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  • Corwin, héros de Calradia

    Copier/Coller de mon début de récit sur l'ancien fofo.

    Ce récit se déroule dans Calradia avec le Mod Native expansion.
    Corwin est le héros des cinq premiers tomes du cycle des princes d'Ambre.
    J'ai appelé mon personnage de Mount & Blade comme lui par manque d'inspiration, mais finalement ce nom a changé le cours du récit que je vais vous faire.
    Pour ceux qui ont déjà lu le cycle des princes d'Ambre, ce récit se situe après le tome 10.




    Calradia a toujours attiré les aventuriers, et elle les attirera toujours. Ses plaines fertiles, ses vignes, son bétail, ses forêts de bois précieux, ses mines d'or et de fer, autant de richesses qui attirent la convoitise. Mais les gens d'ici savent qu'il ne suffit pas de travailler dur pour devenir riche il faut aussi savoir défendre son bien, et les étrangers l'apprennent vite ou meurent prématurément. Ainsi dans notre pays chaque homme a dans sa maison un arc ou une épée, chaque village entretient une milice et chaque seigneur protège son titre par d'épais murs. On dirait que la nature même du pays est tournée vers la guerre, n'avez vous donc jamais vu ces chevaux rapides et agiles qui galopent en troupeaux à travers les steppes du sud, ou bien ces puissants étalons des plaines de Swadia? Dès la naissance ils sont prédestinés à devenir des destriers, des chevaux de guerre.
    De nombreux seigneurs ont tenté de dominer ce bout de terre encerclé de montagnes, et après des siècles de combats la situation n'a pas changé. Oh, évidemment nombreux sont ceux qui se sont élevés tandis que d'autres ont vu leur gloire s'effondrer avec eux dans le crissement d'une lame au détour d'un couloir sombre. Bien des batailles ont vu le sort des rois vaciller face à des armées de mercenaires venus renverser l'ordre établit. Mais l'issue de ces histoires anciennes est toujours la même: des montagnes de cadavres.
    Car plus que le vin, la bière ou même l'eau, le fluide qui nourrit cette terre, c'est le sang.


    Et du sang frais à Calradia ce n'est pas ce qui manque. La majorité des étrangers arrivent par la mer du nord, chaque bateau qui arrive sur les côtes du pays amène avec lui son lot de mercenaire prêts à tuer. Certains maraudeurs passent par le col d'Asugan à l'est que les Khergit surveillent de près, ceux qui leur semblent indésirables sont rapidement abattus par les patrouilles des archers mangudaï. D'autres vauriens, venus des pauvres collines de l'ouest, traversent la forêt de Veidar ou tentent leur chance sur les gués du fleuve Palvir au niveau d'Epeshe pour vendre leur arc au plus offrant. Mais les vagabonds les plus rares et les plus dangereux arrivent en franchissant les montagnes blanches par le col du mont-des-anges. Arrivés des contrées barbares du sud, ces hommes ont connu la guerre dès leur enfance, et vaincre est devenu pour eux un mode de vie.


    Corwin était l'un de ceux-là.


    La légende raconte qu'il était un prince riche et puissant dans son pays.
    Certains affirment qu'il aurait eu affaire avec un puissant sorcier, et qu'il aurait fuit son pays pour éviter de subir son courroux et ses terribles sortilèges.
    D'autres disent qu'il était tellement riche et tellement puissant qu'il faisait de l'ombre au roi. Certains racontent même qu'il était son neveu et que son oncle de suzerain, craignant de le voir prendre le pouvoir avec le poison ou la dague, l'aurait banni de ses terres.
    Une autre version prétend qu'il avait séduit la reine, dont la beauté dépassait l'imagination des plus grand poètes, et que le roi, furieux de porter les cornes, avait tué la fautive et pourchassé le traitre.


    Finalement toutes ces légendes sont sans doute des rumeurs de taverne. Mais ce qui est sûr et certain, c'est que Corwin arriva un soir de l'hiver 1256 au village de Fedner, venant de la route qui menait au col, réputé infranchissable avant le printemps. De mémoire d'homme, cette année là l'hiver fût particulièrement rude. Les tempêtes descendaient des montagnes pour recouvrir les vallées de blanc. De nombreux montagnards aguerris périrent cet hiver là, surpris par le temps qui pouvait devenir mauvais en à peine une heure. Les tourmentes de neige semblaient être guidées par un esprit malin qui traquait les hommes. Et c'est alors qu'une tempête s'abattait sur la région depuis trois jours que Corwin vint frapper à la porte d'une maison. Les habitants apeurés crurent qu'un démon venait frapper à la porte, car nul homme n'aurait pu survivre au dehors. Il dut insister et pratiquement défoncer la porte pour que les habitants osent enfin lui ouvrir. Les villageois qui l'ont recueillit ont fait entrer chez eux un homme vêtu de haillons, couvert de cicatrices, portant une épée brisée teintée de sang au flanc, il était transit de froid mais vif et vaillant. Il donna un nom mais ne répondit pas aux questions, il paya son hôte avec des monnaies d'or. L'or fit taire les habitants de la maison mais fit jaser les curieux du hameau et courir les rumeurs.
    L'étranger repartit rapidement après la tempête avec un cheval, un arc, une nouvelle lame et des vêtements chauds. Les habitants furent heureux de se débarrasser de cet hôte trop humble. Un homme qui a de l'argent mais qui ne s'en vante pas doit avoir des ennemis, et leur colère peut aussi frapper ceux qui se trouvent à côté.


    Corwin prit donc la route de la ville la plus proche, et pendant quelques temps il ne fit pas parler de lui. Il devint le chef d'une petit bande de mercenaires un peu brigands comme il y en a tant dans nos campagnes. Il accomplissait des basses besognes pour les seigneurs, pillait des villages ou des fermes isolées, parfois même des caravanes. Son nom n'était prononcé que dans son entourage proche, nul ne savait qui il était...
    C'est à ce moment là que je rejoignais sa troupe. J'étais un jeune écervelé, comme tant d'autres, qui rêvait de fortune et de gloire à cette époque. Ma vie aurait dû être rapidement écourtée par le contact froid d'une lame sur ma gorge au hasard d'une bataille. Mais le chef de cette bande n'était pas un homme au destin banal, et en me contentant de suivre ses pas j'ai réussi à survivre jusqu'à cet age avancé. Maintenant que mon ennemi le plus redoutable est le temps, je réalise à quel point j'ai été chanceux...
    Donc je disais, Corwin à cette époque n'était qu'un chef mercenaire de plus dans le pays, et son nom n'était pas connu, il était amical et généreux avec ses compagnons mais discret sur sa vie antérieure, il se lia réellement d'amitié avec un seul d'entre nous: Erevan, un noble déchu du royaume de Vaegir qui devint son second. Les seules choses qui le raccrochaient à son passé était la broche de son manteau: Une rose d'argent trop travaillée pour venir de ce monde, et un paquet de carte étrange avec uniquement des atouts, j'ai touché une seule fois ces cartes, elles étaient froides comme la mort. Nul doute qu'il y avait quelque sorcellerie là dessous. Je n'aurai jamais osé questionner Corwin sur ses cartes, et il ne m'aurait probablement pas répondu. La plupart des mercenaires ont un passé lourd derrière eux qu'ils préfèrent oublier, et ne pas parler des choses anciennes était donc devenu une règle implicite dans la troupe.
    Finalement l'anonymat de Corwin prit fin environ six mois après, le 27 Mai, jour de l'anniversaire de la reine du royaume de Swadia : Katilus de Praven.


