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  • AAR Close Combat : Gateway to Caen - Un Caen trop loin

    AAR Close Combat : Gateway to Caen - Un Caen trop loin



    Préface : Cet AAR s'inspirera de ma campagne avec les forces britanniques sur le jeu Close Combat : Gateway to Caen. Etant débutant sur la série, le pire est à prévoir ! Je joue avec difficulté normale pour les deux camps et des engagements limités à 15min (c'est la norme).

    Contexte rapide : Caen était l'objectif Day one des alliés lors du débarquement. Les aléas de la guerre ont mis un frein à cette ambition. Du 26 au 30 Juin 1944, les troupes anglaises en charge du secteur décident de tenter leur coup une nouvelle fois vers la capitale du Camembert, c'est ce qu'on appelle l"Opération Epsom. Les SS Panzer Divisions allemandes retiennent tant bien que mal la progression des rosbeefs à coup de 88m entre deux passages de l'aviation alliée. Les pertes sont lourdes des deux côtés et Caen n'est toujours pas prise malgré des progressions décisives. Alors qu'elle ne se trouve qu'à 15 kilomètres des plages du débarquement, la ville ne sera libérée que le 20 Juillet 1944 soit un mois et demi après le Jour le plus long.


    26 Juin 1944 - 22h heure française - Carnet de bord de Sir Richard O'Connor, commandant du VIIIe Corps.

    Lors du débarquement le 6 Juin dernier, la 2e armée britannique dont fait partie le VIIIe Corps avait pour objectif la prise de Caen, ville clé de la Normandie. Cela aurait coupé nette toute arrivée de renforts allemands en direction des plages. Malheureusement, entre la théorie et la réalité, il y a trop souvent une tranchée qu'il est difficile de franchir. La mission a donc été repoussée vers des jours meilleurs.
    A la mi-mai, le brave Monty, stratège et tacticien hors-pair, décide une nouvelle offensive en direction de Caen. Le VIIIe Corps serait alors chargé d'encercler la ville par l'Est. La congestion des plages ajoutée à un temps de chien m'ont empêché de mener les préparatifs nécessaires à une telle opération et c'est donc finalement par l'Ouest que nous approcherons. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les Fritz en ont profité pour se retrancher.


    En ce matin du 26 Juin, l'ordre d'attaque à été donné sur toute la ligne et nous nous sommes alors infiltrés dans le dispositif allemand. Alors que le VIIIe Corps est majoritairement constitué d'infanteries avec quelques détachements blindés, nous avons en face de nous la fine fleur des divisions de panzers SS dont notamment la 1ere PzD SS Leibstandarte Adolf Hitler, la 2e PzD SS Das Reich et la 12e PzD SS Hitlerjugend. Ce sont là des troupes fanatisées, alliant des vétérans du front de l'Est à des jeunes tous juste sortis des jeunesses hitlériennes, qui ont laissé des sillons ensanglantés sur leur route vers la Normandie comme en témoigne le massacre d'Oradour-sur-Glane. Ils sont équipés de Panthers et autres Tigres que devront affronter nos Cromwell et obsolètes Churchill.


    Comme prévu, les premiers engagements ont été très rudes et ont rapidement tourné en notre défaveur. La pluie épaisse qui tombe depuis une semaine empêche notre aviation d'attaque au sol de pouvoir effectuer les missions de soutien pourtant prévues. Dans l'après-midi, des pertes lourdes ont été signalées par les blindés du 2nd escadron des Northamptonshire Yeomanry face à un escadron de Tigre soutenus par des 88mm, et par l'infanterie du 9eme Cameronian. Il s'agit là de la pointe de notre dispositif et ils sont encore isolés à l'heure où j'écris ce rapport. Leur situation est critique.

    Par chance, en début de soirée, l'arrivée des blindés du 23e Hussars et du 2nd Fife & Forfar a été décisive pour écraser les éléments trop avancés des troupes de PanzerGrenadiers. Ceux-ci ont du se replier dans un désordre total. Ces deux groupements blindés équipés de Sherman Firefly et de Chasseurs de chars M-10 Wolverine vont nous permettre d'affronter à armes égales les puissants chars allemands. Ils ont par ailleurs éliminé 3 Pz IV et plusieurs half-tracks, un rude coup pour les SS !


    La nuit est maintenant tombée sur les bocages normands. Nous allons tenter d'en profiter pour sécuriser une bonne fois pour toute le village de Cheux, carrefour stratégique d'importance, qui nous permettra de faire monter nos blindés au secours de nos hommes pris au piège. Nous ne pouvons pas les laisser tomber ! En arrière, l'artillerie lourde a été disposée et pourra nous prêter main forte. L'obscurité étant presque totale, il nous faudra faire usage de l'artillerie avec précaution afin d'éviter qu'une mauvaise salve ne frappe nos hommes de plein fouet.

    Je vais immédiatement m'assurer du bon déroulé des assauts nocturnes et je vous joins le rapport complet des pertes de la journée.


    Mes respects Lieutenant Général Dempsey.


    NOTE : J'ai décidé de commencer cet AAR après avoir fait déjà une 15aine d'engagements dans le jeu. Le prochain chapitre contiendra des screens des combats in-game avec de jolies explosions de 155mm !
    Dernière modification par leviath, 20-07-2014, 13h29.

  • #2
    Chapitre II - La prise de Cheux



    Rapport du Colonel James McDowell, commandant le 8th Royal Scots - 27 Juin 1944 à 3h30

    Le village de Cheux a été la scène de combats violents où notre régiment s'est illustré par sa valeur. De bonnes positions ont été prises au prix de nombreuses vies. Il nous restait encore à sécuriser les routes Ouest et Sud du village par lesquelles les renforts allemands auraient été à même d'intervenir en force dès le lendemain matin.

    Spoiler:


    J'avais à ma disposition des hommes frais des 8eme et 9 eme section de la compagnie A équipés de Bren, tout cela soutenu par un mortier léger, un mortier de 3 pouces et 2 Churchill dont un Crocodile et son fameux lance-flamme. Voilà de quoi repousser les Panzer Grenadiers restants de manière vigoureuse. Les derniers renseignements nous avaient cependant signalé la présence d'un canon 7.5cm Pak 40, la prudence fut donc de mise.

