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  • #31
    Merci bien!
    Même si en me relisant, j'aurais bien envie de changer deux-trois passages et ajouter certains trucs... Je suis un peu comme Tolkien, j'aime revenir et retravailler mes textes des dizaines de fois...

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    • #32
      Si ça approche plus de la perfection (de ton point de vue bien sûr), tant mieux.

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      • #33
        Bon j'ai recommencé à écrire, ca va arriver d'ici quelques jours, je l'espère.

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        • #34
          Au fait, quand tu écris, tu écris d'abord manuellement (j'entends par là avec une feuille et un stylo) ou tu tapes sur un clavier ?

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          • #35
            Au clavier pour les AAR. Mais pour mes dissertes et commentaires, je préfère le papier.

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            • #36
              Ben, tu vois, je pensais que tu écrivais tout sur papier... A la plume sergent major

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              • #37
                Nul n'est méchant volontairement.
                Gorgias, Platon, cité par Julien à l'annonce de l'exécution de son frère par L'empereur Constance.
                Annonce de deux chapitres intercalaires:
                - les plaines d'Argentoratum.
                - Le "bon Roi des Gaules".

                Voila, ca faisait un moment que cela me taraudait, mais je vais reprendre l'aar, mais je vais repartir de deux moments importants de la vie de Julien, la bataille d'Argentoratum ( Strasbourg en barbare) et son excellente administration des Gaules.

                Bon, par contre je sais pas quand j'aurais terminé, même si j'ai écrit une bonne partie de la bataille d'Argentoratum.

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                • #38
                  Notre attente sera bientôt récompensé. Merci Faras pour ce récit!

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                  • #39
                    Interchapitre : - Les plaines d'Argentoratum- première partie



                    Le doux fumet du lapin en sauce commençait à se répandre lentement autour du feu.
                    Rabinius prit la louche et remua doucement tout en ajoutant une buche. Rabinius était natif d'Arles, ville impériale du sud des Gaules. Il avait le teint mâte, un bec d'ange prononcé, et un nez cassé lui donnant un air d'un vieux soldat rabougri avec sa lorica squamata*. Pourtant, la jeunesse s'exprimait dans ses yeux, dans son corps bien bâti, et ses cheveux blonds vénitiens coupés bien courts. Puis, il prit et ramena la louche près de sa bouche.

                    - Heum, ca manque encore de sel, dit-il à voix haute.

                    - Rabinius, nous avons déjà utilisé tout le sel que nous avons trouvé, même en contrebande.

                    Il jeta alors un coup d’œil à celui qui lui répondit :

                    C'était Lucius le Pontique qui étaient un des rares soldats à venir de cette région reculée de l'Empire. Il avait le teint étrangement pâle pour quelqu'un de sa région, qui jurait avec ses yeux et ses cheveux noirs bouclés. Il avait un étrange sourire en regardant attentivement la marmite.
                    Le reste des hommes se tenaient non loin, une dizaine jouant aux dés, le reste étaient aller voir un scribe pour envoyer des lettres à leur famille.
                    Depuis qu'il était dans l'armée, car étant le plus jeune fils de la famille en age de porter les armes, ses talents culinaires ont fait qu'il préparait toujours la nourriture de ses camarades s'ils ramenaient du gibier ou de la nourriture prise sur l'habitant. Cela lui permettait de toujours bien s'entendre avec la plupart des soldats et même des officiers de bas rang, fermant les yeux sur certains petits vols d'épices ou d'agréments dans les réserves des officiers supérieurs.
                    Il goûta une dernière fois la sauce, et se désolant de n'avoir pu mettre un peu plus de sel, il appela ses camarades à manger:

                    - Allons, c'est prêt, venez manger, normalement il y en aura pour tout le monde!

                    Alors, ils cessèrent de s'affairer ailleurs et allèrent chercher leurs gamelles dans un grand fracas. La plupart étaient rustres et en bois, mais les vieux soldats avaient des gamelles en métal, sans doute pillées lors d'une campagne contre un usurpateur.
                    Il commença alors à distribuer des parts égales à la compagnie, et beaucoup furent pressés par le fumet délicieux s'élevant de la marmite.
                    Une voix s'éleva derrière lui:

                    - Cela vous dérangerez d'avoir une bouche supplémentaire à nourrir?

                    Rabinius avait l'habitude que certains hommes des autres compagnies cherchent à avoir une part de ses repas. Mais sa table ayant la plupart des officiers inférieurs le protégeant et ne pouvant tout nourrir, il refusait la plupart du temps.