    Chaque année, pour fêter l'anniversaire de leur suzeraine, les notables de Praven organisent une semaine de festivité appelée la semaine du peuple par les nobles et la semaine de la reine par les serfs. Les fêtes à Calradia sont l'occasion pour les paysans du coin d'aller à la ville, de vendre leurs quelques marchandises pour aussitôt dépenser leurs deniers dans les tavernes. Durant ces journées l'alcool coule à flot et la ville se remplit d'une humeur joyeuse qui s'entretient jusqu'à tard dans la nuit. Même les gardes relâchent leur surveillance, préférant reluquer les formes généreuses des prostituées qui ont exceptionnellement le droit d'exercer en dehors de leur bordel. Évidemment il arrive fréquemment que les événements dégénèrent en bagarres ou bien qu'un cadavre soit retrouvé au petit matin. Sans parler des victimes des voleurs qui sont soulagées de leur argent sans avoir eu le temps d'en profiter. Mais finalement la semaine se passe comme elle peut jusqu'à l'événement le plus important qui a lieu le dernier jour : le tournoi de gladiateurs. Car s'il est un point commun entre tous les habitants de Calradia, c'est bien l'amour des jeux. Pour rien au monde un homme, d'où qu'il soit, ne manquerait le tournoi de sa ville. Ces combats sont l'occasion de paris, et toute une région se réunit dans les tribunes pour ne plus vivre pendant des heures qu'au son des coups d'épées émoussées et aux cris des combattants. Or pour les trente ans de la reine, tous les plus grands champions de Calradia avaient fait le déplacement. Des gens venaient depuis les royaumes voisins pour voir s'affronter ces terribles guerriers. Dranton, le champion vainqueur l'année précédente, était donné favori, mais les retournements de situation sont nombreux, et les gladiateurs n'hésitent pas à porter des coups bas en dehors de l'arène.


    Corwin prit la décision de mener la troupe à Praven pour profiter de la fête, il partagea à cette occasion tout le butin qui nous restait. Dès les portes de la capitale franchies, toute la bande se dispersa dans les tavernes et les bordels de la ville pour dépenser son argent. Comme les autres gars, je suis rentré dans la taverne la plus proche pour la quitter le dernier jour, avec ma première gueule de bois bien ancrée dans le crâne pour aller au tournoi. Tout le quartier autour de l'arène était plein, les passants discutaient du vainqueur possible, tandis que les parieurs misaient tout ce qu'il leur restait d'argent sur tel ou tel champion. Enfin les nobles et les bourgeois avançaient à cheval dans la rue, le passage balayé à coups de bâtons par leurs hommes de main, pour rejoindre la tribune officielle, payante, pour assister aux jeux.
    Comme tous les mercenaires, j'avais gardé une partie de ma part pour parier ce jour là. J'étais donc en train de me rapprocher des stands des preneurs de paris quand Erevan s'exclama en pointant le panneau affichant la liste des combattants:
    "Bordel! Corwin! Cet enfoiré s'est inscrit sans nous prévenir!"
    La rumeur parcourut en quelque secondes toute la bande, en effet Corwin avait disparu du groupe, personne ne l'avait vu depuis le matin. Par solidarité pour notre chef, la plupart des gars misèrent une partie de leur argent sur lui avant d'aller se trouver des places assises. Après tout on l'avait tous vu combattre, et il était à l'aise avec une lame...
    Dernière modification par Zaariel, 27-08-2010, 14h19.

  • #2
    Un héraut vint d'abord se présenter seul au milieu de l'arène. Il lut son discours pour l'anniversaire de la reine devant le public impatient. Sitôt la dernière phrase prononcée, les trompettes annoncèrent en fanfare le début des combats. Les quatre portes s'ouvrirent en grand pour laisser rentrer les premiers combattants sous la clameur de la foule. Ils étaient répartis en quatre équipes de quatre, huit seulement seraient qualifiés pour la suite.


    Dranton était à cheval et faisait parti du premier combat dans l'équipe verte. Dès son entrée il chargea l'équipe rouge en face de lui et sa lance mit à terre le premier vaincu de la journée, la foule salua l'entrée fracassante de son champion par une vague d'applaudissements. Au milieu, les malchanceux qui n'avaient pas eu de cheval étaient rapidement mis hors de combat, et en quelques minutes il ne restait que des cavaliers dans l'arène. Ensuite toute la tactique consistait à éliminer des adversaires tout en assurant ses arrières. Dranton, expert à ce jeu, assomma deux bleus, apparemment des gladiateurs nordiques, très mauvais cavaliers.
    La deuxième fournée de combattants ressembla fortement à la première. A l'exception d'un des prétendants à la victoire qui fut vaincu par une coalition de deux jaunes et deux verts. Ce genre d'arrangement sont fréquents lors des tournois, généralement ce sont les favoris présents dans les autres combats qui paient les gladiateurs pour éliminer leurs principaux concurrents avant même de les rencontrer.
    Au troisième combat on vit enfin Corwin portant le bleu et une épée à deux mains. Des murmures de déception parcoururent la troupe, notre chef était à pied. Comme d'habitude, les piétons furent rapidement éliminés, il ne restait plus que Corwin à ne pas être à cheval. Ses espérances de victoires semblaient bien minces. Un cavalier jaune vint le charger le premier par derrière et il ne para la lame émoussée du cavalier que de justesse. Aussitôt un rouge passa à l'attaque et la lance frôla le casque de notre champion. Un troisième cavalier l'assaillit de flanc et Corwin dût mettre un genou à terre pour esquiver sa lame. Tous les autres bleus avaient été éliminés, et il semblait évident maintenant que les cavaliers s'étaient mit d'accord pour désigner le huitième perdant de ce combat. Combat qui ressemblait maintenant plus à une chasse qu'à un affrontement à la loyal. Il y avait huit cavaliers acharnés sur un piéton. Les spectateurs s'amusaient de cette situation peu commune et pariaient sur celui qui allait finir par l'avoir. Pendant quelques minutes les assauts répétés continuaient, Corwin esquivait la plupart des attaques, il subit un ou deux coups d'épée sans pour autant être mit à terre. Son endurance lui permettait de rester en jeu, mais il semblait n'avoir aucune issue. Puis, l'un des verts, voulant en finir avec ce maudit fantassin, chargea de face sur celui qui pensait être sa futur victime. Corwin se mit face au cheval qui se lançait. Les cinq-cents kilos de muscle et leur cavalier se rapprochaient au triple galop. Le silence se fit dans l'arène, on entendait plus que le bruit terrible des sabots frappant le sol. La silhouette de Corwin semblait bien mince face à cette masse furieuse, cette furie qui avait lancé tout son poids dans l'assaut. Corwin restait immobile face à la puissance du cavalier, et après ces secondes qui semblaient si longues où le cheval chargeait comme au ralenti, le contact arriva. Corwin se projeta sur la gauche de son ennemi, évitant à la fois le cheval et la lance, et son épée à deux mains s'écrasa sur le bouclier du cavalier qui fût désarçonné par la puissance du choc, tandis qu'un bruit de bois et d'os brisé résonna à travers l'arène. Une clameur s'éleva aussitôt des spectateurs pour applaudir le seul piéton à passer le premier tour.
    Le quatrième combat ressembla deux premiers. Mais il apportait également le premier mort de la journée : Un combattant perdit son casque et un adversaire peu scrupuleux en profita pour lui loger sa lance dans l'orbite gauche. Ces accidents sont fréquents lors des tournois, et on commença le second tour après avoir enlevé le cadavre.