    Spoiler:


    Le village en lui-même étant en notre possession, j'ai donc disposer des hommes sur toutes les entrées (Nord, Ouest et Sud) afin de pouvoir retarder toute offensive allemande le temps de pouvoir faire monter les renforts nécessaires. Les mortiers furent placés dans un champ au Nord-Est et les Churchill sur la place du marché, une position équidistante des entrées du village, une position donc idéale !

    Spoiler:


    Note : En rouge, les lieux de contact. En bleu, mes diverses forces au moment du début de la bataille. Pour une fois, je les ai positionnées pile là où les ennemis allaient m'attaquer ce qui fut lourd de conséquences pour eux.

    Spoiler:


    Note : Cheux en 2014, on retrouve très facilement les mêmes lieux que sur le jeu. Certains bâtiments de l'époque sont encore présents dans la ville actuellement et identiques dans le jeu notamment autour de la boulangerie.

    Très tôt, le contact fut fait avec deux sections au Nord que mes deux sections de Bren retranchées dans une ferme ont immédiatement cueilli et neutralisé. Au Sud, rien a signalé, la route fut donc sécurisée. C'est à l'Ouest que le gros des combats se sont joués. Près de 5 sections de Panzer Grenadiers ont fondu sur la boulangerie alors tenue par une de nos sections de Bren. Une autre section de Bren plus au Sud, stationnée dans l'église, fut appelée en renfort afin d'éviter un encerclement total de la boulangerie. Un Churchill fut également dépêché dans les plus brefs délais tandis que le second Churchill fut chargé de contourner la boulangerie par le Nord pour prendre en tenaille l'ennemi.

    Les échanges furent très rude, la boulangerie ne fut sauvée que par l'arrivée du Churchill avec une exactitude digne du Tea time. Cependant les bâtiments y faisant face furent pris par 2 sections allemandes dont une MG42 tenant à l'écart les renforts venus de l'église qui furent cloués au sol derrière un muret de pierres. Une nouvelle section de Bren arriva à l'Ouest afin d'exercer un feu de suppression sur les édifices pour que nul n'en sorte. C'est à ce moment que le soutien de nos mortiers, ainsi que des mortiers lourds fut demander pour écraser les assaillants retranchés. Une fois le calme revenu, un soutien en fumigène fut demander et la section de Bren parti à l'assaut des édifices où seuls 4 allemands avaient survécu et furent neutralisés pour un seul blessé de notre côté.

    Spoiler:


    Note : En haut de l'image se trouvent la boulangerie, le Churchill et ma section pénétrant dans les édifices tenus par les Allemands. En bas se sont les renforts qui exerçaient un tir de suppression et à droite ce sont les renforts venus de l'église se cachant de la MG 42. Cette action se passe après les bombardements donc la MG42 a été réduite au silence mais on est jamais trop prudent.

    Les troupes étant épuisées, nous ne fûmes pas à même de neutraliser le Pak 40 pourtant repéré sur la route Ouest, peu importe car l'ennemi, démoralisé, se replia en désordre. La victoire fut totale et comme vous le noterez sur le rapport, nos pertes furent très minimes. Nous contrôlons désormais le secteur de Cheux et pouvons ravitailler nos hommes plus au Sud.

    Spoiler:


    Je souhaite par ailleurs nommer le soldat Duff pour la Victoria Cross en considération de ses performances héroïques au combat.

    Spoiler:


    Note : Le jeu utilise les symboles et les médailles américaines pour les troupes anglaises, ils se sont pas trop foulés. Le soldat Duff a donc été décoré de la Silver Star américaine, que je remplace par la Victoria Cross anglaise pour le récit afin d'être plus réaliste.

    Mes respects général.
    Dernière modification par leviath, 20-07-2014, 13h28.

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    • #3
      Chapitre III - Un Crocodile surgit de l'ombre




      Carnet de William Jeannes, chef de char sur Churchill Crocodile - 27 Juin 1944 à 4h30

      Spoiler:


      Spoiler:


      Note : 1ere image = lieu de la bataille dans la campagne, 2nde image : forces alliées en présence.

      Les combats de nuit sont maintenant terminés autour de Colleville (c'est un petit hameau normand sans rapport avec Colleville-sur-mer près des plages). Il est temps pour mes hommes de prendre quelques heures de repos en espérant l'arrivée de la relève en début de matinée.
      En effet, nous sommes exténués de 10h de combat sans relâche. La ferme à l'Ouest de Colleville a été sécurisée dans la journée par les hommes du 9th Cameronians. Le peloton y a déploré la perte d'un Churchill sous le feu d'un canon de 88m, seulement 3 des 5 hommes d'équipages en sont sortis vivants. Le 88mm a été neutralisé en retour. Ca aurait pu être nous..

      Spoiler:


      Les Allemands se sont retirés à l'Est de la voie ferrée au sein même de Colleville où nous avons pu aisément nous emparer de quelques bâtiments dont le château Brienne. L'ordre fut donné à notre Churchill de supporter les sections présentes contre une éventuelle contre-attaque allemande à l'abris de l'obscurité. La chose n'a d'ailleurs pas manqué et l'action ne se fit pas attendre.

      Spoiler:


      Note : En rouge, les positions ennemies durant la bataille. En bleu, l'emplacement du Churchill de William Jeannes.

      Spoiler:


      Note : Les lieux du combat de nos jours, notez la reproduction à l'identique (en prenant en compte la différence ente 1944 et 2014) des terrains. On a la ferme, la voie ferrée, et la rue avec la position de mon Churchill en bleu. Merci à Alberich pour l'idée.

      A 2h du matin, heure locale, les premiers tirs se sont faits entendre avant que les combats n'éclatent tout autour de notre position. Les premiers rapports nous ont rapidement permis de comprendre la situation. A la tombée de la nuit, certaines troupes allemandes ont feint la retraite pour se dissimuler dans les champs de blés autour de Collevile. ( Note : Il s'agit d'une technique réellement utilisée par les Panzer Grenadiers durant l'opération Epsom et qui s'est également fortuitement déroulée ici - voir D-day de Antony Beevor ). La confusion fut donc totale, les SS pouvaient arriver de toute part ce qui a considérablement augmenté le stress de l'équipage alors que notre Churchill était piégé dans une étroite ruelle normande. Nous avons appris par la suite que les mortiers du bataillon pourtant en arrière des combats principaux ont été violemment pris à part par une section SS.