                    - Je suis désolé, mais je ne sais même pas si j'en aurai assez pour moi-même... adressez-vous à votre officier , et il vous dira la même chose que moi.

                    Il regarda alors en direction de ceux qui étaient déjà entrain de manger pour voir si un officier allait se lever afin de remettre son homme à sa place. Mais, au lieu de cela, tout les soldats avaient un visage terrifié.
                    C'est alors que Rabinius se retourna pour voir son interlocuteur:
                    Petit, mal construit, il avait les cheveux noirs en bataille qui étaient prolongés par une barbe de philosophe démodée. Il avait un regard profond et Rabinus en voulant l'éviter vit ses vêtements: une cuirasse dorée sur une tunique pourpre. Le César.
                    Julien lui adressa un sourire:

                    - S'il faut que je m'adresse à Constance pour savoir si je peux manger dans ma propre armée, je crains de mourir de faim avant de recevoir sa réponse, ce qui lui ferait sans doute plaisir par ailleurs.

                    Rabinius ne sût que dire. Il pensa à un moment à se jeter à plat ventre devant le co-empereur en baisant ses pieds pour exprimer son pardon et lui demander pitié, mais il se souvint au dernier instant que l'étrange Julien était connu pour détester cette manière de le saluer contrairement à Constance.
                    A sa place, ce fût le César qui s'exprima:

                    - Donc, puis-je avoir un plat? Je n'ai rien mangé depuis le milieu de la journée, et je dois vous avouer que votre repas me semble meilleur que la bouillie infecte dont on nous sert depuis quelques jours, mais si jamais vous pensez que vous en avez pas assez, j'irais chercher à la maintenance ma bouillie d'orge.
                    L'Arlésien croyait que les dires courant à travers les armées sur le fait que le César mangeait chaque soir en compagnie de ses soldats n'étaient que des fables. En effet, comment un César, garant de la stabilité de l'Empire, lieutenant de Dieu sur Terre, d'une nature quasi-divine, pouvait manger avec des simples soldats une nourriture aussi infecte* ? Il se tenait pourtant devant lui un homme petit, au visage déjà usé par la lecture, et à la barbe démodée qui tendait sa gamelle afin d'y recevoir sa pitance.
                    Rabinus accepta avec difficulté la réalité, et prit une large louche en tentant de prendre les meilleurs morceaux du lapin. Néanmoins, il mit en garde respectueusement son dirigeant:

                    - Ô César, je crains que ce maigre repas suffisent à quelqu'un comme vous.

                    Mais le César accepta la louché, et répondit au Gaulois avec une pointe d'humour facilement discernable:

                    - Ô Soldat, quant à moi, je crains que mes papilles gustatives bien abimées par la bouillie ne puissent pleinement apprécier la douceur de ton lapin!

                    Un rire s'entendit à l'arrière de Julien. C'était un très grand homme, à la barbe grisonnante et impressionnante, aux sourcils épais, de telle sorte qu'il ressemblait à un barbare, impression qui n'était pas arrangé ni par sa tunique classique prolongée par des braies gauloises, ni par son humeur brute et joyeuse imprimée sur son visage.
                    Rabinius prit une autre louché à son intention, mais le compagnon de Julien s'adressa à lui avec toute sa voix grave:

                    - Ne t'inquiète pas mon garçon, j'ai déjà mangé, moi.

                    Rabinius nota alors qu'il avait insisté sur la dernière phrase en disant ego*, comme s'il reprochait au César de prendre avec peu de considération la nourriture.
                    Celui-ci s'assit alors, mais au lieu de manger, il s'exprima vers la direction ou il était venue:

                    - Paul, ne venez vous pas nous rejoindre? Regardez, Saloustios ne mange pas avec moi mais il est pourtant ici.

                    Lucius murmura discrètement une phrase avec un air de dégout très visible:

