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  • Présentations des 3 premiers mini-mod (Previews pour les fiottes anglo-saxones)

    Aue, cives mundi bellici.
    Ce sujet a pour but de présenter une série de sous-mods (ou mini-mods) d'Europa Barbarorum I.
    Ces petits mods ont pour but de refléter des points et des enjeux historiques qui n'ont pas vraiment été approfondis dans la version de base. Le mot d'ordre sera rigueur historique et adaptation possible au moteur de RTW.
    Pour la rigueur, vous verrez une bibliographie conséquente à la fin de chaque présentation afin que chacun puisse vérifier mes dires. A certains moments, je cite différents arguments et j'explique pourquoi nous avons préférer choisir telle vision plutôt qu'une autre.
    Nous nous sommes penchés à chaque fois sur la manière d'adapter ces enjeux dans les limites du moteur de RTW. Nous nous sommes donc inspirés de scripts existants dans EBI, RSII, et RTR, montrant la viabilité de ce mini-mods. Seulement, si nous atteignons les limites de bâtiments, traits ect. nous avons prévu de basculer cette série de mini-mod pour EBI sur Alexandre. Là nous sommes assurés d'avoir une marge beaucoup plus grande.
    Enfin, avant d'aborder les présentations, gardez à l'esprit que ces trois premiers sous-mod sont une introduction à un quatrième et dernier sous-mod qui sera beaucoup plus gros et ambitieux. Ne soyez donc pas étonné de l'humilité de certains sous-mini mod, car ils sont aussi là pour nous apprendre les ficelles du modding sur RTW.
    L'équipe est composée de Zamensis et de ma personne. Oui nide iou, mais allez voir ce sujet
    http://www.mundusbellicus.fr/forum/showthread.php?5333-Oui-Nide-Iou-! pour cela.














    Subsides lagides







    1. Contexte historique

    Les Ptolémées ont toujours financé, certes pas d'une manière très appuyée, mais financé quand même, les opposants à la Macédoine en Grèce. Cette question historique de la politique extérieure lagide au IIIème est riche en débats et en idées. Certains auteurs ont appuyé une réponse monétaire, d'autres ont préféré mettre en avant les motifs commerciaux, et même des conceptions religieuses. Devant cet débat, nous n'allons pas chercher à savoir pourquoi, mais plutôt à savoir comment. En effet, les Ptolémées se sont opposés à la Macédoine, mais rarement d'une manière vive, et la plupart du temps en soutenant un opposant, de Pyrrhus des Molosses à la Ligue Achéenne. Les Lagides ne cherchent pas à « couler » la Macédoine quand elle est faible et peu entreprenante, mais ils deviennent actifs quand celle-ci commence à vouloir dominer la Grèce, menacer les possessions des Ptolémées en Thrace (ou en Ionie), et montre la volonté de constituer une flotte puissante. Les Ptolémées ont de ce fait mis en place une politique d'équilibrage pour éviter que le royaume de Macédoine devienne trop puissant, mais ils peuvent aussi agir contre d'autres états si ceux-ci menacent leur thalassocratie (comme Pyrrhus au fait de sa puissance). Or en -272, c'est la Ligue Chrémonidéenne (Koinon Hellenôn dans Europa Barbarorum) qui est financée et soutenue par Ptolémée (il est d'ailleurs cité dans le traité comme protecteur de la liberté des grecs). Mais les Lagides n'ont pas, à l'occasion de la guerre dite chrémonidéenne, vraiment soutenu les alliés grecs, sauf par le financement. Bien entendu, les Ptolémées s'en fichent de la liberté des grecs : pour contrer l'expansion (avec en plus des idéaux révolutionnaires derrière) de Cléomène de Sparte, Aratos, l'homme fort de la Confédération achaienne en appelle à Antigonos Dôsôn, roi de Macédoine. Or, à ce moment, Ptolémée III arrête de verser de l'argent aux Achaiens au profit de la Sparte révolutionnaire. Cette politique est vraiment une politique d'équilibrage, et non pas une opposition systématique et forcenée contre la Macédoine.

    1. Mécanismes du mini-mod pour refléter cet enjeu historique


    Quand vous jouerez le Koinon Hellenôn, vous recevrez un ambassadeur des Ptolémées dans l'Assemblée de la Ligue qui vous informera d'un apport constant de mnai tiré du trésor lagide. Si vous jouez une autre faction que le Koinon Hellenôn, dans le jeu de base le Koinon Hellenôn, comme les autres IA, dispose déja d'un apport financier chaque tour : il n'y a pas besoin de le modifier. Simplement, gardez à l'esprit que les Ptolémées vous soutiennent pour équilibrer le jeu politique égéen avec la Macédoine : n'ayez aucun doute que si vous devenez trop puissant, les Lagides cesseront de vous financer et commenceront à se montrer suspicieux devant les ambitions de la Ligue des Hellènes...