      Spoiler:


      Note : En rouge, les SS attaquant mes mortiers en bleu. Le support d'artillerie demandé sur les SS fut inefficace malgré ce que laisse penser l'illustration...

      Par chance, l'offensive allemande est arrivée sur notre ruelle retranchée où nous les attendions. Cependant l'obscurité a plongé les combats dans le chaos le plus total. La poussée ennemie se faisait sentir, et elle fut appuyée par trois SDKFZ (véhicules blindés légers). Il fut alors demandé à notre Churchill de neutraliser ces véhicules causant d'importantes pertes à nos hommes. Un premier SDKFZ s'approchant dangereusement de notre ruelle, sans attendre que le canon fut rechargé, Dunnett activa le lance-flamme équipant notre char. C'est alors que les SDKFZ explosa sous les hourras de nos compagnons sauvés.

      Spoiler:


      Note : BOOM le SDKFZ, malheureusement pendant que j'admirais, incrédule, le lance-flamme j'ai pas pris de screens en pleine action.

      Deux autres SDKFZ furent localisés plus en retrait et une section fut presque anéantie sous nos yeux impuissants en tentant une approche à la grenade. Le support des 155mm fut alors demandé pour écraser les positions allemandes et les forcer à la retraite ce qui fut très efficace bien qu'apparemment les SDKFZ s'en soient sortis.

      Spoiler:


      Note : En rouge, les deux SDKFZ dissimulés sous le feu de mes 155mm. Très impressionnant à voir !

      Les premiers rapports laissent présager des pertes lourdes des deux côtés mais la victoire est notre. Le goût de cette victoire est cependant amer car nous n'avons pas pu établir le contact avec nos blindés pris à part par les redoutables Tigre. Nous prions pour eux. Que Dieu les protège ! ( Note : J'ai bien peur que cela ne suffise pas !)

      Spoiler:


      Mon équipage s'est comporté de manière exemplaire et a été décisif pour vaincre la contre-attaque allemande. Je suis fier d'eux !

      Spoiler:
      Dernière modification par leviath, 20-07-2014, 13h28.

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      • #4
        Excellent le coup de Google map, les dev ont fait du sacré boulot!

        Bel AAR

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        • #5
          Je viens d'éditer le chapitre II avec la même comparaison Google Maps ;-)

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          • #6
            perso, je lis tout avec attention et j’attends le moment des Tiger !

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            • #7
              Chapitre IV – Le cauchemar des Panthers




              Rapport du Brigadier H. Essame, commandant de la 214th Infantry Brigade – 27 Juin 1944 à 14h


              Note : H. Essame fut le vrai commandant de cette brigade durant l'opération Epsom. Ce n'est pas toujours simple de trouver les vrais officiers de cette opération précise donc j'utiliserai souvent des noms fictifs. Il a rédigé divers ouvrages après guerre dont un sur Patton.




              Cette nuit, les hommes du 8thRoyal Scots ont nettoyé Cheux et ses environs des derniers éléments de Panzer Grenadiers de la 12e PzD SS Hitlerjugend. Très épuisés,ils ont évacué la ville un peu précipitamment sachant que nous arrivions en relève alors que nous étions encore à 5 km du village. Des éclaireurs SS devaient encore traîner dans les parages car une contre-offensive allemande lourdement équipée a été lancée en début de matinée alors que nous approchions seulement l'entrée Nord de Cheux. Un coup de maître de leur part !




              Les forces nous faisant face étaient composées de plusieurs Panthers de la 2e PzD SS Das Reich en pointe,suivis de PzIV soutenus par des Panzer Grenadiers de la 12e PzD SS Hitlerjugend certainement avides de venger la mort de leurs jeunes camarades la veille. (Note : Un seul battlegroup ne pouvant combattre à la fois, seuls les Panthers sont entrés en jeu).



              De notre côte, j'ai demandé à toutes les sections d'infanterie de s'emparer des divers points clés de la ville le plus rapidement possible afin de préparer une résistance acharnée contre les Panzer Grenadiers. Au même moment, j'ai fait positionner nos divers canons antichars (57 et 76mm) le long de la route parallèle à celle par laquelle les blindés allemands approchaient tout cela sous les couverts du bocage normand.



              A peine la batterie disposée, 3 Panthers ont surgi de l'étroit chemin reliant les deux routes.Habilement, l'officier en charge de la batterie attendit que les 3 Panthers fut entièrement engagés sur notre route avant de faire feu, leur empêchant ainsi toute retraite via le chemin. Un enfer d'obus s'est alors abattus sur ces pauvres Panthers que nous avons pourtant eu un mal fous à neutraliser. (Note : Facilement 10 obus par char, pourtant à une distance de moins de 100m!!) Il faut reconnaître le courage inouïe de cette Panthers dirigés par des vétérans du front de l'Est, qui ont neutralisé deux de nos pièces avant d'être réduits au silence.



              Le bilan de cette première escarmouche est mitigé mais cela a du certainement les dissuader de revenir sur cette route pour la prochaine attaque.





              A 11h, les Allemands tentèrent une nouvelle attaque en suivant cette fois-ci la route menant à l'entrée Ouest du village, la pensant moins défendue. En effet, c'était bel et bien le cas. Nous n'avons eu que peu de temps et seulement une pièce de 76 mm et une de 57 mm purent être déployées, épaulée par un fusil anti-char PIAT sur lequel je ne reposais alors que peu d'espoir.


              Note : En jaune, la disposition de la grande batterie dans l'engagement du petit matin. En bleu, mes troupes durant la seconde attaque. En rouge, les différentes positions des Panthers.


              Comme redouté, les Panthers approchèrent de l'entrée de la ville et sa boulangerie typiques, lieu d'affrontements importants durant la nuit. Quelques cadavres allemands reposaient encore dans les ruines. Un premier Panther, trop en avant, fut immédiatement réduit à l'état de cendres par nos canons.



              Soucieux de nos chances de résister,j'ai alors demandé le soutien de 155mm dans l'optique de retarder l'approche des Panthers et avec l'illusion de les dissuader. Il en fallait certainement bien plus pour faire reculer ces SS aguerris et ils s'engouffrèrent en nombre sur la route principale.



