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  • Tês tôn hellenôn mégalês machês en Dardanoia(i)

    NOTE: Tout les mots compliqués sont annotés d'un * et seront expliqués dans un lexique à la fin du texte.

    C'est un vieux parchemin. De près, la partie claire vire au jaune éclatant, tandis que le revers sombre vire au gris, rendant quasiment illisibles certaines lignes. Mais c'est au toucher que le Papyrus de Pergame révèle véritablement son ancienneté, une sensation rugueuse, sans pour autant accrocher les doigts, et des bords doux, découpés irrégulièrement par le temps. C'est ainsi qu'on sent le savoir antique et passé contenu dans un tel support, sans même lire, au toucher, à la vue, et à la douce odeur suave du vieux parchemin. C'est ainsi que même les barbares de nos temps, effrayés par tout ce qui se rapporte à la connaissance, aux savoirs, à ces choses anciennes qu'ils traitent de désuètes dans leur folle obsession perverse de la nouveauté, même ces sauvages-là, jetant au feu et à l'oubli le plus total, nombres de choses dites " passées", n'osent toucher à ces nobles messagers des époques anciennes. Hélas, si au lieu de se prostrer par terreur du savoir des Anciens, si au moins ils avaient voulu recevoir un peu de ces antiques connaissances, peut-être que la ruine de ce monde aurait été évitable.
    Moi, dernier des Kaloi Kagathoi*, va retranscrire le savoir contenu dans ce trésor d'Athéna Métis, en espérant que les hommes d'une époque future, enfin guéris de la folie décadente des miens, se tourneront vers le passé pour y recevoir l'enseignement de nos Pères.


    [Le Titre est illisible, on note un η , un δ et le mot central semble commencer par Ή, le parchemin semble faire parti d'un plus grand ouvrage]




    Hélas, c'est souvent qu'alors que la félicité est à son comble, les gens heureux, les femmes belles et fécondes, les enfants riants et loin des noires armes d'Arès, que la terrible Τυχη* frappe, laissant stupéfaction, fracas, et les jours de félicité dans les souvenirs lointains.
    C'est ainsi que commença les terribles guerres fratricides entre Héllènes, lors de la 3ème année de la CXXXVIIème olympiades, lors d'une opération militaire, qui ne semblait qu'être qu'une simple pacification des peuples barbares péoniens et dardaniens, alors que la Ligue des Héllènes semblait au sommet de sa gloire. En effet, comme nous l'avons expliqué précédemment, après une période de paix, l'Assemblée confédérale réunie à Sicyône vota les crédits de guerre pour chasser définitivement les Antigonides de Macédoine Aidé par la dynastie des Molosses*, Doros du dème d'Aithalide*, Stratège pour cette année, chassa facilement les descendants du Borgne*, et introduisit un système électif dans le peuple macédonien, afin qu'il élise ses représentants pour la prochaine assemblée d'automne.
    Mais ce qu'ignoraient les lointains hellènes, c'est que les Rois de Macédoine jouaient depuis longtemps le rôle de barrière entre la péninsule et les peuples barbares du Danube. Les rois chassés, les garnisons frontalières se vidèrent, et la plaine macédonienne elle-même fût menacée. Le rôle soudain des Antigonides enfin révélé au grand dam des bouleutes* confédéraux, et ils prolongèrent la durée de la Stratégie de Doros du dème d'Aithalide, avec pour ordres de pacifier la Péonie supérieure.


    Mais Doros, fils de Chrémonidès*, n'attendit pas la fin des délégations de l'Assemblée supplétive, et avait déjà commencé à préparer la future guerre. En effet, il plaça de nombreux hommes en garnison en Pella, et, avec beaucoup de surprise de la part de ses hommes, licencia les hoplites refusant d'abandonner leur équipement. Alors que beaucoup discutèrent longuement de cette décision qui paraissait folie, Doros ne faisait que suivre les conseils sages et avisés de son frère, Ion du dème de Marathon, rentré depuis quelques mois déjà de la lointaine Massilia.
    Je ne reviendrais pas sur la manière dont cette cité a été défendue héroïquement avant de tomber sur la perfidie des romains, car nous y avons déjà consacré quelques lignes. Néanmoins, étonné par la redoutable efficacité des légions romaines, Ion n'eut de cesse de prévenir l'Assemblée de réformer l'armée à l'image des romains pour la rendre plus efficace. Mais celle-ci, rongée par l'Υβρις* , refusa même de recevoir Ion.
    Cependant, il avait trouvé écho auprès de son frère, et celui-ci, aidé par la distance séparant Pella de la Grèce centrale pût enfin mettre en pratique la vision d'Ion. Il acheta ainsi de nombreux Θυρεος* aux mercenaires gaulois, ainsi que des cottes de mailles. Il put ainsi réarmer une bonne part des hoplites en un équipement similaire à ceux des romains, sauf pour les cuirasses de lin qu'arborent une grande partie de l'armée grecque.
    Ayant enfin reçu les ordres, il marcha sur la Péonie, en espérant pacifier rapidement la région.
    Malheureusement, les perfides péoniens s'étaient alliés au puissant Roi des Gètes, menant une coalition des peuples barbares du Danube, comme les Bastarnes, les Daces, ou les Thraces.
    Ce n'était donc pas quelques ramassis de barbares pillards sans valeurs que Doros allait affronter, mais tout simplement la plus grande horde de barbares réunie pour envahir la Grèce depuis les Diadoques.