    Bibliographie :

    Edouard Wills, « La politique extérieure lagide : essai d'analyse » dans Histoire politique du monde hellénistique.

    Piérart Marcel, Étienne Roland, « Un décret du koinon des Hellènes à Platées en l'honneur de Glaucon, fils d'Étéoclès, d'Athènes », Bulletin de correspondance hellénique, 99, 1975 p.51-75 : http://www.persee.fr/web/revues/home..._num_99_1_2069

    Rodriguez, « L'intervention ptolémaïque dans la guerre de Chrémonidès au vu du monnayage lagide », Revue numismatique, 6, 2000 p.17-34. http://www.persee.fr/web/revues/home...num_6_155_2271


    Cours de Denis Knoepfler du Collège de France sur la Guerre chrémonidéenne : http://www.college-de-france.fr/site...uerre_de_C.htm

    Sources
    :


    Décret du Koinon tôn hellenôn en l'honneur du frère de Chrémonidès, cf. supra


    Pausanias, I, 1, 1 ; I, 7, 3 ; III, 6, 5 ; VI ; 2-5.

    Diogène Laërce, Vie de Zénon, II, 24.

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    Dernière modification par Faras, 08-07-2012, 14h25.

  • #2




    Grecs et Égyptiens













    1. Contexte et enjeu historique


    L'arrivée et le maintien d'une monarchie gréco-macédonienne dans un pays comme l'Egypte n'est pas sans poser un problème. En effet, la civilisation égyptienne est vieille, antique, diposant d'une grande culture, appuyée par des clergés qui incarnent cette culture plurimillénaire dans laquelle se reconnaissent les masses paysannes essentiellement indigènes. Ptolémée Ier et ses successeurs jusqu'a Ptolémée III ont très bien perçu ce problème, et ont ainsi refusé d'intégrer les indigènes, machimoi, à la fois dans l'appareil gouvernemental et militaire. Alexandrie est ainsi une ville grecque, dotée de magistratures et d'une assemblée, ne faisant même pas parti de l'Egypte nominalement parlant (Alexandria apud aegyptum). Les rois lagides se proclamaient Pharaon, mais ne se couronnaient pas selon la tradition, et s'en fichaient comme la couleur de leur première chalmyde de l'avis des indigènes et des grands-prêtres. L'armée lagide était constituée que de greco-macédoniens, de mercenaires de tout genre mais aussi de galates. Ces soldats étaient installés comme clérouques, colons, sur les terres egyptiennes, avec comme serviteurs les anciens propriétaires indigènes de la terre donnée. On pourrait croire que cette situation tend rapidement à une révolte, mais ce ne fut pas le cas, car les Ptolémées se gardent bien de s'egyptianiser, comme d'egyptianiser leur armée ou leur gouvernement. Il est donc difficile pour un paysan egyptien de se révolter car il n'a pas d'armes, ni de « chef » naturel à suivre car les soldats ne sont qu'étrangers. On note cependant que les indigènes servent dans le train, ainsi que la présence de quelques hipparchies de cavaliers machimoi, mais leur nombre est dérisoire par rapport à l'ensemble de la cavalerie ptolémaïque. D'autre part, il faut aussi prendre en compte que outre les clérouquies, la majorité des terres d'Egypte sont de la terre royale (chôra basilikè), grévée d'impôts fonciers. Les temples égyptiens « indigènes » sont censés avoir de la terre, mais vous imaginez bien que les Ptolémées macédoniens ne se gènent pas pour piocher dans la caisse.

    On a donc ainsi pendant le première siècle des premiers Ptolémées, une monarchie grecque, s'appuyant sur des soldats et des colons grecs tout en exploitant la masse indigène qui ne peut y faire grand chose.






    Les clérouques installés en Egypte constituent dans l'histoire comme dans Europa Barbarorum le coeur des armées lagides. A gauche, un Galatikoi klerouchoi, à droite un Agema klerouchikon hippeon.




