Le journal des Stratèges n°27 : août 2021

Bienvenue dans la 27e édition du Diarium Strategorum, le Journal des Stratèges consacré essentiellement aux jeux vidéos de stratégie, de tactique et d'histoire, publié en partenariat avec le site internet Le Monde du Captain Sparke, et consacré au mois d'août 2021. L'occasion pour nous de revenir sur l'actualité du site, de nos plateformes vidéos et du jeu vidéo dans son ensemble. On retrouvera d'abord l'Actu Mundus, puis l'Actu JV du Captain. Bonne lecture !



Total War : Troy
Empire : Total War


Crusader Kings 3
HoI4
Stellaris
EU4


I. Gestion

Nebuchadnezzar
Patron
Sumerians
Timberborn
Pharaoh : A New Era
Builders of China
Viking City Builder
II. Stratégie et tactique

Age of Empires II
0 A.D.
Humankind
III. En vrac

Chernobyl Liquidators Simulator - Carnet de développement n°44

Hellish Quart : Un nouvelle apparence



I. La castagne (action/FPS/plateformes)

En 1996, trois ans après la révolution qu’a été Doom, le jeu de tir à la première personne se redynamise avec Quake, encore développé par les Américains d’id Software. Le gameplay nerveux et dynamique, la musique de Trent Reznor et de son groupe Nine Inch Nails, mais surtout les graphismes révolutionnaires pour l’époque avec des techniques de rendu 3D nécessitant des GPU en ont fait un soft marquant du jeu vidéo. Cinq millions de copies plus tard, la série a continué son bonhomme de chemin, avec Quake II (1997) et Quake III Arena (1999) qui se concentre cette fois sur le multijoueur. La suite de la série est passée à Raven Software pour Quake IV (2005), à Splash Damage pour Enemy Territory : Quake Wars (2007), qui se concentre sur du multijoueur en équipe sur de grandes cartes pour réaliser divers objectifs à la Battlefield, et Saber Interactive avec le free-to-play Quake Champions (2017). En attendant de futures itérations, Bethesda Softworks et id Software fêtent les vingt-cinq ans de leur licence avec une version remasterisée de Quake, réalisée par Nightdive Studios. L’occasion de replonger avec confort dans cette licence.



Les battle royale existent toujours ! Depuis le roman et film du même nom, et surtout le succès d’un mod sur le FPS Arma II paru en 2013, le genre a fait une aussi grande percée que celle du MOBA. Il s’agit ainsi de se retrouver sur une grande carte, nu comme un ver, avec la nécessité de s’équiper, de se diriger vers le centre de la carte avant d’être éliminé, et de se battre contre l’ensemble des joueurs pour qu’il n’en reste qu’un. Les tenants du genre sont aujourd’hui les puissants PlayerUnknown’s Battlegrounds de PUBG Corporation et Fortnite d’Epic Games, parus en 2017, Apex Legends (2019) de Respawn Entertainment, Call of Duty : Warzone (2020) d’Infinity Ward et de Raven Software, et même les petits nouveaux comme Fall Guys : Ultimate Knockout (2020) de Mediatonic qui mélange le tout à un party game ou encore Spellbreak de Proletariat Inc. qui ajoute de la magie. Dans cette masse, un nouveau soft vient de paraitre avec Naraka : Bladepoint des Chinois de 24 Entertainment. Dans celui-ci, vous choisissez des personnages à la Apex Legends ayant capacités et glyphes propres, les armes sont essentiellement des armes de corp-à-corps et de tir artisanales s’inspirant des représentations communes fantaisistes du monde des ninjas, avec différents combos et parades à maitriser. Les joueurs peuvent d’ailleurs facilement se balader horizontalement et verticalement à l’aide d’un grapin, qui permet également de se rapprocher rapidement des adversaires. Sans renouveler le genre, le soft renouvelle ainsi le gameplay classique. Au moment de sa sortie, le soft accueillait ainsi 100 000 joueurs en parallèle.



Double Fine Productions est fondé en 2000 par un certain Tim Schafer, qu’on retrouvait dans les productions d’aventure de LucasArts de Maniac Mansion (1987) à Grim Fandango (1998). Le studio a fait paraitre des version remasterisées de vieux jeux d’aventure, l’atypique Brütal Legend en 2009 mêlant beat’em all et l’univers du métal, mais également l’étrange jeu de plateformes Psychonauts en 2005, qui propose une ambiance délicieusement barrée pendant que vous vous baladez dans l’esprit des gens. Psychonauts 2 relance une nouvelle fois la machinerie avec succès dans la foulée des reboot de jeux de plateforme comme Spyro, Crash Bandicoot et Rachet & Clank, avec autant de folie et de variations de gameplay que possible.