    Doros, surprit par l'ampleur de la horde voulût se replier, mais se reprenant sur les conseils de son frère, campa devant la ville de Serdike, et comme un affront aux autres armées, n'engagea pas le combat. Les barbares, outrés de cette injure, mirent leurs armées en marchent, et se déversèrent dans le bassin ou l'armée de la Ligue avait établi son camp.
    Spoiler:

    Les barbares étaient deux fois plus nombreux que les Héllènes, et sur leur terrain, et c'était donc avec impatience que les troupes attendaient quelle stratégie le plus haut magistrat de la Ligue allait mettre en place.
    Le Stratège établit un front de bataille pour le moins étonnant: Au lieu de porter sa phalange à la droite de l'armée, elle fût mise au centre, entre en deux colline, et donc en soit dans un creux. Il avait ainsi envisagé que les Gètes et leur alliés, attirés par cette dépression, se déversent sur sa puissante et redoutable phalange, qui tiendrait longtemps avant que les flancs plus mobiles, organisés à la manière des romains, puissent les prendre en tenaille.

    Spoiler:


    Ainsi, les hoplites de Corinthe, de Béotie, d'Argolide et d'Achaie tenaient le centre, tandis que la garde athénienne de Doros et les hoplites aristocrates de la Ligue tenaient la droite de cette petite phalange, conformément à la tradition. Devant eux, l'infanterie légère composée de quelques frondeurs.


    Spoiler:




    Puis, sur les deux cotés, en formation romaine, les Thorakitai ( Ainsi furent nommés ceux qui avaient des cottes de mailles), et les Thureophoroi ( Ainsi furent nommés ceux qui portaient des linothorax), en haut des deux collines, pour former ainsi deux flancs très mobiles mais à la fois très durs à prendre.
    J'aimerais revenir sur quelque chose de très fâcheux. En effet, des gens qui se prétendent historiens, comme Sisiphos, disent que cette bataille fût nommés la bataille des deux mamelles par potacherie. Cela est complètement faux, et relève plus du ragot douteux, car il existe une stèle en l'honneur de morts de cette bataille au Δέμοσιον σεμα*, et elle ne nomme que " Campagne de Péonie" pour le lieu de la bataille.
    Trop de lignes écrites pour des écrivaillons de peu de foi, mais il s'agit de remettre en place la vérité.


    Spoiler:




    Ensuite, il protégea ses flancs mobiles par des peltastes vétérans, lui assurant une protection contre l'infanterie légère ennemi.


    Spoiler:


    Enfin, la cavalerie, accessible à la Ligue depuis l'intégration de la Thessalie, fît véritablement apparition lors de cette bataille. Furent disposés sur le flanc droit, un peu en retrait, des Xystophoroi à la macédonienne, et des Lonchophoroi bien plus classique, à la charge moins efficace que les Xystophoroi, mais étant bien plus polyvalent et protégés.


    Spoiler:




    Sur le flanc gauche furent disposés aussi des Xystophoroi, mais aussi de la cavalerie légère, idéale pour harceler ou rattraper des fuyards.


    Spoiler:


    En premier vint en face des Héllènes les terribles Thraces et Bastarnes, les derniers avec leur terrible faux de guerre, en nombre important.


    Spoiler:



    Puis, immense danger pour le Stratège, l'armée des Péoniens arriva sur son flanc gauche, par surprise.


    Spoiler:



    Enfin, la moins nombreuse mais la plus terrible des armées barbares, celle du Roi des Gètes, avec son infanterie légère d'élite et sa cavalerie redoutable.

    Spoiler:


    Pressé par la redoutable menace sur le flanc gauche de l'armée héllénique, Doros réorganisa rapidement les Thorakitai et les Thureophoroi en une position défensive. Ainsi, dés le début de la bataille, il prouva la supériorité de ces troupes organisées à la romaine par leur extraordinaire flexibilité, et nul soldat sur ce champ de bataille ne l'oublia.