    Un important événement militaire va changer considérablement cette situation : En 219, Antiochos III, futur O Mégas (le Grand), déclenche la quatrième guerre de Syrie. Ce grand roi hellénistique perce les défenses ptolémaïques et détruit les armées lagides en Coélè-Syrie (en profitant de la trahison de Théodote), et marche rapidement sur l'Egypte. Sôbisios, un des ministres de Ptolémée IV, alors sous tutelle, décide de noyer le delta pour s'opposer à la progression fulgurante du séleucide. Mais cette mesure ne peut qu'être que temporaire, et les ministres lagides ne disposent que peu de temps, pas assez pour recruter un grand nombre de mercenaires grecs ou gaulois afin de combler les pertes de la marche sur la Coélè-Syrie d'Antiochos III. Il prend alors la décision la plus grave de toute l'histoire de l'État lagide : il lève 20000 indigènes égyptiens qui sont entraînés durant l'hiver en tant que phalangistes. La guerre reprend au printemps 218, et Ptolémée IV défait Antiochos III (où plutôt Antiochos III perd une bataille gagnée en faisant une grave bourde, mais cela c'est la marque d'Antiochos III) à Raphia. C'est une grande victoire et Ptolémée conserve la Coélè-Syrie, mais cette victoire « devait avoir des conséquences désastreuses pour l'autorité des Ptolémées en Egypte » ( E. Wills, Histoire politique du monde hellénistique, II, p.40.). En effet, les Egyptiens ont participé à une bataille décisive pour la monarchie greco-macédonienne, qui plus est dans le dispositif-clé de l'armée hellénistique : la phalange macédonienne. Il faut comprendre qu'ils sont passés du statut de masse paysanne « opprimés » sans aucun relai politique à des soldats qui ont sauvés cette monarchie étrangère qui les opprime ! Il faut donc comprendre que les choses n'allaient pas reprendre le train habituel. Les soldats ayant servi dans la phalange mènent comme chefs le reste des égyptiens qui refusent d'être soumis à nouveau à ces étrangers gréco-macédoniens : ils se révoltent d'une manière endémique dés 218. 10 ans plus tard, la Thébaïde se révolte contre les Ptolémées et des Pharaons indépendants vont y régner pendant une vingtaine d'années. Devant cette situation, les Lagides vont choisir une pente très dangereuse, c'est « l'egyptianisation » de la dynastie qui va avoir d'autre conséquences. Ptolémée IV est obligé de « céder à l'opinion indigène » (cf. supra) : il se couronne Pharaon selon le cérémonial, et doit composer avec le sacerdoce égyptien qui « représente » les indigènes.



    Les soldats machimoi, les "indigènes" ont sauvé la monarchie lagide à la bataille de Raphia. Cette position nouvelle leur permet de peser lourdement sur la politique des Ptolémées.





    Seulement, les conséquences économiques sont catastrophiques au niveau fiscal : obligés de s'attirer les faveurs des prêtres, peu à peu au long du IIème siècle avant notre ère, les Lagides concèdent aux temples des remises d'impôts, puis l'immunité fiscale, ce qui abaisse les revenus de l'État. Ils leur donnent aussi de plus en plus de terres, terres qui ne vont pas être soumises à l'impôt ! De plus, les paysans indigènes, surtout ceux qui sont « vassaux » ou serviteurs des clérouques gréco-macédoniens ou galates vont fuir à loisir dans ces terres non grévées par les lourds impôts, et sans un étranger qui leur court dessus. On peut comprendre la grande détresse financière des Ptolémées à partir du IIème siècle avant notre ère.


    Enfin, les conséquences sont tout aussi graves au niveau militaire, car l'égyptianisation des Ptolémées entraîne (petit à petit, cela prend quelques générations tout de même) l'égyptianisation des colons grecs et gaulois, qui perdent de ce fait presque toute valeur martiale. Seule Alexandrie sera relativement épargnée, mais il y aura des grands troubles entre les grecs qui refusent cette égytianisation, les indigènes et les juifs, qui soutiendront des rois différents lors des nombreuses crises de l'État lagide au IIème et Ier siècle avant ère : rien de quoi améliorer la longue décadence de cette monarchie gréco-macédonienne.




    2. Mécanismes du mini-mod pour refléter cet enjeu historique



    Europa Barbarorum ne traduit pas très bien le danger qui consister à engager des machimoi comme soldat. Ce mini-mod a pour but de réfleter ce danger et d'induire des mécanismes qui peuvent conduire à une décadence de l'État lagide selon des facteurs historiques.


    Il y a donc un deux enjeux différents : selon que vous jouez les Ptolémées ou si c'est l'IA qui les joue.

