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    J'ai lu le topic sur le recrutement au moyen-âge dont Galadas redirigeait vers un site très complet ( http://www.guerriersma.com/forum/ind...6c1faea2846b19) mais extrêmement fouillis. Dans ce même topic, Faras expliquait assez bien la différence entre serf et homme libre et un sujet très intéressant sur la catalogne.
    Le problème c'est que j'ai n'ai pas le temps pour ouvrir des bouquins et feuilleter des centaines de pages pour juste une ou deux infos que je veux. Si possible des sites avec des topics dédié pour chaque sujet et non des commentaires sans fin qui débattent du sujet comme justement le site au dessus. Parce que j'ai eu beau vouloir me renseigner, dès que je tombais sur un topic dont le titre m'intéressait, tout le contenu du topic faussait le titre.

    Bref, dans le topic sur le recrutement, je crois avoir obtenu ce que je voulais mais ce n'est pas tout. Il me faudrait des informations sur la hiérarchie de la noblesse, les différents types de droits/lois (avec peut-être juste une comparaison entre la France et l'Angleterre pour se faire une idée). Ainsi que des infos sur le statut social de chaque classe, paysan, bourgeois...etc. Les termes pour désigner les types de soldats. Beaucoup d'autres choses aussi me serait utile.
    Il y a bien wikipedia mais on ne sait jamais si les infos sont vraies ou fausses, surtout au niveau de l'histoire. J'écris beaucoup de nouvelles et de scénarios, des fois pour moi ou d'autres personnes et je n'aime pas vraiment la vulgarisation d'où ma demande même si cela se situe dans un univers fictif. Puis si ça peut m'apprendre des trucs au passage tant mieux. Merci d'avance.

  • #2
    Hem, dit comme ça, ça va être dur de te répondre avec précision, tes demandes elles-mêmes n'étant pas toutes très claires Si tu as le temps d'aller fouiner dans les bibliothèques, tu peux essayer de trouver ton bonheur dans un "Dictionnaire du Moyen-Âge", tout bêtement, celui dirigé par Gauvard et Zinck est pas mal.
    Je vais essayer de te renseigner pour ce sur quoi je suis un peu calé, mais bon ...
    Déjà, la hiérarchie de la noblesse ... Vaste sujet avec des variations au fil du temps, et le MA, c'est grand, mais aussi selon les pays. En Francie puis France, il faut voir qu'initialement il n'y a que peu de titres (comte, duc, prince, roi ; dans un ordre croissant de prestige). A la fin du MA, le terme de "baron" tend à se faire plus officiel, mais je ne sais pas à quelle période ; au MA central, il est encore un terme générique pour dire en gros "grand seigneur". Les baronnies demeurent inférieures aux comtés, si l'on veut simplifier à l'extrême. Le terme de marquis dérive des marches carolingiennes, zones tampons confiées à des seigneur ayant particulièrement fiables. Il ne réapparait lui aussi que nettement plus tard, en France du moins. Initialement, c'est une sorte de comté vraiment chaud ; par la suite, son "importance" varie. Ensuite, bah, le vicomte, c'est assez parlant, encore, puis la grande masse des seigneurs, que l'on peut à la limite diviser entre chevaliers et écuyers.
    Mais, car il y a un gros mais ... Les choses ne sont pas si simples. La noblesse ne comporte pas véritablement de hiérarchie, et même, tous les chevaliers sont supposés être égaux. La devise des Coucy montre bien que ce n'est pas si simple : "Roi ne suis, ni prince, ni duc, ni comte, je suis le sire de Coucy". Aucun complexe d'infériorité, donc. Roi, princes, ducs, et dans une certaine mesure comtes sont bien perçus comme au dessus du lot, mais pour autant, vicomtes, barons et chevaliers ne suivent pas de véritable hiérarchie entre eux. Si on prend l'exemple du comté de Toulouse, il lutte pour la place de première puissance régionale avec le duché d'Aquitaine comme la vicomté Trencavel, alors même que ces vicomtes sont parfois ses vassaux ... Parler de hiérarchie au sens strict est donc une erreur. Roi, prince, duc, à la limite, et eux-mêmes sont parfois adeptes d'une idéologie chevaleresque particulièrement forte qui place toute la chevalerie sur un même rang.
    Les choses varient largement selon les pays ... Je connais mal le cas impérial, mais d'autres titres existent, comme margrave etc ... En Pologne, on se rapproche plus encore d'une certaine égalité, les titres étant officiellement inconnus : on est noble, point, même si déjà se dessine une fissure entre les magnats de la haute noblesse et la masse de la szlachta, petite noblesse représentant quelque chose comme 8% de la population (un peu l'équivalent des hidalgos en Espagne). La Hongrie connait une situation à pe près similaire également, si je ne dis pas de bêtise.