    Spoiler:



    Cependant, alors que les enfants de Chrémonidès escomptait sur la fougue barbare pour mener à bien leur plan, le Roi des Gètes, éduqué par des précepteurs grecs traîtres à leur nation, fit ralentir toutes les armées barbares, les reteint, afin d'encercler l'armée hellène, puis de l'engloutir.
    C'est ainsi toute l'armée hellène, et non pas seulement un flanc, ou le centre, qui se prépara à un dur et long combat, en infériorité numérique, et surtout encerclé de toute part.

    Spoiler:


    Néanmoins, alors que le Roi des Gètes ne comptait pas attaquer directement la phalange centrale, dont il connaissait les vertues défensives, les lignes thraces et bastarnes furent harcelés par les frondeurs grecs. Irrités, ils outrepassèrent les ordres du Roi, et chargèrent sur la redoutable phalange.

    Spoiler:


    Au même moment, le flanc droit fût sous la pression des barbares.

    Spoiler:


    Ce fût hélas-là un funeste signal, effectivement, la plupart des Thraces, des Gètes, et des Péoniens se tournèrent vers le flanc gauche flexible de l'armée hellène dans le but de l'enfoncer. Ce fût donc des hordes innombrables qui se déversèrent sur les grecs armés à la romaine, et en premier vinrent les terribles Drapanai avec leur faux de guerre tranchant les boucliers aussi bien que la chair.

    Spoiler:


    Doros, du dème d'Aithalide était incapable d'envoyer des renforts, car toutes les unités étaient en combat. Alors que se murmurait déjà sur certaines lèvres le sceptre de la défaite, un lueur d'espoir vint du flanc droit, ou les Héllènes repoussèrent un régiment de Drapanai qui eu la sagesse de s'enfuir dans les bois de la Dardania.

    Spoiler:


    Au centre, les hoplites repoussaient sans peine les Thraces, mais l'arrivée successive de plusieurs régiments ennemis empêchaient de briser la phalange pour porter secours au flanc gauche.

    Spoiler:


    Flanc gauche ou la situation était désespérée, les Grecs tenant leur position devant une mer d'ennemi bien plus nombreux qu'eux. Mais alors que bien d'autres auraient jetés leurs armes et fuit la bataille, les Héllènes refusèrent ce déshonneur, et épaule contre épaule, ils firent le serment de défendre cette colline jusqu'à que la sombre Mort aux bras noirs vinsse pour les délivrer de leur fardeau.

    Spoiler:


    Soudain, un grand fracas retentit à l'arrière de l'armée barbare. Car la cavalerie hellénique, ayant défait la cavalerie barbare, se mit à charger de toute part sur le flanc gauche, dans le but de provoquer la fuite de l'armée.
    Hélas, les barbares furent trop nombreux, et les charges peu efficaces dans ce sens.

    Spoiler:


    Dans ce même but, la cavalerie du flanc droit se mit en branle pour contourner les barbares et charger sur leurs arrières.

    Spoiler:


    Mais des grands cris se firent entendre au centre: les barbares, étonnés de voir des gens se battre en rang, tenant leur position et tuant grand nombre des leurs, s'enfuirent massivement du champ de bataille.

    Spoiler:


    Enfin, le sort des armes tournaient en faveur des Grecs!
    Doros brisa donc la phalange, et entreprit une manœuvre afin de prendre tenaille le gros de l'armée barbare sur le flanc gauche.

    Spoiler:


    Pendant ce temps, des combats furieux opposaient les Thraces aux Héllènes, chacun rivalisant dans l'ardeur, les uns pressés par leur nature sauvage, les autres par l'envie d'aller aider leurs camarades.

    Spoiler:


    Mais ayant fini leur contournement, les Lonchophoroi chargèrent les arrières des Thraces. Ce fût une charge sublime, enfonçant complètement au point que les Lonchophoroi ne cessèrent leur cavalcade que devant leur propre ligne d'infanterie. Beaucoup de barbares furent ainsi massacrés, les autres s'enfuirent pour sauver leurs vies.

    Spoiler:


    Le flanc droit ainsi dégagé, les thorakitai et thureophoroi puisèrent dans leurs dernières forces afin de se porter le plus vite possible de leur coté du champ de bataille.

    Spoiler:





    Cependant, cela ne fût pas utile, car les barbares, malgré leur supériorité numérique, prirent peur des revers successifs des autres armées au centre et sur leur flanc gauche. Après une charge de Xystosphoroi sur leur arrières, ce fût trop pour certain, et malgré les injonctions du Roi des Gètes, ils jetèrent tous armes et armures et s'enfuirent.