              Par chance, leur témérité était égalée par les hommes chargés du fusil anti-char PIAT qui purent s'installer au 1er étage d'une maison campagnarde avec une vue directe sur les Panthers entrant sur la route. Avec l'appui des deux canons, le résultat dépassa les espérances et deux Panthers furent neutralisés en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.




              Note : Les PIAT sont très durs à utiliser sur ce jeu, c'est la première fois qu'ils se rendent utiles et encore avec l'aide des canons.


              A 13h, le silence recouvraient à nouveau le champ de bataille. Découragés par la perte de 6 Panthers sans avoir pu égratigner notre dispositif, les Allemands décidèrent de se retirer. Mais leur retraite fut grandement compromise par les hommes du 8th Royal Scots, stationnés en amont de la route. Les jeunes soldats de la Hitlerjugend, démoralisés à l'idée de devoir faire face aux hommes qui les ont humilié la veille paniquèrent et brisèrent les rangs. De nombreux Pz IV et autres matériels de guerre furent littéralement abandonnés sur la route.La division SS Das Reich, lourdement éprouvée, dut suivre cette retraite qui tournaient au désastre militaire total.



              Au total, nous eûmes à souffrir de 6 morts et 5 blessés sans compter 2 canons perdus. De leur côté, les SS perdirent 6 Panthers, 5 morts et 11 blessés. Ces pertes minimes ne sont pas représentatives de la victoire décisive qui fut notre aujourd'hui. Les Allemands, faute de renforts suffisants, ne pourront jamais se remettre d'un tel désastre et en dehors des quelques Tigres rôdant plus au Sud, il y a fort à parier que toute opposition blindée importante ne soit définitivement mise à l'écart. (Note : Sur la campagne, les Alliés peuvent regagner 75% de leurs pertes en hommes et moins de 50% de leurs pertes blindées, tandis que les Allemands peuvent récupérer 50% de leurs pertes en hommes et autour de 30% de blindés. Suite à l'encerclement et leur défaite décisive, les deux corps blindés allemands ont du être débandés. Ils pourront respawner plus loin mais avec une cohésion désastreuse et des blindés en quantité très limitée, autant dire que c'est fini pour eux.)




              Aujourd'hui la 214th Brigade a brillé au combat et nous espérons, Major General, avoir rendu honneur à la 43th Division d'Infanterie.


              Mes respects.
              Dernière modification par leviath, 20-07-2014, 13h27.

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              • #8
                Chapitre V - La balade des Shermans



                Mémoires du Lt. Freddie Craig, officier en charge de l'escadron C du 2nd Fife & Forfar Yeomanry - 27 Juin 1944 à 16h30


                Pendant que le 23th Hussars et la 214th Brigade retenaient la percée des blindés SS autour du hameau de Colleville, nous reçûmes l'ordre de nous mettre en route pour un mouvement en étau audacieux ayant pour objectif de couper les arrières des Allemands et ainsi les priver de tout ravitaillement. Il est bien simple de dompter un Tigre lorsque celui-ci n'a plus de griffes. Cette progression rapide demandée par l'Etat-major n'était pas sans risque puisque nous pouvions à notre tour être coupés de nos lignes et faute de temps pour une reconnaissance efficace, tomber nez-à-nez avec une position retranchée de canons de 88mm AA.


                Aux alentours de 14h, nous arrivâmes à l'entrée Nord d'un petit village nommé Tourville-sur-Odon, à deux kilomètres de Colleville. C'est un carrefour stratégique pour l'arrivée des renforts allemands, et pourtant tout semblait étrangement silencieux. En temps de guerre, le silence n'est jamais un bon présage. Je fis former l'escadron en deux colonnes blindées appuyées par l'infanterie motorisée. La première colonne composée d'un chasseur de chars M10 Wolverine et 3 Shermans avait pour ordre de contourner le village par l'Ouest au travers de chemins agricoles tandis que la colonne principale de trois Shermans dont un Firefly devait prendre position du centre du village sur un carrefour surnommé "le triangle". Les quelques pelotons d'infanterie motorisée disponibles allaient sécuriser les bâtiments entourant le carrefour tandis que j'allais me positionner moi-même dans la mairie disposant d'une vue idéale sur la zone. Enfin, un dernier Sherman avait pour ordre de couper à travers champs à l'Est afin d'avoir le rue en enfilade pour empêcher toute contre-offensive ennemie sur le triangle.


                Note : Les lignes bleues représentent le plan d'attaque. Le cercle rouge les retranchements ennemis et le cercle vert la position d'observation du lieutenant Craig dans la mairie.


                Note : Tourville-sur-Odon de nos jours. Les lignes bleues représentent mes colonnes de chars au départ, en rouge les positions des retranchements ennemis.

                A 14h30, tout le monde était au fait de sa mission et les moteurs furent démarrés. L'arrivée sur le centre du village se déroula sans encombre dans un premier temps. Chacun se disposa sur son objectif avec une grande efficacité. A 14h42, une section de Bren se porta plus en avant sur le triangle et c'est à ce moment précis que les hostilités débutèrent. Une position de MG42 arrosa toute la place en tirant à vue et nous causa quelques blessés dont le sergent Cowley qui se tenait à ma droite. Les SS nous ont laissé nous engouffrer dans le triangle pour mieux nous y piéger. Des mortiers ouvrirent le feu sur nos positions, obtenant pour seule réponse le feu nos mortiers et 2 et 3 pouces sur leur position de MG42 qui fut finalement réduite au silence. Un pan du mur où il s'abritait s'écroula avec une partie du toit entraînant dans leur chute 3 Allemands qui périrent dans les décombres. Une analyse rapide de leurs uniformes et de leurs papiers nous permit de découvrir que nous affrontions un détachement de la Hitlerjugend. La MG42 n'étant plus un danger, je pus alors reprendre ma position sur la balcon de la mairie pour coordonner l'assaut.


                Note : En bleu, mes forces, en rouge les SS.