    Ensuite, je dessine quelques gros traits, mais je me ferai sans doute compléter voire corriger, sur le reste de tes questionnements.
    - les paysans ont des statuts très variables, toujours selon la chronologie et le lieu. La séparation la plus importante reste bien sûr libre / non libre. Initialement très marquée, elle tend à s'estomper un peu avec un renforcement du servage au MA central, très rapidement suivi d'une tendance inverse. Les gros paysans riches libres sont plutôt qualifiés de "laboureurs", mais on trouve des libres de richesse beaucoup plus modeste (la catégorie des gros paysans tendant initialement à se réduire, ou à tenter de se faire une noblesse), et on peut trouver des manoeuvres, qui tendent à se faire serfs in fine. Parmi ces serfs, on peut du reste trouver un peu de tout, il ne faut pas les voir comme le degré 0 de la société : certains peuvent tout à fait obtenir une place privilégiée. Je suis très rapide, bien sûr, et très schématique ...
    - les bourgeois, quant à eux, sont plus simples à cerner. On est bourgeois si on jouit des privilèges urbains accordés à une cité, et c'est tout. Ca varie donc selon les statuts accordés etc ... Et par conséquent, tout le monde n'est pas bourgeois dans une ville, bien entendu.
    - ensuite les termes pour désigner les soldats, c'est très vaste, et ça dépend de ce que tu recherches, vraiment ... La plupart du temps, il s'agit d'armées de professionnels, avec des chevaliers et des mercenaires (les deux n'étant pas incompatibles !). Ces derniers sont classiquement appelés routiers ... Si tu veux une liste de vocabulaire quant à ces bougres, je dois en avoir dans mes notes, pour l'occitan Mainadiers, routiers, soldadiers ... sont des termes génériques. Après, y a des noms plus spécifiques : dardiers ou javeliniers, archers, arbalétriers et tout le tintouin. Ensuite, y a d'autres catégories de combattants, avec les milices urbaines, ou les levées (présentes surtout en Europe Centrale ; beaucoup plus marginales en occident). Mais pour des infos plus précises, faudra dire plus précisément ce que tu recherches sur ce point.

    Je relirai le sujet sur le recrutement, si jamais je peux y ajouter quelques bricoles ... Mais je l'avais lu en diagonale et y avait beaucoup de choses intéressantes, yep.

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    • #3
      Sur les barons tu m'aide bien car j'avais jamais vraiment bien comprit le concept car les définitions étaient très différentes. Un village et les terres qu'il occupe peuvent être une baronnie ? Je m’intéresse surtout à la période entre le Xème et le XIVème siècle. Le vicomte c'est le successeur du comte sur le même comté ou c'est autre chose ?
      Si j'ai bien compris au niveau des nobles, un chevalier même roturier peut se présenter égal devant le Roi. Et les titres des nobles ont une valeur seulement à la cour du Roi si tant est que les nobles en question ont de bonnes relations avec leur Roi. Car en admettant qu'un Duc ou un Comte conspue le Roi, il ne se prétendra jamais inférieur à lui, c'est ça ?

