Sortie de Necromunda : Underhive Wars

RPG & Tactique
Développé par
Rogue Factor
Edité par Focus Home Interactive
Date de sortie : 8 septembre 2020 (demain !)
Prix : 39,99 € sur Steam (remise de précommande de 20%); 28,49 € sur Gamesplanet avec le code NECRO5
LA GUERRE DES GANGS

« Dans la grisaille du lointain futur, il n’y a que la guerre » dit la phrase d’accroche de chaque édition de Warhammer 40K. Ce n’est pas tout à fait vrai, il y aussi des bonnes tranches d’accrobranche à faire dans les égouts. Est-ce qu’on peut raisonnablement appeler ça la guerre ?

A la frontière du jeu de rôle et de la tactique au tour par tour, le jeu propose une expérience très fidèle au jeu de plateau dont est tirée la licence. Pour résumer en quelques idées fortes :
  • Le joueur contrôle un gang dans une quête de domination dans les bâtiments dévastés d’une cité gargantuesque
  • Le choix est fait entre trois gangs différents, Escher, Goliath et Orlock, chacun avec leur gameplay et leur identité distinct
  • Le jeu alterne entre combat au tour-par-tour sur une carte de bataille fermée et stratégie à grande échelle, avec des phases de jeu de rôle et des éléments de customisation
  • Le jeu peut être mené en campagne solo ou en combat multijoueur en ligne (jusqu’à quatre)
  • Des escarmouches peuvent être jouées à part de la campagne contre l’intelligence artificielle.

SOUS LES PAVES, LA RAGE

L'écran de personnalisation des membres du gang Escher



Un écran de sélection de mission



L’objectif du jeu est identique pour chaque faction : progresser à coups de missions et d’escarmouche en puissance et dominer les rues éboulées de Necromunda. Les membres du gang vont en mission, se battent, ceux qui survivent accèdent à de l’expérience, des ressources et des tactiques supérieures, et les autres… c’est dommage mais il faut bien que les balles se perdent de temps à autre sur un tissu mou !
Cette formule de missions successives, sous forme risque calculé sur récompense est à la base d’une boucle de gameplay donc bien connue (X-COM, Dawn of War II, Darkest Dungeon ou plus récemment Mechanicus), avec les mêmes traits : mort permanente des personnages, accumulation de richesses et d’équipement.

Les récompenses des missions sont ici typiques d’une riante ballade dans une cité polluée en ruine : des armes, de l’argent, des technologies permettant de nouvelles stratégies. Et, de manière plus immatérielle, de l’expérience, qui permet à chaque membre de gang de se spécialiser, et de l’infamie, qui bénéficie à l’ensemble du groupe en achetant des bases et des commodités dans le quartier général de l’équipe.
Hors des missions, les ressources acquises permettront aussi de recruter des nouveaux combattants (apparemment les stages sont toujours payés sur Necromunda).

La customisation des membres de gang est ici poussée à l’extrême. Outre les armes et les stratagèmes, outre les indispensables statistiques de jeu de rôle, outre les traits de caractère, l’apparence physique de la petite troupe de guérilleros va ici très loin.
LES MUTANTS




Necromunda : Underhive Wars suit une approche très proche du jeu de plateau au titre idoine produit par Games Workshop, Necromunda. Même l’illustration du livre de règles est plaquée sur la jaquette du jeu. Signe d’un parrainage entre une marque puissante et un studio qui a donné des résultats très variables au cours des décennies, la cible de ce jeu est donc les fanatiques de l’univers baroque du 40ème millénaire.
La présence de trois gangs sur les cinq originels du jeu de plateau laisse présager d’extensions futures, et donc d’un suivi sur le moyen ou long terme du studio.
  • Escher, ce sont les junkies du lot. Un focus sur les combats au corps-à-corps ; des goûts vestimentaires douteux (… c’est un gang féminin) ; mais ce sont aussi des spécialistes de la drogue de combat et des toxines.
  • Goliath, ce sont les brutes et les truands à la fois, mais certainement pas les bons. Ni les beaux. Une stature de camion, le QI d’un camion. Ce sont, eux aussi, mais encore plus, des artistes de la force brute et du combat de mêlée.
  • Orlock, ce sont ceux qui ont un travail à côté. C’est un gang de mineurs (ceux qui travaillent dans les mines… enfin, sur Necromunda, on peut être mineur et mineur !). Des amis des armes à distance (on les comprend vu la tronche des autres).
Ce jeu n’est pas la première tentative du studio d’explorer les entrailles étouffantes de l’architecture du 41ème millénaire. Rogue Factor a en effet sorti Space Hulk : Tactics fin 2018. Ce n’est pas nécessairement un exemple flatteur pour les développeurs, tant le jeu s’est rapidement fait oublier. Nous verrons quelles leçons ont été tirées avec Underhive Wars….
LA MAGIE DES CRÂNES DECORATIFS




Côté esthétique, on y retrouve toute la patte grandiose du jeu de plateau. L’esthétique Warhammer est séduisante, et a porté plus d’un jeu. L'ambiance du jeu baigne dans le jus punko-technologique unique aux labyrinthes souterrains et pollués des ruches de Warhammer 40K.

La palette des couleurs reste en revanche limitée : le même camaïeu de gris et de rouille semble se coller au fond de la rétine, de temps en temps distraite par un scintillement de lumière vive. L’ambiance sombre et le brouillard pollué omniprésent contribuent à un spectre terne. Si cela reste du pur Warhammer 40K, l’identité de chaque lieu en souffre. On n’est pas réellement surpris.

Les environnements, quoique bien détaillés, auraient pu sortir un an ou deux plus tôt sans choquer, de même que pour l’interface ou les animations, une fois regardées de trop près. Ce n’est pas le genre de jeu qui est habituellement porté par ses graphismes, mais force est de constater qu’il ne se distingue pas sur ce terrain.

Les musiques, si on ne les a pas trop entendues, assument pleinement l’identité baroque de l’univers à coups de sonorités électriques et d’orgues et de guitares saturés. Pourquoi pas, mais ce n’est pas au niveau créatif des chants de gorge mongols pour les Skavens de Warhammer II ou des chœurs religieux de Mechanicus. L’univers de Warhammer a produit des crossovers musicaux assez curieux !
BASTON SUR LE BETON

Les joueurs apprécieront la fidélité du système de jeu, et ses lignes de caractéristiques, envers l’univers dont il vient. Le jeu promet une bonne dose d’optimisation de capacités et de statistiques dans la plus belle lignée des jeux de tactique. En bataille, le joueur peut amener de trois à cinq membres de son cirque. Cette souplesse est une initiative bienvenue quant à la gestion de ses équipes.

En combat, l’une des spécificités les plus marquantes reste la verticalité des batailles. Les entrailles de la ruche de Necromunda sont vastes, et le décor est planté en hauteur. Plateformes mobiles, lignes de vue de sniper, glissades le long de filins, la mobilité et le positionnement semblent être au cœur du gameplay, et c’est une excellente chose. Dans la même veine, l’utilisation de l’environnement n’est certes pas une idée complètement neuve, mais est toujours bienvenue comme élément tactique. Dans les jeux de ce type, il y a toujours quelqu’un pour laisser traîner un baril d’acide concentré au milieu du chemin ! Encore un élément classique des jeux de tactique, les armes se spécialisent en différents types de dommages (physiques, toxiques, acides, etc).
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