    Le second tour faisait s'affronter deux équipes de quatre à chaque fois. Il fut assez semblable au premier. Corwin, à cheval cette fois-ci, passa aisément son tour en éliminant à lui seul trois des quatre combattants ennemis.


    A partir du troisième tour, tous les combattants étaient maintenant à cheval. Corwin se retrouva avec Dranton pour porter le rouge face à deux verts qui étaient des champions connus à l'époque, dont les années m'ont fait oublier le nom. Le combat se déroula en quelques instants: une charge qui vit les deux verts désarçonnés. C'est à partir de ce moment là, je suppose, que Dranton commença à se méfier de Corwin.


    Au quatrième tour il n'y avait plus que huit joueurs en lice.
    Deux combats à deux contre deux déterminaient les quatre semi-finalistes.
    Lors du premier combat, le coéquipier bleu de Dranton s'écarta volontairement de lui pour laisser le champ libre à leurs ennemis, il était probablement payé et fut hué par la foule. Le favori faillit se faire abattre dès la charge du premier adversaire qui portait une lance, le second vint ensuite l'attaquer à l'épée. Il est ensuite resté sur la défensive, parant les coups de ses adversaires à la fois avec son bouclier et son épée. Un combattant normal lorsqu'il est assaillit par deux ennemis à la fois n'a aucune chance. Mais Dranton alors qu'il encaissait tant bien que mal trouva une issue, il dévia violemment la lance qui visait son casque et dans le même temps il piqua des deux talons. Son cheval fit une embardée qui déséquilibra le lancier. Dranton n'eut plus qu'à abattre son épée sur le cou vulnérable de son ennemi. Le bruit de vertèbre cassée ne laissa aucun doute sur les chances de survie de la victime. Il passa ensuite au suivant qu'il renversa d'un coup d'épée placé à l'épaule, juste au dessus du bouclier.


    Le second combat voyait Corwin et un autre vert affronter deux habitués de l'arène portant le rouge. Notre chef avait une lance, les autres avaient une épée, et tous portaient un écu. Profitant de la portée supérieure de son arme, Corwin chargea pour désarçonné un ennemi. La position de sa lance était parfaite, le cavalier ennemi ne put que mettre son bouclier en face pour espérer se protéger de l'arme de joute, ou bien savait-il? En tout cas alors qu'on s'attendait tous à voir le rouge manger le sable, Corwin chuta lourdement sur le sol, emportant sa selle avec lui. Heureux de la situation, les rouges en profitèrent pour charger le dernier vert et l'éliminer rapidement. Une rumeur de désapprobation parcourait notre bande:
    "- La selle du chef a été truquée...
    - On pourrait même dire qu'elle a été sabotée, elle a cédé d'un coup! Paf!
    - Pfff, perdre le combat comme ça, c'est vraiment ingrat!
    - Et notre or par la même occasion...
    - Mais taisez-vous bande d'abrutis! Corwin s'est relevé!"
    Aussitôt toute notre attention revint vers l'arène. Effectivement, notre chef avait lâché son bouclier et portait sa lance comme les piques des mercenaires Rhodoks...
    L'un des cavaliers chargea inconsciemment pour être aussitôt mit à terre par cette arme dont l'efficacité contre la cavalerie n'était plus à démontrer. Même les plus grands chevaliers de Swadia connaissent leur faiblesse contre un mur de piques.
    L'autre, ne voulant pas chuter lourdement au sol comme son allié, se mit à tourner autour de Corwin. Ce dernier, pour se protéger, devait toujours diriger sa lance contre lui. Au bout de quelques tours le cavalier fit un demi-tour brusque sans pour autant attaquer, ce qui obligea Corwin à contracter tous ses muscles pour faire demi-tour à son arme qui partait encore dans l'autre sens. Le cavalier recommença à faire ses tours et il fit plusieurs fois la même opération, il essayait de temps en temps de se rapprocher, pour aussitôt s'écarter. Son but semblait évident maintenant, il voulait épuiser son adversaire en le forçant à rester en alerte... Le public commençait à se lasser de ce petit jeu, et les premiers projectiles commencèrent à voler en direction du combat.
    Corwin aussi se lassait, il décida donc d'y mettre fin.
    A un moment où le cavalier vint un peu trop près, Corwin prit sa lance comme un javelot et lança son arme. Si elle était trop lourde pour arriver à toucher le combattant, elle se glissa entre les pattes du cheval, qui, entrainé par sa vitesse, s'étendit de tout son long sur le sol accompagné de son cavalier. Corwin courut alors jusqu'à son ennemi à terre, esquiva un coup d'épée de la dernière chance et assomma son ennemi à la force des poings.


    Les demi-finales signèrent la fin des matchs en équipe et le début des duels.
    Corwin vint rapidement à bout de son adversaire, tandis que Dranton s'acharna sur celui qui avait été son allié la rencontre précédente. N'ayant pas digéré sa traitrise, il ne se contenta pas de mettre à terre son adversaire, mais le piétina avec son cheval jusqu'à le laisser pour mort.


    Enfin la finale eu lieu, Corwin faisait face à Dranton dans un duel de pure cavalerie, les deux portant la lance.
    La première charge vit les deux combattants faire un écart sur la droite au dernier moment. La seconde aussi, et celles qui suivaient également. Aucun des deux ne voulait trop s'approcher de l'arme de son adversaire. Le début du combat se résumait à de la simple observation tandis que les spectateurs devenaient soudainement très concentrés, leur or se jouant maintenant. Enfin, après des minutes de simulation, les deux se décidèrent à passer à l'attaque, ils s'élancèrent en même temps, la lance pointée sur l'ennemi. Traversant chacun la moitié de la piste pour prendre un maximum de vitesse. Au dernier moment avant l'assaut Corwin fit faire un écart à sa monture, mais au lieu de s'écarter de Dranton, il se jeta sur la gauche, accélérant l'impact, sa lance percuta le bouclier de toute sa force, et son ennemi s'effondra sur la terre battue de l'arène.


    La foule se leva, la moitié de l'arène saluait son nouveau champion, l'autre moitié huait le perdant qui leur avait fait perdre tant d'argent. Dans la bande c'était l'explosion de joie, nos mises avaient été prises à dix pour un. Autant dire qu'on avait gagné autant d'argent en une journée que d'habitude en plusieurs semaines.


    Corwin fut amené à l'estrade officielle où la reine donnait sa récompense au vainqueur, un prix de mille deniers en or sonnant et trébuchant... Je me souviens que Corwin lorsqu'il était là-bas est resté longtemps pour parler à la reine. Oh, longtemps, c'est relatif, il a dû rester quelques minutes... Des minutes trop longues au gout des nobles et des bourgeois autour de lui. A l'époque on s'était tous demandé ce qu'ils s'étaient dit lui et la reine... On a su quelques temps plus tard. Mais je vais pas raconter ça maintenant, vous n'y comprendriez rien.


    Donc, reprenons, à la fin de cette journée, Corwin était devenu riche. Car en plus du prix, il récupéra tout l'argent qu'il avait gagné en misant sur lui même. Donc il avait maintenant une petite fortune, et surtout il commençait à avoir des relations dans la noblesse de Swadia.
    A l'époque, on se doutait de rien, mais c'était un premier pas pour sa longue marche vers son but...
    Le commencement comme on dit...
    Dernière modification par Zaariel, 27-08-2010, 14h17.

    Commentaire


    • #3
      Après le tournoi nous restâmes quelques jours à Praven. Les gars dépensaient leur or et Corwin profitait de sa récente popularité. Il restait avec nous le soir dans les tavernes, une bouteille à la main et une fille sur les genoux. La journée, la bande se dispersait à travers les rues marchandes, il disparaissait souvent à ce moment là, nul d'entre nous n'y prêtait attention à l'époque.