L’opus légendaire de la série The Elder Scrolls, Skyrim, sorti une première fois en 2011 et une seconde fois en édition spéciale en 2016, comporte désormais pas moins de 60 000 mods différents. Cela peut suffire à complètement transformer l’expérience de jeu, en ajoutant un mode survie, en transfigurant les graphismes ou même en modifiant des pans entiers de gameplay. Le True Directionnal Movement transforme tout simplement le soft en action-RPG en vue troisième personne, avec ciblage et esquive, preuve une nouvelle fois du talent des moddeurs.



II. La conquête des mondes (stratégie/4X)

Les Suédois d’Illwinter Games développent deux séries en parallèle : leur série de stratégie-tactique divine Dominions, caractérisé par sa profondeur, son univers et toutes ses possibilités parmi des milliers d’unités, de sorts et d’objets, et leur petit roguelike mêlant stratégie et jeu de rôle, Conquest of Elysium, où vous dirigez un personnage ayant diverses compétences afin de gérer sa petite bande de guerre dans un monde sans foi ni loi. Conquest of Elysium 5 n’innove pas, mais rajoute des unités, des sorts et des nouveaux profils de personnage. Il s’agit toujours de prendre en main un archétype, qui dispose de sorts particuliers mais aussi de ressources et unités particulières, afin de lui faire capturer divers endroits, accumuler les ressources et unités, se balader sur différents plans d’existence et devenir le plus puissant personnage. On retrouve ainsi trois nouveaux profils à ajouter aux 21 existants : le Scourge Lord, qui va drainer avec des constructions l’énergie vitale de la terre pour l’utiliser dans des rituels, le Kobold King qui devra capturer des mines avec différentes gemmes pour produire en continu différentes unités peu résistantes mais aussi des dragons, et le Cloud Lord vivant dans une forteresse de montagne et pouvant recruter des nuées de troupes volantes. Le reste du jeu vous laissera retrouver le châtelain qui recrute des troupes dans ses mottes féodales, le nécromancien qui se sert dans les cimetières, la reine des Nains qui met des mères pondeuses dans les montagnes et se sert de gemmes pour améliorer les unités et j’en passe. Le charme du jeu réside bel et bien dans son bestiaire riche et ses profils de personnage divers.



Les Français d’Amplitude Studio ont déjà eu fort à faire pour dépoussiérer le 4X spatial avec Endless Space (2012) et de fantasy avec Endless Legend (2014) : à l’aide de races originales aux mécaniques propres et d’une direction artistique maitrisée, on retrouve tout ce qui fait le charme des 4X, des captures de planètes ou des fondations de cités, des exploitations de ressources, du développement de population, de la création d’unités ou de vaisseaux. Mais cela cachait un objectif : celui de se lancer enfin dans la trace des Civilization et du 4X historique. C’est désormais chose faite avec Humankind. Au lieu de choisir une civilisation qui durera toute la partie, vous sélectionnerez plusieurs cultures qui vous donneront divers bonus dans différents domaines. Pour passer une ère, il faudra ainsi remplir des objectifs d’ère et métisser les cultures pour continuer d’évoluer. Et sinon vous retrouverez tous les systèmes qui font la force d’un 4X : combats, religion, diplomatie et technologies sur plusieurs milliers d’années. Si le soft n’est pas encore aussi riche qu’un Civilization, il a ainsi le mérite de donner un coup de pied dans la fourmilière.



Prenez un STR à la Command & Conquer, mettez-le dans l’espace avec une représentation en trois dimensions à la Homeworld, opposez-vous à une IA en face de vous sur une petite carte, et vous voilà parti dans Stellar Warfare, un petit jeu sympathique où vous construisez une base autour d’une station spatiale, minerez des astéroïdes avec des collecteurs, préparerez différents types de vaisseaux avec différents types d’armes pour contrer le dispositif adverse avant d’attaquer de front avec de jolis effets et graphismes. Ca ne reste pas encore très complet.



