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  • AAR Franco-belge sur AoD

    SOMMAIRE


    INTRODUCTION

    Privé d’un PC puissant pour cause de plantage critique, je suis forcé de me rabattre sur un laptop aux performances plus modestes, lequel ne peut soutenir que des jeux peu gourmands en ressources, parmi lesquels Arsenal of Democracy, un stand-alone « amateur » basé sur le jeu Hearts of Iron 2 et soutenu et distribué par Paradox. Pour bien des joueurs, ce jeu est le plus abouti de la série des HOI2, supplantant même son petit frère Darkest Hour. Certains diront même qu’il est meilleur encore que HOI3, ce que je ne saurais objectivement approuver, puisque le nombre d’heures que j’ai passées sur ce dernier jeu peuvent se compter sur les doigts de la main. Bon, rajoutons les orteils aussi. Pour me remettre dans le bain, je décide de prendre le contrôle d’une nation puissante mais qui saura me donner du fil à retordre : la France. C’est seulement la troisième partie que je joue avec ce pays. Ayant suivi une stratégie historique pour mes deux premières parties et m’étant sévèrement rétamé sitôt que les blindés allemands eurent franchi la frontière, je décide d’opter pour une stratégie alternative, dans laquelle je ne tenterai pas de défendre à tout prix le Nord de la France. Je ne sais donc pas du tout ce que cela va donner, mais peu importe. Ce que j’aime, dans les wargames de Paradox, c’est qu’on gère les choses comme on veut, on prend les décisions qu’on veut et, même si on subit une cuisante défaite, c’est toujours un plaisir de constater les conséquences de ses actes. La France et la Seconde Guerre mondiale, ce ne sont pas des thèmes très originaux pour une AAR, mais je compte bien m’amuser, et c’est le principal. Voyons donc de quoi est capable un petit Belge à la tête de cette grande nation qu’est la France.

    Paramètres :
    Nation : France
    Difficulté : Normale
    Agressivité de l’IA : Normale

    PROLOGUE

    Au début du XXème siècle naît en Belgique un chat aux pouvoirs surnaturels. Ce persan gris, au museau écrasé et au ventre rebondi, un peu paresseux mais doué d’une intelligence que peu de gens seraient prêts à accorder à un vulgaire félin, est en effet capable de prédire l’avenir. Ce chat devin, qui répond au doux nom de Poupouille, n’a besoin pour cela que de deux choses. Tout d’abord, l’amour tendre et sincère de son maître, un certain Jan Van Zamen. Ensuite, de la bière. Beaucoup de bière. Et pas n’importe quelle bière : il lui faut de la trappiste, de la bière des moines, faite sous l’œil bienveillant de Dieu et dans le dessein d’aider les nécessiteux. Cela, Van Zamen l’a compris. C’est pourquoi, à chaque fois qu’il désire connaître le futur, il apporte à son chat adoré un casier de bonne Chimay. Ou de Rochefort. Ou de Westmalle. Peu importe, en fait, du moment que Poupouille peut s’enivrer à la trappiste.


    Au même moment, les services secrets français cherchent une solution à un problème qui commence à bien faire : la suprématie militaire allemande. En 1871 déjà, cela leur a coûté l’Alsace et la Lorraine. Puis en 1914, quand les hordes germaniques déferlèrent sur le Nord de la France, ratant de peu Paris, qui ne dut son salut qu’à une horde non moins nombreuse de taxis. Tous les grands stratèges vous le diront : se faire sauver la mise par un chauffeur de taxi à l’accent railleur et méprisant des Parisiens, c’est une humiliation en soi. Certes, la France finit par vaincre son ennemi, en 1918, non sans l’aide précieuse des Britanniques, des Américains et, surtout, de quelques Belges qui cherchaient leur chemin. Cela avait coûté à la République plus d’un million de fils et avait fait pleurer autant de mères et d’épouses. Lorsqu’un certain Adolf Hitler parvient au pouvoir en Allemagne en janvier 1933, les Français comprennent que l’Histoire est sur le point de se répéter. C’est pourquoi ils chargent leurs services français de trouver une parade telle que les Teutons n’oseraient à nouveau se mesurer aux enfants de Marianne.