      Au bout d'une semaine les bourses étaient de nouveau vides, et Corwin nous dit que le départ était pour bientôt. On était plutôt content de repartir. La vie citadine, bien que divertissante, nous ramollissait. Aussi deux jours plus tard la bande se reformait. Elle ne ressemblait plus vraiment à la bande de pillard qui était venu une quinzaine de jours plutôt. Tout le monde avait acheté du nouveau matériel: une bonne épée, un bouclier neuf, un arc Khergit, une côte de mailles ou d'écailles... Certains d'entre nous en avaient profité pour s'acheter un cheval. La bande avait également grossit pendant ces journées de fête. Des mercenaires rencontrés au hasard d'une soirée arrosée ou au milieu d'une bagarre avaient rejoint nos rangs. Mais ce qui avait le plus changé, c'était l'allure de notre chef.
      Corwin montait un puissant cheval de bataille, il portait une côte de maille élégante taillée sur mesure, un solide heaume Nord, une longue épée bâtarde pendait à son flanc gauche et un nouvel écu, avec une rose d'argent sur font sable, était accroché à sa selle. Ses vêtements noirs bordés d'argent étaient d'une finesse rare.
      Nous n'avions plus devant nous un chef de bande mais un noble.


      D'un côté plus pragmatique, Corwin avait acheté des chevaux supplémentaires pour porter nos provisions et notre matériel. Parmi les paquets de nourriture et d'équipement supplémentaire, une longue lance de chevalier dépassait. Nul doute qu'il comptait l'utiliser. Au combat une lance comme ça, entre des mains expertes, peut embrocher une chevalier et son armure. Je n'ai jamais douté du talent de Corwin une arme la main, quelle qu'elle soit.


      Il fit signe à la troupe de se mettre en route vers le nord. Notre bande s'établit dans les plaines des trois Marches. En cette région, les frontières des royaumes de Swadia, de Vaegir et des Nords étaient floues, faute d'élément naturel pour délimiter clairement les territoires. Du coup aucun seigneur n'assurait vraiment son rôle et les brigands pillaient plus ou moins en toute impunité. Les patrouilles royales, trop faibles, étaient corrompues. Celles qui faisaient du zèle tombaient généralement dans une embuscade. Les caravanes les plus lourdement armées hésitaient à passer par ces routes peu sûres, les marchands préférant bien souvent perdre du temps en faisant des détours plutôt que leurs précieuses cargaisons.


      Cette région était donc parfaite pour une bande comme la notre, et c'était reparti pour la même vie qu'avant. La même? Non, en fait, certaines choses avaient changé. En fait tout avait changé. On ne pillait plus les villages ou les fermes, ni même les caravanes. On s'attaquait uniquement aux bandes de pillard, on protégeait aussi les villages des attaques, on leur apprenait à s'organiser en milice. Ces manières surprenaient plus d'un dans la bande. Se battre pour sauver la veuve et l'orphelin n'était pas tout à fait la vie à laquelle les gars aspiraient. Mais au fur et à mesure, les méthodes de Corwin se précisèrent...


      Le butin des bandes de pillards qu'on avait vaincu nous revenait de droit, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai eu mon premier cheval, et on gardait les prisonniers jusqu'à les revendre comme esclaves lors de nos passages dans les villes. Les seigneurs nous payaient pour qu'on débarrasse leurs terres de brigands et les villages nous nourrissaient gratuitement pour nous remercier de les avoir sauvé. Au final on gagnait mieux notre vie qu'avant, et plus honnêtement. Des jeunes paysans robustes rejoignaient régulièrement notre bande qui était devenue avec les mois une petite compagnie d'hommes d'armes respectables. On leur offrait leur première épée en cadeau de bienvenue.


      Corwin fut rapidement connu comme un homme d'honneur dans la région, et la troupe comptait pratiquement deux-cents têtes, dont au moins une cinquantaine de cavaliers. Une véritable petite armée, avec sa hiérarchie. Il était le chef de la bande, dirigeant tout le monde. Erevan était son bras droit, ensuite il y avait quatre lieutenants : Deshavi, une femme à la peau sombre, dirigeait les éclaireurs et les archers. Thorgrim et Kana, deux puissants guerriers, dirigeaient chacun un groupe de cinquante fantassins. Enfin Nizar commandait à la cavalerie quand Corwin décidait de combattre à pied.


      Thorgrim faisait aussi office de médecin de la troupe, il commandait donc souvent ses hommes de derrière pour éviter d'être blessé afin de pouvoir être utile après le combat. Au départ les hommes étaient méfiants de voir leur chef les diriger de l'arrière. Mais au bout de quelques mois, tout le monde était passé au moins une fois entre ses mains pour se faire soigner une plaie, retirer une pointe de flèche ou amputer quelques doigts. Il avait un réel talent et ses onguents étaient bien plus efficace que les potions miracles que peuvent vendre tous les apothicaires-vagabonds de Calradia.


      Les mois passèrent doucement, le printemps fit place à l'été, qui lui même s'éclipsa pour laisser un automne clément s'installer. Notre nouveau boulot allait bien aux hommes de la troupe. Il était de plus en plus facile. Les brigands devenaient moins nombreux et nous craignaient. Maintenant que la méfiance était passée, l'accueil dans les villages et les châteaux était chaleureux. On avait assez d'argent de côté pour passer un hiver paisible au chaud.


      Paisible, eh, drôle de mot, à l'époque on y croyait. Il fallait être bien novice pour penser qu'on avait pacifié la région pour de bon. On avait juste créé le calme pour quelques temps.
      Le calme avant la tempête...
      Je l'avais pas comprit à l'époque, mais Corwin avait créé ce calme pour déclencher cette tempête. Il se sentait assez bon marin pour mener sa barque à travers l'écume pendant que les autres navires sombreraient.


      Sitôt la région des trois Marches pacifiée, les seigneurs qui avaient d'anciens titres de propriété dans les environs ressortirent ces parchemins des coffres où ils prenaient la poussière depuis plusieurs générations. Ces pièces de parchemin usé recouvertes de sceaux déterminent officiellement les limites des territoires accordés à un vassal par son suzerain et valent à elles seules des montagnes d'or.
      Les histoires de vol les plus incroyables et populaires auprès du bas peuple mettent souvent en scène ces précieux titres. Des voleurs d'une ruse et d'une adresse légendaire arrivent à subtiliser leur bien à des vieux nobles, qui gardent leurs précieux documents dans des coffres à serrure complexe, dans des pièces piégées, gardées par des démons. Certes je doute que nul n'ait jamais gardé ses titres avec autant de soins, mais l'imagination populaire n'a aucune limite...


      Donc, je disais, les nobles ont donc ressorti leurs vieux bouts de papier. Comme toujours lorsqu'il s'agit de documents "certifiés officiels et véritables", il y a toujours un certain nombres de documents falsifiés... Et comme la région des trois Marches était restée pendant près d'un siècle sans autorité, à peut près les deux tiers des provinces avaient trois ou quatre propriétaires différents. Dans ces litiges héréditaires, les nobles se consacrent à leur seconde activité préférée : Ils débattent pendant des jours, profèrent des paroles en l'air, rusent, négocient, corrompent, s'allient, complotent, et si vraiment ils ne trouvent pas de solution après des semaines, ils en requiert au jugement de leur souverain.


