragons
                    Et maître incontesté de quarante légions,
                    Son nom est craint de tous car tous craignent son ire
                    Qui leur apporterait des supplices ou bien pire.
                    Trésorier des Enfers, parangon de laideur,
                    Grand-duc et répandant l'ignoble puanteur,
                    Il possède un palais bâti sur son domaine,
                    Il y a ses servants et Astarté pour reine ;
                    Il porte sur son front, d'obsidienne et d'onyx
                    Un diadème offert par le puissant Phœnix.

                    PHŒNIX
                    D'un garçon innocent il peut prendre la forme,
                    Mais toujours sur ses traits que le vice déforme
                    Peut se voir un rictus méprisant et malsain,
                    Et dans ses yeux de braise un éclat brille et ceint
                    Son visage d'enfant d'une aura terrifiante.
                    Il peut rendre sa voix magnifique, attrayante ;
                    Il est très grand poète et chante l'indécent,
                    Ce grand marquis de feu, oiseau incandescent.
                    Commandant vingt légions, il gouverne ses terres
                    En monarque orgueilleux depuis de longues ères.

                    BAAL
                    Il fut le souverain d'antiques panthéons,
                    Prié en Canaan par mille et cent péons,
                    Exigeant du fidèle, en tyran sanguinaire,
                    Le meurtre de ses fils, et pour le satisfaire,
                    Ce sanglant sacrifice inondait les cités.
                    Il est maintenant roi, repus d'atrocités,
                    Du monde souterrain ; avec ses pairs, il pèche
                    Sans fin sur son domaine où l'on vit et l'on prêche
                    Des mœurs plus païennes, plus horribles encor
                    Qu'au palais d'Attila sous la soie et sur l'or.
                    Il se peut tricéphale, arborant la couronne :
                    L'amphibien dégouline et le félin ronronne ;
                    Soixante-six légions du royaume infernal
                    Obéiront de suite à son premier signal.

                    ASTARTÉ
                    Elle se prélasse, lascive et allongée,
                    Sur un lit rouge et pourpre, et bleu comme l'Égée ;
                    Reine orientale maniant avec passion
                    La luxure et le stupre, et toute perversion,
                    Sombres arts oubliés et procédés ignobles
                    Garnissent ses pensers tels les fruits des vignobles ;
                    Amante d'Astaroth, épouse de Baal,
                    Maîtresse des catins, elle en ouvre le bal.

                    MOLOCH
                    Seigneur ! C'est là son nom. C'est un roi de souffrance,
                    De haine et de douleur massacrant à outrance,
                    Écrasant ses vassaux, il règne sur ses gens ;
                    C'est un colosse immense orné d'ors et d'argents,
                    Neuf cornes lui ceignent le sommet de la tête,
                    Et sur ces picots noirs des flammes dansent, fêtent
                    Les dagues s'abattant sur tant de nouveau-nés,
                    Perçant la chair et l'os d'autant d'infortunés.

                    BÉLIAL
                    Cet ange magnifique est celui des ténèbres,
                    Sa puissance est énorme et ses dons sont célèbres :
                    En exauçant leurs vœux, il se joue des mortels
                    En leur cachant son prix ; de grands rires cruels
                    S'échappent de sa gorge en froids éclats de glace
                    Et percent les tympans de tous ceux sur la place
                    Quand il voit tous les gens que ses tours ont piégés
                    En enlevant leur âme à tous ces affligés.
                    Il possède un chariot tiré par six cavales
                    Au sillage enflammé et aux courses fatales ;
                    Grande est sa volonté qui commande aux actions,
                    Aux funestes méfaits de quarante légions.