    Si vous jouez les Ptolémées :

    Au départ, vous n'aurez accès à aucune unité de machimoi. Vous aurez accès à des revenus élevés dans vos provinces égyptiennes, et peu de troubles. Si tout se passe bien, vous n'aurez aucun événement et aucun trouble, car vous n'aurez aucun besoin de recruter des machimoi. Si vous vous prenez une claque et que l'Egypte, le centre de votre pouvoir, est menacée (je ne vous détaille pas les mécanismes et c'est normal), un conseiller vous donnera le choix entre essayer de se débrouiller avec ce vous avez sous la main, ou alors de recruter des machimoi.
    Si jamais vous choissisez le deuxième avis, vous aurez accès dés le tour suivant à deux armées de machimoi qui vous serviront à repousser vos ennemis. Vous pourrez aussi recruter désormais des machimoi dans vos armées. Mais les conséquences de votre choix apparaîtront rapidement, avec des troubles apparaîssant un peu partout en Egypte. Selon votre réaction et plusieurs de vos actions, il est possible de se sortir de ce guépier tout comme plonger dans la même décadence que les Ptolémées. Attention, si vous choisissez l'égyptianisation pour avoir la paix, il vous sera impossible de recruter les meilleures unités grecques et galates des Ptolémées. Je n'en dit pas plus si vous suivez d'autres chemins, mais quoi qu'il arrive, rien ne deviendra comme avant, et il faudra assumer vos choix.

    Si c'est l'IA qui joue les Ptolémées :

    Si l'Egypte est menacée, l'IA joue « historiquement » et lèvera donc les armées machimoi pour repousser l'envahisseur. Elle suivra quelques années plus tard automatiquement l'égytianisation et la décadence. Cela permet, si vous jouez Rome par exemple, d'envahir avec facilité une Egypte ruinée, décadente et avec des armées sans ses meilleurs éléments si précédemment un ennemi a menacé directement le coeur de la monarchie lagide.


    Bibliographie :

    Launey, Recherches sur les armées hellénistiques, I, De Boccard , 1987 [1949-1950].

    Huss, Ägypten in hellenistischer Zeit 332–30 v. Chr., C.H. Beck, 2001.

    Lesquier, Les Institutions militaires de l'Égypte sous les Lagides, Leroux, 1911.

    Barns, « Egyptians and Greeks », Papyrologica Bruxell., XIV, 1978.

    Peremans, « Notes sur la bataille de Raphia », Aegyptus, XXXI, 1951 p.214-222.

    Peremans, Ptolémée IV et les Égyptiens, 1975.

    Bengtson, « Bedeutung der Eingeborenenbevölkerung in den hellenistischen Ostsaaten », Wag XI, 1951 p.135-142.

    Fraser, « Inscr. Fram Ptolemaic Egypt », Berytus, XIII, 1950 : Une inscription très intéréssante où des colons grecs de la Thébaïde honorent un Ptolémée de leur avoir envoyé des renforts hellènes.

    Préaux, « Esquisse d'une histoire des révolutions egyptiennes », Chr. Eg., XXI, 1936.

    Rodriguez, « L'intervention ptolémaïque dans la guerre de Chrémonidès au vu du monnayage lagide », Revue numismatique, 6, 2000 p.25 : pour le rôle des machimoi dans la guerre de Chrémonidès, c'est-à-dire comme matelots et non comme soldats.

    Jouquet, « Les Lagides et les Indigènes égyptiens », Revue belge de philologie et d'histoire, 2, p.419-445 : http://www.persee.fr/web/revues/home...3_num_2_3_6239

    Edouard Wills, Histoire politique du monde hellénistique, 1982.

    Sources :

    Polybe, V, 58 et suivant ; XVIII, 53-55 ; Justin XXX,1, 6 et suivant.

    La Pierre de Rosette, elle ne sert pas qu'a traduire les hiéroglyphes !

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    Dernière modification par Faras, 08-07-2012, 16h56.

    Commentaire


    • #3



      L'Alliance commune des Hellènes d'Antigonos Dôsôn









      1. 1. Contexte et enjeu historique


      Il est faible de dire que les ambitions de la dynastie antigonide, dès qu'elle fût solidement installé en Macédoine par le retour aux pratiques monarchiques traditionelles d'Antigonos Gonatas, ont été la domination sinon le contrôle de la Vieille Grèce. Cette ambition fut battue en brèche à la fois par divers adversaires de la Macédoine, comme la Ligue Achéenne, l'Épire, parfois la Ligue Étolienne et le soutien financier des Lagides à ces états. Pour appuyer ses ambitions, Antigonos Gonatas a la vieille habitude macédonienne d'installer des tyrannies en sa faveur et/ou de puissantes garnisons en faction sur les acropoles (Mounychie, Acrocorinthe) des cités contrôlées. Pourtant, Antigonos Dôsôn unifia la Grèce jusqu'en 198. Mais il est vrai que ce ne fut pas une domination, mais plutôt une conception nouvelle, associant tout les Grecs dans une « Alliance commune ». Pour regarder plus en détail les fruits et les rouages de cette Alliance originale, il est essentiel de faire une mise au point historique.




