Spécial Gamescom – L’Actu Vidéoludique du Captain : Juillet/Août 2017

Après le gros épisode spécial E3 de juin 2017, assorti de sa vidéo, on retourne en première ligne en reprenant l’AViC, qui continue à vous présenter les dernières news concernant principalement les jeux de stratégie et de tactique, de gestion, de 4X, et surtout de city-builder, preuve du retour en force du genre (voir mon dossier). Il s’avère que la fin de ce mois d’août est ponctuée par une autre grande messe du jeu vidéo, la Gamescom, tenue à Köln (Cologne) en Allemagne. Alors allons-y, c’est la rentrée !
Age of reprend du service (Age of Empires IV)



Le retour d’Age of Empires est désormais prévu. Après avoir fermé le vénérable studio Ensemble Studios, responsable entre autre des trois opus parus respectivement en 1997, 1999 et 2005, et qui concernaient l’Antiquité, le Moyen Âge et les Grandes Découvertes, Microsoft Studios a vu d’un bon oeil le succès obtenu par Age of Empires II HD (2013) et par les extensions venant se greffer au jeu vieux pourtant de treize ans : The Forgotten (2013), The African Kingdoms (2015) et Rise of the Rajas (2016). Outre l’annonce d’un futur remake du premier opus qui paraîtra en octobre de cette année, un mystérieux quatrième opus est prévu. Le trailer superpose divers tableaux de guerre et de conquête, passant des guerriers de l’antiquité aux possesseurs de fusils, en passant par les guerriers Samurai, les conquistadores, les Indiens d’Amérique, les marins de la Renaissance et j’en passe.


Sans pouvoir trop spéculer, on peut se poser la question de savoir si cet Age of nous fera traverser toutes les époques, à la manière de la vieille série Empire Earth (2001-2007). Quoi qu’il en soit, la grande surprise portait surtout sur le studio de développement responsable du projet : Relic Entertainment, les mêmes qui nous ont offert les Homeworld (1999-2003), Dawn of War (2004-2008), Company of Heroes (2006-2009), Dawn of War II (2009-2011), Company of Heroes 2 (2013-2015) et le tout dernier Dawn of War III (2017) à l’accueil un peu plus mitigé. Autant vous dire qu’ils n’ont pas pris des amateurs. Reste à voir ce qu’ils vont faire de la licence.




Un parc avec des dinosaures dedans (Jurassic World : Evolution)



Rien de plus divers que ce que propose le studio Frontier Developments depuis 1993 : les simulateurs spatiaux Frontiers : Elite II (1993) et Elite : Dangerous (2014), deux adaptations de Wallace & Gromit, et surtout les simulateurs de parcs d’attraction Rollercoaster Tycoon 2 et 3 (2002-2005). Le dernier Planet Coaster (2016) a néanmoins eu un certain succès, et a repris avec talent la recette utilisé par les anciens Theme Park (1994) et Rollercoaster Tycoon (1999).


Puisque les parcs ont eu du succès, les développeurs ont un nouveau projet : Jurassic World Evolution. Le côté négatif, c’est que le film dont est tiré cette adaptation est mauvais. Mais de l’autre côté, un jeu de gestion n’est pas une mauvaise idée, surtout entre les mains des développeurs de Planet Coaster, qui méritent qu’on leur accorde le bénéfice du doute. D’autant que le précédent à avoir tenter le coup, Jurassic Park : Operation Genesis (2003), avait l’air plutôt réussi (une vidéo de présentation existe d’ailleurs sur ce jeu, par le Joueur du Grenier).




Des rats dans mon opus ! (Total War : Warhammer II)



Adeptes du rat cornu, vous allez adorer la vidéo de présentation de la quatrième race à rejoindre le Nouveau Monde (la partie ouest du monde de Warhammer pour les non-puristes). Rappelons que ce Total War : Warhammer II a plusieurs objectifs, parmi lesquels aboutir à une grande campagne mêlant Nouveau et Vieux Monde, tout en proposant une campagne jouable uniquement au Nouveau Monde, basée autour de vortex à maintenir en l’état pour repousser les forces chaotiques, ou à abattre au contraire suivant la faction jouée. Les Skavens, ces hommes-rats pullulant dans les souterrains, méfiants, couards, méchants et adeptes du Rat Cornu et de la boustifaille à base de prisonniers, feront bien évidemment partie du camp de la destruction. Ils rejoignent ainsi les Hauts-Elfes, les Elfes Noirs et les Hommes-Lézards.


