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  • Les cours des miracles

    Je reviens avec un titre, ni erron?, ni bien nouveau, mais qui se veut ouvert pour pouvoir discuter respectueusement de ce qui se passe dans nos quartiers dit populaires (qui ne le sont pas vraiment du reste).

    Pourquoi ? car je pense, qu'au coeur de nos soci?t?s, sommeil encore une b?te qui n'a pas ? ?tre r?veill?e.

    La discussion risque d'?tre mouvement?e par moment, aussi je demande ? chacun (y compris ? la mod?ration) de bien vouloir laisser le dialogue en marche et respecter ceux qui peuvent lire et ?crire. Pas de propos outrancier ou politiquement immoral. Bref, sur un sujet o? tous ne seront pas d'accord, merci de bien vouloir consid?rer qu'on doit pouvoir en parler correctement.


    ___________________


    Je suis inquiet. Notre pays, notre soci?t?, nos villes, sont en proie ? une r?elle probl?matique vis ? vis de cet urbanisme mal vieillissant. Le mod?le des quartiers populaires ?tait peut ?tre viable ? un moment o? la valeur travail y ?tait associ?e, ce n'est aujourd'hui plus le cas.

    Par o? commenc?e ? le sujet est vaste. J'imagine par ce qui nous menace, puisque c'est l? ma principale inqui?tude. Les causes on lest connait, les pourquoi, les comment, tout ?a n'a qu'une importance relative. Les cons?quences, elles, sont bien plus graves.

    O? va-t-on ? Vers une aggravation de la situation qui ne va au fil du temps cesser de se d?grader. Inexorablement, demain sera pire qu'hier, ind?niablement, demain sera l'enjeu du destin d'un peuple et d'un pays.

    Beaucoup de probl?mes se greffent en collier sur le fil de la banlieue. La partie la plus visible est l'ins?curit? ou devrais je plut?t parler de zone de non droit. Mais ce n'est l? que le moindre des maux qui s'?laborent. A cot?, il y a la politique, l'id?ologie, le lien social ou encore la culture. Je vais tenter d'aborder chacun des aspects (et j'en oublie surement).

    La politique


    Actuellement, et vu comment nous fonctionnons, c'est ma pr?occupation la plus essentielle sur ce sujet. Comment la politique est elle confront?e au [cas banlieue] et h?las, je suis tr?s pessimiste. La politique est devenue populiste, ?lectoraliste. L'essentiel du travail pour les politiques consistent ? en avoir et une fois obtenus leur pr?occupation tournent principalement ? le conserver. A partir de l?, comment, par quelle magie des bons sentiments, va-t-on avoir vraiment des d?cisionnaires responsables et conscient du r?le ? jouer sur ce dossier ?

    Je suis tr?s am?re, car il faut l'avouer, rien n'est ? attendre de la politique sur le probl?mes qui nous int?resse. A aucun moment, les d?cisions politiques vont pouvoir r?sorber la lente d?rive. Les gens dans les quartiers sont en ruptures avec les politiques et r?ciproquement, il n'y a, d?j?, plus de r?conciliation possible.

    La politique qui viendrait du quartier ? donner la chance ? des gens issues du probl?me d'?tre entendus, ?cout?s, pris en consid?ration et porteur d'un message ? Non, les politiques savent garder leurs sph?res et ne laissent y entrer des gens que s'ils sont capables de leur apporter quelque chose, et surtout que si le message peut les servir eux et non l'inverse.

    Par cons?quent, et je suis au regret de le constater : la "politique" qui sortirait de la banlieue ne sera qu'instrumentaliser pour servir telle ou telle id?ologie, mais n'aboutira jamais sur des r?sultats cens?s ?tre vitaux pour surmonter les difficult?s.

    L'id?ologie.

    Au del? de la politique, il y a le message. C'est la nature de ce dernier qui sera conditionn? en id?ologie.

    Comme on vient de le voir, le message des politiques n'est pas le m?me qui est attendu ou m?me tout simplement r?aliste. Ils ne sont plus, quelque soit la tendance, en mesure d'avoir une port?e effective sur cette cat?gorie de la population et c'est catastrophique car tout d?coule de l?.

    Nos soci?t?s, depuis l'?tablissement de la Civilisation, sont port?e par des messages, des volont?s, des id?ologies, en leur absence, une certaine anarchie va r?gner un temps mais tous savons que l'anarchie n'est qu'une p?riode transitoire ? un moment de l'Histoire d?r?gl?e, ce n'est et ne sera jamais un mod?le de soci?t? viable.

    Alors quoi ? Le constat est qu'actuellement, les couches populaires sombrent dans la douce anarchie, celle qui n'a pas de message, celle qui n'a pas de grande cause. L'abandon moral, soci?tal et la perte de toute perspective d'avenir fait que petit ? petit, par un processus amorc?s depuis 10 ou 20 ans, les quartiers sombrent mis?rablement.