    Mais voilà, il faut dire ce qui est : les Français ont perdu tout talent pour la guerre depuis le temps de Napoléon, et il faut se résoudre à trouver une solution ailleurs. C’est ainsi que les services secrets français entendent parler de Van Zamen et de Poupouille, son chat devin. Croyant avoir enfin trouvé l’arme ultime, ils convainquent le Belge de s’exiler en France avec son cher félin. En contrepartie, l’Éburon ne demande pas grand-chose : il veut simplement pouvoir tripoter à l’occasion l’une ou l’autre petite Française. Exigence facilement accordée, compte-tenu de la nature frivole des Gauloises. Quant à Poupouille, il ne fait pas le difficile : tant qu’on lui garantit un apport régulier en bière trappiste (sans laquelle il est de toute façon dans l’incapacité d’exercer son talent), il est content. Et puis, il faut bien l’avouer : la France est un bien plus beau pays que la Belgique (tous les Belges vous le diront : le seul problème de la France, c’est que c’est plein de Français – peut-être avez-vous déjà entendu cela de la bouche même d’un haut responsable de cette communauté). Voilà donc comment Van Zamen et Poupouille élisent domicile à l’Élysée et, tissant progressivement des liens avec l’ensemble de la classe politique française, deviennent des éminences grises de la République.



    CHAPITRE 1
    Van Zamen prend les choses en mains

    Tout d’abord, les Français demandent à Van Zamen de demander à Poupouille quand les Allemands attaqueront à nouveau. Le chat devin leur dit que le temps leur est compté. Les Français ont quatre ans, tout au plus, pour se préparer au pire. Sitôt la nouvelle parvenue aux oreilles du Président, Albert Lebrun, celui-ci convoque ses principaux responsables militaires, ainsi que les deux Belges. Il faut bouleverser tous les projets entrepris jusqu’alors si les Français veulent pouvoir continuer à parler leur charmant dialecte et empêcher les Alsaciens de remporter la guerre de la choucroute.