      Statère d'Antigonos Dôsôn



      En 243 avant notre ère, la Macédoine est complètement chassée de la Grèce à cause de l'expansion de la Ligue Achéenne et des coups fameux de son stratège, Aratos. Mais en 225/224, la Ligue Achéenne fait face à Cléomène III, roi de Sparte. Si Sparte était dans une grave décadence depuis plusieurs décennies, elle fut aussi le terreau des idéaux révolutionnaires hellénistiques. Ce jeune roi suit l'exemple d'Agis IV et promeut des idées révolutionnaires et égalitaires. Il assassine les éphores et son collègue royal et met en place des réformes effrayantes pour tout aristocrate qui se respecte : il partage les terres en lots égaux (y compris les siennes) et fait entrer dans la citoyenneté périèques, hilotes et métèques. Il réforme profondément l'armée spartiate, et la modernise en l'armant « à la macédonienne » (c'est-à-dire en phalangistes). Portés par ces idéaux et ces réformes, les soldats spartiates défont facilement les Achéens dans plusieurs batailles. De plus, dans certaines villes, le peuple ouvre ses portes à Cléomène dans l'espérance que celui-ci applique ses réformes égalitaires.



      Le jeune Cléomène III de Sparte incarne les idéaux révolutionnaires et égalitaires de l'époque hellénistique.



      Devant ce grave danger, Aratos et les Achéens n'ont que peu de choix : ils font appel aux Macédoniens, qu'ils avaient alors chassés du Péloponnèse. Antigonos Dôsôn est alors roi des Macédoniens à ce moment. Ce personnage, un des meilleurs rois de la dynastie Antigonide, n'est pas le fils du précédent roi, Démétrios II. Il fut en effet élu Tuteur de Philippe V, puis roi des Macédoniens par l'Assemblée des Macédoniens. Il n'éduqua pas ses fils dans une optique royale, et prépara Philippe V, fils de Démétrios II comme successeur. On est toujours étonné devant cet exemple de rigueur, d'humilité et de respect envers Philippe V, preuve de la grande valeur de ce roi. Il répondit à l'appel des Achéens et se déversa dans le Péloponnèse avec une puissante armée (que Polybe nous décrit fort bien, voir bibliographie).

      Avant d'affronter les forces lacédémoniennes à Sellasie, il se présenta au Conseil fédéral (sunodon) achéen, et Antigonos Dôsôn fut proclamé « hégémôn tôn summachôn » : le « Chef » ; le «Commandant » ; le « Président » des alliés. C'était là l'acte de création de ce qu'on appelle improprement la Ligue hellénique (voir infra). Cette alliance regroupait les Achéens, les Épirotes, les Phocidiens, les Béotiens, les Arcananiens, les Locriens, les Eubéens, les Thessaliens et selon Polybe même les Macédoniens. Cette Alliance est très différente que d'autres systèmes qui avaient unis la Grèce autrefois, comme la Ligue de Corinthe de Philippe II. Contrairement à celle-ci,l' Alliance commune réunit des ligues déja existantes (Koinon) et qui sont autonomes. Ces Ligues envoient des députés à une Assemblée fédérale (sunédrion) sur convocation de l'hégémôn, le chef-président des Alliés qui est nécesserairement le Roi des Macédoniens . C'est cette Assemblée ou ce Conseil supérieur, et ni le roi, ni les ligues, qui a les compétences des affaires communes, comme voter la paix ou la guerre. L'admission de nouveaux membres demande aussi un vote commun et n'est pas du ressort de l'hégémôn, au grand désespoir de Philippe V quelques années plus tard. Les décisions de l'Assemblée sont ensuite ratifiées (ou non !) par les différents conseils fédéraux des Ligues de l'Alliance. Si cette institution est le fait d'Antigonos Dôson, un roi qui paraît donc très libéral, elle est aussi une création d'Aratos, qui pouvait ainsi exercer son pouvoir dans cette institution, tout comme d'autres députés influents et des puissants stratèges des autres ligues/ethnoi (peuple). Cette Alliance augmenta considérablement la puissance militaire de la Macédoine (selon Bengston, elle devint aussi puissante que les Lagides et les Séleucides, ce qui parait un peu exagéré), tout en ménageant efficacement la chère éleutheria (liberté) des grecs, puisque les institutions des cités et des ligues étaient inchangées, et que la souveraineté n'est pas en soit dans le roi qui est plus une sorte de président-général d'une Alliance hellénique dirigée par un Conseil supérieur.

