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  • La vie de Renaud de Châtillon.

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    La vie de Renaud de Châtillon. (1120-1187)

    Renaud de Châtillon, un nom bien connu de tout ceux s’étant un peu intéressés aux croisades, le plus souvent campé sous très d’un meurtrier cupide ( AoE II) ou d’une brute stupide (Kingdom of Heaven) il est avant tout le symbole de l’aventurier venus faire fortune en orient dans le sillage des croisades. Pourtant qu’elle est la véritable historie de cette homme que l’on accuse souvent d’avoir provoqué les événements qui conduisirent à Hattin et à la troisième croisade ?

    Fils d'Hervé II de Donzy, qui était seigneur de Châtillon-sur-Loing il un cadet de famille sans fortune n’y avenir dans une France médiévale surpeuplée qui exporte depuis quelques temps sont trop plein d’aventuriers vers la terre sainte. Arrivé en orient dans les rangs de l’armée de Louis VII au cour de la seconde croisade, il s’illustra au combat mais réussit surtout l’exploit d’épouser en 1153 Constance veuve de Raymond de Poitiers et surtout régente d’Antioche !
    Une sacré promotion pour un chevalier sans terre.
    Cette mésalliance est fortement critiquée, notamment par le patriarche d’Antioche, Aimery de Limoges, qui se verra confisquer ces bien et torturé. Bien qu’encore jeune Renaud n’hésite pas à s’affirmer et sait se montrer sans pitié, rapace aussi mais cette action, comme beaucoup de celle qu’il entreprendra plus tard, et avant tout politique, il montre ainsi que c’est bien lui qui est à la tête du puissant domaine d’Antioche.

    Par la suite il loue ses services à l’empereur byzantin Manuel Comnène pour qui il attaque les arméniens de Cilicie, le Basileus aura la mauvaise idée de ne pas lui payer ces services et notre homme le lui rend bien en s’alliant avec son ennemi d’hier, le prince Thoros II d'Arménie, qui le fait passer avec ces hommes à Chypre ( en 1155) qui encore une province Byzantine.
    La garnison est écrasée et l’île totalement ravagé, tout ce qui ne peut être emporté est brulé et les églises (orthodoxe) comme les villes sont pillées. La population est fortement touchée et l’île mettra longtemps à s’en remettre. Les prêtres orthodoxes sont mutilés mais laissé en vie pour faire le récit des exactions à Constantinople.
    Puis pendant 3 ans il se met sous la protection de Baudouin III pour qui il livre de nombreux combats et conquière la forteresse d’Harim.
    La reconquête de la Cilicie par les byzantins l’oblige pourtant à chercher le pardon du Basileus faute de soutien de la part des autres principautés franques. En 1159 il s’incline devant l’empereur, qui est bien obligé de lui pardonner s’il veut éviter le siège d’une des villes les plus fortifiées de l’orient, et l’invite à Antioche.
    Mais il est capturé en novembre 1160 lors d’une expédition au comté d’Edesse par des soldats turcs au service du sultan de Syrie Nur ad-Din qui refusera de libérer cet ennemi contre rançon.
    16 ans de captivité s’en suivent, aux cours desquels son épouse meurt et Bohémon III hérite d’Antioche, Renaud y apprendra l’arabe et surtout la complexité du monde politique orientale qui se fracture entre Ayyoubides et Zankides ( dinastie de Saladin).
    En 1176 il est finalement libéré par le fils de Nur ad-Din lors d’un échange de prisonniers (contre une forte rançon dise certaine source bien qu’on situe mal la provenance de l’or, notre Renauld n’ayant plus une grande valeur).
    Il se met donc au service de Baudouin IV qui le marie à Etiennette de Milly veuve du seigneur d’Outre-Jourdain, à nouveau un heureux mariage le place à la tête d’un puissant fief