    Président de la République : Albert Lebrun
    Affaires étrangères : Pierre-Étienne Flandin
    Défense : Vincent Auriol
    Chef de l’État-major : Général Maurice Gamelin
    Divination : Poupouille
    Assistance à la divination : Jan Van Zamen
    • Lebrun : Messieurs, merci d’avoir répondu présent à mon appel.
    • Flandin : C’est tout naturel, mon cher Albert.
    • Auriol : Heureux d’être présent en cette délicieuse occasion.
    • Gamelin : Zzzzz…
    • Lebrun : Van Zamen, je crois que vous et Poupouille avez fait des recherches quant au futur qui attend la France. Pouvez-vous nous faire part de vos résultats ?
    • Van Zamen : Bien sûr, monsieur le Président. Mais, avant toute chose, Poupouille et moi aimerions vous avertir.
    • Poupouille : Hips !
    • Van Zamen : Il est évident que nous disposons d’informations stratégiques, que nous pouvons les rechercher aussi rapidement que Poupouille peut ingurgiter la bière et que, dès lors, nous gagnerions beaucoup de temps si vous nous laissiez prendre directement certaines décisions.
    • Flandin : Comment ? Mais c’est impossible ! Votre fonction n’a pas été avalisée par le peuple français ! Ce serait anti-démocratique ! De plus, nous ne nous sommes pas fait élire uniquement pour l’argent, les honneurs et les paillettes ! Nous devons exercer nos responsabilités, nous avons des pouvoirs à faire valoir !
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille désapprouve.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit que, au vu du futur que nous allons vous annoncer, il ne serait pas prudent de jouer au politicien capricieux. Poupouille vous conseille de vous contenter de votre pension et de ne pas interférer avec les affaires de l’État alors que vous manquez cruellement d’informations.
    • Flandin : Comment ? Albert, dites-leur !
    • Lebrun : Du calme, Pierre-Étienne. Attendons de voir ce que Poupouille a vu dans la bière. Nous pourrons toujours discuter d’un éventuel partage des compétences ensuite.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Monsieur le Président, Poupouille loue votre sens de la diplomatie et de la retenue.
    • Lebrun : Nous vous écoutons, Van Zamen.
    • Van Zamen : Poupouille a bu et Poupouille a vu ! Les Allemands attaqueront la France d’ici quatre ans, peut-être un peu plus. Si les choses restent en l’état, votre stratégie sera inefficace face à leur avancée. Leurs blindés balayeront vos divisions d’infanterie. Leurs avions feront pleuvoir les bombes sur vos villes. Le Nord de la France sera occupé, tandis que le Sud sera confié à un général vendu à la solde des Teutons. La capitale de cet État fantoche sera placée à Vichy, très près de la nouvelle frontière, si bien que les Français libres seront toujours sous la menace des fusils allemands.
    • Lebrun : Diantre !
    • Flandin : Albert, mon cher, vous n’allez pas croire une histoire aussi invraisemblable ? C’est du délire !
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille comprend vos doutes, monsieur Flandin. Toutefois, il vous rappelle qu’il a déjà prédit que votre fils serait retrouvé errant nu dans le bois de Boulogne. Et c’était à peine plus délirant.
    • Lebrun : Il a raison, Pierre-Étienne. Général ! Réveillez-vous !
    • Gamelin : Zzzzz…
    • Auriol : Maurice, la soupe va être servie !
    • Gamelin : Mmh ?
    • Lebrun : Général, avez-vous entendu le sort funeste que Poupouille nous prédit ?
    • Gamelin : Mmh, absolument, monsieur le Président. Mais je dois vous dire que j’ai mis au point une stratégie imparable.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille a du mal à le croire, mais il est prêt à écouter votre idée.
    • Gamelin : Eh bien voilà. Nous allons surprendre les Allemands en portant le combat en Belgique ! Jamais ils ne s’attendront à un tel mouvement. Nous fixerons les combats en Flandre, ce qui ne peut vous déplaire, et nous battrons les Teutons sur le sol belge.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit que c’est exactement le piège que les Allemands vous tendront. Et quand vous serez fixés en Belgique, ils perceront dans les Ardennes avec tous leurs chars. Ils balayeront les faibles défenses que vous aurez laissées sur ce pivot entre vos forces d’attaque et la ligne Maginot, puis ils obliqueront à l’ouest pour couper votre retraite.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille a raison. Ce sera un véritable coup de faucille qui vous prendra au dépourvu. Et voilà comment l’ennemi envahira le Nord de la France sans grand-peine.
    • Gamelin : Mais les Ardennes ne peuvent être franchies par la moindre division blindée ! Les Allemands seraient fous d’y faire peser tout leur poids !
    • Van Zamen : Et pourtant, c’est ce qu’il adviendra si vous ne changez rien à votre stratégie.
    • Gamelin : Voyons, c’est impossible !
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit qu’impossible n’est pas allemand depuis 1871.
    • Auriol : Sur ce point, ce chat a raison.
    • Lebrun : C’est, ma foi, on ne peut plus vrai. Que proposez-vous, Poupouille ?
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille vous conseille de lui accorder toute votre confiance à partir de cet instant.
    • Lebrun : C’est-à-dire ?
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit qu’il devra jouir de la plus haute autorité pour les affaires militaires. De la production d’armes au recrutement des troupes, en passant par les services secrets et les grands plans stratégiques. Il faudra également qu’il ait un droit de regard sur la politique étrangère et…
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Quoi ? Allons, Poupouille, tu ne peux pas demander ça ! Ce serait aller trop loin !
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Bon, puisque tu insistes. Poupouille désire également être en charge de l’importation de bières trappistes depuis la Belgique. Si je puis me permettre, exceptionnellement, un avis personnel, je trouve que c’est justifié.
    • Flandin : Va pour l’importation de la bière ! Après tout, les Français se moquent pas mal de la gestion de ce breuvage de barbares. Mais pour tout le reste, c’est impossible ! Et, avant que vous n’interveniez, laissez-moi vous dire qu’impossible est parfaitement français !
    • Auriol : Pierre-Étienne a raison. Je ne peux pas laisser mes pouvoirs dans les pattes d’un chat !
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille proteste énergiquement contre cette injuste discrimination à son égard. Monsieur le Président, je crois que la décision vous revient. N’est-ce pas vous qui distribuez les compétences en cette glorieuse terre qu’occupe la grandiose civilisation française ?
    • Lebrun : C’est le cas. Mais que diront les Français si nous accordons tous ces pouvoirs à un Belge ? Et grand buveur de bière avec ça ! Comme l’a très justement signalé ce cher Pierre-Étienne, cela aurait l’air anti-démocratique.
    • Van Zamen : Monsieur le Président, il va de soi que les apparences seraient sauvées. Aucune cérémonie, aucune prestation de serment ne devrait avoir lieu. Votre cabinet resterait inchangé aux yeux du grand public. Peu nombreux sauraient que ce serait Poupouille qui dirigerait vraiment les affaires stratégiques et militaro-industrielles.
    • Lebrun : Je dois réfléchir.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille insiste pour que vous réfléchissiez maintenant et donniez votre réponse dans la minute.
    • Lebrun : Bon. Puisqu’il me faut prendre cette décision dans l’urgence, je ne peux qu’accepter.
    • Auriol : Albert !
    • Flandin : Albert !
    • Gamelin : C’est la soupe ?
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit que vous avez fait le bon choix, monsieur le Président. Il ajoute que vous venez de sauver la France d’un désastre sans nom.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit que sa première mesure est de m’autoriser à parler en son nom en toute circonstance. Désormais, vous me devrez autant de respect qu’à ce chat.
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : Poupouille dit que la séance est levée. Monsieur le Président, vous pouvez disposer. Une nouvelle réunion aura lieu prochainement pour faire le point sur la situation actuelle de la France, après quoi Poupouille et moi-même vous communiquerons, lors d’une autre réunion, les mesures qu’il est urgent de prendre…
    • Poupouille : Miaou.
    • Van Zamen : …pour le bien de la Nation.