      Pour les soldats, c'est surtout les grades (si on peut dire ça comme ça), entre le troufion de base et le soldat le plus gradé puisque le commandant peut-être n'importe qui à la limite.
      Ayant joué à Crusader kings 2, je ne sais pas si c'est une référence mais j'ai constaté que ceux n'étant pas issu de la noblesse et qui gouvernait une ville avait des titres de Maire, Seigneur Maire, Prince évêque. Est ce que ce sont de vrais titres ? Si oui, y en a t-il d'autres ?

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      • #4
        Le truc avec le MA c'est qu'y a guère de standardisation, alors ... C'est un beau foutoir très compliqué, et donc très intéressant.

        - le concept de baron est un vrai casse tête en soi. Dans la période qui t'intéresse, tu peux considérer que ce titre n'a pas de réalité concrète : il désigne des grands seigneurs, voilà tout. C'est un topos littéraire que de dire par exemple "les barons de la terre", ou "le roi et ses barons" : on désigne "les plus grands seigneurs du pays". En tout cas jusqu'au XIIIe siècle compris, ensuite, je serais moins catégorique ... Mais un "baron" n'est pas véritablement titré comme tel, à peut-être quelques exceptions au XIVe : c'est un seigneur puissant, ayant donc une assise territoriale non négligeable (plusieurs seigneuries, donc, plutôt, ou à la rigueur une seigneurie particulièrement riche).
        - le vicomte est un cran au dessous du comte, d'un point de vue très théorique, et si on parle d'une période plus tardive surtout. On doit donc distinguer comté et vicomté, le premier offrant un peu plus de prestige (toujours avec les mille précautions d'usage). Mais tu peux être comte de tel territoire et vicomte de tel autre, bien sûr ; ou vicomte de plusieurs territoires comme les Trencavel (vicomtes de Caracassonne, de Béziers, du Razès etc) qui étaient les grands concurrents des Raimondins comtes de Toulouse.
        - attention : un chevalier est nécessairement noble (même si sa famille peut être d'origine roturière), une fois que ce modèle s'est mis en place (fin Xe-XIe). Et bien sûr qu'il doit allégeance au roi, qu'il doit respecter un cérémonial etc, mais théoriquement, en tant que chevaliers, tous deux sont égaux. Sur le plan de la hiérarchie sociale,il est évidemment inférieur. Les titres n'ont qu'une valeur très limitée si on sort du cadre Roi / prince / duc et à la limite comte. Chaque famille est très à cheval sur son prestige, ses ancêtres etc, et donc, dans certains cas, oui, on peut avoir des ducs d'ascendance illustres qui, pour peu qu'ils cherchent un conflit avec le roi, rejettent son autorité et prétendent même une antériorité. Après, en France, on a la notion de "pairs" : le Roi n'est que le "primus inter pares", premier entre ses pairs. Toute une idéologie du pouvoir existe qui défend cette conception.
        - Une armée médiévale ne s'embarrasse en général pas tant que ça de subtilités pour les grades ... L'armée n'est pas une armée nationale bien organisée bien ordonnée. Dans le cadre de puissances non négligeables, on va avoir un/des connétables, des sénéchaux, qui sont des chevaliers supposés compétents (il s'agit parfois surtout de récompenses honorifiques). Mais essayer de dégager un tout cohérent et uni sur 10 siècles, c'est délicat. En dehors de ces titres officiels (plus nombreux, hein : maréchal, etc), c'est un peu le foutoir. Si l'ost est levée, chaque grand a sa propre hiérarchie, ses vassaux ayant eux mêmes la leur. Si ce sont des mercenaires, chaque bande a son capitaine (chevalier ou homme d'armes expérimenté) qui se choisit ses lieutenants. S'il s'agit de détachements de milice, là aussi, ils font ce qu'ils veulent (classiquement un capitaine, des dizainiers ...). Sur la fin du MA, ça tend à se réorganiser : l'armée bourguignonne est par exemple constituée de "lances" (sept hommes, commandés par un chevalier). Mais en gros : c'est le bazar. Le commandant d'une armée demeurera cependant toujours soit un chevalier, soit un homme d'armes solide et epérimenté.
        - CK 2 est plutôt bien foutu, même si tout est plutôt standardisé pour des soucis de jouabilité évidents. Le maire existe, au MA, mêmesi de nombreux autres noms sont utilisés pour désigner le représentant d'une cité (bourgmestre, etc ; sans compter que la direction se fait souvent de manière collégiale : des échevins etc : les noms varient). Le seigneur-maire est sans doute une francisation de Lord-Maire (?) ; après, les seigneuries urbaines existent, même s'il s'agit souvent de co-seigneuries (elles foisonnent dans le midi de la France) : plusieurs familles se partagent le pouvoir sur la ville, selon des proportions variables. On peut très bien avoir 30 co-seigneurs. Le Prince-Evêque est une institution plus germanique, on a moins de cas en France : c'est très lié au contexte de l'empire, certains princes-évêques étant très puissants. En France, l'évêque est avant tout en charge de son diocèse, mais c'est aussi un seigneur terrien, l'évêché ayant des fiefs (donc CK 2 est plutôt bien ficelé, encore une fois, vraiment).