    Les id?ologies des politiques (en ont ils encore eux m?mes ?), n'impactent plus le bas peuple, trop d?cal?s avec les quotidiens, trop d?suet face aux probl?mes. A gauche, comme ? droite, le calice est vide depuis bien longtemps et aucun des effets d'annonce d'une esp?ce de volont? "s?curitaire" ne peut se montrer efficace.

    L'extr?me droite ? on peut s'inqui?ter et d'une mani?re plus globale quant ? la mont? du nationalisme. Fatalement, c'est la solution par le plomb mais c'est aussi la pire orientation possible. Doit on consid?rer que le [cas banlieue] cr?e t il de lui m?me l'aspiration vers le haut de ce qui lui est le plus dangereux ? Oui et c'est en ?a que ?a nous concerne tous, car ? un moment, la probl?matique concernera tout le monde si cel? doit ramener des vieux d?mons ? la surface.

    Et sur place, quelle est l'id?ologie ? Et bien son absence cr?e un gouffre aspirant, rien ne s'en d?gage de bon. En l'absence de roi, ils le sont tous un petit peu, j'ai envie de dire. L'autorit? non respect?e se reporte sur autant de petit chefs qui dictent alors une nouvelle fa?on de proc?der et il faut se rendre ? l'?vidence : c'est un retour ? l'organisation barbare.

    Le lien social.

    On a cru longtemps que la France, pays r?ussissant en toute relativit?, ?tait devenu riche. Riche donc plus de pauvret? pour le bas peuple et c'est une chim?re.

    La r?bellion vient d'une incompr?hension des acteurs dans les quartiers qui pensent que l'Etat c'est l'argent, le pouvoir (les parents!) et qui pour eux pauvres est donc l'ennemi. Je dis les parents! ironiquement mais non sans argumenter : l'ado a besoin ? un moment, pour devenir homme, de devenir sa propre autorit?, c'est en psychologie ce qu'on app?le tuer le p?re, les parents ne sont plus garant de l'?ducation et de l'?levation de leur enfant, par cons?quent, depuis longtemps, ils ne sont plus consid?rer comme l'autorit? naturelle au moment o? l'ado doit tuer le p?re. Le m?canisme se reporte de facto sur l'autre, l'absolu repr?sentation de l'autorit? : l'Etat.

    La soci?t? fran?aise a cru s'?tre absoute de toute repr?sentation pauvre et n'accepte plus l'id?e que la population puisse ?tre dans un d?nuent totale, y compris en terme de perspective. Oui car la pauvret? c'est aussi l'absence de r?ve li?s ? la r?ussite. Pourtant, m?me aux heures les plus rayonnante de la nation France, il y avait des pauvres, des gueus, uen cour des miracle. On doit accepter de se voir aussi comme ayant une partie pauvre, sinon comment prendre la probl?matique ? bras le corps.

    La reconnaissance et son besoin d'expression sont en cause dans la fa?on d'exprimer cette r?alit?. Encore dans une sorte de d?nie, la France doit composer r?ellement avec ceux qui la composent, rejeter la pauvret? c'est aussi la contraindre ? surench?rir pour se faire entendre et reconnaitre, puis c'est l'empirisme.

    La culture.

    Riche pourtant, elle ne manque pas de s'exprimer dans ces lieux. Beaucoup des acteurs de la vie des cit?s seraient m?me bien plus cr?atifs qu'au coeur de la soci?t? petite-bourgeoise. Cette culture ne se heurte m?me pas forc?ment au reste des cultures, on voit tr?s bien les arts des cit?s venir se m?langer, ? l'appel des villes, au coeur de nos soci?t?s. C'est donc que les cit?s ne sont pas "rejet?es" comme voudraient le faire croire les truands.

    La culture du quartier ? 2 vitesses. D'un cot?, ceux qui veulent bouger leur vie et qui passent par ce biais d'expression et de l'autre les gardien du temps de la grande racaillerie qui ne peuvent se r?soudre ? voir leurs voisins sortir la t?te du trou. Oui, le coq est bien l'embl?me de la France, et tel un petit voyou, n'a t il pas besoin d'?tre juch? sur un tas de fumier pour gueuler plus fort ?! Le lascar a besoin du d?sordre pour imposer le sien et ?rige ?a en v?ritable culte du chaos. La culture positive se retrouve entach?e de la culture n?gative.

    Ailleurs, la grande culture globale qui int?gre tout, ne peut ?videment pas accepter la loi du barbare, la culture du pays entre donc en r?jet et n'accepte plus les expressions qui en sont faites. Le d?fi de l'ordre, de l'?tat, de la soci?t? finalement, p?se lourd et aura de lourdes cons?quences.

    La rupture.


    Sans projet de soci?t?, aucune des tendance amorc?es depuis 20 ans ne vont changer de cap. Pire seront les choses demain car rien aujourd'hui n'est possible.

    La culture du barbare, l'inefficacit? du politique, l'id?ologie et son absence, ne vont faire que de d?charner les voiles d'un radeau ? la d?rive.