  • #2
    Ca manque de rive gauche !

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    • #3
      Tant pis ! J'adore

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      • #4
        C'est juste énorme!

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        • #5
          Magique! Fan du "c'est la soupe?"

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          • #6
            Putain la gueule de poupouille ! Il a une tête de diable et c'est ça qui va sauver la France ou la vendre au plus offrant ? Quoiqu'avec une tête pareille alcoolisée à la trappiste, je serais allemand je resterais au pays
            Excellent tout ça.

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            • #7
              CHAPITRE 2
              Van Zamen définit une nouvelle stratégie

              Comme convenu, Poupouille et Van Zamen ne tardent pas à convoquer les différents responsables des affaires militaires pour faire le point sur la situation. Après avoir rencontré une foule de politiciens véreux et de militaires français donc en retard sur leur temps, les deux Belges font une liste des avantages et désavantages de la République dans sa lutte contre l’inévitable.

              Avantages :
              1. La France a de nombreux alliés. Si jamais Poupouille et Van Zamen devaient se montrer incapables de sauver la République, au moins pourraient-ils compter sur leurs indéfectibles amis du Commonwealth.
              2. Tant du point de vue de l’effectif que de celui de la technologie, la France dispose de la première armée de terre de son temps.
              3. La France possède de nombreux territoires d’outre-mer : en Afrique principalement, mais également en Asie, en Océanie et en Amérique du Sud. Quand bien même les Allemands prendraient le contrôle de la métropole malgré les efforts de Poupouille et Van Zamen, les Français disposeraient d’une base arrière sur laquelle se retrancher et dans laquelle recruter de fiers guerriers pour pouvoir poursuivre la lutte. Poupouille note qu’en outre le soleil brille dans les colonies et que les filles savent y dandiner du postérieur bien mieux qu’en métropole.
              Désavantages :
              1. Certes la France dispose de la première armée de son temps, mais elle connaîtra d’énormes difficultés pour rester à niveau. En effet, ses réserves en main d’œuvre sont assez limitées. Sa capacité industrielle est honorable, mais les Français ont la fâcheuse habitude, en cette fatidique décennie, de faire la grève pour un oui ou pour un non et seule une guerre européenne pourrait les convaincre de donner tout leur potentiel. L’avantage technologique de la France risque, lui aussi, de ne pas durer. Ses équipes de recherche sont moins nombreuses et moins talentueuses que celles de l’Allemagne ou de ses alliés les Britanniques.
              2. La France est une démocratie. Bien que Poupouille et Van Zamen soient parvenus à imposer au Président Lebrun un camouflet par lequel ils contrôleraient la République en lieu et place des élus du peuple, toute nouvelle élection peut potentiellement bouleverser tous leurs efforts.
              3. Malgré ses nombreux alliés, la France est seule dans sa région. Les Britanniques semblent vouloir se la couler douce sur leur île jusqu’au dernier moment, tandis que les Belges et les Suisses restent hostiles à l’idée de s’engager dans une alliance.
              4. Le haut-commandement français base sa doctrine exclusivement sur la défense. Il serait vain de tenter de changer cette politique car, le temps que les généraux français intègrent une nouvelle stratégie, les Allemands seront déjà aux portes du monde libre. De plus, malgré cette unique direction donnée à la doctrine militaire française, Poupouille remarque, après avoir bu l’avenir, qu’il serait absolument impossible de retenir les hordes teutonnes sur la frontière septentrionale de la République. La ligne Maginot est donc une vaste blague et les deux Belges vont devoir repenser la stratégie à adopter en cas d’attaque.
              Après avoir posé ces constats, Poupouille et Van Zamen décident de rencontrer les principaux responsables des différents secteurs qui devront connaître des changements de stratégie majeurs. La première entrevue aura pour thème la stratégie à adopter en cas d’attaque allemande. C’est ainsi qu’une première réunion est programmée entre les deux Belges et le chef d’État-major, le général Maurice Gamelin.
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Poupouille vous remercie d’avoir répondu présent à son appel.
              • Gamelin : Tout le plaisir est pour moi. Si nous pouvions directement entrer dans le vif du sujet, ce plaisir serait plus grand encore.