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        • #5
          Cool merci, ça va me servir.

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          • #6
            Tu te lance sur une tres, tres tres grande periode... Xeme siecle au XIV eme siecle, c'est comme vouloir etudier la mode entre le XVIIIeme siecle et aujourd'hui...

            Pour les titres, je ne suis pas calé autant que je le voudrais mais je pense qu'il y a egalement une importance au niveau de la puissance territoriale. Le comté de champagne est plus important que le seigneur de triffouillis les ois.
            Le duc de Bourgogne aura un territoire aussi grand que le royaume de France, mais sera toujours Duc car par reconnu par les autres seigneurs je crois. Mais à voir. SI jamais tu es sur Paris, essaye de voir à la bibliotheque de Beaubourg ou à la BNF. Sinon, ouvre un topic sur le forum des GMA et demande. On te renverra vers des references d'ouvrage interesant (t'as de tres grosse pointure sur ce forum mais tu risque de te heurter a la vaste periode que tu cherche. Tu n'as pas moyen de reduire ?)


            Pour l'armée, IL N'Y A PAS DE GRADE. LA seule difference se fait en fonction du revenus de la personne, qui lui permettra d'avoir un meilleur equipement. Le plus riche et donc le plus important des PAYSANS (je reviens sur le cas des chevaliers tout à l'heure) ou serfs, est qualifié de dizainier ou sergent(rien a voir avec le grade, cela vient du latin servientes et à été repris dans l'organisation actuelle des armée), qui mene un dizaine d'homme au combat. Et t'assemble plein de petit groupe pour faire ton ost. L'arbaletrier est un paysan particulierement riche. Mais il existe peut d'organisation parmis la pietaille. Et pour les mercenaires, je ne suis pas fan du mythe du mercenaire sans foi ni loi qui combat la justice. On peut avoir des mercenaires etrangers, ou locaux, mais qui sont plus au service d'un roi, puis, une fois leur contrat fini, vont se faire engager par un autre seigneur, etc. A ce sujet essaie de te documenter sur la bande à Cadoc, une troupe de mercenaire qui servit aussi bien les anglais que les français au XIII eme siecle). Mais sinon, la pietaille c'est les paysans, les milices(services obligatoire de tout les paysans envers leurs seigneurs) qui reste entre milice sur le champs de bataille.

            Pour les chevalier, si le roi va en geurre, il convoque ses vassaux, qui convoque les leurs, etc. Et tout ce petit monde amene, dix, vingt, cent paysans ou chevaliers vassaux qui amenent aussi leurs hommes. Et on obtient une armée.
            Le plus souvent si il y a connetable ou marechal, c'est un titre honorifique qui est donné à un seigneur de confiance, sans doute pour lui donner une certaine autorité, permetant au roi de rester à la capitale gerer le pays tandis que le senechal ou marechal va combattre aux frontiere. Ou pour multiplier les fronts, etc