      Cette assemblée survecu jusqu'en 198 avant notre ère, même si elle fut battu en brèche par l'autoritarisme et le manque de clairvoyance de Philippe V. Mais lui-même ne cessa jamais de convoquer l'Assemblée et de prendre des décisions conformément à leur avis. Ce n'est que devant l'immense pression des Romains qui menaçaient Philippe V que les Alliès l'abandonnèrent pour éviter de subir le courroux des légions.

      Deux points de polémiques et de précisions historiographiques :


      2. Du vocabulaire

      En effet, la question du vocabulaire est une question difficile. En fait, cette institution crée par Antigonos Dôsôn n'est pas en soit une « ligue » (qui se traduit par koinon, même si la symmachie de Corinthe (par Philippe de Macédoine) et celle de Délos (Athéniens) sont traduit souvent et improprement par "Ligue". Une symmachie a pour définition "Alliance défensive" au sens propre du terme). J'ai cherché partout dans Polybe, dans Plutarque, consulté la stèle de Délos, je n'ai vu aucune fois cette institution nommée « koinon » dans aucun texte. Tout les passages disent « summachia » la symmachie, c'est-à-dire « l'Alliance » ou « la Coalition ». Je pense que la phrase qui définit le mieux cette Alliance, ou son nom complet est dans la bouche de Philippe V, dans Polybe, IV, 24, 6 : « ten koinen summachian » soit « è koinè summachia », koinè étant devant summachia, il qualifie summachia, donc cette phrase doit être traduite comme : « l'Alliance commune », sous entendu « des grecs ». Ainsi c'est cette phrase qui donne le nom du mini-mod, mais aussi de ce système. On ne peut qualifier cette institution de Ligue, car elle n'est pas définie ainsi par les sources. De plus, les conseils des Ligues sont tous appellés sunodon, alors que l'Alliance commune est une assemblée (sunédroi).
      Le nom du mod et de cette Alliance est donc : Koinè summachia tôn hellenôn.


      3. La place de la Macédoine

      Nous sommes là devant une querelle difficile. En effet, Polybe associe les Macédoniens (et les Thessaliens, mais leur présence n'est pas contestée) comme une fédération députant à l'Assemblée comme les autres. E. Wills pense qu'il s'agit d'une exagération, et que Antigonos Dôsôn reste maître de la macédoine, en s'appuyant sur l'interprétation de la stèle de Délos. C'est « le Roi Antigonos, les macédoniens et les alliés » et non « les macédoniens et les autres alliés ». Mais d'autres avancent que la mention de ce peuple a coté d'Antigonos n'est pas anodine (cf. Holleaux). Surtout, les dernières recherches montrent que la Macédoine possède des institutions et une assemblée qui n'ont pas à palir devant les ligues grecques. Le roi n'est jamais un dynaste absolu comme les autres Diadoques depuis la réconciliation des macédoniens avec Antigonos Gonatas, il est contraint dans certains domaines de se concilier les assemblées du peuple macédonien. Et puis il suffit de noter qu'Antigonos Dôsôn fut nommé Roi par l'Assemblée de Macédoine à la place de Philippe V, enfant, à cause du danger des peuples du Danube, et que Dôsôn, loin d'être un usurpateur, légua le pouvoir à Philippe V à sa mort, comme prévu par l'Assemblée.


      Il est difficile de vraiment choisir historiquement parlant entre les deux positions (la position de Wills augmente le pouvoir du roi au sein de cette alliance, la position d'Holleaux fait vraiment du roi antigonide un « président » des ligues et peuples grecs)

      Il faut donc choisir au niveau du gameplay, et nous avons choisi la position d'Holleaux qui nous paraît beaucoup plus intéressante à ce niveau.