    Spoiler:



    Seule la Garde du Roi, et les régiments Gètes résistèrent. Mais les Lochophoroi, puissant en ce jour, et guidés par la Τυχη, chargèrent, renversant les barbares, les piétinant sauvagement, et les tuèrent jusqu'au dernier.

    Spoiler:


    Il ne resta donc plus que la Garde Royale, qui tenta de se replier vers la Gétie, mais fût interceptés par des Thorakitai et des Thureophoroi cherchant des fuyards, et mire à bas le Roi, tué en position non guère de combat et d'honneur, mais en disgrâce.


    Spoiler:


    C'est ainsi que Doros, du dème d'Aithalide, fils de Chrémonidés, remporta une des plus grandes batailles que le monde grec n'ait jamais connu, et de part cet exploit égal à celui de Thémistocle à Salamine, lui donna gloire et honneur.
    Malheureusement, cette gloire et cet honneur, qui semblait en quelque sorte couronner la Ligue Héllénique et son existence, amenèrent conjointement malheurs sur le monde grec, car la Τυχη est imprévisible et frappe souvent au moment ou on pense que la félicité est à son comble.




    [ Le reste est illisible, on peut néanmoins deviner un Μ*λλ*...]


    Bonus: Pleins de cadavres!:

    Spoiler:




    Lexique:

    Kaloi Kagathoi : Gens de bien, les bonnes gens, terme philosophique employé par Platon et Aristote pour désigner les gens agissant dans la vertu et dans le sens du bien.

    Τυχη: Tychè, la Fortune, la Chance, le Hasard, le Destin divinisé.

    La dynastie des Molosses: Périphrase pour parler de la dynastie des Eacides régnant sur l'Epire.

    du dème d'Aithalide: Les dèmes sont en quelque sorte les circonscriptions électorales d'Athènes. Un Athénien se présentera toujours par son nom, puis par son dème et enfin par sa filiation, contrairement aux autres grecs ne se présentant que par nom et filiation.

    Borgne: Antigonos Monophtalmos, ou Antigone le Borgne, général d'Alexandre, est le fondateur de la dynastie des Antigonides régnant sur la Macédoine depuis Démétrios Porliocète.

    Bouleutes : Magistrats représentant la chambre haute dans la plupart des cités grecques, tirés au sort ou élus entre les citoyens. Ici représente les délégués des cités pour l'Assemblée confédérale de la Ligue.

    Chrémonidès : Chrémonidès est celui qui fît la coalition hellénique entre Athènes, Sparte et Rhodes, soutenu financièrement par l'Egypte et contre les Antigonides.

    Υβρις : l'Hubris, ou l'Hybris, l'Orgueil, l'arrogance, la démesure qui conduit irrémédiablement à la chute.

    Θυρεος: Thureos, désigne les boucliers ovales.

    Δέμοσιον σεμα: Démosion Séma, cimetière civil et patriotique ou étaient enterrés les morts athéniens lors des guerres. Ancêtre direct de nos monuments aux morts, et fonctionnant sur le même principe ( Stèles ne portant que les noms des morts et le lieu de bataille, avec non-différenciation selon la fortune ou la fonction du mort, signification d'une volonté d'égalité démocratique devant la mort et les honneurs).














    Dernière modification par Faras, 11-08-2011, 12h27.

  • #2
    Sur quel mod??? Paeninsula Italica II??

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    • #3
      Europa Barbarorum : D

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      • #4
        Ça à l'air d'une belle bataille !

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        • #5
          2000 vs 5000, bon ratio je trouve. Au moins, ça fera de la viande.
          Dernière modification par Romanus, 03-07-2011, 10h24.

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          • #6
            Rien que l'intro fait deux pages word *_* Vous allez souffrir.

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            • #7
              Europa Barbarorum..... Vivement le II

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              • #8
                Voila!

                EDIT: Pas de réactions? T_T
                Dernière modification par Faras, 05-07-2011, 14h34.

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                • #9
                  Wibbly Wobbly, Timey Wimey ! Faras tu as trop de temps libre, mais bon ce fût bon à lire; je vais donc pardonner.

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                  • #10
                    Just... epic, pour un vieux parchemin
                    Très bon aar, Faras, un peu chiant de tout descendre pour aller voir le lexique par contre :}.

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                    • #11
                      Bon aar mais t'aurais pus faire mieux pour les screens

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                      • #12
                        Merci pour vos avis!

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                        • #13
                          Très beau récit accompagné de screen comme je les aime
                          Une suite est prévue ?

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