      Mais dans ce cas là, il y avait des seigneurs de trois royaumes différents impliqués dans l'affaire, et les souverains eux même y avaient des intérêts.
      Alors que l'hiver commençait à se montrer vers la mi-Novembre, la reine Katilus de Swadia, le roi Ragnar des Nords, et le roi Yaroglek du royaume de Vaegir se rassemblèrent, et comme finalement les souverains sont aussi des nobles. Ils entamèrent des négociations. Ce qui revenait à recommencer le même manège que les nobles avaient commencé avec leurs titres vieux d'un siècle. Cette fois-ci les parchemins étaient quasi-millénaires. Les intrigues de palais se renouvelèrent, à une échelle supérieure.


      Pendant ce temps, Corwin avait emmené notre troupe passer l'hiver à Reyvadin. Ce choix n'avait rien d'anodin, il était même très calculé. Reyvadin était une métropole Vaegir, mais surtout la ville la plus proche de la région des trois Marches, on y était connus et appréciés. Mais ce qui intéressait Corwin, c'est que tous les messagers royaux, qu'ils soient Nords, Vaegirs ou Swadiens, faisaient étape ici. Il avait fait savoir aux garçons d'écurie de toute la ville qu'il cherchait à rencontrer les messagers. Ainsi à chaque fois qu'une troupe royale arrivait pour changer de chevaux, le garçon d'écurie concerné envoyait quelqu'un le prévenir, sachant qu'il aurait un denier brillant en retour. Corwin allait alors à l'auberge et rencontrait les personnes qui l'intéressaient d'une manière ou d'une autre. Évidemment, les messages eux-mêmes étaient scellés par les sceaux royaux de chaque monarque, mais les langues sont bien plus facile à délier sans laisser de trace. Parfois il suffisait d'un ou deux pichets de vin pour qu'un homme à moitié ivre raconte ce que pensait son maitre de la situation, parfois il fallait payer avec de l'or clinquant pour tirer quelques secrets à un esprit moins perméable. Mais pratiquement à chaque fois il y avait un renseignement utile. En recoupant ses sources, Corwin pouvait se faire une idée assez exacte de la situation. Peut-être plus exacte que l'idée que se faisaient les rois qui lisaient les messages officiels.


      Je me souviens un soir, il avait résumé ses discussions à Erevan alors qu'on était assis à veiller tard autour de quelques chandelles et d'une bouteille de vin. Il avait fini par amener ses conclusions sur la suite probable des événements. Moi j'avais perdu le fil de sa pensée depuis deux ou trois verres, et je me souviens lui avoir demandé, plein d'admiration, comment il faisait pour deviner avec autant d'aisance les pensées et les décisions des rois.
      En fait ça faisait quelques minutes qu'il ne parlait plus que pour lui-même, il fut d'abord surprit de ma question. Il me fixa quelques instants d'un air mélangeant l'amabilité et l'autorité, puis répondit le plus sérieusement du monde:
      " Je connais toutes les idées et toutes les pensées des rois, parce que j'ai déjà eu toutes leurs pensés, j'ai déjà réfléchit aux mêmes idées. Je sait tout ce qu'il y à savoir du pouvoir. Je le sais parce que je suis né prince et j'ai été roi. Ce savoir vient de mon sang, de ma famille. Je suis né avec, sans quoi je serai mort depuis bien longtemps..."
      Ce fut la seule fois où j'ai entendu Corwin parler de son passé. Malgré l'alcool que j'avais bu ce soir là, je m'en souviens comme si c'était hier. Ce ton autoritaire et ce regard n'appelaient aucun commentaire, ils ne permettaient aucun doute. S'il l'avait dit, c'est que c'était vrai. Erevan ne sembla guère surprit par la nouvelle, il devait l'avoir apprit bien plus tôt. Les autres étaient à moitié endormis et ne se rappelèrent de rien le lendemain. Mais pour moi ce souvenir est resté gravé dans coin de ma mémoire.


      Notre repos dura encore une quinzaine de jours, Décembre était arrivé à grandes enjambées et la neige recouvrait les vieux champs de batailles d'un manteau de candeur et de délicatesse. Les échanges de courriers continuaient entre les monarques, et Corwin continuait son petit jeu. Il semblait être de plus en plus satisfait de la situation.
      Un matin il convoqua tous les cavaliers de la troupe, il nous dit de nous préparer, on sortirait le lendemain en campagne pour quelques semaines. Les piétons resteraient sur place sous le commandement d'Erevan. Par contre Thorgrim ferait le voyage avec nous. Les hommes étaient surpris, la neige tombait drue dehors et les brigands avaient quitté la région pour aller piller les terres Rhodoks, aux températures plus clémentes et moins dangereuses pour eux. Corwin savait déjà tout ça, il nous dit seulement de nous couvrir chaudement et de bien graisser nos armes pour éviter qu'elles ne soient prises par le gel. Des combats étaient donc à venir. Il ne plaisantait pas. Le lendemain à l'aube, une cinquantaine de cavaliers quittaient la ville dans le silence et le froid...
      Dernière modification par Zaariel, 27-08-2010, 14h18.

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      • #4
        Heu ....La suite ?

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        • #5
          Un jour de marche, puis deux, puis trois, puis une semaine. Nous avancions dans les plaines blanches. Les rares arbres étaient noir comme la mort. Le vent glaciale s'engouffrait dans la moindre faiblesse de nos lourds manteaux d'hiver. La neige balayait nos épaules. Les gerçures attaquaient nos visages. Les feux que nous allumions avec l'arrivée de la nuit réchauffaient difficilement nos os glacés.


          Par les dieux, j'ai cru mille fois mourir de froid lors de cette foutue expédition. J'ai dû maudire autant de fois Corwin et la reine Katilus pour nous faire patrouiller dans les plaines dans la période la plus froide de l'hiver. D'après ses différentes sources, la reine avait soupçonné les Nordiques d'envahir la région des trois marches alors que les chevaliers Swadiens seraient au chaud dans leurs châteaux. Naturellement elle ne pouvait pas envoyer ses troupes vérifier sur place sans provoquer un incident diplomatique, d'où l'intérêt d'envoyer une bande de mercenaires faire un tour dans la campagne lors des jours les plus froids de l'année. Et chez les mercenaires, qui de mieux placé que Corwin, le récent champion qui était cantonné à Reyvadin depuis le début de l'hiver...
          C'était pour toutes ces manigances politiques que je passais ainsi près de vingts jours à cheval, dormant le soir au mieux dans un village aux masures glacées, au pire protégé derrière un arbre dans une forêt venteuse... On ne rêvait que du retour au chaud et au fil des jours Corwin commençait à nous dire qu'on serait bientôt rentré. On avait presque fini notre inspection et on savourait tous d'avance la chaleur de la ville lorsqu'un matin Deshavi repéra des traces fraiches dans la neige. Elles étaient trop nombreuses pour être celles des villageois des environs, trop lourdes pour être celles de simples brigands, aucune trace de chevaux, ce n'était donc pas une caravane. Il ne restait qu'une explication: Une troupe de soldats lourds du roi Ragnar.


          Un signe de tête de Deshavi, un geste de Corwin, et toute la colonne se mit en marche à vive allure sur la piste des nordiques. Ils n'avaient pas plus d'une heure d'avance et nous étions bien plus rapide, au bout de deux heures de marche, au détour d'une colline, une vaste plaine s'offrit à nos yeux. Et au milieu de cette étendue blanche, un groupe d'hommes sombres, ils étaient aussi remarquables qu'un riche bourgeois au milieu d'une foule de bouseux Rhodok.. J'entendis alors autour de moi mes compagnons faire jouer leurs épées dans les fourreaux. Je posais machinalement la main sur ma hache que j'avais emmené tandis que mes javelots rebondissaient toujours sur ma cuisse à chaque mouvement de mon cheval. La reine de Swadia ne pouvait pas déclencher une guerre sur un simple témoignage, et il nous faudrait ramener des preuves du passage des nordiques dans la région. De préférence des prisonniers, mais des cadavres feraient aussi l'affaire.