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            • #7
              J'avais bien compris qu'il n'y avait pas de grade à cette époque mais c'était pour simplifier. J'aurai pu dire l'important et le moins important dans l'armée. J'ai lu la lettre de la milice de l'Abbé Pierre de "St Maur des Fossé" et dedans, il est dit que "tel personne qui a telle valeur aura tel équipement". Là j'ai pas pigé, la valeur dont il parle, c'est le porte monnaie du paysan , sa valeur en tant qu'homme ou le montant de ses biens ? Et j'ai pas compris non plus (dans ce cas là) si c'est le paysan qui devait s'équiper ou l'Abbé qui fournissait l'équipement. Lien :http://www.guerriersma.com/contenu/r...esentation.htm

              J'ai pas vraiment moyen de réduire les infos que je recherche mais vous pouvez aussi préciser la période et généraliser plutôt que parler d'un petit bourg qui fait tout l'inverse du reste du Royaume par exemple. J'irai me documenter sur les choses dont tu m'as parlé spécifiquement quand même.
              J'aimerais aussi connaître de qui se constituait la garde personnelle d'un noble et la comparaison entre un Maire et un noble qui dirige une ville de même taille. L'importance du Doge m'intéresse aussi.

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              • #8
                Xe-XIVe, c'est sûr que c'est très large, et on peut scinder en bien 2-3 périodes, mais grosso modo, ça reste l'âge féodal par excellence, de son essor à son déclin (ce qui reste énorme, comme déjà relevé ...)
                Au sujet des "titres" : certes, de manière générale, un duc, c'est plus costaud que le chevalier standard seigneur de ci ou de mi : il a avec lui, normalement, tout une masse de vassaux, et dispose normalement de biens propres conséquents. Mais pour autant, ainsi que je le disais plus haut, les vicomtes Trencavel tiennent la dragée haute aux comtes de Toulouse qui résistent aux ducs d'Aquitaine ... Pas de mécanisme systématique, donc. Sans compter qu'un grand seigneur qui fait un peu n'importe quoi ou qui est trop faible va facilement se faire grignotter par ses vassaux : les révoltes féodales existent, ainsi que les rapports de force, pas toujours à l'avantage des Grands. Chez les Trencavel, par exemple, les seigneurs de Cabaret arrivent à chiper des droits de ci de là parce que le vicomte n'est pas en mesure d'écraser un opposant assez solide et disposant d'un solide réseau d'alliances, et a même besoin de son soutien pour que les autres seigneurs ne bougent pas. Plus marquant, le cas des seigneurs du Puiset, en Beauce, qui sont en rebellion ouverte contre le Roi de France en personne, et que Louis VI a bien du mal à calmer ... Faire une guerre, c'est coûteux. Maintenir l'ost en place plus du quarante jours (temps de service classique) hasardeux. Donc un seigneur déterminé disposant d'une place forte solide ou de zones de repli peut tenir la dragée haute à plus puissant que lui.
                Le cas du Duc de Bourgogne est intéressant : son problème est tout simplement que devenir roi ne se fait pas en un claquement de doigts, il faut la légitimité, la reconnaissance par les voisins et par Rome, bref, pour le coup, ils n'ont jamais pu.