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Poupouille dit que la question du jour est la stratégie à adopter en cas d’agression teutonne. Après avoir bien bu et, dès lors, lu l’avenir, il vous indique qu’une invasion allemande serait catégoriquement impossible à arrêter dans le Nord de la France. L’ennemi ne sera jamais assez fou pour attaquer la ligne Maginot de front, c’est pourquoi il passera de préférence par la Belgique.
              • Gamelin : Nous pouvons faire confiance aux Belges. En 1914 déjà, ils ont arrêté l’avance allemande à Ypres, empêchant ainsi le Kaiser de se lancer à la conquête de nos ports sur la Manche.
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Poupouille reconnaît que nos compatriotes belges s’en sont relativement bien sortis lors de la dernière guerre. Toutefois, les temps changent. Alors que les vainqueurs se sont accordés un repos bien mérité, les Allemands ont médité leur vengeance. Lorsqu’ils nous attaqueront à nouveau, ce sera un déluge de feu qui s’abattra sur nos régions. Les pauvres Belges seront bien incapables de la moindre action. Tout au plus arracheront-ils un sourire à l’envahisseur.
              • Gamelin : Que faire, alors ?
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Bien vu, Poupouille. Nous n’avons guère le choix. Étant donné que nous serons de toute façon dans l’incapacité de défendre le Nord de la métropole, il serait stupide d’y sacrifier l’armée française. Nous allons devoir abandonner du terrain aux Allemands.
              • Gamelin : De combien de régions parlons-nous ?
              • Van Zamen : Combien de régions la France métropolitaine compte-t-elle, encore ?
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Ah oui, vingt-et-une. Eh bien, dans ce cas, général, nous devrons abandonner dix-neuf régions à l’envahisseur.
              • Gamelin : Comment ? Dans toute la France, seules deux régions trouvent grâce à vos yeux ? Et quelles sont-elles ?
              • Van Zamen : La Provence-Alpes-Côtes-d’Azur et la Corse.
              • Gamelin : Je… Je ne comprends pas.
              • Van Zamen : Nous l’avons vu, l’armée française est incapable de défendre le Nord du pays. Si nous voulons sauver la République, nous ne pouvons nous permettre de mener un combat inégal pour des terres perdues d’avance. C’est pourquoi il nous faudra nous retrancher sur le seul territoire que nos troupes peuvent défendre avec un minimum de chances de succès : la PACA. Protégée au Nord et à l’Ouest par le Rhône et la Durance, à l’Est par les Alpes et au Sud par la Méditerranée, nous pourrons transformer cette région en une véritable forteresse que les Allemands ne pourront prendre sans subir de très lourdes pertes.
              • Gamelin : Mais cela signifie abandonner l’immense majorité de nos habitants et la quasi-totalité de notre industrie. Pourquoi, dans ce cas, ne pas directement abandonner la métropole et nous replier dans les colonies ?
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : S’il ne reste à la France que ses colonies, son rôle dans la guerre sera nul. Dans cette perspective, si les Allemands sont vaincus, ce sera uniquement du fait des Britanniques et des Américains. Vous ne voudriez pas leur laisser l’opportunité de redessiner seuls les frontières de la nouvelle Europe ?
              • Gamelin : Certes non.
              • Van Zamen : En sauvant la PACA de la déferlante allemande, nous disposerons encore d’une base sur le continent, d’un port de guerre et d’un aérodrome. De plus, nous pouvons dès aujourd’hui œuvrer à faire de cette région le nouveau cœur industriel de la France. Nous avons environ quatre ans devant nous pour mener à bien cet objectif.
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : En effet, Poupouille. C’est bien ton incroyable capacité à lire l’avenir qui nous permet d’adopter, dès aujourd’hui, la meilleure stratégie. Reconnaissez-le, général.
              • Gamelin : Je...
              • Poupouille : Miaou !
              • Van Zamen : Intendant ! Poupouille demande que vous apportiez sa soupe au général !
              • Gamelin : Que…
              • Poupouille : Miaou !
              • Gamelin : Très bien. Je reconnais que votre stratégie est la plus avisée.
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Général, sans votre aval, notre nouvelle stratégie ne pourrait être acceptée par l’ensemble du corps des officiers de France. C’est pouquoi Poupouille vos adresse ses plus sincères remerciements.
              • Gamelin : Pourrais-je avoir du sel ?
              • Poupouille : Miaou.
              • Van Zamen : Poupouille vous dit bon appétit.