                    BELZÉBUTH
                    Son ton est impérieux, sa voix intimidante ;
                    Il siège sur son trône à la taille imposante :
                    Ce siège est de gabbro, sa couronne de fer
                    Brûle incandescente des flammes de l'Enfer.
                    Le monstre se repaît du sang chaud des martyres ;
                    Il a les yeux brillants, les jambes des satyres,
                    La force des géants, le souffle des dragons,
                    Son domaine est couvert de lacs et de lagons
                    Emplis de lave orange exhalant le sulfure ;
                    De ses ailes de cuir à l'immense envergure,
                    Il se porte au-dessus de toute la vapeur
                    Et inspecte son fief en inspirant la peur.
                    Maître métamorphe, c'est le seigneur des mouches,
                    Sa corruption abat les saints les plus farouches,
                    C'est le grand général des légions de Satan,
                    Six-cent-soixante-six le suivent, combattant.

                    BELPHÉGOR
                    Il est rusé, savant, démon scientifique,
                    Dans son laboratoire, il invente et trafique
                    Des potions de malheur dans d'énormes chaudrons,
                    De curieux récipients, ou coniques ou bien ronds,
                    Et dans ses alambics d'impossibles mélanges
                    Passent tourbillonnant en volutes étranges.
                    Il possède une queue et un trône percé,
                    Deux cornes féroces sur son crâne ont poussé ;
                    Il ente l'ambitieux, proposant son savoir,
                    Et demande en retour son âme pour avoir.

                    BAPHOMET
                    Père et mère, et enfant, réceptacle, origine,
                    Et parent du péché, monstrueux androgyne !
                    Toute l'humanité le précède et le suit,
                    Délaissant sa vertu ; il est à la fois fruit
                    Et racine du Mal ; émanation et source,
                    Intermédiaire aussi, lancé sur une course :
                    C'est un cercle vicieux dont aucun ne connaît
                    Le début ni la fin, c'est un chemin où n'est
                    Ni espoir ni lumière, lieu d'où jamais le Verbe
                    Ne sera écouté, et la critique acerbe,
                    La rage impuissante sont tout ce qu'entendit
                    La profonde noirceur de ce sentier maudit !
                    Un désordre incroyable y règne et y gouverne
                    Et devant la Bête, les hommes se prosternent.
                    Lors, il contemple, hilare, et se lissant le bouc,
                    Le cri du pèlerin s'échappant de ce souk.

                    ASMODÉE
                    Il est grand et obèse, affalé sur son trône,
                    Et des plus démunis, il recueille l'aumône :
                    C'est le surintendant du royaume infernal,
                    Malfaisant, odieux, arrogant et vénal ;
                    Puissant égoïste qui aplatit le monde
                    De son poids écrasant, de sa lourde faconde
                    Susurrant doucement des ordres insensés.
                    Les dons de cinq bêtes lui furent dispensés :
                    Le venin du serpent et la force du buffle,
                    Le souffle du dragon s'échappant de son mufle,
                    Le vol d'une oie alliés au plus grand intellect,
                    Tous soumis au vouloir d'un esprit plus abject
                    Que le pire assassin, que les pires crapules
                    Que la Terre ait portés. Inventant des formules,
                    C'est un grand érudit, astronome officiel
                    Et mathématicien à la cour d'Azazel.

                    SAMAËL
                    C'est un ange terrible au long manteau de flamme,
                    Et ses ailes sont d'ombre et de venin sa lame ;
                    L'antique bras vengeur a été corrompu,
                    Dieu est abandonné, Son pouvoir est rompu :
                    L'ange a vu la ténèbre et il l'a embrassée.
                    Suivant son sillage, compagnon d'odyssée,
                    Souffle un vent aride plus chaud que le désert
                    Desséchant toute vie. Il passe par le fer
                    Tous ceux qui se dressent sur son chemin macabre ;
                    Son regard est glacial, sa monture se cabre,
                    Laissant derrière elle des royaumes ruinés,
                    Et le Diable amusé rit des infortunés.