III. Vaincre les hordes (tactique)

Avant Heroes of Might and Magic (HOMM), série commencée en 1995 bien connue des amateurs de jeu de stratégie-tactique à la sauce fantasy et jeu de rôle, il y avait, outre la série Warlords, King’s Bounty, paru en 1990. Dans ce soft, on y parcourait un monde pour recruter dans différents lieux des troupes pour les faire se battre ensuite contre l’armée adverse au tour par tour. Dix-huit ans plus tard et après la popularité de la série HOMM et Disciples, la licence originelle se retrouve dans un nouvel opus intitulé King’s Bounty : The Legend (2008) et développé par les Russes de Katauri Interactive, qui reprennent cette fois le modèle d’HOMM avec un peu plus de story-telling et d’humour : on dirige un personnage ayant une classe spécifique, qui se balade dans un monde pour recruter des troupes et vaincre des adversaires dans une partie tactique spécifique. Après une suite intitulée Armored Princess (2009), les Russe d’1C-Softclub prennent le relais avec Warriors of the North (2012) et Dark Side (2014), à une époque où le genre a moins le vent en poupe. Finalement, une suite intitulée King’s Bounty II et développée par 1C-Entertainment vient de paraitre. On garde le système tactique au tour par tour qui a fait sa force, mais avec une partie stratégique qui se présente sous la forme d’un RPG à la troisième personne dans un monde pseudo-ouvert, tranchant avec la vue de dessus, mais sans les moyens narratifs qui vont avec cette représentation.



Si vous aimez les plans fixes et les hexagones, mais aussi les RPG et les jets de dés, peut-être apprécierez-vous Dungeoneers. Avec un personnage à choisir parmi trois archétypes ayant leurs compétences et leurs jets de dé pour toucher ou se défendre, vous partez dans une quête pour tuer des dragons. Vous devrez aller dans différents tableaux dans l’ordre que vous préférez, tuer les monstres, récupérer du loot et avec de la chance du loot légendaire, encore et encore jusqu’au boss. Le ton est clairement humoristique et le tout va assez vite.



Comme nous le rappelions dans notre dossier sur les roguelikes, le genre s’est adapté à de nouveaux univers, de la fantasy à la science-fiction, mais est même essayé à adapté l’univers du FPS Doom avec DoomRL (2002), en ASCII, avec des sons des enfers et le fait de devoir tirer avec diverses armes où le tour par tour permet de manier différentes armes pour massacrer des créatures des enfers. Les droits de Doom n’étant pas compatibles avec la création d’un nouveau jeu, ChaosForge a réadapté DoomsRL pour en faire un soft inspiré de l’univers, Jupiter Hell, avec de biens meilleurs graphismes, pour vous retrouver aux commandes d’un marine qui devra s’en sortir avec les armes et améliorations récupérées, sans mourir sous peine de recommencer du début.



Si l’univers de Battletech vous intéresse mais que vous avez envie de réduire le scope, vous pourrez voir le petit Mech Armada de Lioncodegames, qui vous fera vous battre au tour par tour contre des hordes d’ennemis tandis que vous en profiterez pour accumuler des ressources et construire des mechs modulables avec leur corps, leur moyen de locomotion et leurs armes pour créer des escouades capables de s’occuper de tous les challenges.



IV. Retour dans la cité (city-builder/gestion)

Un city-builder qui repose sur de la physique n’est pas monnaie courante. C’est pourtant ce que propose Tinytopia, qui nous fait construire des cités un peu n’importe où, sur des cartes où la place est limitée, et où il faut jouer aussi bien horizontalement que verticalement, en combinant les bâtiments entre eux, en les empilant, mais aussi en évitant de faire n’importe quoi pour ne pas faire s’écrouler la structure. Les développeurs de MeNic Games s’étaient déjà essayés au genre, mais en deux dimensions, avec BalanCity en 2016. On leur souhaite de garder l’équilibre.



Les jeux de gangsters ont la côte. Depuis Empire of Sin en 2020, on trouve ainsi dans la même période City of Gangsters, développé par SomaSim, mais davantage orienté gestion. On y gère son empire du crime au tour par tour. Vous y déplacez votre personnage avec sa voiture dans différents commerces pour y écouler sa marchandise, marchandise produite illégalement dans des immeubles que vous possédez avec des installations à améliorer, vous négociez des deals, vous organisez des circuits de collecte d’argent et de distribution de marchandises tout en faisant attention aux forces de l’ordre.



Starmancer se présente comme un RimWorld de l’espace à la Space Haven. Malheureusement, le jeu n’est pas encore exempt de bugs en pagaille.



Conclusion

Nous espérons que cette édition du Diarium Strategorum pour le mois d'août 2021 vous a plu. N'hésitez pas à nous faire part de vos retours sur le topic dédié. Pour plus d'actualité vidéoludique, vous pouvez continuer de jeter un oeil sur nos articles, notre chaine YouTube, ou bien sur le site de notre partenaire Le Monde du Captain Sparke ou sur la chaine Captain Sparke. Rendez-vous le mois prochain pour le prochain numéro !

Rédacteurs :
  • Captain Sparke
  • Foeurdr