                Je reviens vite fait sur la levée : c'est un phénomène rare au MA central en Occident. Si en Europe Centrale (Pologne, notamment, mais Hongrie aussi, je crois) on y a recours en cas de gros conflit au bas MA, le phénomène reste exceptionnel en France. L'armée est avant tout composée de chevaliers (le système vassalique jouant à plein, comme expliqué par Galadas) et d'hommes d'armes de métier (principalement des compagnies de mercenaires). On peut inclure les détachements des milices urbaines, surtout à compter du XIIIe siècle pour le cas français. Mais on évite d'armer et d'entraîner les pécores : la guerre est une chose sérieuse qui se fait entre gens du métier. De toute façon, le croquant standard avec une fourche, s'il n'a pas un peu d'entraînement et n'est pas commandé par un génie militaire (Jan Zizka et ses Taborites, par exemple, même si ce cas est un peu spécial), il a moins de chances de se montrer utile contre un homme d'armes professionnel bien équipé qu'un enfant palestinien avec une fronde face à un soldat de Tsahal. Et on rechigne vraiment à armer des pécores. Donc, on en trouve, mais peu : le seigneur peut choisir d'entraîner, voire d'équiper quelques paysans et des serfs (ça se fait en Russie) pour les intégrer à son ost comme piétaille de bas étage, ou en appeler de suffisamment riches pour s'équiper ou en équiper un à sa place, mais ça ne forme pas vraiment la masse des troupes, du moins en France. Les milices urbaines sont à part : chaque bourgeois doit un service militaire à la commune, en général, et elles ont une importance toute particulière en Italie, par exemple. Chacun s'équipe et s'entraîne pour défendre la commune, et pour la France, éventuellement participer aux combats auxquels le Roi a appelé. Dans certains cas, les paysans peuvent être utiles, ben entendu, et on y fera plus volontiers appel : lors de sièges (pour les assiégeants, il faut des bras pour combler les fossés, pour les assiégés, on a besoin de mobiliser tout le monde pour participer à la défense et il n'est pas besoin d'une grande qualification pour jeter un caillou les gars en bas) ou d'embuscades (pour créer un effet de masse et massacrer les fuyards, ce qu'ils font parfois sans grand discernement et sans ordres). Mais ça demeure circonscrit à ces cas et à quelques autre minoritaires jusqu'au XIIIe siècle compris. Par la suite, les effectifs se gonflent et on faitappel plus volontiers à tout le monde, instituant des formes de services militaires plus formels.
                Les routiers eux-mêmes sont généralement des semi-professionnels, dans le sens où ils ne font pas le poids face à des chevaliers jusqu'au moins le XIIIe : on les engage pour gonfler les chiffres, servir de chair à carreaux, et mener la petite guerre si importante. La plupart des confrontations chevaliers-routiers que je connaisse avant le XIVe tournent au massacre : ces hommes sont moins entraînés, moins bien équipés et beaucoup moins motivés. Leur allégeance est fluctuante, même si c'est très réglementé et très surveillé (la plupart des contrats sont honorés).
                Petite précision sur les connétables and co : effectivement, leur autorité est surtout théorique, la chevalerie étant notoirement indisciplinée, surtout à compter du XIVe, aurais-je l'impression. Justement du fait de cette idéologie d'égalité entre chevaliers : pourquoi diable obéir à un pair si on a envie de charger tête baissée, hmm ? Sous le bête prétexte qu'il a eu le commandement. Ridicule.

                Pour ta milice, j'aurais tendance à penser que ça veut dire "tant de biens". Si tu as la version latine, éventuellement, ça peut aider. L'Eglise fait plu svolontiers appel aux milices, recruter des routiers étant mal vu par Rome (bon, ça se fait quand même, je vous rassure, mais booon ...), et un évêque pouvant se reposer sur des communautés urbaines ou semi-urbaines. Por l'équipement, ça dépend : tantôt à la charge des paysans ou bourgeois, tantôt fourni par le seigneur si celui-ci a des fonds et recherche l'efficacité (en général, ça reste le "mobilisé" qui se débrouille : à lui de voir s'il veut douiller mais accroître ses chances de survie ou s'il est très très croyant et prie beaucoup pour que le bouclier spirituel le protège, au moins jusqu'à ce qu'il toruve des armes sur un champ de batailles, par exemple).
                Un autre type de documents intéressant, ce sont les listes des montres. Quand on prépare une campagne, on fait une montre : une parade où toute l'armée (vassaux et mercenaires, donc, classiquement, au MA central) défile devant le duc ou le roi, avec un notaire qui fait la liste de tous les équipements et de tous les hommes de chaque compagnie, pour savoir exactement quoi payer ensuite et ne pas se faire arnaquer, et parfois dédommager certaines pertes ou repérer des vols. En gros, ça se présente comme suit : "Compagnie de Machin, un cavalier en armes, cheval bai avec une étoile blanche ; item, un cavalier en armes avec un cheval noir etc etc etc". Y en a en accès sur le net, notemment dans le site des archives de la Catalogne ; après faut aimer la paléographie et le catalan médiéval