      4. Mécanismes du mini-mod pour refléter cet enjeu historique

      La mise en place de cette Alliance dans Europa Barbarorum ne sera pas facile. Il faudra obtenir les régions de la Vieille Grèce, attendre une date limite pour que l'idée fédérale fasse son chemin mais aussi avoir un roi intelligent, charismatique tout en étant un bon général pour mettre en place ce système. Il faudra, bien entendu, qu'il ne soit pas mishellène !
      De toute manière, vous aurez le choix entre préserver l'ancien système ou bien d'instaurer une Alliance commune. Nous allons voir que les deux ont leurs avantages et leurs défauts. A propos de l'IA, elle aura 50% de chances de fonder l'Alliance si elle remplit les conditions de territoire et de temps.
      Si vous décidez d'instaurer l'Alliance commune des Hellènes, votre roi obtiendra le trait « Hégémôn tès koinès summachias » : Président-Commandant de l'Alliance commune et un nouveau batiment apparaît à Corinthe « Sunédroi tès koinès summachias » : Assemblée de l'Alliance commune.

      Outre ces divers éléments, le plus important concerne l'apparition d'un nouveau bâtiment de gouvernement de type I+ : « Koinon tès koinès summachias » : « Ligue de l'Alliance commune ». Ce batiment de gouvernement est constructible partout où le Koinon Hellenôn (faction grecque d'Europa Barbarorum) peut construire ses batiments I et II (donc une très vaste aire, puisque cela concerne toutes les cités grecques, de Marseille aux cités du Pont-Euxin). Ce batiment permet de débloquer tout l'arbre de construction macédonien normalement réservé au type I de base sur EBI, mais aussi l'accès à de nouvelles casernes permettant de recruter de nouvelles unités. En effet, le « roster » du Koinon Hellenôn, c'est-à-dire les unités d'élite grecques s'offriront à vous, étant donné que les classes dirigeantes des cités sont associées politiquement au gouvernement grâce à l'Assemblée. Seuls les Hoplites Spartiates ne pourront pas être débloqués, vu le repli de cette cité à toute participation à une Alliance ou une Ligue s'ils n'ont pas l'hégémonie.




      Les Polis grecques étant associées au gouvernement, elles enverront leur soldats se battre sous la bannière du Roi-Hégémôn. Cela permet au joueur macédonien de débloquer de nombreuses unités intéressantes, dont les Thorakitai et Thorakitai Hoplitai qui n'ont aucun équivalent dans les armées macédoniennes traditionnelles.



      Seulement, pour ces nombreux avantages, il y aura un prix sera à payer : les nobles macédoniens seront exaspérés par l'abandon de leurs prégoratives et de leur association directe au gouvernement macédonien, vu que celui-ci fait parti désormais d'un plus grand ensemble. Mêlés aux autres peuples grecs, ils perdent leur influence sur la royauté et sur la direction politique à cause de cette réforme. Il y a donc de fortes chances que vous perdrez les contingents militaires fournis par les nobles macédoniens.
      De plus, si le Roi-Hégémôn est mishellène où très incompétent, manquant de libéralisme et de modération, il est possible que certains troubles apparaissent dans les différentes ligues de l'Alliance.


      Il faudra donc, au moment de choisir, de bien peser le pour et le contre.



      Les nobles macédoniens, écartés de la direction du royaume au profit de l'Assemblée commune où leur influence est moindre seront sans doute mécontents de ce changement politique.








      Nouvelles réformes

      A cause du changement au niveau des casernes et plus généralement autour des mécanismes militaires autour de la faction macédonienne, deux unités « réformées » obtiennent des réformes différentes et plus approfondies par rapport à EBI de base.


      Réforme Koinon Hellenon Phalantigai (pour le Koinon hellenon) :






      Etre au moins en 226 avant J-C.

      Avoir un général avec plus de 4 étoiles, qui soit Sharp/charismatic/vigorous


      Avoir des casernes de type 5 (donc les meilleures), à Corinthe et à Sparte.



      Cette réforme est inspirée par les réformes de Cléomène et de Phillipoemen qui introduisent la phalange macédonienne respectivement dans les armées spartiates et achéennes. Dans les deux cas, l'introduction ne dépend pas de l'évolution naturelle de l'armement (Plutarque nous indique bien que les soldats achéens avant la réforme de Phillipoemen portaient déja un thureos (bouclier long semblable à ceux des gaulois et des romains). En fait l'évolution « naturelle » de l'armement tend plus vers ce que RTW vanilla a improprement appellé les « légionnaires d'imitation » (mais les sources romaines disent cela aussi, on ne peut les en vouloir), c'est-à-dire dans EBI, les Thureophoroi et les Thorakitai.