              Laissant le général savourer son potage, Poupouille et Van Zamen s’enferment dans leur bureau pour écrire aux différents responsables de l’armée et du complexe militaro-industriel français afin de leur signifier leurs nouvelles directives. Tandis que Poupouille s’offre une Westmalle Triple au caractère acéré, Van Zamen ouvre une Chimay bleue, plus brute mais moins forte. Ensuite, il prend la plume et se met à écrire, sous la diction avisée de son chat.

              CHAPITRE 3
              Van Zamen prend les mesures qui s’imposent

              De : Poupouille
              À : Albert Lebrun, Président de la République


              Mon cher Albert,

              Si vous permettez que je vous appelle par votre prénom. Je vous saurai gré de prendre contact avec le généralissime Maurice Gamelin afin qu’il vous informe des dernières considérations stratégique que nous avons dessinées de concert. Après avoir pris connaissance de ces mesures, vous comprendrez que je vous impose les demandes suivantes :
              1. La Belgique ne pouvant être sauvée de la déferlante allemande à venir, il est important, afin que je puisse continuer à prédire l’avenir, que la France commence, dès aujourd’hui, à constituer d’importantes réserves de trappistes. Je n’ai pas de préférence quant au label, mais j’espère pouvoir varier mes plaisirs. Vous munirez donc autant de caves possibles des bières suivantes :
                • Chimay
                • Rochefort
                • Orval
                • Westmalle
                • Westvleteren
                • Achel
                • La Trappe
              2. Puisque j’ai désormais la Gaule, vous comprendrez que je me mette en recherche d’une petite chatte française. Je compte sur votre soutien personnel dans cette entreprise. Mes préférences vont pour les poils courts et les yeux jaunes.
              3. J’entends pouvoir m’adresser personnellement, bien que sous un pseudonyme, au peuple français dès que je le jugerai nécessaire. C’est pourquoi je vous enjoins de créer un organe de presse répondant au nom du « Matou enchaîné ».
              De : Poupouille
              À : Pierre-Étienne Flandin, ministre de la Défense


