Actu du Captain : PDXCON 2018 (mai)

La grande stratégie n'est pas morte, vous vous en êtes peut-être rendu compte ce mois-ci avec les nouvelles annonces en direct de Suède de Paradox Interactive. L'occasion de faire le point sur les franchises et les nouveaux titres prévus. La conférence du propre studio, étalée sur un week-end, a accueilli 800 personnes, attendues par 200 membres du staff. Une vraie initiative locale suédoise, loin des raz-de-marée de l'E3 ou de la Gamescom, mais qui illustre la place du studio en tant que développeur et éditeur. Rappelons qu'ils ont édité, entre autres, le city-builder Cities : Skylines (2015), le RPG Pillars of Eternity (2015), la stratégie à la française de Steel Division : Normandy 44 (2017), et le mix gestion/survie martien de Surviving Mars (2018). Faisons en tous les cas le point sur les annonces, et découvrez l'article en version complète sur mon site.


I. Le retour d'Age of Wonders


Paradox a annoncé Age of Wonders : Planetfall, développé par Triumph Studios. Ce studio néerlandais a publié deux séries connues : Age of Wonders (1999-2014) et Overlord (2007-2009). Dans la seconde, vous dirigez un méchant devant piller à l’aide de petits gremlins aux différentes capacités un monde merveilleux, de manière ironique et décomplexée. Mais l’histoire du studio remonte surtout au tout premier Age of Wonders. Dans la lignée de la série Heroes of Might and Magic (1995-2007), entre 1997 et 2014, la série a muté pour proposer un 4X inspiré de Civilization et de HoMM, où on se développe de ville en ville pour produire des unités, menés par des commandants, qui ont, en mode RPG, des niveaux, un inventaire, des sorts et autres compétences. En bataille, le jeu se resserre autour de l’armée, et vous voilà à déployer vos unités sur un champ de bataille divisé en grilles pour attaquer et vaincre l’adversaire au tour par tour.


Age of Wonders III, ses citadelles, ses armées.

Le nouvel Age of Wonders se décide donc après 20 ans de fantasy de nous envoyer dans le monde de la science-fiction, quittant son univers qui restait malgré tout assez générique. Et tout comme la série Endless qui a alterné fantasy et science-fiction en tissant des liens étroits, le nouveau soft se lance dans les exoplanètes. D’après leurs dires, ils ont particulièrement retravaillé la partie tactique du soft. Il y aura des interactions avec le champ de bataille, entre bidons explosifs et moyens de couverture pour les soldats. Un petit goût de XCOM dans l'air. Le soft est attendu pour 2019.




Le nouveau sera science-fiction ou ne sera pas.

II. Imperator : Rome, l'aventure antique et pas en kit

Si vous n’avez pas compris l’explosion qu’a fait cette annonce, c’est que vous n’avez pas suivi les teasers et le tout dernier moment de la conférence inaugurale où enfin le mystère a été dévoilé sur le prochain jeu, que certains pensaient être Victoria III, le successeur du jeu sur la Révolution industrielle parue en 2010. C’est donc du côté de l’Antiquité que lorgne désormais Paradox Interactive, et il va y avoir du sport dans ce niveau-là avec Slitherine, l'éditeur de jeux tactiques et de wargame bien connu, quisort bientôt Aggressors : Ancient Rome.



Europa Universalis : Rome reste un peu daté.


La principale peur des joueurs réside dans le potentiel de Paradox de proposer des jeux qui seront nécessairement suivis de DLC dans les mois d’après la sortie, augurant d’un jeu peut-être en kit ou incomplet. Quoi qu’il en soit, la période antique avait déjà été couverte dans Europa Universalis : Rome (2008). A coup sûr, l’expérience acquise dans la gestion des personnages de Crusader Kings II, et celle de la diplomatie et des échanges commerciaux d’Europa Universalis IV serviront. Les développeurs promettent une carte très détaillée, une gestion fine des personnages qui constituent votre nation, des cultures et des religions diverses à gérer, un peu comme dans EUIV, des unités et des tactiques différentes en fonction des peuples, ce qui est logique, ainsi que des types de gouvernement assez différents, entre république à la romaine, monarchies à la macédonienne, et tribalisme à la celte. Il faudra gérer la popularité, les factions politiques, l’opinion publique. En bref, j’ai personnellement hâte.




Le nouveau jeu s’annonce magnifique…et peut-être complet.


III. Les DLC, toujours présents


Crusader Kings II (2012) et son univers médiéval présentent leur quinzième et dernier DLC, Holy Fury. Vous pourrez descendre de lignées légendaires de guerriers et profiter de bonus appréciables, vous faire couronner par le clergé, intimider ou séduire vos vassaux ou voisins, être canonisé si vous êtes un saint pour une lignée prestigieuse, avoir un peu plus d’impact en tant que païen, et profiter de croisades retravaillées. Difficile après cette extension de faire plus complet : vous pouvez jouer les musulmans depuis Sword of Islam (2012), les Païens et les Républiques dans The Old Gods et The Republic (2013), l’Inde avec Rajas of India (2014), les Nomades à travers Horse Lords (2015) et les voisins de la Chine depuis Jade Dragon (2017), sans compter l’adjonction des mécanismes religieux avancés, des conseils étendus et de la possibilité de jouer à partir du règne de Charlemagne. Un beau parcours.




Les croisades revues.


La Renaissance d’Europa Universalis IV (2013) accueille bientôt son quatorzième DLC, Dharma. Il se concentrera sur la région indienne, avec des domaines, des missions et des cultures diverses. Il retravaillera aussi le système commercial et politique. Les extensions successives ont considérablement complexifié les mécaniques, et rendu le jeu plus complet, plus vivant, mais peut-être aussi moins intuitif.




Des arbres de missions indiennes.

Hearts of Iron IV (2016) et sa Seconde Guerre mondiale vont avoir leur quatrième DLC, Man the Guns. Après Together for Victory (2016) qui s’intéressait aux anglo-saxons, Death or Dishonor aux nations d’Europe de l’est, et Waking the Tiger entre l’Axe et l’Asie, celle prévue compte revoir le système de guerre naval, notamment en permettant de construire ses propres navires, montés à la main.




De mystérieuses images sur la guerre navale.

Enfin, le jeu qui mêle grande stratégie et 4X, Stellaris (2016) attend son cinquième DLC, Distant Stars, après les mégastructures et les méganavires. Vous aurez plus d’événements et de rencontres fortuites dans la galaxie.



Des monstres spatiaux étranges.


Conclusion


C'était tout pour cette année. La PDXCON 2018 a fermé ses portes. Le calendrier reste plutôt chargé, mais les joueurs reprochent l'attrait du studio pour les DLC et craignent pour la sortie d'Imperator : Rome. Quoi qu'il en soit, la grande messe annuelle du studio suédois démontre sa remarquable réussite au fil des années. Nous attendons avec impatience les premiers carnets de développement d'Imperator : Rome.


Liste des annonces :
  • Sans date : Crusader Kings II : Holy Fury, Europa Universalis IV : Dharma, Hearts of Iron IV : Man the Guns, Stellaris : Distant Stars
  • 2019 : Aggressors : Ancient Rome, Age of Wonders : Planetfall

Editions récentes (2018) :