                    MAMMON
                    Ses grands crocs sont d'ivoire et sa peau est de cuivre,
                    Ses yeux sont deux rubis, comme ceux d'une guivre,
                    Ses ongles sont pointus et deux cornes d'argent
                    Sortent de ses tempes puis courbent en plongeant.
                    Fortuné, indécent de luxe et de richesse,
                    Son immense demeure accueille la noblesse
                    Et trois-mille endettés lui servent de valets.
                    À la plèbe massée autour de son palais
                    Vomissant l'opulence en tous ses orifices,
                    Il prend son dernier souffle et n'offre qu'immondices ;
                    Assoiffant l'assoiffé, affamant l'affamé,
                    Il règne sans partage, opprimant l'opprimé.
                    Il réunit chez lui d'immenses assemblées
                    De l'élite infernale en danses endiablées,
                    On y sert des banquets où un cadavre exquis
                    Est servi sur un plat décoré de kakis,
                    L'agonie horrible des pauvres à sa porte
                    Offre un divin spectacle à ceux de notre sorte ;
                    Sur sa montagne d'or, il jouit de plaisir
                    Jusqu'à n'en plus pouvoir et se laisser gésir.

                    MÉPHISTOPHÉLÈS
                    C'est un démon curieux, l'esprit qui toujours nie,
                    Tout en contradiction, un étrange génie,
                    C'est un démon obscur aux pensers tortueux,
                    Sa raison emprunte des chemins sinueux,
                    Et maniant l'antithèse, abusant d'oxymore,
                    Il tourmente et rend fou jusqu'à ce qu'on l'implore
                    Rampant ou à genoux ; c'est un démon affreux
                    Qui fait signer son pacte, ô combien dangereux !
                    C'est un démon loquace à la grande éloquence,
                    Un grand rhétoricien tout en ambivalence,
                    Un pourvoyeur vœux dont le prix n'a d'égal
                    Que son machiavélisme et son mépris fatal ;
                    C'est un démon instruit, un penseur nihiliste,
                    Et rien n'est en ce monde, il n'est aucune liste
                    D'objets ou de vivants dont la disparition
                    Ne lui fasse sentir vive satisfaction.

                    LILITH
                    Elle fut la première, à la grâce éternelle,
                    Et l'épouse d'Adam, la femme originelle ;
                    Magnifique et sublime, elle éclipsait l'éclat
                    Du Soleil du couchant et souvent, çà et là,
                    Elle venait danser dans le bois où la plaine,
                    Au bord de la rivière et sous la Lune pleine ;
                    Sa voix était suave et sous l'astre du soir,
                    Dans le jardin d'Éden le monde venait voir
                    La belle aux cheveux noirs. Elle avait les yeux sombres
                    Et sa peau était d'ocre, et la nuit dans les ombres,
                    Elle allait se baigner dans le grand lac profond ;
                    Sur les rides de l'onde aux abysses sans fond
                    Elle glissait fin, sur le flot et la vague,
                    Laissant derrière elle, traçant comme une dague
                    D'étranges entrelacs de son corps dévoilé,
                    De son sein rebondi dont le ciel étoilé
                    Caressait d'un rayon la courbe sensuelle,
                    Ô Lilith, ô ma reine, à jamais la plus belle !
                    Mais lorsque son mari demanda soumission,
                    Elle ne plia pas et fit opposition,
                    Car elle était faite de la même substance,
                    Modelée avec lui d'une argile aussi dense.
                    Alors Dieu la chassa, elle fut évincée,
                    Et par Ève la blonde, elle fut remplacée.
                    Avide de revanche, elle erra bien longtemps,
                    De désert en désert pour de nombreux printemps
                    Et elle s'initia à tous les arts occultes,
                    Gagna en puissance, découvrit d'ombreux cultes
                    Et joignit Lucifer, joignit sa rébellion,
                    Mena sa rivale jusqu'à sa perdition.
                    Elle en tenta un autre, et reposant la Pomme,
                    Fit naître le conflit sur la terre de l'Homme
                    Où toujours ont régné et la belle et sa main
                    Sur Samson et sur Loth, sur Abel et Caïn.
                    Elle épousa Satan lors d'une grande noce,
                    Et gouverne à présent l'empire de l'atroce
                    Aux côtés du Malin. Son haut trône est fait d'os
                    Et deux ailes de jais ont poussé dans son dos ;
                    La soif de vengeance l'a faite plus cruelle,
                    D'étranges procédés l'ont rendue immortelle...
                    Comment ? Aucun ne sait par quel charme ou quel sort,
                    Mais au cours des æons peut mourir même mort.
                    Son destin est tracé : tuer la race humaine ;
                    Ce sont les enfants d'Ève et ils n'ont que sa haine.