              Mon cher Pierre-Étienne,

              Malgré l’animosité certaine que vous m’avez signifiée lors de notre récente entrevue avec le Président de la République, monsieur Lebrun, soyez assuré que mon respect à votre égard reste inchangé. Cependant, que vous l’approuviez ou non, je suis désormais en charge des affaires militaro-industrielles et je vous prierai de considérer avec attention les mesures suivantes :
              1. Veuillez prendre contact avec le général Gamelin afin que celui-ci vous fasse part des dernières considérations stratégiques concernant la défense du sol français.
              2. Malgré ladite stratégie, par laquelle nous ne sauverons qu’une infime portion du territoire métropolitain en cas d’attaque allemande, il est nécessaire de favoriser la production militaire dans l’ensemble de la France. Nous avons vu que les principaux bassins de production sont les suivants :
                1. Paris (18 usines)
                2. Lyon (7 usines)
                3. Lille (6 usines)
                4. Marseille (5 usines)
                Si Lyon et Marseille figurent dans la zone que nous désirons sauver, Paris et Lille se trouvent en dehors. Néanmoins, il nous reste quatre ans pour tirer profit du potentiel industriel de la métropole toute entière. Aussi, veuillez approuver les mesures suivantes :
                1. Amélioration des infrastructures de transport dans chacune des villes précitées afin d’augmenter substantiellement le potentiel industriel de ces régions.
                2. Construction d’usines supplémentaires à Lyon et à Marseille.
                3. Amélioration des infrastructures de transport dans l’ensemble de la région PACA.
              3. Concernant la mise en place d’une forteresse imprenable en PACA, veuillez approuver les mesures suivantes :
                1. Construction et creusement de fortifications à Grenoble, Lyon, Marseille et Nice.
                2. Installation d’un maximum de batteries de DCA dans les régions précitées, ainsi que dans la région de Toulon.
                3. Amélioration des capacités de l’aérodrome et du port militaire de Marseille.
                4. Construction d’un second aérodrome à Grenoble et d’un second port militaire à Nice. Ces infrastructures doivent être optimales.
                5. Construction de fortifications côtières entre l’embouchure du Rhône et Nice.
              4. Enfin, il vous faudra veiller à ce que les recherches se poursuivent afin que la France conserve son avance technologique ou, au moins, demeure à un niveau honorable dans les matières suivantes :
                1. Infanterie, et particulièrement infanterie alpine.
                2. Aviation, particulièrement en ce qui concerne les intercepteurs et les bombardiers stratégiques.
                3. Artillerie de campagne, artillerie antichars et artillerie antiaérienne.
                4. Machines-outils et agronomie (pour la production industrielle et l’augmentation de la main-d’œuvre disponible pour l’industrie et pour l’armée).

              Je vous remercie, mon cher Pierre-Étienne, de l’attention que vous accorderez à mes directives. Avec chaleur et ronronnements,

              Poupouille.
              De : Poupouille
              À : Général Maurice Gamelin, en tant que commandant en chef des forces terrestres


              Mon cher Maurice,

              J’espère que cette soupe vous a plu. Désormais, j’aimerais vous entretenir d’un sujet quelque peu plus léger, à savoir la réorganisation de nos troupes au sol, le recrutement de nouvelles divisions d’infanterie et l’organisation de ces forces en vue d’une défense efficace de notre territoire. Veuillez approuver les décisions suivantes :
              1. L’ensemble des troupes coloniales doivent être rappelées en métropole afin de s’unir aux forces déjà présentes sur le sol européen pour former un unique groupe d’armées, le groupe d’armées A. Celui-ci sera disposé dans le Nord de la France et sera appelé à y défendre la République lors de l’agression allemande. Bien qu’il soit fort probable que ce groupe d’armées finisse par battre en retraite en direction de la PACA, nous ne pouvons abandonner la métropole à l’ennemi sans avoir au moins essayé de la défendre. Toutefois, dès que nous jugerons les pertes trop élevées, l’ordre de retraite sera donné et le groupe d’armées devra faire route vers le sud.
              2. Un nouveau groupe d’armées devra être recruté, ce sera le groupe d’armées B. Celui-ci sera directement positionné en PACA.
              3. Si le temps nous le permet, un troisième groupe d’armées devra également être recruté. Ce sera le groupe d’armées C, lequel sera aussi positionné en PACA.
              Avec chaleur et ronronnements,

              Votre dévoué Poupouille.
              De : Poupouille
              À : Amiral François Darlan, commandant en chef des forces navales françaises


              Mon cher François,

              Après avoir lu l’avenir dans la bière, j’émets quelques réserves quant à votre sens du patriotisme. Pour autant, je vous accorde le bénéfice du doute et vous maintiens en place jusqu’à ce que la situation exige un remaniement du commandement des forces navales. D’ici là, veuillez approuver les mesures suivantes :
              1. Toutes nos forces navales devront être rassemblées à Marseille en vue d’une réorganisation générale de nos flottes.
              2. La Royal Navy étant parfaitement capable d’assurer la défense des eaux alliées de l’Atlantique et de la Manche, les forces navales françaises auront pour unique dessein d’assurer la sécurité de nos convois en Méditerranée. L’unique adversaire de nos forces sera la Regia Marina italienne.
              3. Afin de donner du poids à nos forces navales, il est impératif de rassembler tous nos grands bâtiments en une seule flotte, qui sera basée à Marseille. Cela limitera la surface couvrable par nos forces, mais sans cette mesure, tout affrontement avec la Regia Marina sera voué au désastre.
              4. Les quelques groupes de sous-marins dont nous disposons seront également basées dans ce port.
              5. Quelques navires-écrans sont en cours d’assemblage dans divers nos chantiers navals. En l’absence d’un plus grand nombre de grands bâtiments de guerre, ces navires sont inutiles. Nous pouvons donc abandonner ce projet et consacrer notre potentiel industriel à des objectifs plus sensés.
              Avec chaleur et ronronnements,