                On peut pas vraiment généraliser : les spécificités locales sont légion. C'est aussi la richesse de la période ...
                Pour les suites des seigneurs : ça change pas mal selon les périodes. Initialement, c'est là ce qui forme la chevalerie : un seigneur s'entoure d'hommes d'armes, ce qui lui permet d'asseoir son pouvoir, et pour se les attacher ou en récompense de leurs services, il les chase (leuf confie un fief). Eux-mêmes s'entourent alors d'hommes d'armes etc etc. Une fois les choses stabilisées (Fin XIe pour partout, parfois plus tôt), la suite se compose : de cadets de famille qu'on conserve auprès de soi mais qu'on ne peut peut chaser ou qui ont des biens trop faibles pour être vraiment indépendants, d'hommes de guerre professionnels non nobles (des "mercenaires" donc, attachés au service d'un seigneur), et des paysans ou serfs que le seigneur a choisis pour faire réellement leur service militaire (donc les plus riches ou les plus aptes au combat si le seigneur peut les équiper), surtout utilisés en cas de conflit pour garder la place, en fait, pendant que les combattants plus expérimentés suivent le seigneur à la guerre. Pour les grands seigneurs, la suite se composera essentiellement de vassaux réputés pour leurs qualités guerrière ou pour leur prestige (leurs proches, concernant les rois ou les ducs, par exemple), et de mercenaires aguerris. On peut citer la garde varègue ou les "Francs" pour les Byzantins, par exemple, ou la Garde Ecossaise de la fin du MA en France : des soldats d'élite supposément fiables formant une garde rapprochée.

                Edit : oups, j'oubliais les seigneuries urbanes and co.
                Bah la différence c'est que le maire est, selon les communes, désigné par un collège, en général, ou au sein d'un petit nombre de familles, voire par l'autorité qui a filé la charte, déjà. Les seigneurs, eux, sont des seigneurs "classiques", c'est juste que leur seigneurie est une ville. En général, on a un certain nombre de co-seigneurs qui se partagent les tâches selon leur importance et qui veillent à défendre la ville. On peut aussi avoir des bourgeois qui appellent un seigneur pour être en charge de la cité un temps donné, si c'est le bordel, ça se fait pas mal en Italie ou en France méridionale (mons, quand même). Le maire est un représentant qui fait respecter la charte avec l'aide d'un collège, en général (parfois, sans véritable maire : juste des échevins, ou des consuls, ou n'importe quel nom).
                Quant au Doge,c'est pas mon rayon, je dois dire, mais j'ai un pote spécialisé sur Venise, je peux aller aux nouvelles si un truc t'intéresse particulièrement ... Je dois même avoir un topo, mais faut voir ce qui te chiffonne spécialement avec ce brave homme. Il est simplement un dirigeant choisi par une assemblée de patriciens parmi une quarantaine de familles patriciennes et supposé se vouer sa vie durant à la grandeur de la Sérénissime. Pour le coup, d'ailleurs, il a pas intérêt à faire le mariole, ils sont très regardants, les autres patriciens.
                Dernière modification par pol_ak 47, 19-11-2012, 18h05.

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                • #9
                  Merci pour les infos. Concernant le Doge, j'ai dans mes récits, une République calqué sur Venise gouverné par un Doge et ce pays est entièrement indépendant. Mais là tu viens de m'en dire assez. C'est juste que le terme patricien n'a peut-être pas forcément le même sens au moyen-âge que durant l'antiquité ?

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                  • #10
                    Bah c'est les grandes familles de la ville, souvent les plus "anciennes" dans l'imaginaire de la cité, les plus puissantes, les plus riches.

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                    • #11
                      Beau resumé Pol_ak.

                      Une precision, pour la milice de Saint Maur, c'est ce que gagne le pequaure en plus de l'importance de ses biens propre (nombre de betes, de champs, ou si c'est un artisan de ses revenus par mois de son fond de commerce). Et c'est au miliciens de s'equiper a ses frais. Bien que dans ce cas là, il n'a pas le choix de son materiel si il ne veut pas etre en tort avec l'ordonance.