          Nos ennemis s'étaient aperçu qu'ils étaient suivis. Conscients de leur faiblesse face à des cavaliers, ils modifièrent leur route pour se mettre à couvert sur une petite colline surplombée par des arbres et quelques rochers. Ils comptaient sur ces obstacles pour se protéger de nos traits et empêcher toute charge massive. Corwin stoppa notre troupe hors de portée des arcs ennemis et fit un signe à Nizar qui vint à sa hauteur.

          "Ces nordiques connaissent leur affaire, inutile de compter sur nos arcs pour les déloger Corwin. Ils ont de trop larges boucliers, et en plus ils sont bien à l'abri derrière ces arbres.
          - Je sais, et avec toute cette neige, il est impossible de les charger à cheval.
          - Alors on fait quoi chef?
          - On laisse les chevaux ici et on va les attaquer à pied.

          - Les hommes ne vont pas aimer. Affronter des guerriers nordiques à pied ça va faire mal, très mal.
          - Ils nous faut des prisonniers, et c'est pas en restant là qu'on les aura. Dit aux hommes de se préparer."

          Nizar se retourna résigné vers les hommes et donna les instructions. Pendant ce temps Corwin se débarrassait de sa côte de maille, ne gardant que son bouclier et son épée pour être moins encombré.
          Comme tous les autres j'étais inquiet à l'idée de devoir combattre des guerriers du nord. Les soldats du roi Ragnar sont des hommes immenses, maniant des haches énormes d'une seule main et assenant des coups capables de couper un bœuf en deux. Enfin, heureusement on était au minimum deux fois plus nombreux...


          Une fois qu'on était tous à terre et plus ou moins allégés, on se mit à avancer doucement vers le bosquet où nous attendaient les ennemis, la neige nous arrivait au genou et alourdissait nos pas. Rapidement les premières flèches vinrent siffler autour de nous. Il y avait des archers dans les rangs ennemis, et leurs arcs long avaient une portée impressionnante. Comme les autres, je mis mon bouclier devant moi pour me protéger des traits, et la progression fut encore plus pénible. Corwin avançait en tête, sa longue épée posée négligemment sur l'épaule. Il se baissait de temps en temps pour éviter un trait qui l'avait prit pour cible ou bien levait son bouclier au dernier moment pour stopper la flèche mortelle qui se dirigeait vers lui, confiant en ses réflexes et sa bonne fortune, il semblait imperturbable. Son calme nous redonnait un peu de courage alors que nous étions épuisés par le froid avant même d'arriver au contact.

          Au fur et à mesure qu'on avançait, les archers ennemis devinrent plus précis. Yohan fut le premier touché, il était à quelques pieds de moi lorsqu'une flèche lui transperça la cuisse. Malgré sa côte de maille, la blessure saignait abondamment, et on ne pouvait lui porter secours sans risquer d'être également touchés. Peu après, deux flèches touchèrent coup sur coup deux autres gars sur ma gauche. L'un d'eux hurla à réveiller les morts, apparemment touché au bras, tandis que l'autre s'écroula dans la neige, la mort l'ayant frappé à la gorge.
          On en menait pas bien large et on était quasiment à l'arrêt, Deshavi et quelques autres archers tentèrent de riposter, mais sans grand succès, seul Corwin ne se souciait pas des pertes, il avait prit de l'avance et à présent quasiment autant de distance le séparait de nous que des nordiques qui l'attendaient la hache au poing. Voyant cela, Nizar nous rallia:
          "Allez les gars, on va pas laisser le chef seul contre tous ces huscarls! En avant!"
          La troupe reprit sa lente progression, mais Corwin continuait d'avancer. Il arrivait maintenant au bas de la faible pente qui menait aux arbres. Des cris de guerre se firent entendre dans les bois, et les côtes de mailles de nos ennemis quittèrent l'ombre pour scintiller aux faibles lueurs d'un soleil d'hiver. La troupe fit alors un bon en avant, il fallait aider notre chef!

          En guise d'accueil, un guerrier nord lança une lourde hache de jet sur Corwin, elle vint se ficher dans son bouclier avec tant de violence qu'il se brisa dans un craquement rauque. Notre chef lâcha alors son écu devenu inutilisable, et chargea le nord en faisant un bond immense tout en poussant un cri de guerre à faire fuir un chevalier. Le guerrier eu juste le réflexe de mettre son bouclier entre la lame de son ennemi et sa tête, sauvant ainsi sa vie pour quelques secondes. Maniant son épée bâtarde avec une agilité insolente et une vitesse inimaginable pour une arme de ce poids, Corwin brisa la garde de son ennemi en une seule passe d'arme et son épée transperça l'homme de part en part. Le sang du guerrier vint teinter de rouge cette neige jusque là si blanche. Les guerriers nords se rassemblèrent alors pour combattre cet adversaire qui n'était pas impressionné par leur réputation. Ils se ruèrent à l'assaut de toute part, encerclant Corwin. Mais même seul contre quatre ennemis l'enveloppant, il résista sans soucis. Sans son armure il se déplaçait très rapidement, esquivant la plupart des coups, parant les autres de sa longue épée, cherchant à se sortir de cette situation pour reprendre l'offensive, il trouva finalement une ouverture après quelques passes d'armes. Alors qu'un ennemi lui lançait une attaque mal assurée, il le bouscula d'un coup d'épaule, le guerrier tomba lourdement dans la neige et Corwin bondit par dessus lui tout en frappant dans le vide derrière lui pour maintenir les autres à l'écart. Ayant raté l'occasion de tuer rapidement notre chef, les nords se regroupèrent pour former un mur avec leurs boucliers devant leur camarade à terre, lui laissant ainsi l'opportunité de se relever en toute sécurité.
          De notre côté, on arrivait enfin à la hauteur de notre chef, on se regroupait de la même manière pour se préparer à l'attaque.

          L'assaut fut rude. Malgré leur infériorité numérique, les nordiques chargèrent, bien serrés. J'étais en première ligne, et je me souviens qu'un guerrier immense me faisait face. Sa lourde hache frappa encore et encore mon bouclier, j'encaissais les coups sans pouvoir faire autre chose que tenir et prier pour que mon bouclier ne se brise pas. J'entendais le bois et le métal gémir à chaque assaut. Mon ennemi prenait confiance et la hache revenait toujours plus furieuse à chaque fois, telle un bélier défonçant les portes d'une forteresse. Finalement un coup particulièrement puissant fît voler mon bras. Mon os se brisa dans un bruit sinistre tandis que j'étais projeté à terre. J'ai vu la hache du guerrier se lever une dernière fois, telle la faux de la mort venue récolter les âmes. J'ai vu les yeux du guerrier sous son casque, ils étaient brillant comme ceux d'un loup qui salive à l'idée de son prochain agneau. Mais alors que je pensais ma fin arrivée, une ombre jaillit de derrière moi pour s'interposer. Son bouclier stoppa la hache tandis que je reconnaissais Nizar à son sabre courbe lorsqu'il lança sa première attaque. Vif et rapide, il visait la moindre faille dans la défense de son adversaire. Son ennemi, plus massif et plus lourd, se retrouva sur la défensive. Je profitais alors de cette intervention salvatrice pour jeter un coup d'œil au reste du combat. Plusieurs nords étaient morts, nous prenions l'avantage. Encerclés, nos ennemis se battaient à un contre trois ou quatre avec l'énergie du désespoir. Dans nos rangs certains utilisaient à présent des massues pour assommer les derniers ennemis sans les tuer. Voyant la situation sans issue, nos ennemis préfèrent alors se rendre plutôt que de continuer le combat jusqu'à un mort certaine.