                L'heure n'était pas à la relâche, la division Hitlerjugend a participé à tous les combats des deux premiers jours. Ils sont fatigués, mal équipés et leurs derniers revers les ont démoralisé. Compte tenu de cette réalité, j'ordonna à tous les équipages de maintenir la pression et si possible prendre le contrôle total du carrefour. A l'Ouest comme à l'Est, les blindés dédiés au contournement convergeaient maintenant sur le village et nous offraient une supériorité écrasante. Les mortiers ennemis continuaient de frapper mais la lutte se faisant à combat rapprochée, leurs tirs esquivaient le carrefour de peur de toucher leurs propres hommes. Une section d'infanterie motorisée pris l'initiative de sécuriser les bâtiments non-occupés par l'ennemi autour du carrefour tandis que Shermans entrèrent sur la route principale. Le Sherman de tête fut alors accueilli par une pluie de Stielhandgranate qui eurent pour effet de le décheniller sous les fenêtres mêmes du dernier bâtiment tenu par les SS. Devant cette situation à risque, le peloton d'infanterie situé de l'autre côté de la rue tenta une attaque sur le retranchement SS. A peine sortirent-ils de leur bâtiment qu'ils furent accueilli par les tirs nourris d'une section ennemie dissimulée dans une haie plus au sud. Le chef du peloton fut tué et 3 hommes blessés dont un grave.


                Note : En rouge, les deux bâtiments tenus par les SS.

                Alors que la situation commençait à s'envenimer, deux shermans coupèrent sur les arrières et neutralisèrent deux sections SS dont celle qui venait de nous piéger. Le dernier SS en état de combattre sur le carrefour se rendit. Sous l'épaisseur de la couche de poussière et de sang qui recouvrait son visage, on distinguait aisément les traits d'un jeune garçon de 15 ans. Son regard était hébété, notre traducteur tenta sans succès de l'interroger, il ne marmonnait que des phrases indistinctes. Je le fis amener vers l'arrière, la guerre était terminée pour lui.


                L'intervention providentielle des Shermans de la 1ere colonne fit reculer les dernières troupes SS et la victoire fut notre. Cette bataille nous confirma les risques d'une avancée blindée rapide sans reconnaissance suffisante. Par chance, nos pertes furent légères ce jour-là. Nombreux furent les équipages de Cromwell et Churchill qui n'eurent pas notre chance. A force de m'exposer à découvert pour commander les assauts, je fus touché au bras deux jours plus tard par un tireur d'élite, la bataille de Tourville-sur-Odon fut ma dernière.


                Note : Pertes durant la bataille de Tourville.


                Note : Les flèches bleues représentent l'opération de prise en tenaille que j'espère mener. En vert, l'emplacement de la bataille de Tourville. En rouge, la percée des blindés allemands. A gauche, les pertes totales depuis le début de la campagne.

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                • #9
                  Chapitre VI - Bataille pour Collevillegrad




                  Souvenirs du Caporal Harris, Radio sur Sherman V, de la bataille de Colleville le 27 Juin 1944



                  Mes souvenirs des combats de Colleville sont encore très vifs. Durant toute la journée du 26, nos camarades du 9th Cameronians avaient nettoyé le hameau et ses alentours face à des Panzer Grenadiers déterminés qui se faufilaient entre les lignes et ont profité du couvert de la nuit pour semer le chaos dans les rangs du bataillon. Seulement en début de journée, alors qu'ils étaient épuisés par les combats de la veille et relativement désorganisés, les Cameronians ont été attaqués par les blindés de la division Das Reich épaulés par un important contingent de Panzer Grenadiers fraîchement parvenus au front. Ils n'étaient alors pourvus que de deux chars Churchill Crocodile disposant d'un faible stock de munitions et ne faisant pas le poids face aux Tigres et autres Panthers. Ne pouvant les contenir bien longtemps, ils durent se replier et c'est nous, le 23rd Hussars qui furent alors envoyés au casse-pipe à leur place. Ah ces braves du 9th Cameronians, ils n'avaient pas démérité, leurs pertes en 24h de combat s'élevaient à 3 Churchill et plus de 50 morts et blessés si ma mémoire ne me fait pas encore défaut.


                  Note : Tigre abattant un Churchill du 9th Cameronians au même endroit où un autre Churchill avait été abattu la veille par un Pak40 et non loin d'un autre Churchill attendant son heure...qui n'est pas venue !

                  Nous arrivâmes à 14h à l'Est de Colleville. Croyez-moi, la confiance n'était pas au goût du jour dans mon Sherman, chacun d'entre nous était fébrile. Il faut avoir fait face à un Tigre pour comprendre ce que cela faisait. C'était une bête robuste et souvent commandée par des équipages aguerris, sans notre surnombre et notre aviation, nous n'aurions eu aucune chance. Ils étaient les murs qui défendaient le Reich. Aujourd'hui encore, je fais des cauchemars sur ces jours où nous les avons affronté. Nous étions alors 6 Shermans du peloton, alignés, avec pour but de construire une ligne de feu en arrière de la ferme à l'Ouest du village. cet édifice large nous dissimulerait à la vue des chars allemands qui pourraient s'aventurer trop loin, par excès de confiance, tandis que le bocage couvrait nos flancs. Un autre sherman fut envoyé seul pour longer la voie ferrée et couvrir la gare avec l'espoir d'avoir un tir lointain sur les forces allemandes traversant au passage à niveau. Pendant ce temps, l'infanterie motorisée allait prendre le contrôle des divers points stratégique afin d'empêcher l'avancée des Panzer Grenadiers.


                  Note : Flèches bleues, mouvements des tanks du 23rd Hussars. Ligne bleue, ligne de défense des Shermans. Zone rouge, attaque ennemie. Lignes rouges, mouvements des blindés ennemis engagés.

                  Ayant conscience de la menace qui pesait sur nous, notre chef de bataillon avait demandé une préparation d'artillerie massive sur les positions allemandes afin de dissuader l'approche des Panzer Grenadiers. Tout bon commandant de chars sait que sans soutien d'infanterie, l'assaut blindé est compromis donc par là même cela devait dissuader l'assaut des Tigres et Panthers. Honnêtement, je ne saurais dire si ce bombardement a eu un quelconque impact mais bon dieu, c'était beau à voir. Les explosions des obus de 155 soulevaient la terre à plus de 50 mètres, cela ajouté au vent venu de la Manche recouvrait entièrement les positions allemandes. Les combats de la veille avaient déjà laissé des marques profondes sur le terrain, ce bombardement n'arrangeait rien. Elle était loin la campagne paisible et pittoresque qui devait se tenir là avant que les malheurs de la guerre ne s'en emparent. La ferme eut également le droit à sa pluie d'obus afin d'éviter que des observateurs SS ne s'y positionnent et nous fassent écraser sous les obus à notre tour. Certes notre position était bonne mais elle nous empêchait toute retraite rapide, un risque à courir...du moins c'est ce qu'estimait l'Etat-major, de notre côté nous étions bien moins confiants.