Outre les nombreux changements sur lesquels nous aurons l’occasion de nous épancher le mois prochain au moment de la sortie, nous obtenons donc la liste d’armée des Skavens. Pas de surprise, vous aurez de la masse avec de nombreux guerriers capables de sortir du sous-sol sur le champ de bataille et de concentrer les tirs ennemis, mais aussi des unités utilisant la malepierre pour de sinistres expérimentations, d’une roue infernale à des armes illuminées par une maléfique lueur verte, des assassins, et des fanatiques propageant divers poisons et maladies… Les Skavens auront aussi la chance d’être dissimulés dans des ruines d’apparence normale aux yeux des autres races, histoire de les surprendre bien comme il faut. On nous promet une campagne faite de trahisons et de coups bas, à la manière des Skavens en somme.




La Révolution Industrielle, un monde… en marche ? (Anno 1800)



On a déjà parlé de la série des Anno. Cette série de jeux de gestion s’est propulsée au fil des épisodes en se concentrant sur la colonisation d’îles avec de multiples chaînes de production à mettre en place, la nécessité de faire évoluer ses habitants en leur accordant de plus en plus de produits, et le besoin de commercer. Sachant que chaque date est un multiple de 9, les filous autrichiens de Max Design ont sorti Anno 1602 (1998) puis Anno 1503 (2002), avant de laisser leur place aux Allemands de Related Designs qui ont développé Anno 1701 (2006), Anno 1404 (2009) et Anno 2070 (2011). Enfin, Ubisoft Blue Byte a sorti en 2015 Anno 2205, qui n’a pas plu aux fans pour des tas de raisons, parmi lesquelles la disparition du mode bac à sable.


Quoi qu’il en soit, la série est donc partie de la Renaissance et des Grandes Découvertes, pour revenir au Moyen Âge en faisant coïncider Orient et Occident en 2009, puis dans un futur hypothétique entre 2011 et 2015. Il ne manquait plus que les débuts de la Révolution Industrielle, et c’est ce qui est prévu avec Anno 1800. Sans en savoir beaucoup, on sait néanmoins que ce seront les développeurs du dernier opus qui s’y collent, et qui visiblement tâchent de renouer avec les fans, avec des annonces du type « on vous assure, il y aura un mode bac à sable cette fois ». On ne peut que les croire.




GSC Games World s’est-il perdu ? (Cossacks III)



Nous avions eu beaucoup d’espoir avec le retour inespéré du vieux STR de 2001 sur nos machines modernes en septembre 2016. Malgré tout, les développeurs ukrainiens de Cossacks (2001-2002), American Conquest (2002-2003), Cossacks II (2005-2006) et S.T.A.L.K.E.R (2007-2009) ont laissé de côté une partie du contenu original, que ce soit parmi les campagnes difficiles et gratifiantes et les missions du même acabit, pour nous proposer seulement un lifting graphique, et surtout en nous présentant une myriade de contenus additionnels à venir. Mais contrairement à un Total War ou à un Civilization, le jeu manque de l’aura nécessaire pour que sa base accepte les multiples contenus. Les développeurs se sont déjà perdus entre les DLC de la deluxe edition qui rajoutent des missions et des nations, ceux gratuits rajoutant des nations, ceux qui deviennent des expansions, et ceux gratuits censés être des cadeaux…


Après Days of Brilliance (décembre 2016), Rise to Glory (février 2017), Guardian of the Highlands (avril 2017) et Path to Grandeur (mai 2017), rajoutant six campagnes, ainsi que les Pays-Bas, le Danemark, la Bavière, la Saxonie, l’Ecosse, la Hongrie et le Portugal, et de nombreuses unités et bâtiments, les développeurs nous proposent cet été The Golden Age, rajoutant la Suisse et le Piémont, ainsi qu’une nouvelle campagne. A voir ce qui nous attend pour la suite…