              Poupouille.
              De : Poupouille
              À : Général Victor Denain, commandant en chef des forces aériennes françaises


              Mon cher Victor,

              Je ne doute pas que mon nom vous est encore inconnu à ce jour. Vous apprendrez rapidement à me connaître, ainsi qu’à approuver mes motivations et décisions, telles les suivantes :
              1. Demande a été faite auprès du ministère de la Défense de construire de nouvelles divisions aériennes, lesquelles seront principalement fournies en intercepteurs et bombardiers stratégiques. En effet, si nous ne pouvons garantir le maintien des positions françaises dans toute la métropole, notre aviation sera toujours libre de ses mouvements et sera la seule composante de notre armée capable de mener des offensives.
              2. L’ensemble des intercepteurs actuels sera regroupé en une seule escadrille. Il en va de même pour nos bombardiers tactiques. Ces deux escadrilles seront positionnées sur la ligne Maginot mais devront être prêtes à être relocalisées en PACA si la situation l’exige.
              Avec chaleur et ronronnements,

              Poupouille.
              Après avoir bien bu et bien écrit, Poupouille et Van Zamen s’affalent, l’un dans son siège, l’autre dans son panier. Ils ont le sentiment d’avoir œuvré pour le bien de la République. Van Zamen se tourne vers son chat : « Tu as bien agi aujourd’hui, mon cher Poupouille. Désormais, il faut laisser du temps au temps. Pardon ? Comment ça, tu as déjà entendu ça quelque part ? Voyons Poupouille, je ne vois pas de quoi tu parles. N’oublie pas que, même ivre, je suis moi-même incapable de lire l’avenir. Tous nos espoirs reposent sur tes félines épaules. Un jour, les Français reconnaîtront qu’ils ne doivent leur salut qu’à deux Belges et au savoir brassicole du plat pays qui est le nôtre. »

              HRP : Je suis bien conscient que tout ceci n'est guère passionnant mais, maintenant que c'est écrit, je vais pouvoir commencer à jouer. Promis, dès le prochain chat-pitre, on passe aux choses sérieuses !

              HRP2 : Je sais bien que Lyon n'est pas en PACA, mais c'est pas moi qui ai dessiné la carte d'AoD.

              HRP3 : Ma stratégie peut sembler bien lâche (et elle l'est) mais, malgré d'insistantes recherches, j'ai n'ai jamais vu le moindre joueur dire qu'il était possible de sauver la France en défendant le Nord du pays. Je n'ai donc pas le choix.

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              • #8
                Dépeche-toi d'écrire le prochain chat-pitre dans ce cas !

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                • #9
                  avec chaleur et ronronnements

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                  • #10
                    Exactement, tu m'ôtes les mots de la bouche !

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                    • #11
                      Super début d'AAR, Zam!

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                      • #12
                        Trop drôle ! Vivement le début de la guere !

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                        • #13
                          Joue sur HOI3 et tu pourras même sauver un bout de la Belgique!
                          (Même si c'est devenu un peu plus compliqué avec la carte remaniée de FtM)

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                          • #14
                            Ouais ! Le comtat vainnaissin restera français !!!!

                            Tu mettras ta capitale à Avignon dans le palais des papes ? Y'a plein de coin et de recoin et de jolies tapis bien doux et épais, Poupouille pourrait s'y plaire


                            Sinon faut m'expliquer comment t'as fais pour avoir une idée aussi foireuse, on dirait mes plans de jeux de stratégie que je faisais quand j'avais 12 ans

                            ( et pis faudra que je goute de la trappiste aussi )

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                            • #15
                              J'adore !

                              "que je me mette en recherche d’une petite chatte française. [...] Mes préférences vont pour les poils courts" m'a bien fait rire

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