          Le combat prit alors fin, et Thorgrim rangea le premier son épée pour s'occuper des blessés. Yohan n'avait pas survécu à sa blessure, les flèches font toujours un sale boulot. Au total quatre morts étaient à déplorer, pour le double de blessés.
          Nous avions capturé sept ennemis, le géant qui m'avait mit à terre s'en était tiré avec une balafre au bras, j'observais à distance cet ennemi qui avait presque réussit à me tuer. Le chef inspecta nos rangs et appela Nizar, il partirait avec deux autres cavaliers prévenir le reste de la troupe à Reyvadin du succès de notre mission tandis que nous prendrions la direction de Praven pour ramener nos preuves vivantes à la reine.

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          • #6
            Jolie !!

            C'est interressant ce mode de narration genre chronique, sa me fait penser aux livres des annales de la compagnie noire, les premier de toubib ou celui de Casier

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            • #7
              Oui, splendide narration ! Bravo.

              Y aura-t-il une suite ??

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              • #8
                A notre arrivée à Praven, la reine eu la preuve que ses pires suppositions étaient confirmées. Cette traitrise du roi Ragnar était une excellente occasion pour elle de rétablir son autorité en ralliant tous ses nobles à sa bannière pour une guerre contre son voisin, alors qu'Isabella de Suno tentait en vain de trouver des appuis pour la renverser. Aussi elle ne fit pas dans la demi-mesure : sa réaction fut brutale et déterminée. Elle convoqua ses conseillés militaires et envoya un messager à Ragnar lui ordonnant de retirer ses troupes de la région des trois marches avant que les chevaliers swadiens reprennent la région par la force. Le roi des Vaegirs, qui revendiquait également la région, eu vent de cet ultimatum et décida de rassembler ses armées pour défendre ses propres intérêts dans la région. Naturellement, le roi Ragnar ne voulant pas passer pour un dirigeant faible aux yeux de ses chefs de clans mobilisa également ses troupes. Corwin, lui, rassembla la troupe à Praven et semblait de particulièrement bonne humeur. On passa donc le reste de l'hiver au chaud alors que les forges de toutes les villes des trois royaumes s'activèrent jour et nuit pour produire assez d'armes pour les campagnes qui débuteraient au printemps.


                Les nobles avaient également besoin d'hommes pour les combats à venir. En plus de leurs chevaliers, sergents, hommes d'armes, piétons et autre soldats de métier, ils recrutaient des miliciens dans les villages pour grossir leurs rangs. Mais ces recrues recevaient un entrainement minimum et savaient à peine manier la lance ou l'arbalète qu'on leur avait confié. Ils étaient tout juste bon à défendre un fort ou à fuir devant une charge de chevaliers ennemis. Pour avoir de vrais combattants supplémentaires, payer des mercenaires était un investissement plus sûr. Les meilleurs chefs de bandes sont des vétérans qui ont survécu à des dizaines de batailles, sûrs d'eux, leur avis compte lors des prises de décision sur la conduite de la guerre. Il est d'ailleurs arrivé plus d'une fois qu'un mercenaire soit nommé maréchal par un roi ou anobli après une grande victoire.
                Corwin reçu donc rapidement une proposition de la reine pour que nous rejoignons ses rangs. Je m'en souviens bien, j'étais à sa table lorsque le messager portant les armes de la reine rentra dans la taverne du "Sergent-qui-boit", il s'approcha de notre table, puis se plaça debout derrière moi, trois pas sur ma gauche, c'est à dire en fait en face de Corwin:

                "Seigneur Corwin, la reine Katilus m'envoie pour vous demander de rejoindre son ost pour la guerre à venir."
                Corwin, qui regardait le valet droit dans les yeux, décrocha son regard pour le plonger dans son assiette, et se concentra sur le morceau de viande plein de nerf qui le défiait au milieu du ragoût. Interloqué, le valet continua:
                "Euh... La reine vous offre vingt mille deniers pour votre participation à la campagne. vous devez vous rendre demain matin au palais royal pour recevoir vos instructions."
                Corwin releva alors la tête de son assiette, et répondit d'une voix neutre au messager:
                "Non."
                Les membres de la bande protestèrent alors:
                "Corwin, t'es fou, vingt sacs d'argent!
                -C'est quatre fois ce qu'on a été payé pour aller nous les geler dans le froid cet hiver!
                -C'est une fortune qui nous tombe sur la gueule!
                -Il pleut de l'or, et toi tu veux te mettre à l'abri?
                - Et pense aux pillages! On va revenir couverts de bijoux!
                - Non, comment ça non? T'as trop forcé sur le tord-boyaux de Lulu la Sunoise?"
                Et le messager cru bon d'ajouter:
                " Votre reine vous ordonne de participer à la guerre, c'est votre devoir de vassal de prendre les armes lorsqu'on vous appelle!"
                Corwin se leva alors, enjamba le banc, lança les restes de sa viande au chien et marcha jusqu'à la cheminée. Il resta un instant silencieux devant les braises avant de prendre son épée qui était posée non loin de l'âtre. Enfin, il se retourna vers le valet, parlant plus pour nous que pour lui:
                "Nous sommes des mercenaires, nous sommes les vassaux de personne. Cinq sacs c'était assez pour sortir l'hiver et tuer quelques nordiques. Des escarmouches et des embuscades, on connait, c'est notre métier. Mais les batailles rangées sont d'un autre domaine. Les morts et les blessés se comptent par centaines. Et sans parler des gars qui sont fait prisonniers. Les paysans sont désarmés puis relâchés, les chevaliers et les nobles sont libérés contre rançons, mais les mercenaires sont égorgés, pendus ou crucifiés. Alors non, vingt sacs, ce n'est pas assez, pas même trente. J'irai demain matin parler à la reine pour négocier notre participation aux combats."


                Le lendemain dans l'après midi, Corwin revint enfin du château visiblement à moitié saoul, le sourire aux lèvres et tenant fermement un parchemin dans une main, une bouteille dans l'autre. La troupe était rassemblée à l'auberge, tous voulaient savoir ce qui se passait. Notre chef monta une chaise sur une table pour dominer l'assemblée sans avoir à rester debout, et proclama d'une voix aléatoire:
                "Mes amis! Après une longue négociation et un repas arrosé par les meilleurs vins du pays, j'ai finalement accepté que nous partions en guerre!"
                Un cri de joie jaillit de l'assemblée, Corwin laissa libre cours à notre allégresse avant de reprendre:
                "La reine nous paie une somme de base de vingt mille deniers pour les trois premiers mois de campagne, plus cinq mille deniers par mois supplémentaire!"
                Un nouveau cri de joie résonna dans la salle, il avait finalement accepté la proposition. Beaucoup avaient craint que l'or ne nous échappe à cause de l'arrogance de notre chef. Corwin leva alors la main qui tenait le parchemin:
                "De plus, j'ai obtenu de la reine qu'elle me certifie que je sois un noble étranger sans pour autant que je sois obligé d'être son vassal. Je suis donc à présent un noble sans terre et vous êtes mes hommes d'armes."
                Un silence se fit dans la troupe, personne ne comprenait où il voulait en venir.
                "L'inconvénient, c'est qu'il va falloir que vous portiez mon blason sur vos habits ou au moins votre bouclier. Les avantages, c'est que si l'un de vous vient à être capturé, il ne sera pas tué comme un bandit et que si nous prenons un château ou une ville, nous n'avons à partager le butin qu'entre nous! A nous l'or, le vin et les putains!"
                Des cris de joie résonnèrent pour la troisième fois dans la salle, et Corwin fit mettre en perce des tonneaux de bière. La fête commença donc au beau milieu de l'après midi et finit très tard dans la nuit.