En Vrac



a) Un city-builder non climato-sceptique (Cities : Skylines – Green Cities)


Le jeu de Colossal Order Cities : Skylines, un des meilleurs city-builder (voyez ici pour la définition) du moment, revient avec (encore) une nouvelle extension : Green Cities. Après After Dark, Snowfall, Natural Disasters, Mass Transit, et quelques mini-extensions comme Concerts, sorti cet été et rajoutant des événements musicaux pour un prix un peu élevé, il nous propose maintenant de devenir éco-responsable et d’éviter la dispersion de produits polluants dans l’atmosphère. Une initiative louable, quoique virtuelle.




b) Des îles dans la Guerre Froide à Mars (Surviving Mars)


On retrouve Haeminont Games, qui a laissé tombé la série des Tropico à un studio tiers pour développer Surviving Mars, édité par Paradox Interactive. Le jeu se dévoile un peu plus grâce à un trailer, mais aussi à du gameplay commenté sur YouTube. Plutôt joli graphiquement, il se divise en une phase technologique et robotique, où vos drones bravent les tempêtes pour poser divers générateurs de ressources, des panneaux solaires aux transformateurs d’eau en passant par les mines automatisées, avant que vos colons bien humains ne viennent rejoindre par la navette votre base, afin de se retrouver à l’abri dans un petit cocon protecteur où vous aurez de l’oxygène et de l’eau à leur fournir, pendant qu’ils pourront établir des serres pour cultiver de quoi se nourrir. L’ensemble a l’air pour le moment assez fonctionnel, et on attend d’en savoir plus.




c) Des maraudeurs, des monstres… et un autre DLC (Total War : Warhammer)


A la grande surprise des joueurs, la Norsca, une race plutôt mineure dans l’univers de Warhammer Fantasy Battle, devient la neuvième race jouable, en apportant la seizième et dix-septième campagne de Total War : Warhammer. Nous en avons d’ailleurs fait un test, en louant le fait que malgré les innombrables DLC payants, le jeu avait pris en ampleur et en intérêt au fil des contenus additionnels. L’addition est peut-être salée, mais la présence de neuf races outrepasse largement la limite des quatre races à la sortie de l’opus original en mai 2016, et permet de proposer une des meilleures expériences vidéoludiques de Warhammer qui soit, d’autant que le jeu est agréable à prendre en main, intéressant stratégiquement et tactiquement, et beau. Mais cher.




d) Archipels et dictature (Tropico 6)


Sans toujours trop se dévoiler, la suite de la longue série des Tropico se donne un nouveau trailer. Les développeurs de Haeminont Games étant partis sur les terres arides de Surviving Mars, Kalypso Media se charge d’éditer le jeu de Limbinc Entertainment, un studio allemand ouvert en 2002 et connu principalement pour la suite décevante de la légendaire série Heroes of Might & Magic (1995-2007) avec Might & Magic Heroes VI et VII (2011 et 2015). Nous verrons bien comment ils comptent redorer leur blason en partant sur un jeu de gestion. Au rang des nouveautés, le terrain insulaire deviendra un archipel, ce qui augure de quelques changements dans les constructions, avec visiblement toujours l’humour potache de la série, qui vous propose par exemple de voler la Statue de la Liberté. On leur souhaite du courage.





e) L’influence chinoise… aux temps médiévaux (Crusader Kings II)



Nous avions laissé le jeu de Paradox Interactive en mars dernier avec leur onzième extension, Monks & Mystics, qui rajoutait encore de nouvelles fonctionnalités, cinq ans après la sortie de l’opus original. Eh bien les voilà qui reviennent avec la douzième qui s’intitulera Jade Dragon. Le principe est de rajouter comme acteur important la Chine, qui a son mot à dire en Asie, mais sans pour autant rajouter ce mastodonte sur la carte. Son influence sera donc extérieure territorialement, mais devrait avoir une grande importance sur les nations de ce coin, entre épousailles et aide militaire. On attendra comme toujours les innombrables journaux de développement publiés régulièrement sur le site officiel, puisque le trailer est comme toujours pauvre en informations et riche en grandes phrases qu’on ne comprend pas toujours. Ces journaux seront évidemment traduits un par un dans notre belle langue sur Mundus Bellicus. Un travail loin d’être fini, même cinq ans après.