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                      • #12
                        Ok, merci. Vous disiez dans le topic sur le recrutement que les serfs n'avaient pas le droit de porter d'épée, seuls les hommes libres/paysans libres. Est ce que le glaive est considéré comme une épée ? Déjà est ce qu'il était encore présent durant le MA et à partir de quelles critères on qualifie une épée (excepté le fait que ce soit une lame) ? Cela peut paraître con comme question mais il est fait mention de lames que les serfs pouvaient porter. Ensuite les serfs pouvaient-ils s'équiper de tout ce qui est marteau de guerre, fléau, masse d'arme, hache de guerre..etc, bref tout le reste ?
                        J'ai cru comprendre que certain type de bouclier était seulement destiné aux chevaliers/nobles, est-ce vrai ?

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                        • #13
                          C'est pas tant qu'ils n'avaient pas droit, c'est qu'il fallait le moyen d'en avoir une(d"épée)... Après ça dépend peut être des époques, j'avoue ne pas savoir précisément. Le glaive... Plus trop d'actualité. Le glaive est plus court, plus large qu'une épée et sert surtout à frapper d'estoc. L'épée est plus longue car un cavalier doit pouvoir avoir une allonge suffisante du haut de son cheval et on frappe surtout de taille.
                          il est possible que tu parles d'ensis, des couteau qui sevrait un peu à tout, couper du petit bois, faire la cuisine, dépecer, se défendre...
                          Un paysan qui va se battre pour son seigneur, a moins d’être un soldat professionnel, s’équipe avec ses outils de tout les jours. Les haches d'arme, fléaux, etc, apparaissent plus tardivement, vers le XIV, XV eme siècle, ou on commence a faire des armes derivé des outils agricoles mais spécifique a la guerre. Tout au long de lu moyen Age, des paysans iront au combat avec leurs fourches.
                          Pour le bouclier, il suit une évolution tout au long du moyen age. Au X, XIeme, il doit aller du nez au sol, puis il se rétrécit au XII, XIIIeme et prend plus une forme en amande, puis rétrécit encore au XIV, XVeme jusqu’à disparaitre. IL existait des spécificité entre un bouclier de cavalier et d'infanterie, dans le sens que le bouclier de cavalier était plus couvrant et donc un peu plus grand. Mais si il doit y avoir une spécification, c'est dans le fait d’être cavalier ou non plus qu'autre chose.

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                          • #14
                            Est ce que le glaive est considéré comme une épée ?
                            On a des "gladius" dans les sources médiévales, mais a priori, ca traduit des longues dagues/couteaux comme l'a dit galadas.
                            Après n'oubliez jamais les spécificités régions par régions, je le répète, mais en Catalogne, de un, au début y'a pas trop de serfs, de deux, on retrouve dans les testaments des pécores des épées un peu partout.

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                            • #15
                              Oui, pour le coup, ça doit vraiment varier selon les régions, mais dans certains cas, la possession d'armes de guerre (voire de chasse) est interdite. Le chevalier justifie sa domination par la protection qu'il accorde, donc si jamais il croise un pécore armé d'une épée, il peut légitimement lui demander ce qu'il fout avec et pour qui il se prend. Surtout pour une épée, arme symbolique par excellence, celle du chevalier. Après, ça varie selon les endroits; selon les classes (hommes libres / serfs etc), etc.
                              Mais y a moyen de contourner l'interdit : une hachette pour couper du petit bois, ça peut couper autre chose, puis oui, tout ce qui est fléau, fourche, etc ... C'est rudimentaire, mais ça fait mal. Si tu as une faux, tu peux en faire une pique. Le glaive n'est plus tendance, si on le trouve dans un texte, ça peut même être un effet littéraire pour faire ancien et classe ... Mais un long couteau, comme dit par Galadas, ça, ça peut se justifier et servir d'armes (coutiliers flamands et anglais, par exemple).
                              Pour le bouclier, je vois mal, mais le fait est que son utilité étant purement guerrière ça peut poser problème. Un écu blasonné est également non envisageable ; quid d'une protextion rudimentaire en bois laissé sans rien de plus, je ne sais.

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