                  Note : Aperçu des bombardements. Les carcasses des vehicules détruits et les cratères d'obus restent sur le champ de bataille et sont mémorisés. Après 6 engagements sur ce terrain, c'est pas beau à voir !

                  Enfin, où en étais-je ? Ah oui, à 14h30 pétantes, juste après le feu d'artifice organisés par nos artilleurs pour notre plus grand plaisir, la radio commença à s'exciter. Le Sherman Six qui était positionné seul derrière la gare avait repéré un Tigre traversant le passage à niveau à 400 mètres. L'occasion était trop belle et ils nous firent comprendre qu'ils allaient la saisir. Seulement l'obus ricocha. J'entendis alors une grande confusion dans leurs communications, apparemment la tourelle du tigre se retournait vers eux. Un second obus ricocha également puis soudain ce fut un fort grésillement puis le bruit d'un explosion. Le chef de mon char qui se tenait en extérieur sur la tourelle vit la fumée monter depuis la gare...le Sherman Six était perdu. J'ai appris plus tard que l'obus de 88mm avait percé le sherman comme du papier en emportant avec lui le conducteur, Phillips, et ressortant à l'arrière du char pour se loger plus loin sur la route. Le char n'explosa donc pas et le reste de l'équipage s'en sortit indemne. Enfin le temps ne fut pas à la distraction, car cet avertissement cinglant en appelait un autre. Un Panther fut aperçu au même passage à niveau mais de notre côté. Le Sherman Four réagit en un éclair et quelques secondes plus tard, cet imprudent Panther prit feu. 3 des membres d'équipage en sortirent totalement enflammés, l'un tomba raide mort et les deux autres coururent dans la panique la plus totale. Une vision d'horreur inoubliable...


                  Note : Notez le nombre de carcasses des combats précédents !

                  Les SS commencèrent alors à pousser en direction de la ferme sous le feu de nos mortiers de 3 pouces ainsi que de nos mitrailleuses intégrées. Notre mitrailleur, Blitt, s'exclama d'ailleurs de joie en annonçant en avoir descendu deux mais le chef calma l'ambiance très rapidement en annonçant la présence d'un nouveau Panther dans la cour de la ferme. Keith, le loader prépara un obus de 76 tandis que Finn, notre tireur engageait la cible. Le chef m'ordonna de demander aux Shermans TWO et FIVE d'engager la cible avec nous. Les obus s'enchaînaient et je n'entendais toujours pas l'annonce du char abattu. Celle-ci ne fut proclamée par Finn que 3 minutes plus tard. Par chance, aucun de nos shermans ne fut touché, l'équipage du Panther étant probablement trop sonné. Les Panzer Grenadiers, voyant leur offensive malmenée décidèrent de se replier. J'ai eu vent de nos éclaireurs ayant approché la ferme pour confirmer le repli allemand que le Panther dans la cour comptait pas moins de 24 impacts d'obus sur son avant et ses flancs mais un seul ayant percé, droit dans la tourelle.






                  Note : C'est l'histoire d'un Panther immortel...ou pas.

                  Ce jour-là, la division Das Reich avait certes perdu 2 Panthers et un nombre certains de Panzer Grenadiers mais nous étions restés sur des positions très défensives. Aucun terrain majeur n'avait été conquis. Colleville et ses environs, déjà salement amochés, allaient encore souffrir de l'esprit belliqueux des hommes et la guerre ne s'arrêtait pas là pour le 23rd Hussars, vous pouvez me croire !

                  Dernière modification par leviath, 22-07-2014, 00h21.

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                  • #10
                    je sais que ça doit te prendre bien plus de tps, mais les 3 derniers chps avec les descriptions image par image sont vraiment bcp compréhensible à mes yeux que les 1ers

                    bonne chance pour la suite

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                    • #11
                      Tous les chapitres ont des images, seulement sur les chapitres II et III ont les images en spoiler. Il faut cliquer sur le bouton spoiler pour les afficher ;-) Je vais certainement éditer les sujets pour qu'elles soient affichées par défaut. Je voulais tester un peu les deux pour voir ce qui rendait le mieux.

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                      • #12
                        Chapitre VII - Refermer les pinces du crabe



                        Souvenirs du capitaine Arthur Willby à l'occasion de l'inauguration d'une stèle à Mondrainville en l'honneur des hommes de la 159th Brigade d'Infanterie anglaise.





                        Note : Flèches bleues, mouvement de tenaille. Cercle rouge, poche allemande. Cercle vert, bataille de Mondrainville.

                        Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'Opération Epsom planifiée par Monty se déroulait plutôt bien. Après la victoire sur Cheux, une manoeuvre de prise en tenaille assez ambitieuse débuta. L'idée était de lancer nos blindés à toute vitesse sur les flancs afin de couper l'arrivée des quelques renforts SS tandis que le gros des brigades d'infanterie devaient contenir l'ennemi autour de Colleville et Tourville-sur-Odon. L'objectif final était de refermer les pinces de ce crabe géant sur les arrières des poches allemandes, et Mondrainville devait être le point d'accroche entre les deux pinces blindées. De nombreux tanks furent perdus durant l'opération mais elle se révéla pourtant un succès. Dans l'après-midi du 28 Juin 1944, la compagnie D, de la 159th Brigade d'Infanterie, sous mes ordres arriva à l'entrée nord de Mondrainville. Nous avions été tenu en réserve tout du long tandis que les boys repoussaient l'élite des SS sur tout le front. Je préfère autant vous dire que nous en mordions d'en découdre, le moral était très élevé, les hommes parfaitement reposés et le matériel ne manquait pas. Cependant, nous avions sur nous la pression d'achever un mouvement pour lequel toutes nos troupes s'étaient battues les dernières 24 heures. L'échec n'était permis !