f) La Nubie en folie (Civilization VI)

Après le monde des Vikings et la Pologne (décembre 2016), l’Australie (février 2017), la Perse et la Macédoine (mars 2017), le tout récent Civilization VI ne fait pas dans la finesse en proposant en juillet 2017 la cinquième extension d’un jeu ayant moins d’une année. La Nubie arrive donc, à la fois dans une partie classique et dans un scénario spécifique. Si le jeu est intéressant, il reste dommage que les civilisations, qui possèdent un bâtiment, une unité et quelques subtilités propres soient vendus pièce par pièce. Quant aux scénarios, ils sont certes sympathiques, mais font oublier que les joueurs sont plus intéressés par des parties se déroulant sur des milliers d’années que dans des scénarios prédéterminés. Reste que l’ajout est intéressant, malgré son prix.




g) Waaagh! dans Warhammer 40K (Sanctus Reach)

Le bon Sanctus Reach (janvier 2017) propose une adapation du monde de Warhammer 40K en opposant Space Marines et Orks dans un jeu rappelant furieusement le jeu de figurines. Pas forcément impressionnant visuellement, la richesse tactique et l’univers étaient bien respectés. En juillet, un DLC initulé Legacy of the Weirdboy rend les Orks jouables dans une campagne intéressante, bien qu’un peu courte.




h) La géopolitique dans tous ses états (Supreme Ruler : The Great War)


Les Supreme Ruler sont les usines à gaz de la grande stratégie. A chaque opus son lot de bugs, d’événements fous à lier, mais toujours cette envie de matérialiser tous les pays du monde avec tous les leviers possibles et imaginables, du politique à l’économique en passant par le militaire. Les Canadiens de Battlegoat Studios ont ainsi proposé Supreme Ruler 2010 (2005), 2020 (2008), Cold War (2011), 1936 (2014), Ultimate (2014) et maintenant The Great War. Malgré un départ presque confidentiel, il paraîtrait que le jeu, quoique très moche, est bon. Je vous laisse juge, n’ayant pas le temps de feuilleter les manuels et de me plonger dans l’interface complexe du logiciel.




i) Ils savent se faire attendre ? (Mount & Blade II : Bannerlord)


Après sept ans d’attente, ni l’E3, ni la Gamescom ne nous ont permis d’obtenir de la part des Turcs de TaleWorlds Entertainment une date de sortie pour Mount & Blade II : Bannerlord. C’est bien dommage, surtout pour les nombreux fans qui attendent la suite de ce jeu bac à sable, mélange entre une simulation de combat médiéval et un RPG. Mais pour nous laisser quelque chose sous la dent, les développeurs nous montrent une bataille multijoueur où chaque joueur humain contrôle une petite unité, dans un combat entre deux équipes. C’est sympa, et ça donne envie, mais cela ne nous empêche de nous demander ce qu’ils font.




j) La conclusion à coup de city-builder (Aven Colony)


Après un peu moins d’un an d’accès anticipé, AvenColony sort enfin. Ce city-builder futuriste s’avère être assez réussi, mais aussi assez peu profond d’après les retours des joueurs qui estiment qu’il y aurait pu avoir un peu plus de challenge. Dans le doute, on vous en parle quand même.




C’est tout pour l’épisode de ce mois-ci. Vous voyez que les city-builder reviennent en force depuis un an, en prenant le virage de la science-fiction, ce qui n’est pas un mal. La stratégie a aussi son mot à dire, au milieu des remakes et des suites, mais aussi des DLC à foison, qui concernaient il y a quelques années seulement les jeux d’action… Ce modèle économique s’impose donc à tous les niveaux, nous fidélisant autour de quelques licences, mais aussi en prenant beaucoup de notre temps, nous empêchant de jouer à d’autres jeux (et de dépenser notre argent). Une sorte de circuit fermé… C’est sur cette philosophie du commerce vidéoludique que je vous laisse. La rentrée est proche pour nos amis étudiants, quant aux autres profitez donc de la fin de l’été (vous avez jusqu’à septembre !). Salutations du Captain.


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