                    - Paulus Catena

                    A ce moment, le Paul en question s'approchait légèrement du campement de sa compagnie, tout en gardant une sereine distance. Les reflets lumineux du feu se mariant à l'obscurité sur le visage décharné de l'homme le rendait terrifiant. Chauve, le nez cassé ou crochu, une large cicatrice entaillait son visage du menton au front en passant par l'oeil gauche en le rendant presque difforme. Un médaillon en forme de chrisme scintillait sur son torse, ce qui était la seule chose visible en dessous de son visage.
                    L'arlésien prit une grande respiration et tenta de se rappeler tout ce qu'on lui avait dit sur Paul Catena, "la Chaîne". C'était un eunuque chrétien au service de Constance, mais il était surtout connu pour ses méthodes particulièrement efficaces pour trouver des coupables et leur soutirer des aveux, d’où son sombre surnom. Beaucoup de rumeurs courraient sur lui, mais on disait qu'il avait un jour soumis à la question toute une famille de païens qui avait oser prendre un oracle alors que l'Empereur passait dans la ville de Scythopolis*. Les bruits disaient qu'il aurait violé filles et femmes devant leurs fils et maris avant de les mettre à mort de façons qui différaient selon les sources mais toutes horribles et cruelles. On disait aussi qu'il serrait de très près le César ces derniers temps...
                    Rabinius frissonna un instant, mais l'homme en question hocha négativement la tête, et reprit sa place dans les ombres.
                    Alors que le César Julien commençait à manger, par ailleurs assez vite, Lucius lui adressa directement la parole, avec sa franchise habituelle dont même la prestance d'un César ne rebutait pas:

                    - César, on dit que Barbation a été vaincu, est-ce donc vrai, nous n'aurons pas de renforts?

                    Sa voix trahissait alors une grande inquiétude, alors le co-prince lui adressa un regard bienveillant, avant de finir une bouchée de lapin et lui répondit:

                    - Oui, c'est vrai, Barbation a été vaincu en Helvétie, nous n'aurons strictement aucun renfort, mais cela ne veut pas dire que nous courrons à la défaite.

                    Le pontique continua à l'interroger dans une grande précipitation:

                    - Mais, Chnodomaire n'a t'il pas réuni une confédération de plusieurs rois barbares, ne traversent t-ils pas le Rhin en ce moment, près de Saverne? Nous allons nous faire écraser!

                    Cette fois-ci, au lieu de Julien, ce fût Saloustios qui s'exprima:

                    - Bien au contraire ! Ne comprends tu-pas mon garçon? Pourquoi laissons-nous les Alamands traverser le fleuve en toute quiétude ? Si nous les empêchions, ils pourraient le retraverser ailleurs sans que nous soyons au courant, par contre, s'ils le passent ici, nous leur imposons le choix du terrain pour la bataille.

                    Malgré cette grande réponse toute en voix forte, l'air d'inquiétude restait présent sur le visage de Lucius, mais Julien, ayant presque fini son repas, continua la discussion :

                    - Oui, il est vrai, soldats ( milites)*, que nous sommes beaucoup moins nombreux que la confédération barbare. Mais ils ne sont pas venu là pour piller quelques villages avant de repartir. S'ils sont là, c'est pour envahir et occuper la Gaule – c'est à cet instant que Rabinius sentit son coeur se serrer à l'idée de son Arles natale sous le joug alamand-, c'est pour cela que nous ne pouvons pas nous replier, ni même attendre des renforts qui ne viendront pas à temps sinon pas du tout.

                    L'arlésien perçut une once d'amertume sur la fin des paroles du César. L'Empereur Constance désirait t-il autant la mort de son confrère? Il est vrai que parti avec une dizaine de milliers d'hommes à peine d'Italie dans une Gaule ravagée, il avait anéanti francs et lombards, repris Cologne et l'Autel de Rome, défendu la ville de Sens aux cotés mêmes de ses hommes, et son mode de vie lui attachait facilement les faveurs des soldats. Mais pour une jalousie aussi infantile, cela valait-il le destin de la Gaule et de ses millions d'habitants?
                    C'est alors que Julien se leva, dominant les hommes encore affairés à manger, et sa lueur dans ses yeux semblait briller tandis qu'il parlait:

                    - Demain matin, toutes les forces de la confédération barbare seront passés sur la rive gauche du Rhin. N'ayant pas eu le droit de discourir devant vous avant la bataille, - il jeta alors un vif regard en direction de Paulus toujours invisible-, je vous dit ceci ce soir, et je vous demande de répandre mes paroles à vos compagnons en rejoignant vos unités. Ce que nous allons avoir en face de nous sont les dernières forces barbares que nous avons pas encore affrontées. Si nous gagnons, il n'y aura plus de menace sur la Gaule pendant plusieurs dizaines d'années. Oui, ils sont plus nombreux que nous, je ne vous le cache pas, environ trois fois plus que nos treize milles hommes, mais notre valeur est trois fois plus grande que chacun d'entre eux*. Certains pourraient dire que je vous conduis à la mort plus que tout autre chose. A cela, je dis ceci, suivez ma bannière pourpre, et je vous conduirai oui à la mort, mais aussi à la gloire!







