Mount & Blade II : Bannerlord - Carnet de développement n°27 : « la Battania »

Salutations, guerriers de Calradia !

Les collines embrumées du nord-ouest de Calradia sont dominées par les clans battaniens, constitués par les habitants originels d'une grande partie de ce continent. Leurs forteresses placés sur les sommets ont été les témoins de nombreuses batailles contre les envahisseurs venus de régions lointaines : elles ont dû tout d'abord faire face aux légions de l'Empire, puis, plus récemment, à la montée des royaumes sturgiens et vlandiens. Les Battaniens excellent au maniement de l'arc et apprécient les raids nocturnes et les charges surprises à la sortie d'une forêt. Ils idolâtrent la bravoure, tout particulièrement quand elle est teinté d'une pointe d'insolence : le voleur de bétail qui parvient à dérober un troupeau entier dans le brouillard, le champion qui dîne avec une tribu rivale et qui, régalant ses hôtes de ses récits de combats, sort de son sac le crâne d'une des leurs, ramené en souvenir du champ de bataille.


Comme vous l'avez sans doute deviné, les Battaniens sont inspirés des peuples celtiques d'Europe de l'Ouest, notamment les Pictes, les Irlandais et les Gallois du début de l'ère médiévale. Nous aimerions en profiter pour parler de la manière dont les éléments historiques bien réels influent sur la conception de notre univers. Calradia, le monde dans lequel se déroule l'action de Mount and Blade, est un univers de « low-fantasy » qui s'enrichit, à notre avis, de sa proximité avec la réalité. Par exemple, notre système de combat, simulant de manière précise les paramètres physiques réels, permet de donner à une épée bien équilibrée ou à une hache puissante les caractéristiques auxquelles vous pouvez vous attendre simplement en la regardant. Si la forteresse que vous attaquez se tient au sommet d'une falaise abrupte, vous pouvez vous attendre à un véritable carnage, car le moteur de jeu donne aux défenseurs la possibilité de faire pleuvoir pierres et flèches sur les assaillants.

Pour rester fidèles à cette logique de conception, nous évitons d'introduire des institutions sociales qui n'auraient pas leur place naturelle dans le cadre économique que nous décrivons. Mais nous n'hésitons pas à emprunter des choses venues d'époques ou de régions géographiques différentes de celle qui nous inspire (le Xe et XIe siècle). Par exemple, les Celtes du haut Moyen Âge ont construits des structures majestueuses et mystérieuses, telles d'immenses maisons circulaires et de complexes forteresses concentriques, mais ils n'ont jamais construit de grandes villes. En effet, à cette époque, ils avaient été repoussés aux marges de l'Europe, dans des endroits où il était difficile d'établir des villes importantes. En revanche, au temps de César, les Celtes vivaient plus près du centre économique du continent et avaient développé des villes de taille respectables, appelées oppida, le long des principales routes commerciales. Vous ne trouverez donc pas d'équivalent archéologique précis pour nos colonies battaniennes, qui mélangent l'architecture celtique d'une époque avec les plans des villes celtes d'une époque antérieure. Mais nous pensons que le résultat sera visuellement impressionnant tout en restant crédible, une sorte de version alternative de la manière dont les villes celtiques auraient pu évoluer si l'Histoire s'était déroulée de manière un peu différente.

Nombre de nos personnages sont également inspirés de l'histoire, ou parfois du folklore. Par exemple, le roi battanien Caladog est en partie basé sur Gruffydd ap Llywellyn, qui a régné sur une grande partie du Pays de Galles au XIe siècle. C'était un personnage haut en couleur, sans pitié, mais possédant un sens de l'humour très noir. Il est célèbre pour avoir déclaré, alors qu'on l'accusait d'avoir tué tous ses adversaires dans la course au trône : « Je me contente d'émousser les cornes des enfants Gallois, de peur qu'ils ne blessent leur mère. » Le gredin charismatique et éloquent, capable de dérober votre troupeau, puis d'improviser un poème sur son exploit, était un stéréotype des Celtes très répandu chez les Anglais à cette époque. C'était souvent ainsi que les habitants des royaumes connaissant une paix relative, mais vivant sous un règne despotique, voyaient les membres des tribus disposant d'une forte tradition orale et profitant d'une certaine liberté, mais de peu de sécurité. Vantards, rusés, pleins de ressources, mais peut-être un peu trop têtus et individualistes pour être véritablement efficaces, les Battaniens ne sont pas des machines à conquérir aussi redoutables que certains de leurs voisins, mais personne ne fait preuve d'autant de panache sur le champ de bataille.

Bannerlord propose plusieurs nouvelles fonctionnalités afin de tirer parti de spécificités de chacune des cultures, mais nous sommes particulièrement fiers des factions mineures : les mercenaires, les nomades et les groupes de hors-la-loi qui poursuivent leurs propres objectifs, sans prendre part à la lutte pour le pouvoir. Une des factions mineures battaniennes est les Wolfskins, une société de jeunes guerriers ayant quitté leurs clans pour vivre une vie de liberté (et de violence) dans la forêt. Tant qu'ils vivent « comme des loups », sans manger de viande cuite, sans dormir sous un toit, sans porter de vêtements tissés, ils se disent exemptés des lois des hommes. Les Wolfskins sont inspirés des Fianna, une fraternité de combattants dont les aventures ont été relatées dans un des principaux cycles de la mythologie irlandaise. Ils sont traités comme des héros, mais ils ont également une face obscure, extorquant de l'argent aux clans qui s'intéressent à des choses ordinaires comme le mariage ou les moissons, et qui ne passent donc pas la totalité de leur temps à se battre. Simon Young, historien et auteur d'A.D. 500, une brillante reconstitution de l'Âge sombre de l'Angleterre, suggère que les Fianna pourraient être à l'origine de la légende des loups-garous. En revanche, le Code du Loup est notre propre invention.


Dans l'article de la semaine prochaine, nous parlerons avec un graphiste technique, Gökalp Doğan. Si vous avez une question à lui poser, laissez-la dans les commentaires et nous en choisirons une à laquelle il répondra.

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(traduction française par Taleworlds).
Carnet original par Callum.