    C’est depuis l’impressionnante forteresse de Kérak http://www.atlastours.net/jordan/kerak_castle.jpg qu’il lance ses nombreux raids contre les caravanes allant de Damas à l’Egypte, raids qui, s’ils le font passer pour un pillard sans scrupule, enrichisse en fait tout autant Baudouin que lui et qui lui permettront plus tard de financer sa couteuse expédition de la mer rouge.
    Ces actions violentes vont aussi dans le sens de sa politique de coupure entre la Syrie et l’Egypte qu’il sait dangereusement proche d’être unis par Saladin.
    Avec le soutien des templiers il pousse Baudouin à l’action offensive contre l’Egypte et à une alliance avec les dernier Zankides de syrie, mais la maladie de Baudouin (lèpre) fait échouer une opération commune avec les byzantins contre celle-ci.
    Ces mouvements de troupes conduiront à la célèbre bataille de Montgisard ou Renaud commandera à une armée de 500 chevaliers, 100 templiers et plusieurs milliers de fantassins.
    Prenant Saladin par surprise, alors que l’armée de celui-ci en formation de marche et chargée de prisonnier, il lui inflige une terrible défaite malgré une écrasante infériorité numérique et surtout massacre presque entièrement la garde mamelouke qui couvre la retraite du Sultan.

    Etrangement les chroniqueurs chrétiens semblent avoir volontairement tut son rôle dans cette bataille alors que les musulmans s’accorde sur le fait qu’il dirigeait l’armée franque…

    En 1180, alors que Saladin vient de prendre la forteresse du Krak de Moab qui appartient à Renaud, une trêve est finalement conclue qui stipule que Renaud doit rendre à Saladin un exemplaire très rare du Coran qu’il c’était approprié après la victoire de Montgisard.
    En 1181 il pille une caravane se rendant cette fois à la Mecque, provoquant la stupeur des musulmans qui commence à se plaindre du manque de sécurité sur les terres dépendant de Saladin. Celui-ci, sentant son pouvoir remis en cause, aurait juré à ce moment de tuer lui-même Renaud de Châtillon, l’opposition entre les deux hommes et pourtant comme on le voit bien plus ancienne.

    C’est en 1182 que Renaud monte son expédition la plus osé et la plus ambitieuse.
    Toujours dans la logique de discréditer Saladin, dont le pouvoir n’est pas encore reconnus de tous dans le monde musulman, il décide de s’en prendre directement à la mer rouge par ou passe désormais ( par sa faute) les pèlerins et les commerçants en direction de l’Arabie.
    5 galères, probablement génoise ou sicilienne qu’il à lui-même acheté avec peut être un soutien financier discret de Baudouin, sont ainsi démontées et convoyées jusqu'à Kérak, puis jusqu’au gold d’Aqaba. Sa troupe se rend maitre de la ville et de son port et à vite fait de remonter ces galères en pièces détachés.
    Deux d’entre elles restèrent dans le golfe pour y patrouiller le long des cotes nouvellement latines et surtout pour assiéger l’île fortifiée de Graye pendant que les trois autres navires partent au sud en brulant tout les navires qu’elles croisent.
    Cette action que l’on site souvent comme un « simple acte de piraterie lancé par un rapace » et pourtant bien une action de terreur, la preuve étant que les galères continue leurs courses bien après avoir fait le plein de pillage. C’est en tout 17 navires et 4 ports qui sont détruit avant d’atteindre Aden ou cette fois ce sont les caravanes qui sont visées.

    Mais lors du trajet de retour une partie de la flotte méditerranéenne les attend, le gouverneur d’Egypte aillant promptement réagit face à la menace pesant sur les villes saintes en les faisant transporter à Suez.
    Après une vaine tentative pour forcer le blocus les galères s’échouent volontairement et leur équipage tente de fuir par la terre. Il sont en cela aidé par des bédouins (ce qui en dit long sur la loyauté de ceux-ci envers Saladin et aussi de l’avancé de l’islam dans les régions un peu reculé même proche de son centre historique, la même chose est vrai en France mais on s’éloigne là).
    Après 5 jours de fuite à travers le désert les croisés finissent par se rendre à leur poursuivant sans savoir qu’ils étaient à moins d’une journée de marche de Médine. 170 hommes sont capturés sur les 350 que compte l’expédition, tous furent mit à mort dont deux à la Mecque.
    La violence de la réaction de Saladin montre qu’il en va de sa réputation.
    Cette attaque peu conventionnel à frappé les esprits.