      Si la Macédoine fonde l'Alliance, elle débloque automatiquement dans ses casernes les Koinon Hellenon Phalangitai




      Réforme Hysteroi Pezhetairoi :






      • Etre au moins en 235 av J-C


      • Le roi ou son héritier doit avoir gagné ou perdu 4 batailles soit contre les factions celtiques, soit contre les Romains.


      Le mécanisme, adapté de la réforme d'EBI des cataphractes séleucides, correspond bien à la réaction contre l'armée romaine (on ajoute aussi les factions celtiques, ce qui permet d'être un peu plus uchronique tout en étant viable) qu'a été la réforme du règlement d'Amphipolis, ce règlement ayant été la base de la création de cette unité par l'équipe d'EBI.


      Bibliographie :

      Holleaux, « Dédicace d'un monument commémoratif de la bataille de Sellasia », Bulletin de Correspondance hellénique, 31, 1907 p.94-114.

      Le Bohec, Antigone Dôsôn, roi de Macédoine., Revue belge de philologie et d'histoire, 1996, 74, p. 227.

      http://www.persee.fr/web/revues/home...t1_0227_0000_2

      Hatzopoulos, « L'État macédonien antique : un nouveau visage », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 1, 1997, p.7-25.

      http://www.persee.fr/web/revues/home...um_141_1_15696

      Aymard, Les premiers rapports de Rome et de la confédération Achaienne (198-189 avant J. C.), 1938.

      Bengtson, « Die Inschriften von Labranda und die Politik des Antigonos Doson », SBAW 1971, 3, 1971.

      Heuss, « Stadt und Herrscher der Hellenismus in ihrer Staats und Volkerrecht Beziehungen », Klio, XXXIX,1937, p.1-295.

      Edouard Wills, Histoire politique du monde hellénistique, 1982.

      Sources :

      Stèle de Délos : Basiléus Antigo[nos basiléôs] Dèmètriou ka[i Makédones] kai oi summachoi [apo tès peri] Sellasian ma[chès Apollôni]

      Polybe : II, 54, 4 ; II, 65 2-4 ; IV, 9, 4 ; IV, 15, 1 ; XI, 5, 4 ; IV, 22, 2 ; V, 103 ; IV, 6, 3.

      Plutarque : Vie d'Agis et de Cléomène, Vie d'Aratos et Vie de Philippoemen.

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      Dernière modification par Faras, 17-07-2012, 09h00.

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      • #4
        Vous me donnez envie, franchement !
        (Qui plus est, il s'agit d'événements que je ne connaissais pas )
        A quand une sortie ?

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        • #5
          Ahhhhh, c'était donc çaaaaaaaaaaa ton truc!

          J'aurais bien aimé faire partie de l'équipe mais je suis une bite en scripts et compagnie, à la limite je serais présent si il vous faut un bêta testeur...
          Super présentation, ça vaut largement un +1 rep, tous ça me donne envie.

          En tout cas bonne chance, et vive EB et les sous mods

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          • #6
            Texte en français ou tu va faire le fourbe en laissant dans la langue Shakespeare?

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            • #7
              En glandant sur le forum russe, j'ai trouvé un mini-mod..., ce que j'aurais voulu faire sur les Ptolémées :
              Ajout de la réforme des Ptolémées, qui généralement fort réajustement et modifier le système de recrutement et de revenus. En commençant par les troupes gréco-macédoniennes à la seule province du grec - Alexandria, ON - la colonisation et de la réforme, après quoi les troupes gréco-macédoniennes partiellement remplacés par les Gaulois, les Thraces et autres Ethiopiens et les Juifs. La réforme n'est pas amplifié par les Ptolémées, l'armée devient simplement un autre, mais il est inévitable - sans qu'il y ait développement des provinces. Avec la réforme du soulèvement égyptien est due en Haute-Egypte.
              Un ensemble de mercenaires-fixes. Dans les domaines classiques d'un nombre limité de mercenaires recrutés à un prix élevé, dans les zones avec un "camp de mercenaires" beaucoup d'entre eux et ils sont nettement moins cher
              -Les éléphants sont tapés dans les champs marqués d'éléphants. En conformité avec les vues - Affaires indiennes - Inde, la forêt africaine - en Afrique, la savane africaine (pour Saba) - à Méroé.
              (oui, oui google trad powa) Je vais essayer de télécharger ce mod et si jamais, je le sortirais après l'avoir un peu adapté.

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              • #8
                Déterrage mais est-ce tu as retravaillé sur ces mods ?

                Une sortie avec celle de la traduction pourrait être sympas.

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