                Les jours qui suivirent, alors que nous nous efforcions de peindre les armes de Corwin sur nos boucliers: une rose d'argent sur font sable, lui recrutait de nouveaux hommes à tour de bras. Si les brigands affamés et des paysans sans aucune expérience de la guerre formaient le gros des nouveaux arrivants, Corwin recruta aussi des sergents Swadiens pour les encadrer et des arbalétriers Rhodoks pour augmenter la puissance de feu de nos troupes. Mais au milieu de ces paysans mal dégrossis qui apprenaient péniblement l'art du combat en formation sous les ordres de Nizar et de ces vétérans bardés de cicatrices, il y avait un homme aux allures de bourgeois qui semblait autant à sa place qu'un nordique sur un cheval. Il ne s'entrainait pas au maniement des armes. D'ailleurs il ne portait qu'une simple dague, pas d'armure, et il avait dans les mains un boulier tel que s'en servent les savants et tous ceux qui sont formés à l'art des mathématiques. C'est cet homme que Corwin me désigna du doigt en me disant:
                "Tu vois ce mec, t'en prends soin. J'ai eu suffisamment de mal à le faire venir, c'est pas pour qu'il se barre maintenant.
                - Mais Corwin, à quoi va nous servir ce bourgeois à la con? Tu crois qu'il va nous faire gagner une bataille en comptant les pertes avec son boulier?
                - Ce bourgeois à la con comme tu dis, c'est Jinnai l'ingénieur, tu veux que je te fasses un dessin?"
                Je restai bouche-bée, j'avais devant moi Jinnai l'ingénieur, le maitre incontesté dans tout Calradia dans l'art de construire des machines de guerre! Les rois le payaient rubis sur l'ongle pour qu'il leur construise trébuchets, mangonneaux et autres engins terribles avec lesquels on peut prendre n'importe quelle ville. La garnison du château d'Etrosq s'était rendue sans même combattre il y a trois ans lorsque les défenseurs avaient appris qu'il dirigeait l'assaut. Et Corwin avait réussit à le recruter à l'aube de la guerre alors qu'il avait dû recevoir des propositions de Katilus, Ragnar et Yaroglek eux mêmes.
                Je me précipitais donc vers lui et j'obéis à ses moindres désirs jusqu'à ce que Corwin lui trouve un autre larbin mieux formé dans l'art de servir les autres.


                Une semaine plus tard, les neiges commençaient à fondre, alors que notre effectif avait fini de grossir.
                Au final, Corwin avait trois cent hommes d'armes et piétons qui portaient sa bannière, plus deux cent mercenaires: Une compagnie d'archers longs et une compagnie de fantassins en armure lourde, qui s'appelaient dans leur patois: "hired blade", dont une traduction approximative dans notre langue serait: "lames à vendre".
                Avant notre départ prévu pour le lendemain, Corwin fit une réunion d'état-major dans la taverne du "Sergent-qui-boit" qui était devenue son quartier général:


                "Voilà mes amis, demain nous partons en guerre. Les armées royales ne sont pas encore complètement rassemblés, et je veux profiter de leur lenteur pour prendre une longueur d'avance.
                - Mais où allons nous frapper Corwin? Interrogea Nizar, Les châteaux de toute la région des trois marches regorgent de centaines d'hommes d'armes. Il nous sera impossible de les prendre rapidement.
                - Justement, la région des trois marches grouille de troupes. Mes informateurs m'ont dit que les armées se concentrent surtout dans cette région, mais que les garnisons en dehors de la zone de conflit sont allégées. Nous attaquerons en dehors de la région des trois marches. Nous marcherons sur Rivacheg.
                - Rivacheg? Cette cité est trop enfoncée en territoire Vaegir, nous serons coupés de tout soutien. Le roi Yaroglek n'aura qu'à nous frapper dans le dos.
                - Il ne pourra pas, je sais que la reine Katilus marchera en priorité contre les Vaegirs, et leur capitale, Reyvadin, est trop proche de la région des trois marches pour qu'il l'abandonne. De plus Jinnai, ici présent, il fit un mouvement de la main vers le célèbre ingénieur, m'a dit que les murs de Rivacheg sont en mauvais état. De plus, d'après mes espions, la ville a une garnison d'au mieux deux cents soldats. Principalement des miliciens qui s'occupent de maintenir l'ordre. Nous pourrons donc prendre rapidement la ville.
                - Prendre la ville, c'est bien, mais je suppose que tu ne vas pas te contenter de la piller et de repartir? Traverser la région au retour avec le butin serait du suicide.
                - Effectivement, une fois la ville prise, nous y resterons. Heureusement pour nous, la population déteste l'actuel propriétaire des lieux. Le chef de clan Meriga a une justice trop expéditive aux yeux de ses sujets. Nous ne devrions donc pas rencontrer d'opposition de la part de la population."


                La suite de la réunion partit dans des détails techniques par lesquels je n'étais pas concerné. Je sorti donc et je me couchais tôt. Le lendemain, la colonne que formait notre armée quitta la ville à l'aube, la route n'était pas encore complètement déneigée mais nous avions chaud au cœur. Cœur remplit de rêves de gloire, de richesses et de pillages.

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                • #9
                  Toujours aussi bien

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                  • #10
                    Tu continue se récit ? Je pensais que t'avais abandonné

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                    • #11
                      J'abandonne jamais, je prends juste mon temps!
                      Surtout que bon, j'en suis pas encore à la moitié de l'histoire là, il va prendre du temps à finir ce récit.

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                      • #12
                        Excellent,comme toujours

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                        • #13
                          D'la balle

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                          • #14
                            Super récit!!!

                            Salut Zaariel, c Corwin. J'étais très émus en lisant ton récit: je récupère un peu ma personnalité comme ça. Dis tu viens du futur n'est ce pas? J'ai un service à te demander: tu as du voir mon aura dans le futur. Normalement il est bleu ciel argenté: en plus les éléments principaux sont le vent, l'électricité, l'eau, l'obscurité, la lumière en quelques autres choses dont je ne me souviens pas.
                            Pourrais tu m'envoyer un dessin(sur ordi c mieux) de mon aura pour que je le récupère plus rapidement? Je t'en remercierai infiniment. Tas la puissance pour le faire. Mon email c princecorwin@live.fr. Ecris moi j te répondrai.

                            Voici quelques citations en entrée: En dessinant c qui est beau à tes yeux tu dessine forcément la vérité.
                            Si tu ne réussit pas par une manière, tu peux réussir par la même manière(prends la force temporelle).
                            On ne peut atteindre la perfection en essayant de la dépasser.

                            Voilà j'attends tes nouveaux récits et ton email.

                            Corwin

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                            • #15
                              J'ai pas bien compris le sens de ton message.

                              Zaariel n'a pas rajouté à la fin de son récit le "tous les personnages sont fictifs, ce récit est une fiction etc" mais c'était implicite

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