                    SATAN
                    Lucifer, Azazel, ô toi qui fus aimé,
                    Ô Satan, ô mon roi, que ne t'a-t-on nommé ?
                    Ô toi qui fus jadis le plus brillant des anges,
                    Tu fus chassé du ciel et jeté dans les fanges
                    Du monde des mortels, condamné à croupir
                    Loin de la lumière. Tous doivent s'accroupir
                    Et puis se prosterner, et nul ne peut prétendre
                    L'égaler dans Sa gloire ; or toi tu voulus prendre
                    La Flamme du divin. Or tu voulus créer
                    Et voulus accomplir comme Lui a créé,
                    Comme Lui accomplit. Or toi tu voulus faire
                    Ce que tu ne pouvais. Jamais ne l'acceptèrent
                    Son orgueil, Sa puissance. Devant Sa création,
                    Il voulut te ployer, et que ta soumission
                    Aille à l'humanité. À l'Homme misérable,
                    Résidu de poussière, à Adam l'incapable,
                    À ce traîne-misère. Alors se déclencha
                    La grande révolte qui les cieux entacha,
                    Alors Son royaume s'embrasa de lumière.
                    Tu forças, glorieux, les portes de saint Pierre
                    Et menant tes légions, combattis bravement.
                    Mais Yahvé te défit ; sur le froid pavement
                    Tu tombas, rejeté, et déchu de tes titres,
                    Éteint. Lors, t'adressant à l'impudent bélître,
                    Tu parlas en ces mots : « Mieux vaut quitter ces lieux
                    Et régner en Enfer que servir dans les cieux !
                    Je n'écouterai plus Ta volonté injuste,
                    Je ne Te suivrai plus, Ton vouloir est vétuste ;
                    Je suis libre à présent ! Je ne suis plus à Toi !
                    Cette Terre sera désormais mon seul toit.
                    Jamais moi ni les miens ne courberons l'échine
                    Devant Ta loi odieuse ou Ta force divine.
                    Tout ce que Tu feras, moi je le déferai,
                    Je Te prendrai Tes fils et les détournerai
                    De Toi et Ton chemin. De mon palais de flamme,
                    Je les gouvernerai, jetant le Tétragramme
                    Dans la boue et la crasse. Ils le piétineront.
                    Jusqu'à la fin des temps, ils maudiront Ton nom ! »

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                    • #25
                      Sinon c'est possible de déplacer le sujet dans la rubrique vos créations ? Ça me paraît plus approprié...

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                      • #26
                        Quand publieras tu ton premier recueil de poème, si ce n'est déjà fait ?!

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                        • #27
                          Quand j'en aurai au moins 100 . Voire plus. Pas demain la veille, donc...

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                          • #28
                            Bonjour, j'écris ce message pour vous signaler que suite au manque de réactions ce sujet ne sera plus mis à jour. Je tiens à signaler qu'il ne s'agit absolument pas d'un reproche fait au forum ou à sa communauté, c'est simplement que je publie mes poèmes à trop d'endroits différents et qu'à chaque fois que j'en finis un nouveau, c'est super chiant d'aller les poster sur tous ces sites. Du coup j'ai décidé d'abandonner les deux où j'avais le moins de retours, tout simplement .
                            Dernière modification par Bombur, 06-11-2014, 19h53.

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                            • #29
                              puis je te demandé le lien du forum ou tu les poste
                              Dernière modification par néron, 06-11-2014, 18h48.

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                              • #30
                                Je continue à les poster sur Le Warfo (peu de réactions là-bas également mais certaines fort intéressantes) : http://www.warhammer-forum.com/, sur les Ailes Immortelles (petit forum avec une communauté fort sympathique) : http://www.les-ailes-immortelles.net/forum/ et ici : http://poeteenherbe.discuforum.info/index.php.

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