                        Le plan était simple mais tout reposait sur la vitesse. Imaginez-vous bien qu'il n'avait pas fallu bien longtemps au commandement allemand pour comprendre ce qui se tramait. Des renforts, notamment en blindés étaient certainement déjà en route pour briser l'étau avant que celui-ci ne fut refermé. J'ordonnai donc à mes deux pelotons d'infanterie de pénétrer avec une extrême rapidité d'exécution dans la ville afin de se saisir des principaux bâtiments tels que l'église, l'écurie ou encore la mairie. Les premiers éléments de reconnaissance me laissaient croire que votre village était inoccupé, ce qui facilita certainement notre progression et notre positionnement. Un de mes chasseurs de chars fut envoyé en soutien au pied de l'église, une position peu catholique j'en conviens. Enfin, mes 5 autres blindés dessinèrent une ligne de feu empêchant tout débordement par l'ouest.


                        Note : Flèches vertes, mouvements des blindés. En bleu, les positions anglaises. En rouge, secteur des combats.




                        Note : Progression dans mondrainville au pas de course.

                        Le premier contact fut établi à l'ouest justement où la premier peloton put observer l'approche d'un Panzer IV soutenu par un canon Pak 40 de 75mm en direction des écuries. Le grenier de l'écurie principale offrait une vue de choix sur les chemins de bocage et la route provenant du sud par lesquels les Allemands pouvaient s'approcher. Le Lieutenant Falk, présent sur place, fit communiquer efficacement les coordonnées des positions ennemies à mes chars solidement installés. Il fallut alors moins d'une minute pour que ces deux premiers dangers fussent neutralisés. La carcasse du PzIV en feu était bloquée en plein milieu du chemin empêchant toute future incursion allemande sur ce flanc. L'occasion m'était alors offerte de relocaliser mes tanks sur un point plus important mais votre village était trop étroit pour contenir plus de blindés sans que cela ne soit un danger trop grand pour eux.




                        Note : Première image, ligne de Wolverine anglais. Seconde image, soldats anglais dans les écuries, et Pz IV explosant au sud.

                        C'est autour de l'église et du château que ce sont joués l'essentiel des combats. Ce qui semblait être 2 pelotons de Panzer Grenadiers épaulés par deux Pz IV attaquèrent en force en direction de l'église. L'importance stratégique de ce bâtiment surplombant le village ne m'ayant pas échappé, un peloton y avait été envoyé avec comme mission optionnelle de sécuriser le carrefour où nous inaugurons cette stèle aujourd'hui même. Le peloton fut pris par surprise alors qu'il était à deux pas du carrefour. Dans l'échange de feu qui suivit, 4 de mes hommes furent blessés et deux tués. L'ordre fut donné de se replier vers l'église et l'épicerie adjacente. Les premiers rapports étant très défavorables au niveau du nombre pour nos forces, j'ordonnai le soutien des mortiers afin de taire la progression allemande le temps que le char affecté au centre du village ne se place correctement au pied de l'église.

                        Note : Contact rude au carrefour.

                        Les tirs de mortiers furent redoutablement efficaces. Après le tonnerre des explosions et la chute du nuage de poussière, seuls les râles des blessés se faisaient encore entendre. Mais ces cris de douleurs furent bientôt remplacés par le roulis des chenilles. Les SS n'avaient pas entièrement décrochés et préparaient un nouvel assaut soutenu par deux Panzer IV. Si ils pouvaient se permettre un tel assaut, c'est qu'ils étaient plus nombreux que nous l'avions estimé et par conséquent, bien plus nombreux que nous. Chacun connaissait son devoir et était bien entraîné, si les Allemands voulaient attaquer, alors il fallait qu'ils se tiennent prêts à être chaleureusement accueillis par la compagnie D de la 159th ! L'assaut fut lancé à 15h20, alors que de notre côté nous avions le temps de nous retrancher correctement. Le contact fut rapide avec les premiers éléments des Panzer grenadiers puis rapidement avec les chars. Notre étonnement fut grand lorsque le Pz IV plus à l'arrière pris feu. Je reçus alors une communication de mes blindés à l'ouest qui avaient pris l'initiative de progresser à travers champ pour nous offrir la meilleure couverture possible. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils furent efficaces ! De notre côté, le second Pz IV arriva et c'est alors que commença un duel avec notre Wolverine. La visibilité de notre char était réduite par le bocage tandis que la leur l'était par l'angle de l'église. Plusieurs coups perdus retentirent dans un duel où chacun voulait pousser l'autre à l'erreur. Un premier tir au but toucha le Pz IV mais ricocha, tandis que celui endommagea une chenille de notre Wolverine. La tension était grande, les hommes regardaient le spectacle d'un coin de l'oeil tout en allumant les Panzer Grenadiers avec l'autre. Puis un bruit sourd d'acier retentit dans la fumée qui nous enveloppait. Il fallut attendre plusieurs secondes pour nous rendre compte que le Pz IV avait été abattu. Le soulagement fut grand et les hourras résonnèrent sur toute la ligne.




                        note : Le duel des titans.

                        Ayant leurs arrières menacés par nos blindés et les leur détruits, les SS se retirèrent des alentours de Mondrainville qui tombaient maintenant sous notre contrôle. Les combats nous avaient coûté 4 morts et 9 blessés, ainsi qu'un des chars disposés à l'ouest qui roula sur une mine AT dissimulée dans un champ peu de temps après la bataille. Les Allemands laissèrent 11 morts et 17 blessés sur le terrain. 3 chars furent détruits et 3 hommes furent faits prisonniers alors qu'ils se dissimulaient parmi les cadavres. C'est ainsi que la compagnie D de la 159th Brigade d'Infanterie eut l'honneur de libérer Mondrainville des Allemands. C'est avec émotion que je participe aujourd'hui à l'inauguration de cette stèle. Nombre de mes hommes n'ont pas survécu à la guerre, d'autres ont été emportés par la vieillesse. En leur nom à tous, je remercie les citoyens de Mondrainville qui n'ont pas oublié.


                        Merci.