                    Lexique:
                    * lorica squamata: armure d'écailles de métal ( exemple ici: http://storage.canalblog.com/79/99/564392/50040979.jpg)
                    *manger avec de simples soldats une nourriture infecte: Cette anecdote-là est vrai, Julien mangeait toujours avec ses soldats, et partageant la même nourriture qu'eux. Je rappelle que par comparaison, Constance, Constantin et Dioclétien étaient considérés comme des dieux vivants ( ou des lieutenants de Dieu sur terre, ce qui revient à la même chose), et que le simple fait d'apercevoir un pan de leur tunique était à la limite du miracle.
                    *ego, le mot "ego" n'est utilisé que pour insister sur le "je", qui n'existe normalement pas en latin. Si je dis curo = je n'en ai cure, mais ego curo = Moi, je n'en ai cure, ou Je n'en ai cure, moi.
                    * Sur Paul la Chaîne : Cette anecdote comme le sinistre personnage est vraie. A noter qu'il a aussi joué un rôle dans la mort de Gallus, le demi-frère de Julien, et on peut facilement comprendre l'inimitié entre ces deux personnages. Cependant, notez que Julien lui accorda même à lui un procès équitable au lieu de l'exécuter et de balancer son cadavre aux charognes comme tout autre homme aurait fait.
                    *soldats ( milites) : On entends pas à l'oral en français la différence entre soldat et soldats. Ici, Julien s'adresse à l'ensemble des hommes réunis ( milites)et non à Lucius (miles).
                    * environ 13000 hommes du coté du César, et entre 35000 et 40000 pour la confédération barbare.
                    Dernière modification par Faras, 24-11-2011, 10h40.

                    Commentaire


                    • #40
                      C'est tellement bien comme récit. Un vrai cour d'histoire!

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                      • #41
                        Magnifique, merci!

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                        • #42
                          Première moitié du chapitre 1 :

                          Même quand il fût Empereur je l'engueula sévèrement sur son port de bouclier à cheval, une fois, à Antioche. Ah si tu aurais vu la tête des autres généraux, on aurait dit que j'avais insulté toutes leurs mères et leurs grands-mères!
                          Elle est vilaine celle-là Bon, je continue de lire

                          Commentaire


                          • #43
                            Julien a-t-il atteint ses objectifs?

                            Commentaire


                            • #44
                              * Jette un puissant sort de nécromancie*
                              Bon après que ma sauvegarde de 1257 AD fut ravagée par une sordide mise à jour (sob...)
                              Et puis, je me suis remis à cet excellent mod, en reprenant Procope, mais cette fois ci avec le 6 tours par an (le 12 tours est buggué). Ce que j'aime bien, c'est que l'époque du mod permet en fait de respecter scrupuleusement et historiquement les armées du IVème siècle (cfr Appendice A). C'est un plaisir de se restreindre en recrutant que 3 infanteries lourdes par Legio Comitatenses, d'utiliser les limitanei comme défense ect. De se dire en voyant son armée que c'est presque à l'homme près qu'elles étaient à cette époque. J'avoue que je manque de temps pour continuer cet Aar. Cependant, vu que j'y rejoue, je pense que j'y mettrais les batailles les plus intéressantes ou alors un regard sur mes armées historiques pour vous donner envie... Je respecte sinon, toujours pour moi-même les engagements pris lors de l'Appendice A.

                              Allez, une bataille près de Nicomédie :



                              A savoir que que les Scholes Palatines ne sont pas complètes, il me manque deux cents hommes, soit deux unités de cavalerie qui sont toujours en recrutement en Constantinople. Mais vu l'ampleur de la menace j'ai préféré transférer de l'autre côté du détroit le Magister Officiorum et ses troupes et les attacher à la Legio Flavia Victix Constantina le temps de la bataille. D'ailleurs celle-ci à environ 1100 hommes je crois, soit la moyenne basse des Comitatenses, je vais peut-être rajouter une autre infanterie légère.


                              Les Pedites Domesticorum, la Garde de l'Empereur qui remplace les Prétoriens depuis Constantin.


                              Les Scholae Clibinarii Palatinae, une troupe des Scholae, une des cavaleries les plus lourdes de l'Empire romain.













                              Dernière modification par Faras, 15-12-2012, 08h15.

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                              • #45
                                Très grande bataille près de Nicomédie de la Flavia Victrix Constantina, d'une legio vexiliationes et des scholes palatines contre une puissante armée composée entre autres de deux régiments de légions palatines et de cataphractes auxiliaires perses. Je rappelle que toute mon armée est historique par rapport à la composition mais aussi au nombre, ce qui, je le répète encore, donne un très grand intérêt à ce mod. Musique : http://www.youtube.com/watch?v=gc-0CI86qok

























































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