    En 1183 c’est au tour de Saladin de lancer des raids sur son territoire puis d’assiéger l’assaillant dans la forteresse de Kérak qu’il ne parvient à prendre, celle-ci étant l’égale du Krak des chevaliers en terme de model défensif, c’est finalement Baudouin IV qui dégage la forteresse.

    En 1186, quand Baudouin V meurt, Renaud de Châtillon tente de convaincre Onfroy IV de Toron, son beau-fils de prétendre au trône de Jérusalem selon les droits de son épouse, mais celui-ci préfère se désister en faveur de Guy de Lusignan.

    Les raids contre les caravanes reprennent après la mort de Baudouin IV en mars 1185 et fournisse l’excuse, à un Saladin exaspéré, pour reprendre les hostilités en 1187. Les caravanes en questions étaient pourtant fortement défendu mais le seigneur d’Outre-Jourdain commence à connaitre son affaire et prépare même une nouvelle expédition d’envergure par voie de terre contre la Mecque, maintenant qu’il à réalisé la faiblesse de l’Arabie par rapport à l’Egypte.
    Saladin le somme de rendre les prisonniers, Renaud lui renvois une réponse provocante et déclenche ainsi volontairement une guerre qu’il savait inévitables puisque ces espions l’avaient renseigné sur les préparatifs d’une offensive de Saladin. La meilleure défense et l’attaque dit-on…

    Tout cela nous conduit à la bataille de Hattin, désastreuse pour les croisés, mal commandé et balloté entre un Raymond de Tripoli poussé à l’action par le maitre du temple et un Guy de Lusignan hésitant. Raymond de Tripoli qui s’enfuit à la première occasion dès que la bataille tourne mal pendant que le roi de Jérusalem réussit à atteindre Tibériade ou il se barricade avec ses barons.
    Reste les templiers hospitaliers avec Renaud et Onfroy qui se replie sur les Cornes de Hattin ou la dernière résistance fera de lourde perte des deux cotés.
    Renaud finit décapité par Saladin comme promis, Onfroy hérite de Kérak qui est finalement prise en 1189.

    Renaud de Châtillon fut avant tout un homme de guerre porté sur l’action, partisans des solutions audacieuses et ennemi juré de Saladin dont il voulut avant tout saper l’autorité par tous les moyens. Ces méthodes, guères plus violentes que celle de ces contemporains avaient avant tout une visée politique mais furent mal perçu par ses contemporains et les historiens.

  • #2
    Très intéressant, merci. Sans oublier que Kingdom of heaven est une merde historiquement parlant.

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    • #3
      Renaud de Châtillon...

      Sacré personnage...
      Il a survécu à 16 ans de captivité!...dommage que après Montgisard, il n'arrive pas à capturer Saladin...chose étonnante Saladin était durant sa jeunesse en captivité dans la forteresse de Kérak!

      A lire le livre de Gustave Schlumberger sur
      Renaud de Châtillon.
      Ou bien la discussion sur le forum: http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?t=1232

      Pour ma part je recherche les noms de ses lieutenants quand il était seigneur de Kérak..., ceux de l'expédition en mer rouge...
      Dernière modification par ALBATOR, 27-06-2014, 11h04.

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      • #4
        Merci d'évoquer ce personnage DiderLord:


        Mais je suis pas d'accord sur certains points en relisant ton texte, dont:


        Raymond de Tripoli qui s’enfuit à la première occasion dès que la bataille tourne mal pendant que le roi de Jérusalem réussit à atteindre Tibériade ou il se barricade avec ses barons.

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        • #5
          Je dois dire que je suis étonné, tu as éclairé mon ignorance sur ce personnage tant vulgarisé par les films. D'ailleurs, dans Kingdom of Heaven, c'est une brute sans scrupule, un pur idiot, un imbécile, un vrai bouffon. Et il était bien plus que cela, très intelligent, un bon stratège. Merci DiderLord

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          • #6
            Très intéressant, merci .

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