    Les extr?mes vont s'accentuer : plus de violences dans et contre les cit?s, voil? le menu ? venir. Mont? du nationalisme, soit disant salutaire apr?s les probl?mes rencontr?s mais au combien dangeureux pour nous tous. Mont? du fanatisme, aussi bien dans les quartiers, que contre ces m?mes quartiers, c'est l'effet aspirant, chacun des probl?mes croient pour rester combatifs par rapport ? l'autre.

    Inqui?tude.

    Plus directement : mon inqui?tude. Je suis tr?s soucieux de ne voir aucune autre sortie possible pour ce grave probl?me. Je ne vois pas, comment, dans le monde actuel, au coeur des probl?matiques de "la grande soci?t? monde", le [cas banlieue] peut se r?solver autrement que par l'escalade insens? vers un horizon toujours plus violent.

    J'ai peur d'un cot? que ces zones barbares ne s'?tablissent v?ritablement et d'un autre cot? que la r?ponse du peuple et donc de l'?tat soit de pire en pire.




    NB. ?videment, ceci n'est qu'un introduction (il y a beaucoup ? dire), j'aimerai en discuter avec vous afin de nuancer ma fa?on de voir les choses.

  • #2
    Salut Aaltar,

    J'ai lu ton poste et je vais te r?pondre sur certains points, ceux sur lesquels j'ai des notions d?passant une simple vision subjective des choses. Je vais ainsi te r?pondre dans l'ordre de tes affirmations puis d'une mani?re plus globale.

    Commen?ons donc par ce que tu nommes la politique, o? tu parles ? la fois de vices des ?lus et du mod?le d?mocratique sur lequel je vais m'attarder. Tu ?nonces ainsi sans la nommer la d?mocratie participative, qui fait actuellement l'oeuvre de maints d?bats. Contrairement ? toi je doute qu'elle soit d?tourn?e de son but, n?anmoins je ne pense pas qu'elle soit une r?elle solution. Faire participer les habitants ? des sujets plus directs pourquoi pas, mais les probl?mes des cit?s sont bien plus profonds, ils rel?vent de l'?ducation nationale ou familiale, de l'immigration, de la tribalisation... bref de ph?nom?nes sociologiques sur lesquels seules de vastes mesures peuvent prendre un effet.
    Je partage ton point de vue sur le d?calage politiques/"pauvres", il est clair que ce n'est ni la droite, ni la gauche (rappelons que le PS a le parti avec la moyenne des ?lus les plus riches de France) qui viendront le d?mentir. Mais un tel d?calage a toujours exist?, donc la question serait de savoir qui peut amener un projet concret, tangible et efficace qui puisse ?tre mis en place r?ellement. Actuellement je ne vois personne pour ?a.

    Quant ? la pauvret?, le probl?me du quart-monde (les pauvres des pays riches) est connu depuis belle lurette et existera toujours puisqu'il s'agit essentiellement d'une pauvret? relative.

    Enfin, pour le choc des cultures je nuancerai cette affirmation qui avait ?t? d?velopp?e au d?but de la mondialisation, avec l'exemple facile et tr?s cit? des asiatiques qui reprenne la culture monde ? leur mani?re et qui diffusent la leur, refoulant cette id?e radicale de "l'am?ricanisation de la Terre".


    Bon ?a c'?tait juste les points que je voulais pr?ciser, maintenant prenons le probl?me dans son ensemble. Nous avons des quartiers difficiles o? sont exacerb?s par 10000x les probl?mes de notre soci?t? actuelle tels que le tribalisme, la disparition de l'?ducation, auxquels viennent s'ajouter d'autres probl?mes propres aux cit?s mais qui ne sont que de simples pr?textes. Le racisme et autres ne sont que des mots n'ayant aucune signification, totalement d?pass?s et trop utilis?s pour garder un simple sens.
    Si vraiment ils ?taient la raison de ces insurrections alors ce ne serait pas des cit?s que l'on aurait mais d'autres choses pour lesquelles je vous renvoi ? 39-45...

    Autrement dit le probl?me est comme ? chaque fois multifactoriel, mais ce n'est pas les politiques qui viendront y changer quelque chose, seul un vrai travail d'?tude cherchant ? voir ce qui est ? l'origine du probl?me et comment y renoncer.
    Bon, j'ai finalement fait un truc pas tr?s construit mais c'est les principales nuances que je verrai ? ton post.

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    • #3
      Il n'y aura jamais de prise en compte du probl?me sans action politique. Le constat de st?rilit? ?tant consomm? et finalement partag? par tous, on est en droit de s'inqui?ter sur ce qui va se produire.

      Rien ne se perd, tout se transforme, ?a marche aussi pour ce genre de probl?matique de soci?t?.

      Ma grande peur, c'est pas tellement de voir une droite faire de la communication de r?pr?hension, on sait bien que ce n'est que de l'esbroufe de proc?dure. Non, ma grande peur est que les gens demandent r?ellement bien plus (et c'est d?j? tr?s clairement le cas).

      Sans id?ologie, sans politique ? qui donner sa confiance, sans projet de soci?t? marquant, j'ai peur que nous nous tournions de plus en plus vers des discours populistes, galvanisateurs et d?viants.

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