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                        • #13
                          Chapitre VIII - Mortiers sur les pommiers



                          Mémoires du Capitaine Willby, compagnie D - 159th Brigade d'Infanterie / 11th Division - Combats autour du Valtru - 28 Juin 1944 à 18h



                          Après la prise énergique de Mondrainville en début d'après-midi, l'Etat-major prit la décision de nous envoyer en réserve au lieu-dit "le Valtru" plus à l'ouest. Il s'agissait d'un petit hameau sans grand intérêt stratégique, la décision fut donc bien prise par les hommes qui avaient sérieusement besoin de repos. Seulement, il est connu de tout officier anglais que lorsque l'Etat-major donne des ordres cohérents, il faut s'attendre au pire.


                          J'avais disposé mes hommes à l'ombre des pommiers dans un verger au sud de la route principale, et deux M10 Wolverine dont les moteurs surchauffaient, avec eux. Le reste des Wolverine fut parqué le long de la route, et deux bâtisses à proximité servaient alors de QG temporaire. Deux sections furent envoyées patrouiller les alentours et établir le contact avec d'éventuels locaux pour obtenir des informations sur le repli allemand, une pure formalité ! A 18h, les communications radios s'agitèrent. C'était la première patrouille, arrivée au sud du hameau, elle avait établi un contact visuel avec plusieurs Pz IV et un nombre conséquent de Panzer Grenadiers fonçant droit sur notre position. La nouvelle fut très dure à encaisser. Les forces allemandes étaient aussi nombreuses voir plus que celles de l'après-midi, mais notre configuration était nettement moins avantageuse pour ne pas dire des plus préoccupantes. Il n'était pas question de s'installer dans le hameau déjà sévèrement touché et dans la ligne de vue directe des Allemands, ou encore de nos replier, les véhicules n'étaient pas en état de reprendre la route avant la fin de la maintenance. L'affrontement allait avoir lieu dans le verger, où j'espérais que les Allemands viennent se piéger pour nous offrir un avantage qu'on ne pouvait se refuser.


                          A 18h34, deux premiers Pz IV accompagnés par un détachement léger de PzGrenadiers s'approchèrent du verger, certainement pour une simple reconnaissance des abords de la route. L'ordre fut donné à tous les hommes de ne tirer qu'à mon ordre, et celui-ci ne devait arriver qu'au dernier moment. J'avais encore l'espoir infime de voir l'ennemi passer sans nous repérer et ainsi éviter le combat. Alors qu'un Pz IV s'approchait très dangereusement d'une haie entourant le verger, une section qui s'y trouvait commença à rebrousser chemin ce qui fit chuter une branche et alerta un Grenadier à proximité. La tension devint si forte qu'un premier coup partit sans que l'on sache de quel côté il fut tirer. C'est dans ces moments qu'un officier se rend compte de la fragilité de ses ordres, car sans que j'en eus donné l'ordre, tous les hommes présents dans le verger ouvrirent le feu. Le premier Pz IV, trop avancé, fut neutralisé immédiatement par un Wolverine qui le toucha à l'arrière de la tourelle, la faisant sauter et retomber lourdement à plusieurs mètres. Nos mortiers se joignirent à la fête en exerçant un tir de barrage à destination des Panzer Grenadiers.





                          Les premières minutes de l'engagement semblaient tourner à notre avantage, une illusion qui ne dura pas bien longtemps. A nos mortiers et chars répliquèrent alors les obusiers de 155 mm allemands. L'impact fut terrible et dévastateur. Le verger vola en éclat de toute part, les branches, les hommes, les blindés, tout fut secouer et écraser sous le poids des explosions. Depuis la bâtisse où je me tenais, la vision était terrible. L'ordre de retraite fut immédiatement donné pour tous les hommes présents dans le verger. Je vis les deux sections les plus en extérieure s'échapper à toute vitesse quand l'une d'entre elles fut littéralement souffler par une explosion. Un des M10 prit un coup direct qui ne laissa que peu de chance à son équipage tandis que plusieurs sections restaient piéger dans le verger sans possibilité d'en sortir indemnes sous une telle pluie de schrapnels. Profitant de ce barrage et de la confusion totale dans nos rangs, deux Pz IV pénétrèrent au sud du verger. Il n'y avait alors plus rien pour les retenir.




                          Ni une ni deux, je m'emparai du poste radio afin de demander un Broken Arrow ( Note : Un Broken Arrow est un code militaire américain demandant tout soutien aérien disponible sur une zone devenue intenable et dont l'ennemi est sur le point de s'emparer).
                          "-Ici le Capitaine Willby, je signale une force allemande importante à l'entrée est du lieu-dit du Valtru. Avons abandonné la position, sommes submergés, je demande un Broken Arrow. Je répète, un Broken Arrow !
                          -Ici Grand QG, avons reçu demande de Broken Arrow. Confirmez-vous cette demande Capitaine ?
                          -Ici le Capitaine Willby, Broken Arrow confirmé ! Broken Arrow ! Broken Arrow Bloody Hell !
                          -Ici Grand QG, confirmons votre requête. Broken Arrow. Bonne chance capitaine, que Dieu vous protège ! Terminé."




                          Deux minutes plus tard, un escadron de Typhoons fondit sur notre position et largua sa charge de bombes et roquettes anti-char. Les deux Pz IV prirent un coup direct et explosèrent en milliers d'éclats d'acier, fauchant au passage plusieurs Pz Grenadiers. Les quelques hommes que j'avais pu rallier et reformer furent alignés sur une seconde haie plus en retrait, et avec le support des mortiers, ouvrirent un feu d'enfer sur le verger qui eut pour effet de faire déguerpir les derniers éléments SS. La victoire fut nôtre, mais à quel prix ?! Nous perdîmes ce jour là 9 hommes, à quoi s'ajoutent 23 blessés et 1 M10. De leur côté, les Allemands perdirent 14 hommes, 19 blessés et 3 Pz IV. L'affaire du Valtru fut une rude échauffourée entre deux opposants qui ne s'attendaient pas à se rencontrer sur un champ de bataille qui n'aurait jamais du en être un. Cela ne pouvait que mal terminer !


                          Note : Pz IV ayant pénétré dans le verger et subi le passage des typhoons.


                          Note : Interprétation artistique du strafing des Typhoons.


                          Note : Pertes totales depuis le début de la campagne. Il reste encore 3 jours complets pour terminer la campagne mais la résistance allemande est devenue quasi nulle maintenant.

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